A Paris, le créateur de ChatGPT plaide pour «un juste équilibre» entre régulation et innovation

Le président français Emmanuel Macron (à gauche) rencontre le PDG d'OpenAI Sam Altman (à droite) au palais de l'Élysée à Paris, le 23 mai 2023. (Photo Yoan VALAT / POOL / AFP)
Le président français Emmanuel Macron (à gauche) rencontre le PDG d'OpenAI Sam Altman (à droite) au palais de l'Élysée à Paris, le 23 mai 2023. (Photo Yoan VALAT / POOL / AFP)
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Publié le Mardi 06 juin 2023

A Paris, le créateur de ChatGPT plaide pour «un juste équilibre» entre régulation et innovation

  • Défendre ChatGPT contre des régulations trop contraignantes, tout en affirmant qu'il faut l'encadrer : c'est la position de Sam Altman lors de son «OpenAI Tour», qui l'emmène dans seize métropoles
  • OpenAI pourrait «cesser d'opérer» dans l'Union européenne si le futur règlement européen lui imposait trop de contraintes a notamment averti le patron d'OpenAI et créateur de ChatGPT

PARIS : Quittera ou quittera pas l'Union européenne ? De passage à Paris vendredi, le patron d'OpenAI et créateur de ChatGPT, l'Américain Sam Altman, a assuré qu'il ne comptait pas cesser d'opérer en Europe mais a réclamé à l'UE un "juste équilibre" entre protection et innovation.

Lors d'un échange sur l'intelligence artificielle et l'avenir des médias à Station F, une pépinière de start-up, le dirigeant de 38 ans a expliqué avoir discuté de la manière de trouver "le juste équilibre entre protection et impact positif" de cette technologie avec le président Emmanuel Macron mardi.

"Nous prévoyons de nous conformer" au futur règlement européen sur l'IA (IA Act) et "nous aimons vraiment l'Europe" mais "nous voulons nous assurer que nous en sommes techniquement capables", a-t-il dit.

"Un régime d'autorisation pour le cadre général et des normes de sécurité sont tout à fait pertinents", a-t-il poursuivi. "Mais dire, alors que vous ne savez pas comment fonctionne l'IA générative: +vous devez respecter telle garantie 100% du temps+, honnêtement, nous ne savons pas comment le faire".

Mercredi, lors de l'étape londonienne de sa tournée internationale pour rassurer quant aux craintes liées à l'IA (désinformation, destruction d'emplois, pillage d'oeuvres...), Sam Altman avait menacé de quitter l'UE si la régulation y devenait trop contraignante, déclenchant la colère du commissaire européen Thierry Breton qui a crié au "chantage".

Vendredi matin, le créateur de ChatGPT a cherché l'apaisement. "Semaine très productive de conversations en Europe sur la meilleure façon de réguler l'IA ! Nous sommes ravis de continuer à opérer ici et n'avons bien sûr pas l'intention de partir", a-t-il tweeté.

L'après-midi, il a loué l'accueil de la France, "un cas très intéressant, bien plus avancée dans cette technologie et dans son adoption que d'autres pays", a-t-il lancé, devant un parterre comprenant de nombreux représentants de start-up.

Il s'est cependant gardé de dire s'il comptait installer un siège dans le pays ou ailleurs en Europe: "Nous ouvrirons des sièges autour du monde mais très lentement, nous sommes encore une petite société".

«Comment ne pas être effrayé ?»

Dans le public, Louis Dreyfus, président du directoire du Monde, l'a interrogé, sous les applaudissements. "Mon business model est de payer des journalistes de talent pour produire des contenus et d'avoir des gens qui paient pour cela. J'ai discuté avec les autres éditeurs, qui voient l'IA comme produisant des contenus sans aucune interaction humaine et gratuitement. Pouvez-vous me dire comment ne pas être effrayé par cela et quel sera mon business model à l'avenir?"

"Vous êtes un des plus grands journaux du monde et je ne pense pas que vous allez être dupliqués par l'IA de sitôt", a répondu Sam Altman. "Mais je parie que vos journalistes peuvent utiliser l'IA dans leur processus créatif, faire de meilleures investigations, trouver de meilleures idées".

"Il y a quelque chose de profond sur le goût humain et sur des humains qui savent ce que veulent les autres humains et posent des questions. Et les gens veulent savoir quel journaliste a écrit et avoir une connexion avec la personne qui a créé, même s'il pourrait y avoir de super textes écrits par des IA", a-t-il ajouté.

Interrogé ensuite par un petit groupe de journalistes, dont l'AFP, le dirigeant américain s'est confié sur son ressenti face au succès fulgurant d'OpenAI, dont les IA (ChatGPT pour le texte et Dall-E pour l'image) ont été ouvertes au grand public fin 2022.

"Dans quelques années, j'aurai l'impression d'avoir vécu un moment très spécial... mais c'est aussi très épuisant et j'espère que la vie se calmera", a-t-il confié.

Il a aussi défendu son entreprise, à laquelle il est souvent reproché de ne pas publier les sources de son corpus d'entraînement, qui peut être composé d'oeuvres soumises à droits d'auteurs ou comporter des contenus illégaux ou haineux.

Sam Altman a fait valoir que les critiques voulaient surtout vérifier si les modèles eux-mêmes étaient racistes. "Ce qui compte, c'est le résultat du test de préjugés raciaux", a-t-il déclaré, réfutant l'idée qu'il devrait publier ses sources et ajoutant que son dernier modèle, GPT-4, était "étonnamment non biaisé".

Confronté aux récentes déclarations du milliardaire Elon Musk, qui considère qu'OpenAI - qu'il avait financée jusqu'en 2018 - a trahi sa promesse de ne pas chercher le profit et est désormais dirigée de fait par Microsoft, le créateur de chatGPT s'est dit "en désaccord avec presque tout, mais je vais essayer d'éviter de me lancer dans une bataille rangée".

Sam Altman a enfin confirmé qu'il ne détenait lui-même aucune part de l'entreprise, contrairement aux autres grands dirigeants de la tech.


Tensions diplomatiques: la Chine suspend ses importations de produits de la mer japonais 

Cette photo montre une affiche indiquant « Suspendre la vente de tous les produits de la mer importés du Japon » dans un quartier de restaurants japonais à Pékin, le 27 août 2023. (AFP)
Cette photo montre une affiche indiquant « Suspendre la vente de tous les produits de la mer importés du Japon » dans un quartier de restaurants japonais à Pékin, le 27 août 2023. (AFP)
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  • La crise Chine-Japon trouve son origine dans des propos de la Première ministre japonaise, Sanae Takaichi. Elle avait affirmé le 7 novembre que des attaques armées contre Taïwan pourraient justifier l'envoi de soldats japonais pour défendre l'île
  • La semaine dernière, Pékin a convoqué l'ambassadeur du Japon, conseillé à ses citoyens de ne pas voyager au Japon et à ceux qui y étudient d'être prudent

TOKYO: La Chine va suspendre ses importations de produits de la mer japonais, ont rapporté mercredi des médias nippons, une nouvelle mesure punitive alors que les deux pays sont en pleine querelle diplomatique depuis des propos de la Première ministre japonaise sur Taïwan.

La crise Chine-Japon trouve son origine dans des propos de la Première ministre japonaise, Sanae Takaichi. Elle avait affirmé le 7 novembre que des attaques armées contre Taïwan pourraient justifier l'envoi de soldats japonais pour défendre l'île.

Ces déclarations sont considérées comme une provocation par la Chine, qui estime que Taïwan fait partie de son territoire.

La semaine dernière, Pékin a convoqué l'ambassadeur du Japon, conseillé à ses citoyens de ne pas voyager au Japon et à ceux qui y étudient d'être prudent.

La sortie de deux films japonais a également été reportée en Chine après les propos de Mme Takaichi.

En rapportant la nouvelle suspension des importations de produits de la mer, les médias japonais, y compris la chaîne NHK, ont cité des sources gouvernementales anonymes.

La Chine explique que cette mesure est nécessaire pour surveiller les eaux usées traitées qui sont rejetées de la centrale nucléaire sinistrée de Fukushima, a indiqué la NHK.

Pékin n'a pas immédiatement confirmé cette nouvelle mesure.

La Chine n'avait que très récemment repris l'achat de ces produits après une interdiction imposée lorsque le Japon avait commencé à rejeter des eaux usées de la centrale nucléaire endommagée de Fukushima en 2023.

En 2023, les cargaisons en direction en Chine continentale comptaient pour 15,6% des exportations de fruits de mer japonais, contre 22,5% en 2022.

Hong Kong représentait 26,1% des exportations de produits de la mer japonais et les Etats-Unis 15,7%.

Contacté par l'AFP, le ministère japonais de l'agriculture, qui supervise l'agence des pêches, et le ministère des Affaires étrangères n'étaient pas immédiatement disponibles pour réagir.


Fin des restrictions dans l'espace aérien américain, retour à la normale attendu lundi

Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a annoncé dimanche soir mettre fin, à compter de lundi, aux réductions de vols décidées lors de la paralysie budgétaire pour pallier l'absence de contrôleurs aériens. (AFP)
Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a annoncé dimanche soir mettre fin, à compter de lundi, aux réductions de vols décidées lors de la paralysie budgétaire pour pallier l'absence de contrôleurs aériens. (AFP)
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  • Malgré la fin du plus long "shutdown" de l'histoire des Etats-Unis mercredi, le seuil des réductions était encore fixé à 3% ce weekend
  • Mais la FAA a expliqué dimanche avoir observé des compagnies aériennes n'ayant pas respecté ces quotas

WASHINGTON: Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a annoncé dimanche soir mettre fin, à compter de lundi, aux réductions de vols décidées lors de la paralysie budgétaire pour pallier l'absence de contrôleurs aériens.

"Cela signifie que les opérations normales peuvent reprendre dans l'ensemble de l'espace aérien national" à partir de 6H00 lundi à Washington (10H00 GMT), a écrit la FAA dans un communiqué.

Le 7 novembre, une réduction de 10% des vols domestiques dans 40 des aéroports les plus fréquentés du pays avait été imposée face au manque de personnel dans les tours de contrôle. En pleine paralysie budgétaire, il était demandé à ces fonctionnaires de travailler sans être payé.

Plusieurs milliers de vols avaient été annulés avant que les restrictions ne soient allégées progressivement.

Malgré la fin du plus long "shutdown" de l'histoire des Etats-Unis mercredi, le seuil des réductions était encore fixé à 3% ce weekend. Mais la FAA a expliqué dimanche avoir observé des compagnies aériennes n'ayant pas respecté ces quotas.

Grâce à la fin de ces limitations, "nous pouvons désormais recentrer nos efforts sur le recrutement massif de contrôleurs et la mise en place du tout nouveau système de contrôle du trafic aérien", a dit le ministre américain des Transports Sean Duffy, cité dans le communiqué.

Le retour à la normale va intervenir juste avant les grands départs pour les festivités de Thanksgiving, rendez-vous familial incontournable des Américains le 27 novembre. Un record de passagers aériens est attendu


Royal Mansour Marrakech propulse le Maroc parmi l’élite mondiale de l’hôtellerie

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  • L’annonce a été faite lors d’une cérémonie rassemblant à Londres les plus grands acteurs de l’industrie du voyage et de l’hôtellerie, au cœur du site emblématique de l’Old Billingsgate sur les rives de la Tamise
  • Cette troisième édition du classement, couvrant six continents, met en lumière les expériences hôtelières les plus innovantes et inspirantes au monde

DUBAI:  Le Royal Mansour Marrakech confirme son statut d’icône de l’hospitalité de luxe en se hissant à la 13ᵉ place du classement mondial des World’s 50 Best Hotels 2025, dévoilé cette semaine à Londres. L’établissement marocain signe ainsi une progression spectaculaire de 25 places par rapport à 2024 et s’impose comme le meilleur hôtel d’Afrique, tout en décrochant le prestigieux prix de la Plus Forte Progression de l’année.

L’annonce a été faite lors d’une cérémonie rassemblant à Londres les plus grands acteurs de l’industrie du voyage et de l’hôtellerie, au cœur du site emblématique de l’Old Billingsgate sur les rives de la Tamise. Cette troisième édition du classement, couvrant six continents, met en lumière les expériences hôtelières les plus innovantes et inspirantes au monde.

Une reconnaissance mondiale pour le savoir-faire marocain

Conçu par 1 500 artisans marocains, le Royal Mansour Marrakech incarne la quintessence du raffinement et du patrimoine architectural du royaume. À deux pas de la médina, le palace s’étend à travers des jardins luxuriants et des riads privatifs, offrant à ses hôtes une immersion dans l’art de vivre marocain.

Son spa de 2 500 m², baigné de lumière naturelle, est une référence mondiale du bien-être, tandis que son offre gastronomique — signée par des chefs de renom tels que Hélène Darroze et Massimiliano Alajmo — positionne l’établissement au carrefour de la haute cuisine internationale et des traditions marocaines.

Pour Jean-Claude Messant, Directeur général de la Royal Mansour Collection, cette distinction « consacre la vision d’excellence et d’authenticité du groupe ». Il ajoute :« Être reconnu parmi les 15 meilleurs hôtels du monde est une immense fierté pour nos équipes et pour le Maroc. Ces prix reflètent la passion et la rigueur de nos collaborateurs, qui portent haut les valeurs de l’hospitalité marocaine sur la scène internationale. »

Le Maroc, acteur majeur du tourisme haut de gamme

Ce succès s’inscrit dans la dynamique de montée en gamme du secteur hôtelier marocain, qui attire de plus en plus d’investissements internationaux. Marrakech, déjà reconnue comme l’une des capitales mondiales du tourisme de luxe, renforce ainsi sa position face à des destinations emblématiques comme Paris, Dubaï ou Tokyo.

Selon les organisateurs de The World’s 50 Best Hotels, qui reposent sur les votes de 800 experts internationaux issus de l’industrie du voyage, le classement 2025 « illustre l’évolution des attentes des voyageurs vers des expériences culturelles fortes, authentiques et respectueuses du patrimoine local ».

Pour Emma Sleight, Directrice de contenu du classement,« Chaque hôtel de cette liste incarne une approche unique de l’hospitalité. Le Royal Mansour Marrakech, par sa singularité et son attachement à l’artisanat marocain, symbolise cette quête d’exception. »

Une vitrine du savoir-faire marocain à l’international

Avec cette triple distinction — 13ᵉ mondial, meilleur hôtel d’Afrique et plus forte progression — le Royal Mansour Marrakech s’impose comme un ambassadeur du tourisme de luxe marocain, contribuant à renforcer l’image du royaume sur la scène internationale.

Alors que le Maroc ambitionne de doubler ses recettes touristiques à l’horizon 2030, cette reconnaissance mondiale confirme que l’hôtellerie marocaine, entre tradition et innovation, s’impose comme un moteur stratégique de croissance économique et d’attractivité internationale.