Xi Jinping promet à Moscou son «ferme soutien» sur les «intérêts fondamentaux»

Le Premier ministre russe Mikhail Mishustin rencontre le président chinois Xi Jinping à Pékin le 24 mai 2023. (AFP)
Le Premier ministre russe Mikhail Mishustin rencontre le président chinois Xi Jinping à Pékin le 24 mai 2023. (AFP)
Short Url
Publié le Mercredi 24 mai 2023

Xi Jinping promet à Moscou son «ferme soutien» sur les «intérêts fondamentaux»

  • Se disant neutre dans le conflit, Pékin appelle au respect de la souveraineté des Etats, mais n'a jamais condamné publiquement l'opération militaire menée par Vladimir Poutine
  • La Chine et la Russie doivent «porter la coopération dans divers domaines à un niveau plus élevé», a souligné M. Xi

PEKIN: Le président chinois Xi Jinping a promis mercredi au Premier ministre russe Mikhaïl Michoustine en visite à Pékin son "ferme soutien" en matière d'"intérêts fondamentaux" et appelé à "renforcer" la coopération économique avec Moscou, frappé de sanctions occidentales.

Anciens rivaux durant la Guerre froide, la Chine et la Russie renforcent leurs relations diplomatiques et commerciales depuis une dizaine d'années, une tendance qui s'est accélérée depuis l'invasion russe de l'Ukraine.

Se disant neutre dans le conflit, Pékin appelle au respect de la souveraineté des Etats, mais n'a jamais condamné publiquement l'opération militaire menée par le président russe Vladimir Poutine depuis février 2022.

Mikhaïl Michoustine est le plus haut responsable russe à se rendre en Chine depuis le début de l'invasion. Arrivé lundi en Chine, il a rencontré mercredi à Pékin son homologue Li Qiang ainsi que le président chinois.

"La Chine est disposée à poursuivre le ferme soutien mutuel avec la Russie sur les questions relevant des intérêts fondamentaux de chacun", a indiqué Xi Jinping à son hôte, selon l'agence de presse Chine nouvelle.

Cette formulation vague est souvent utilisée par Pékin dans le cadre de rencontres bilatérales avec des dirigeants étrangers et fait souvent référence côté chinois à la question de Taïwan.

Xi Jinping a également plaidé pour le "renforcement de la coordination dans les enceintes multilatérales telles que les Nations unies, l'Organisation de coopération de Shanghai, les Brics et le G20", selon Chine nouvelle.

La Chine et la Russie doivent "porter la coopération dans divers domaines à un niveau plus élevé", a souligné M. Xi, qui a appelé à "renforcer le niveau de la coopération économique, commerciale et en matière d'investissement".

«Illégitimes»

Plus tôt mercredi, Mikhaïl Michoustine avait salué devant son homologue chinois Li Qiang des relations bilatérales "d'un niveau sans précédent" lors d'une rencontre au monumental Palais du Peuple à Pékin.

"Elles se caractérisent par un respect mutuel des intérêts de chacun, le désir de répondre ensemble aux défis, qui sont liés à une turbulence accrue sur la scène internationale et à la pression de sanctions illégitimes de la part de l'Occident collectif", a-t-il ajouté.

La Chine est le premier partenaire commercial de la Russie, avec des échanges qui ont atteint en 2022 les 190 milliards de dollars (176 milliards d'euros), selon les Douanes chinoises.

Li Qiang a souligné que le montant des échanges avait déjà atteint les 70 milliards de dollars (64 milliards d'euros) sur les quatre premiers mois de l'année - une hausse annuelle de plus de 40%.

"L'ampleur des investissements entre les deux pays continue d'augmenter. Les grands projets stratégiques progressent également de façon stable", s'est félicité le Premier ministre chinois.

Mikhaïl Michoustine est accompagné de plusieurs hauts responsables russes, notamment le vice-Premier ministre chargé de l'Energie, Alexandre Novak.

Poutine invité 

La Chine est devenue l'an dernier le premier client de la Russie dans le secteur énergétique, permettant à Moscou, sous le coup de sanctions occidentales liées à la guerre en Ukraine, de ne pas voir s'effondrer ses exportations de gaz.

Alexandre Novak a déclaré que les livraisons russes d'énergie à la Chine augmenteraient de 40% en 2023, selon les agences de presse russes.

Selon des analystes, la Chine, eu égard à son poids économique et diplomatique, a désormais l'ascendant dans sa relation avec la Russie, un déséquilibre croissant à mesure que l'isolement international de Moscou grandit.

Les dirigeants des deux pays se sont "davantage rapprochés en raison de griefs et d'inquiétudes communes qu'en raison d'objectifs communs", déclare Ryan Hass, membre du cabinet de réflexion américain Brookings Institution.

"Ils sont irrités et se sentent menacés par le leadership occidental dans l'actuel système international et estiment que leurs pays devraient être davantage respectés sur les dossiers où leurs intérêts sont en jeu."

En février, le gouvernement chinois avait publié un document qui appelait à un "règlement politique" du conflit russo-ukrainien et à respecter l'intégrité territoriale de tous les pays - sous-entendu Ukraine comprise.

Lors d'un sommet en mars à Moscou, Xi Jinping avait invité son homologue Vladimir Poutine à venir à Pékin.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
Short Url
  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
Short Url
  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Short Url
  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.