Enlèvement d'Eya: l'enfant retrouvée au Danemark, son père et un complice interpellés

Un panneau indique "Alerte enlèvement - écoutez la radio" au-dessus du périphérique à Toulouse, dans le sud de la France, le 6 janvier 2018. (Photo de Remy Gabalda / AFP)
Un panneau indique "Alerte enlèvement - écoutez la radio" au-dessus du périphérique à Toulouse, dans le sud de la France, le 6 janvier 2018. (Photo de Remy Gabalda / AFP)
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Publié le Vendredi 26 mai 2023

Enlèvement d'Eya: l'enfant retrouvée au Danemark, son père et un complice interpellés

  • La fillette de 10 ans enlevée jeudi dans l'Isère, Eya, a été retrouvée au Danemark
  • Des mandats d'arrêt européen avaient été délivrés contre les deux hommes

LYON: Eya, 10 ans, brutalement enlevée jeudi en Isère par son père et un complice, a été retrouvée vendredi au Danemark, où ses ravisseurs ont été interpellés après l'émission d'un mandat d'arrêt européen.

"Eya vient d’être retrouvée au Danemark avec son père et le complice de celui-ci", a indiqué le procureur de Grenoble Eric Vaillant, sans apporter plus de précisions sur l'état de santé de la fillette ou les circonstances de ces interpellations.

L'information a également été annoncée à l'AFP de source proche du dossier. Ce rebondissement survient après 36 heures d'angoisse pour la mère de la fillette, présente au moment de son violent rapt jeudi matin.

Eya, scolarisée en CM2, a été enlevée vers 08H15 pendant qu'elle marchait avec sa mère dans la rue pour se rendre à son école de Fontaine, en banlieue de Grenoble. Selon le parquet, le père "et un complice encagoulé" ont "gazé avec du produit lacrymogène la mère de la petite fille" avant de s'emparer de l'enfant.

Avant l'arrestation des suspects, le procureur de Grenoble avait indiqué que les éléments en possession des enquêteurs laissaient penser que le père, son complice et l'enfant étaient partis à l'étranger.

Il mentionnait comme "destinations possibles" la Suède et la Tunisie, pays correspondant à la double nationalité du père, âgé de 53 ans.

Une information judiciaire a été ouverte dans l'après-midi, notamment pour "violences aggravées" sur la mère de l’enfant ainsi que "soustraction par ascendant" et complicité, et des mandats d’arrêt ont été délivrés et "diffusés dans le cadre d’un mandat d’arrêt européen", selon le parquet.

Ce dernier avait levé l'alerte enlèvement dans la matinée après que la police judiciaire eut reçu environ 70 messages.

La mère âgée de 33 ans a expliqué au Dauphiné Libéré jeudi qu'elle circulait à pied avec sa fille lorsqu'elles avaient été soudainement bloquées par un véhicule, à l'intérieur duquel elle dit avoir reconnu le père de l'enfant.

 "Attrapée par les cheveux" 

Pendant que le conducteur l'aspergeait de gaz lacrymogène, son "ex-mari a attrapé (l'enfant) par les cheveux et l'a fait monter de force sur la banquette arrière avec lui", a-t-elle encore affirmé, disant craindre qu'il ne l'emmène à l'étranger.

Un agent du centre social devant lequel les faits se sont déroulés a tenté d'intervenir, en vain, a indiqué à l'AFP le maire de cette commune de 23.000 habitants, Franck Longo.

Les photos de la fillette et du père ainsi que son identité avaient été diffusées avec l'alerte enlèvement. L'immatriculation de la Peugeot 306 au volant de laquelle il est susceptible de circuler, également.

L'enfant, née en Tunisie où la mère était partie faire ses études et s'est mariée en 2012, a la double nationalité franco-tunisienne. La mère est rentrée en France avec sa fille en 2017, selon la presse locale.

"Au début de sa scolarisation ici, le père voyait encore sa fille. Mais il ne pouvait plus la voir depuis longtemps", a aussi affirmé le maire, précisant que la mère avait de la famille à Fontaine, notamment sa soeur. Selon le parquet, "le père est suspecté d’avoir été violent avec la mère dans le passé".

Vendredi matin, une cellule d'écoute a été mise en place par le rectorat au sein de l'école Jules-Ferry (200 élèves), où Eya est scolarisée depuis la grande section, notamment à destination des "élèves de la classe" de la fillette, a indiqué le rectorat à l'AFP.

 


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

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  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.