Cannes 2023 : Michel Denisot retrace la saga Rassam-Berri, producteurs emblématiques de cinéma

L'ancien animateur de télévision, journaliste et président du club de football de la Berrichonne de Châteauroux, Michel Denisot, pose lors d'une séance photo au restaurant La Closerie des Lilas à Paris, le 29 décembre 2022. (AFP).
L'ancien animateur de télévision, journaliste et président du club de football de la Berrichonne de Châteauroux, Michel Denisot, pose lors d'une séance photo au restaurant La Closerie des Lilas à Paris, le 29 décembre 2022. (AFP).
Short Url
Publié le Samedi 27 mai 2023

Cannes 2023 : Michel Denisot retrace la saga Rassam-Berri, producteurs emblématiques de cinéma

  • «La saga Rassam-Berri, le cinéma dans les veines», dévoilé en sélection au 76e Festival de Cannes, est «l'histoire méconnue du clan le plus romanesque du cinéma français»
  • «Je connais Paul Rassam depuis plus de trente ans. Il m'a fait une confiance totale pour retracer l'histoire de ces deux familles hors normes unies par le cinéma», raconte Michel Denisot

PARIS : De Paul Rassam à Thomas Langmann en passant par Claude Berri: un documentaire signé Michel Denisot et Florent Maillet retrace la singulière aventure des deux familles françaises de producteurs qui règnent depuis deux générations sur le cinéma de Paris à Hollywood.

"La saga Rassam-Berri, le cinéma dans les veines", dévoilé en sélection au 76e Festival de Cannes et programmé sur France 2 dimanche à 22h40, est "l'histoire méconnue du clan le plus romanesque du cinéma français", de "La Grande Bouffe" (1973) à "Apocalypse Now" (1979) en passant par "Bienvenue chez les Ch'tis" (2008).

Le vétéran est Paul Rassam (85 ans), frère de Jean-Pierre Rassam, également producteur (décédé en 1985), et beau-frère de Claude Berri (décédé en 2009), l'autre parrain emblématique du cinéma français avec 21 films réalisés, 40 films produits et 47 millions de spectateurs en salles.

"Je connais Paul Rassam depuis plus de trente ans. Il m'a fait une confiance totale pour retracer l'histoire de ces deux familles hors normes unies par le cinéma", raconte Michel Denisot à l'AFP.

"Ce clan familial qui marche à l'instinct et à l'audace voit tout en grand, tout le temps. Paul Rassam estime que si on n'utilise pas ce que le ciel nous a donné, on a tort. Pour lui, il faut être entreprenant et se relever quand on tombe. C'est toute la vie des producteurs qui oscillent entre les succès, les triomphes et les échecs", ajoute M. Denisot.

"Paul Rassam est derrière 'Apocalypse Now' qui était en grande difficulté. C'est un chercheur d'or à Hollywood avec une récolte de plus de 60 films des plus grands réalisateurs mondiaux depuis les années 70. Son frère Jean-Pierre a produit des films de Jean-Luc Godard, Jean Yanne et aussi +Tess+ de Polanski", souligne-t-il.

"Claude Berri a eu une œuvre colossale aussi en tant que producteur. Il a basculé dans la reconnaissance publique comme réalisateur avec 'Tchao Pantin', 'Jean de Florette', 'Manon des Sources', 'La Débandade'... ", rappelle encore Michel Denisot, "encore plus heureux par la sélection de ce documentaire au Festival de Cannes que quand (il) a gagné une coupe d'Europe avec le PSG (la Coupe des vainqueurs de coupe, en 1996, quand il dirigeait le club, NLDR) !"

Une nouvelle génération a pris la relève: Dimitri Rassam, 41 ans, fils de Jean-Pierre Rassam et de l'actrice Carole Bouquet, et Thomas Langmann, 52 ans, fils de Claude Berri. Le premier vient de produire "Les Trois Mousquetaires" de Martin Bourboulon. On doit notamment au second "The Artist" de Michel Hazanavicius, qui a raflé cinq Oscars en 2012.


Les films arabes Inshallah a Boy et Bye Bye Tiberias rejoignent la course aux Oscars

Inshallah a Boy est un film réalisé par Amjad al-Rasheed. (Photo fournie)
Inshallah a Boy est un film réalisé par Amjad al-Rasheed. (Photo fournie)
Short Url
  • Inshallah a Boy a été le premier film jordanien à concourir au Festival de Cannes en mai dernier
  • Dans le documentaire hautement médiatisé Bye Bye Tiberias, Lina Soualem, de nationalités française, palestinienne et algérienne, recueille les récits transmis par quatre générations de femmes palestiniennes de sa propre famille

DUBAÏ: La Jordanie a soumis  le film Inshallah a Boy d'Amjad al-Rasheed, et la Palestine a proposé le documentaire Bye Bye Tiberias de Lina Soualem pour une possible nomination dans la catégorie du «Meilleur film international» lors de la 96e cérémonie des Oscars – une annonce qui a été faite cette semaine.

En effet, ces deux films arabes aspirent à figurer dans la liste restreinte de cette prestigieuse compétition. S’ils sont pré-sélectionnés, ils pourront alors être nommés aux Oscars.

Inshallah a Boy a été le premier film jordanien à concourir au Festival de Cannes en mai dernier. Ce long métrage a été sélectionné pour participer à la Semaine de la critique de Cannes, l'une des principales sections parallèles de la 76e édition du festival.

1
Bye Bye Tiberias est un film réalisé par Lina Soualem. (Photo fournie)

Le film, intitulé Inshallah Walad en arabe, raconte l'histoire d'une jeune veuve nommée Nawal et de sa fille, qui sont sur le point de perdre leur maison. 

Ce long métrage de quatre-vingt-dix minutes a été tourné l'année dernière dans la capitale jordanienne, Amman, sur une période de cinq semaines. Il a bénéficié d’une subvention de production du Jordan Film Fund et de la Commission royale du film en 2019, ainsi que d’une subvention pour la postproduction en 2022.

Dans le documentaire hautement médiatisé Bye Bye Tiberias, Lina Soualem, de nationalités française, palestinienne et algérienne, recueille les récits transmis par quatre générations de femmes palestiniennes de sa propre famille. Parmi elles figure notamment sa mère, Hiam Abbass, une actrice dont le palmarès compte des séries acclamées telles que Succession, Ramy, Inheritance et Munich.

Soualem accompagne sa mère tout en questionnant ses choix. En effet, Abbass retourne dans son village natal palestinien trente ans après l'avoir quitté – lorsqu’elle était dans la vingtaine – pour poursuivre son rêve de devenir actrice en Europe, laissant derrière elle sa mère, sa grand-mère et ses sept sœurs.

Ce documentaire sera projeté en «Compétition Documentaire» dans le cadre du 67e Festival du film de Londres du British Film Institute (BFI), qui se déroulera du 4 au 15 octobre 2023. 

La Jordanie et la Palestine ne sont pas les seuls pays arabes à avoir soumis des films pour les Oscars.


Patrouille sur pattes : les agents de sécurité philippins adoptent des chats errants

Conan le chat passe devant des agents de sécurité en formation à l'extérieur d'un immeuble de bureaux à Mandaluyong, dans la région métropolitaine de Manille. (AFP)
Conan le chat passe devant des agents de sécurité en formation à l'extérieur d'un immeuble de bureaux à Mandaluyong, dans la région métropolitaine de Manille. (AFP)
Conan le chat, vêtu d'un gilet de sécurité noir et jaune, essaie de rattraper une balle lors d'une récréation à l'extérieur d'un immeuble de bureaux à Mandaluyong, dans la région métropolitaine de Manille. (AFP)
Conan le chat, vêtu d'un gilet de sécurité noir et jaune, essaie de rattraper une balle lors d'une récréation à l'extérieur d'un immeuble de bureaux à Mandaluyong, dans la région métropolitaine de Manille. (AFP)
Les chats Laura (en haut à gauche) et Shangki, qui portent des gilets de sécurité jaune et noir, sont photographiés le 27 septembre 2023 en compagnie d'un agent de sécurité à leur poste devant une chaîne de restauration rapide à Quezon City, dans l'agglomération de Manille. (AFP)
Les chats Laura (en haut à gauche) et Shangki, qui portent des gilets de sécurité jaune et noir, sont photographiés le 27 septembre 2023 en compagnie d'un agent de sécurité à leur poste devant une chaîne de restauration rapide à Quezon City, dans l'agglomération de Manille. (AFP)
Short Url
  • Conan, chat errant de six mois, a rejoint l'équipe de sécurité du Worldwide Corporate Center, dans la capitale philippine Manille, il y a plusieurs mois déjà
  • Bien que les chats n'aient pas les compétences des chiens en matière de sécurité et qu'ils aient tendance à dormir au travail, les agents de sécurité apprécient leur gentillesse et leur compagnie

MANILLE: Un chat portant un gilet de sécurité noir et jaune se promène nonchalamment devant des agents de sécurité alignés à l'extérieur d'un immeuble de bureaux philippin, dans l'attente d'instructions pour son service.

Conan, chat errant de six mois, a rejoint l'équipe de sécurité du Worldwide Corporate Center, dans la capitale philippine Manille, il y a plusieurs mois déjà. Il fait partie des félins chanceux adoptés officieusement par les agents de sécurité de la ville, où des milliers de chats vivent dans la rue.

Bien que les chats n'aient pas les compétences des chiens en matière de sécurité et qu'ils aient tendance à dormir au travail, les agents de sécurité -qui travaillent 12 heures par jour et s'ennuient quelque peu durant leur service- apprécient leur gentillesse et leur compagnie.

Conan a été sauvé à l'âge de quelques semaines par une femme de ménage qui l'avait trouvé gémissant dans le parking de l'immeuble. Il a hérité du rôle de chat de sécurité un peu par hasard, après la mort de son prédécesseur, Mingming.

«Il me débarrasse de mon stress»

Les gardiens endeuillés, qui souhaitaient un autre ami à poil pour animer leurs quarts de travail, ont décidé de le nommer à ce poste.

"Si Conan n'est pas là, je ne suis pas motivé", affirme à l'AFP Aljon Aquino, 30 ans. "Il me débarrasse de mon stress".

Des photos de Conan ont été partagées des milliers de fois sur Facebook. On le voit portant un gilet marqué "sécurité" et allongé sur un bureau à côté d'une image grandeur nature de Mingming.

Il fait partie de la douzaine de chats qui vivent dans le Worldwide Corporate Center, un immeuble de bureaux et de commerces, où ils sont autorisés à errer. Les employés se cotisent pour leur acheter à manger.

Menant la belle vie, Conan ne montre cependant guère d'enthousiasme pour aider ses collègues humains à s'acquitter de leurs tâches, comme fouiller les sacs des clients et des employés à l'entrée du bâtiment.

Il préfère de loin se prélasser devant le café voisin ou courir derrière des balles sur le sol carrelé, pour le plus grand plaisir des passants.

"Parfois, les gens le prennent dans leur bras, parce qu'il est très gentil", déclare M. Aquino, qui s'amuse à le tapoter avec son bâton.


Norvège: à travers fjords, glaciers et montagnes, les rennes achèvent leur transhumance d'été

Un grand troupeau de rennes court vers la montagne à Reinfjord, dans le nord de la Norvège, le 15 septembre 2023. (Photo Olivier Morin AFP)
Un grand troupeau de rennes court vers la montagne à Reinfjord, dans le nord de la Norvège, le 15 septembre 2023. (Photo Olivier Morin AFP)
Short Url
  • Pour atteindre le continent, le bétail a contourné deux glaciers, avant d'arriver au pied du glacier de Jokelfjord - le seul glacier d'Europe qui se déverse dans l'océan
  • Quand s'érigent des obstacles tels qu'escalader une paroi de cailloux très abrupte, ou traverser un fjord, les rennes s'arrêtent et attendent le signal des éleveurs

TROMSOE, Norvège : Une horde de rennes au pelage blanc, marron ou grisonnant traversent les fjords, grimpent des montagnes et nagent entre des glaciers avant d'arriver à destination, au terme d'une grande migration vers leur pâturage d'hiver, dans le Grand Nord norvégien.

En quatorze jours, entourés de collines verdoyantes et de montagnes aux sommets enneigés, un photographe de l'AFP a suivi les rennes de Kautokeino sur leur chemin de retour depuis leur pâturage d'été de Seglvik, dans le comté de Troms en Norvège, à Kautokeino.

Pour atteindre le continent, le bétail a contourné deux glaciers, avant d'arriver au pied du glacier de Jokelfjord - le seul glacier d'Europe qui se déverse dans l'océan.

Les Samis suivent leurs animaux en Quad, à pied ou en bateau.

Ante Niillas Gaup, un éleveur Sami de 37 ans, lance des sifflements en leur direction, appuyé par l'aboiement de ses chiens. C'est le signal donné au bétail pour lui indiquer le chemin à prendre.

- «Horloge biologique» -

«Mais s'ils ne veulent pas marcher, ils ne marchent pas, ils font un peu comme ils veulent, quand ils le décident» surtout en fonction de la météo, particulièrement capricieuse cette année, lance Ante.

«Même si leur horloge biologique les guide instinctivement», la plupart du temps.

Sauf quand s'érigent des obstacles tels qu'escalader une paroi de cailloux très abrupte, ou traverser un fjord: dans ces cas, les rennes s'arrêtent et attendent le signal des éleveurs.

Un Sami, installé dans une petite embarcation à moteur au milieu du fjord, agite sa cloche pour leur montrer la voie jusqu'à la berge opposée.

Mais avant de s'élancer à la nage, les cervidés peuvent profiter de quelques instants de repos... Ils gambadent, avec leurs petits, et s'éparpillent dans les bosquets avoisinants.

Une fois prêts, ils s'agglutinent, comme sortis de nulle part, d'abord par dizaines, puis par centaines, forment une file indienne grossière et se jettent à l'eau. En une trentaine de minutes, dans un joyeux vacarme provoqué par leurs grognements, ils atteignent l'autre rive dans une nage parfaitement synchronisée.

Commence alors la dernière partie de leur transhumance. Destination: les terres au sud de Kautokeino, proche de la frontière finlandaise, où le troupeau passera l'hiver.