Comité olympique français: à 14 mois des JO de Paris, Brigitte Henriques jette l'éponge

La cheffe du Comité national olympique français (CNOSF) Brigitte Henriques (D) parle à côté de la nouvelle secrétaire générale du Comité national olympique et sportif français (CNOSF) Astrid Guyart lors d'une conférence de presse à la suite d'une réunion du conseil d'administration au siège du Comité national olympique et sportif français (CNOSF) à Paris le 12 octobre 2022. (Photo FRANCK FIFE / AFP)
La cheffe du Comité national olympique français (CNOSF) Brigitte Henriques (D) parle à côté de la nouvelle secrétaire générale du Comité national olympique et sportif français (CNOSF) Astrid Guyart lors d'une conférence de presse à la suite d'une réunion du conseil d'administration au siège du Comité national olympique et sportif français (CNOSF) à Paris le 12 octobre 2022. (Photo FRANCK FIFE / AFP)
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Publié le Jeudi 25 mai 2023

Comité olympique français: à 14 mois des JO de Paris, Brigitte Henriques jette l'éponge

  • "Elle n'avait plus le choix", a réagi un président de fédération présent dans la salle de la Maison du sport français lors d'une assemblée générale qui était très attendue et lors de laquelle Brigitte Henriques a annoncé sa démission
  • Les conflits et rivalités internes ont eu raison de l'ancienne vice-présidente de la Fédération française de football (FFF), 51 ans, en guerre ouverte depuis des mois avec son prédécesseur Denis Masseglia, et qui faisait face à un noyau d'opposants

PARIS: Moins de deux ans après son élection, la présidente du comité olympique et sportif français (CNOSF) Brigitte Henriques a démissionné jeudi de son poste, un coup de théâtre à quatorze mois des JO de Paris pour tenter de sauver une institution plongée dans la crise depuis plus d'un an et demi. "Elle n'avait plus le choix", a réagi auprès de l'AFP un président de fédération présent dans la salle de la Maison du sport français lors d'une assemblée générale qui était très attendue et lors de laquelle Brigitte Henriques a annoncé sa démission.

Les conflits et rivalités internes ont eu raison de l'ancienne vice-présidente de la Fédération française de football (FFF), 51 ans, en guerre ouverte depuis des mois avec son prédécesseur Denis Masseglia, et qui faisait face à un noyau d'opposants. "La situation n'était plus tenable, elle a fait le choix qu'il fallait", a réagi un autre président de fédération après l'annonce-surprise de la présidente du CNOSF, une instance qui regroupe plus de cent fédérations françaises, représente le CIO en France et n'a qu'un rôle mineur dans l'organisation des JO-2024 (26 juillet-11 août). Après le discours en ouverture de la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra, se disant soucieuse de "ramener la sérénité et l'intérêt collectif", la présidente s'est ensuite exprimée devant les membres du CNOSF. Elle a détaillé le bilan de son action avant d'annoncer se démission qui sera effective le 29 juin, un scénario que peu avaient prédit, tant Brigitte Henriques avait répété ne pas envisager de démissionner malgré les nombreux épisodes de crises ayant émaillé sa mandature.

«Victoire de l'ancien monde»

La secrétaire générale de l'instance Astrid Guyart va maintenant assurer l’intérim jusqu'à l'élection d'un nouveau président "dans les trois mois à venir", précise un communiqué du CNOSF. Cette démission devrait ouvrir une nouvelle page pour une institution traversée depuis plus d'un an et demi par de nombreuses turbulences, entre plaintes, menaces de plaintes, coups bas et révélations d'échanges de mails dans la presse... L'éviction en septembre 2022 de l'ancien bras droit d'Henriques, Didier Seminet, avait déclenché cette crise profonde dont l'institution ne s'est jamais vraiment relevée.

Fin 2022, la présidente s'était mise en retrait pendant plusieurs semaines pour se reposer, très touchée par cette situation. Mais à son retour, le climat n'a pas évolué et il s'est même considérablement alourdi ces derniers jours avec l'annonce par Denis Masseglia d'un prochain dépôt de plainte au parquet national financier (PNF) pour abus de confiance visant la mandature de Brigitte Henriques. Brigitte Henriques et Didier Séminet avaient porté plainte l'un contre l'autre, entraînant l'ouverture fin mars de deux enquêtes par le parquet de Paris et confiées à la police judiciaire parisienne. "Denis (Masseglia) l'a +tuer+, comme il l'avait fait auparavant avec d'autres femmes, c'est la victoire de l'ancien monde", a réagi dans un texto à l'AFP une source au sein de l'entourage de l'ancienne présidente. L'avocat de Brigitte Henriques, Me Arash Derambarsh, estime de son côté que sa cliente "n'a cessé d'être harcelée et diffamée durant son mandat": "Je regrette que la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra n'a jamais soutenu fermement et ouvertement ma cliente alors qu'elle était victime de violences"

Coups bas

La proximité avec les Jeux olympiques de Paris et cette crise qui n'en finit pas, inquiétent de nombreux acteurs du sport français. Le comité olympique français doit se "rassembler" et "rebondir", a réagi la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, dans une déclaration à l'AFP. "Il n’y a pas de vainqueur aujourd’hui", a-t-elle dit mais il peut y avoir "une victoire, celle du sursaut éthique et démocratique", a-t-elle ajouté, précisant qu'elle conviait au ministère le bureau exécutif de l'instance "mardi soir" afin de "faire le point". "On n'a jamais connu une telle crise dans cette maison, les présidents de fédération en ont globalement assez de ce très mauvais feuilleton qui dégrade l'image du sport français à près d'un an des JO", avait confié à l'AFP un président de fédération avant l'assemblée générale. Philippe Bana, le président de la Fédération française de handball, a lui salué "une décision courageuse qui diminuera sûrement sans doute les conflits en cours": "On était dans une spirale sans fin, il faut espérer que les tensions s'apaisent", a-t-il déclaré à l'AFP.


Troisième jour de grève au Louvre, le musée partiellement ouvert

Une délégation d'agents est par ailleurs reçue au ministère de la Culture pour tenter de trouver une issue à ce conflit qui avait conduit le Louvre à garder ses portes closes lundi, a appris l'AFP auprès du ministère. Cette mobilisation intervient alors que le musée peine à sortir de la crise provoquée par le cambriolage du 19 octobre. (AFP)
Une délégation d'agents est par ailleurs reçue au ministère de la Culture pour tenter de trouver une issue à ce conflit qui avait conduit le Louvre à garder ses portes closes lundi, a appris l'AFP auprès du ministère. Cette mobilisation intervient alors que le musée peine à sortir de la crise provoquée par le cambriolage du 19 octobre. (AFP)
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  • "On est déterminés mais en tant que syndicalistes responsables on a envie d'un apaisement. Il y a eu des avancées mais ça ne répond pas à nos revendications"
  • En première ligne dans ce dossier, le ministère de la Culture a jusqu'à présent notamment promis l'annulation d'une baisse de 5,7 millions d'euros des dotations publiques au Louvre et des recrutements que les syndicats jugent insuffisants

PARIS: Les agents du Louvre ont reconduit leur mouvement de grève jeudi au troisième jour de leur mobilisation contre leurs conditions de travail, contraignant de nouveau le musée à n'ouvrir qu'une partie de ses espaces, a-t-on appris de sources concordantes.

Une délégation d'agents est par ailleurs reçue au ministère de la Culture pour tenter de trouver une issue à ce conflit qui avait conduit le Louvre à garder ses portes closes lundi, a appris l'AFP auprès du ministère. Cette mobilisation intervient alors que le musée peine à sortir de la crise provoquée par le cambriolage du 19 octobre.

De nouveau réunis en assemblée générale jeudi matin, les salariés ont approuvé la poursuite de leur mobilisation contre les problèmes de sous-effectifs, la hausse des tarifs pour les non-Européens ou la dégradation du bâtiment, ont indiqué la CFDT et la CGT.

"On est déterminés mais en tant que syndicalistes responsables on a envie d'un apaisement. Il y a eu des avancées mais ça ne répond pas à nos revendications", a déclaré à l'AFP la déléguée CFDT Valérie Baud.

En première ligne dans ce dossier, le ministère de la Culture a jusqu'à présent notamment promis l'annulation d'une baisse de 5,7 millions d'euros des dotations publiques au Louvre et des recrutements que les syndicats jugent insuffisants.

Jeudi, avec quelques heures de retard liées à la mobilisation, le musée a, comme mercredi, ouvert partiellement ses espaces aux visiteurs qui ont notamment accès au "parcours chefs d’œuvre" incluant la Joconde, la Vénus de Milo ou la Victoire de Samothrace, a indiqué la direction à l'AFP.

"Ce n'est pas un message positif par rapport aux grévistes", a réagi la CFDT.

Parallèlement à ce conflit social, la présidente du Louvre s'est de nouveau défendue jeudi matin, au lendemain d'une audition au Sénat où sa gestion de la sécurité du musée a été durement critiquée.

Interrogée sur France Inter, Laurence des Cars a affirmé disposer encore du crédit suffisant pour se maintenir à la tête du Louvre, qu'elle dirige depuis fin 2021.

"Je suis à la manoeuvre, je dirige ce musée dans une tempête, c'est très clair, mais je suis calme, déterminée pour accompagner les 2.300 agents du Louvre", a-t-elle assuré, ajoutant prendre sa "part quotidienne" de responsabilité dans les dysfonctionnements du musée.

 


«Marseille doit continuer à être debout», appelle Amine Kessaci, invité du conseil municipal

"Marseille a été debout, Marseille doit continuer à être debout face à la guerre de la drogue, face à celles et ceux qui veulent semer la terreur dans nos rues, qui veulent faire taire", a déclaré Amine Kessaci, 22 ans, endeuillé par la mort de deux de ses frères, dont un assassiné le 13 novembre sans doute pour le faire taire. (AFP)
"Marseille a été debout, Marseille doit continuer à être debout face à la guerre de la drogue, face à celles et ceux qui veulent semer la terreur dans nos rues, qui veulent faire taire", a déclaré Amine Kessaci, 22 ans, endeuillé par la mort de deux de ses frères, dont un assassiné le 13 novembre sans doute pour le faire taire. (AFP)
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  • Accueilli par des applaudissements nourris, le jeune homme a réclamé "des actions concrètes"
  • "Sans la rénovation des écoles, sans la création de services publics, sans l'action des centres sociaux, on ne pourra jamais sortir ces enfants des quartiers"

MARSEILLE: "Marseille doit continuer à être debout face à la guerre de la drogue", a appelé jeudi le militant écologiste Amine Kessaci, après le meurtre de son frère Mehdi en novembre, invité du dernier conseil municipal de la ville avant les prochaines élections municipales.

"Marseille a été debout, Marseille doit continuer à être debout face à la guerre de la drogue, face à celles et ceux qui veulent semer la terreur dans nos rues, qui veulent faire taire", a déclaré Amine Kessaci, 22 ans, endeuillé par la mort de deux de ses frères, dont un assassiné le 13 novembre sans doute pour le faire taire.

Accueilli par des applaudissements nourris, le jeune homme a réclamé "des actions concrètes". "Sans la rénovation des écoles, sans la création de services publics, sans l'action des centres sociaux, on ne pourra jamais sortir ces enfants des quartiers".

Pour le militant écologiste, "attaquer les petits jeunes au pied d'immeuble ne va pas stopper ces trafics internationaux". Il faut "exiger des pays comme l'Arabie Saoudite, comme le Qatar, comme la Thaïlande" d'extrader "les têtes de réseau qui vivent très bien de l'argent de la drogue, vivent loin du territoire et font couler le sang ici chez nous et nos enfants se retrouvent assassinés".

Mardi, lors de son déplacement à Marseille, le président de la République Emmanuel Macron a réaffirmé sa détermination à mener la "guerre" contre le narcotrafic.

Il a affiché sa volonté d'aller "chercher dans les pays où sont les têtes de réseau de la coopération, pour pouvoir saisir leurs biens, pour pouvoir arrêter les têtes de réseau, nous les restituer".

Le chef de l’Etat doit se rendre dimanche pour le Noël aux troupes aux Emirats arabes unis, où d'importants narcotrafiquants ont trouvé refuge, selon la justice française.


Pour le Noël des armées, Macron fait cette année le choix des Emirats

La ministre française de la Défense, Catherine Vautrin, quitte le palais présidentiel de l'Élysée à Paris après une réunion hebdomadaire du Conseil des ministres, le 17 décembre 2025. (AFP)
La ministre française de la Défense, Catherine Vautrin, quitte le palais présidentiel de l'Élysée à Paris après une réunion hebdomadaire du Conseil des ministres, le 17 décembre 2025. (AFP)
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  • En se rendant aux Émirats arabes unis pour le Noël des armées, Emmanuel Macron adresse un message de soutien aux militaires français tout en réaffirmant l’engagement stratégique de la France dans une région marquée par de fortes tensions géopolitiques
  • Ce déplacement met en lumière la solidité du partenariat de défense franco-émirien, pilier de la présence militaire française dans le Golfe et vecteur de stabilité régionale

En choisissant les Émirats arabes unis pour célébrer, les 21 et 22 décembre, le traditionnel Noël des armées françaises, le président Emmanuel Macron a voulu adresser un message clair à ses militaires engagés loin de leurs familles, mais aussi aux partenaires de la France dans une région marquée par de fortes turbulences géopolitiques.

Ce déplacement présidentiel, à la fois militaire et diplomatique, illustre la solidité d’un partenariat stratégique noué de longue date entre Paris et Abou Dhabi.

Comme le veut la tradition, le président de la République partagera un moment privilégié avec les forces françaises déployées sur place, après une séquence bilatérale avec les autorités émiriennes.

Selon le palais de l’Élysée, Emmanuel Macron se rendra directement auprès des militaires : il dînera avec eux, avant de consacrer la matinée suivante à des échanges de terrain et à des démonstrations opérationnelles, au plus près de la réalité de leur engagement en période de fêtes.

Si le choix des Émirats arabes unis n’a rien d’anodin, c’est parce que la région concentre aujourd’hui un grand nombre de crises majeures : conflits persistants au Moyen-Orient, tensions maritimes affectant le commerce mondial, instabilité chronique de plusieurs États.

Un déplacement stratégique dans une région sous tension

Le Golfe est devenu un carrefour stratégique où se croisent enjeux sécuritaires, diplomatiques et économiques et, en s’y rendant, le chef de l’État entend rappeler que la France demeure un acteur militaire et diplomatique engagé à l’échelle mondiale.

Mais ce déplacement est aussi l’occasion d’incarner la relation de confiance qui lie Paris et Abou Dhabi depuis plus de trente ans.

Le partenariat de défense franco-émirien, formalisé et renforcé par un accord signé en 2009, s’est progressivement imposé comme l’un des piliers de la présence française dans la région. Il repose sur une coopération étroite, une interopérabilité accrue des forces et un partage d’objectifs communs en matière de stabilité régionale.

Les Émirats arabes unis accueillent en effet un dispositif militaire français structurant. À Abou Dhabi se trouve un état-major interarmées, à la tête duquel est placé un amiral commandant à la fois les Forces françaises aux Émirats arabes unis (FFAU) et les forces françaises déployées dans l’océan Indien.

Cette implantation est complétée par une base navale française, ainsi que par une base aérienne située à une cinquantaine de kilomètres au sud-ouest de la capitale, où sont notamment stationnés des avions de combat Rafale.

À environ 70 kilomètres à l’ouest d’Abou Dhabi, dans une zone désertique, est également déployé le 5ᵉ régiment de cuirassiers, équipé de matériels de dernière génération, dont des chars Leclerc et des véhicules blindés de combat.

C’est sur ce site que se déroulera l’essentiel de la séquence militaire du déplacement présidentiel, avec une démonstration interarmées illustrant les capacités opérationnelles françaises.

Au total, près de 900 militaires français sont stationnés aux Émirats arabes unis. Ils jouent un rôle clé dans plusieurs opérations majeures.

Un partenariat militaire franco-émirien au cœur de la présence française dans le Golfe

Les moyens aériens basés aux Émirats contribuent notamment à l’opération Chammal de lutte contre le terrorisme, tandis que les capacités maritimes participent à l’opération européenne Aspides, destinée à sécuriser le trafic international en mer Rouge, récemment menacé par des attaques visant la navigation commerciale.

Au-delà de la dimension opérationnelle, la présence française aux Émirats arabes unis constitue un symbole fort de coopération stratégique et traduit la volonté partagée de renforcer la stabilité régionale, de sécuriser les grandes routes maritimes internationales et de soutenir les efforts de paix dans des zones fragilisées comme l’Irak, le Yémen, la Libye ou encore le Soudan.

Tous ces sujets pourraient être abordés lors des échanges entre le président français et le président émirien, Cheikh Mohamed ben Zayed.

En se rendant auprès des forces françaises à Noël, accompagné de la ministre des Armées, Emmanuel Macron entend surtout témoigner de son attachement personnel aux militaires engagés loin de la métropole.

Le message qu’il veut leur adresser est autant humain que politique, puisqu’il s’agit d’exprimer la reconnaissance de leur engagement et d’affirmer la crédibilité militaire française.

Dans un contexte international tendu, le choix des Émirats arabes unis pour le Noël des armées apparaît ainsi comme un signal fort : celui d’une France fidèle à ses alliances, pleinement investie dans la sécurité internationale et consciente que sa présence militaire est indissociable de relations diplomatiques durables et de partenariats stratégiques solides.