Hollywoood, retraites, stars et gaffes: anatomie du 76e Festival de Cannes

Le réalisateur britannique Jonathan Glazer (2e à gauche) se tient à côté du réalisateur américain Quentin Tarantino (à gauche) et du réalisateur et producteur américain Roger Corman (à droite) après avoir reçu le Grand Prix pour le film "The Zone Of Interest" lors de la cérémonie de clôture de la 76e édition du Festival de Cannes à Cannes, dans le sud de la France, le 27 mai 2023. (AFP).
Le réalisateur britannique Jonathan Glazer (2e à gauche) se tient à côté du réalisateur américain Quentin Tarantino (à gauche) et du réalisateur et producteur américain Roger Corman (à droite) après avoir reçu le Grand Prix pour le film "The Zone Of Interest" lors de la cérémonie de clôture de la 76e édition du Festival de Cannes à Cannes, dans le sud de la France, le 27 mai 2023. (AFP).
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Publié le Dimanche 28 mai 2023

Hollywoood, retraites, stars et gaffes: anatomie du 76e Festival de Cannes

  • Plateformes de streaming contre salles de cinéma, le match retour: les salles obscures ont pris leur revanche lors de ce 76e Festival de Cannes
  • Le plus grand festival de cinéma du monde est aussi celui qui est resté inflexible, n'acceptant en compétition que les films sortant dans les salles françaises. Une position qui semble porter ses fruits: Apple sortira d'abord en salles le film de Scorsese

CANNES : Des heureux et des déçus, le mouvement social sur les retraites qui s'invite in extremis sur scène, des légendes de Hollywood sur les marches et quelques gaffes: retour sur le 76e Festival de Cannes.

Palme d'or et politique

Grâce à Justine Triet, couronnée pour "Anatomie d'une chute", la France a remporté sa dixième Palme d'or mais la ministre française de la Culture, Rima Abdul Malak, a eu du mal à digérer la soirée.

Après avoir reçu son prix des mains de Jane Fonda, la réalisatrice de 44 ans a profité de la tribune pour dénoncer une volonté du gouvernement de "casser l'exception culturelle sans laquelle (elle) ne serai(t) pas là aujourd'hui".

Mme Abdul Malak s'est dite "estomaquée par son discours si injuste. Ce film n'aurait pu voir le jour sans notre modèle français de financement du cinéma qui permet une diversité unique au monde. Ne l'oublions pas", a-t-elle immédiatement répliqué.

Les déçus

Le sacre de Justine Triet était attendu mais il prive le Britannique Jonathan Glazer d'une Palme d'or que beaucoup lui promettaient pour "The Zone Of Interest". Il reçoit le Grand Prix, une médaille d'argent, pour ce film glaçant sur la vie quotidienne du commandant du camp d'extermination nazi d'Auschwitz. Déçu ? "Cannes a donné une résonance au film, et c'est l'essentiel", a-t-il répondu.

Parmi les autres déçus, l'actrice allemande Sandra Hüller, très impressionnante dans deux films de la compétition, mais qui sont déjà primés au palmarès: "The Zone of Interest" justement, et "Anatomie d'une chute".

Le prix d'interprétation lui a-t-il échappé à cause du règlement qui interdit le cumul ? Ce dernier est allé à l'actrice turque Merve Dizdar pour "Les herbes sèches".

«J'ai fait une Spike Lee»

La gaffe de la soirée de clôture revient à Anaïs Demoustier, présidente du jury chargé de remettre le prix du meilleur premier film en tout début de soirée. "J'ai l'honneur de décerner la Palme d'or...", a lancé par erreur l'actrice française, avant de se reprendre: "Euh la caméra d'or !". Le prix est allé au cinéaste Thien An Pham pour "L'arbre aux papillons d'or".

"J'ai fait une Spike Lee !", s'est amusée Anaïs Demoustier, en référence au président du jury de 2021, qui avait annoncé d'emblée la Palme d'or à "Titane", tuant le suspense dès le début de la soirée.

La revanche des salles

Plateformes de streaming contre salles de cinéma, le match retour: les salles obscures ont pris leur revanche lors de ce 76e Festival de Cannes.

Le plus grand festival de cinéma du monde est aussi celui qui est resté inflexible, n'acceptant en compétition que les films sortant dans les salles françaises. Une position qui semble porter ses fruits: Apple sortira d'abord en salles le film de Scorsese, que cette légende du cinéma est venue présenter avec Leonardo DiCaprio et Robert De Niro ; Pixar, qui menaçait à une époque de réserver ses films à Disney+, a montré son dernier long-métrage d'animation en clôture.

Le Festival s'est même offert un pied de nez avec l'avant-première de la série HBO "The Idol", avec Lily-Rose Depp et The Weeknd. Une production HBO pour le petit écran, qui a apporté à Cannes la montée des marches la plus "hype" de la quinzaine.

Parité

Cannes, principal événement mondial d'une industrie dominée historiquement par les hommes, n'en a pas fini avec la lutte pour la parité. Le 76e édition a marqué des avancées: sept réalisatrices étaient en compétition, un record, sur 21 cinéastes sélectionnés. Et Justine Triet rejoint Jane Campion et Julia Ducournau comme troisième réalisatrice sacrée de l'histoire du Festival. "Les choses sont en train de changer en ce moment pour le meilleur et c'est le début", a déclaré Justine Triet.

Mais la sélection du film de Maïwenn, "Jeanne du Barry", avec Johnny Depp en ouverture, qui a permis à la vedette américaine de faire un come-back en grande pompe après un feuilleton judiciaire sur fond d'accusations de diffamation et de violences conjugales avec son ex-épouse Amber Heard, reste en travers de la gorge de militantes féministes. Depp n'a jamais été condamné sur le fond des accusations, mais est devenu un symbole des sphères sexistes sur les réseaux sociaux.


Eurovision: Nemo rend son trophée 2024 pour protester contre la participation d'Israël

Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
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  • L’artiste suisse Nemo, vainqueur de l’Eurovision 2024, rend son trophée pour protester contre la participation maintenue d’Israël, dénonçant une contradiction avec les valeurs d’unité et de dignité affichées par l’UER
  • Cinq pays — Islande, Espagne, Pays-Bas, Irlande et Slovénie — ont déjà annoncé leur boycott de l’édition 2026, sur fond de critiques liées à la guerre à Gaza et d’accusations d’irrégularités de vote

GENEVE: L'artiste suisse Nemo, qui a remporté l’Eurovision 2024 en Suède, a annoncé jeudi rendre son trophée pour protester contre le maintien de la participation d'Israël dans la compétition, qui a déjà provoqué le boycott de cinq pays.

"En tant que personne et en tant qu'artiste, aujourd'hui, je ne pense plus que ce trophée ait sa place sur mon étagère", a déclaré dans une vidéo postée sur Instagram Nemo, qui s'était déjà joint aux appels réclamant l'exclusion d'Israël du plus grand événement musical télévisé en direct au monde.

"L'Eurovision prétend défendre l'unité, l'inclusion et la dignité de tous (...) Mais la participation continue d'Israël, alors que la commission d'enquête internationale indépendante (mandatée par) l'ONU a conclu à un génocide, démontre un conflit évident entre ces idéaux et les décisions prises par" l'Union européenne de Radio-Télévision (UER), a déclaré le chanteur de 26 ans.

"Il ne s'agit pas d'individus ou d'artistes. Il s'agit du fait que le concours a été utilisé à maintes reprises pour redorer l'image d'un État accusé de graves atrocités", a ajouté Nemo, devenu en 2024 le premier artiste non binaire à être sacré à l'issue d'une édition déjà marquée par une controverses sur la participation d'Israël en pleine guerre dans la bande de Gaza.

Mercredi, la télévision publique islandaise RUV a annoncé boycotter l'édition 2026 de l'Eurovision après le feu vert donné à la participation d'Israël, devenant le cinquième pays à ne pas participer au prochain concours à Vienne.

Début décembre, la majorité des membres de l'UER avaient estimé qu'il n'était pas nécessaire de voter sur la participation d'Israël avec sa télévision publique KAN.

Cette décision a déclenché instantanément les annonces de boycott des diffuseurs de l'Espagne, des Pays-Bas, de l'Irlande et de la Slovénie, sur fond de critiques de la guerre dans la bande de Gaza mais aussi d'accusations d'irrégularités dans les votes lors des précédentes éditions.

"Quand des pays entiers se retirent, il est évident que quelque chose ne va pas du tout. C'est pourquoi j'ai décidé de renvoyer ce trophée au siège de l'UER à Genève, avec gratitude et un message clair : incarnez vos valeurs", a ajouté Nemo, avant de déposer son trophée dans une boite.


Layali Diriyah réchauffe le cœur historique du Royaume

Layali Diriyah est organisé dans l'une des fermes du district d'Al-Murayih, transformant ce site historique en une expérience vivante et en plein air. (Photo AN/Huda Bashatah)
Layali Diriyah est organisé dans l'une des fermes du district d'Al-Murayih, transformant ce site historique en une expérience vivante et en plein air. (Photo AN/Huda Bashatah)
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  • L’événement constitue un pilier de la Diriyah Season, célébration vibrante de la culture saoudienne
  • La gastronomie y occupe une place majeure, avec un large éventail de cuisines saoudiennes et internationales

​​​​​​RIYAD : Layali Diriyah est de retour comme pièce maîtresse de la Diriyah Season de cette année, attirant les visiteurs vers un Al-Murayih transformé en une célébration en plein air de la culture, de la cuisine et de l’artisanat saoudiens.

L’événement se tient tous les jours de 17h à 2h du matin jusqu’en mars 2026. Des allées bordées de palmiers illuminées de guirlandes scintillantes instaurent une atmosphère mêlant l’héritage traditionnel najdi à la créativité saoudienne contemporaine.

Pour de nombreux visiteurs, le cadre lui-même fait partie de l’expérience. Shatha Abdulaziz, une visiteuse, a confié à Arab News : « Mon expérience a été merveilleuse et très agréable. Ce qui m’a réellement impressionnée, c’est l’atmosphère paisible, le thème traditionnel, l’organisation et les détails.

« Bien que je sois déjà venue lors des saisons précédentes, je pense qu’il y a eu une amélioration significative cette année. »

La gastronomie est un attrait majeur, avec un large choix de cuisines saoudiennes et internationales, dont des spécialités italiennes et méditerranéennes proposées par des restaurants exclusifs présents cette année.

« Ce fut une excellente expérience », a déclaré le visiteur Mohammed Fahad, ajoutant que l’attention portée aux détails était remarquable, tout comme « l’authenticité historique dans chaque recoin de Diriyah Nights ».

Il a ajouté : « Cela mêle véritablement le présent et le passé avec une touche raffinée et artistique. »

Des boutiques et stands proposent des articles en édition limitée à ceux en quête d’une expérience de shopping singulière.

Rawan Alsubaie, habituée de Diriyah mais présente à Layali Diriyah pour la première fois, a souligné le caractère exclusif des produits.

Elle a expliqué : « J’ai regardé certaines boutiques et stands et je les ai trouvés uniques, avec des produits introuvables en dehors de Diriyah Nights.

« Il y a des parfums que je n’ai trouvés nulle part ailleurs. J’ai même demandé aux commerçants s’ils avaient d’autres points de vente, mais ils m’ont dit que non, ce que je trouve remarquable.

« Je suis venue en m’attendant à découvrir quelque chose d’exceptionnel et, effectivement, l’endroit est magnifique, surtout durant la saison hivernale. C’est parfait. »

La Diriyah Season de cette année continue de mettre en valeur la richesse de l’héritage najdi tout en embrassant la créativité qui façonne l’Arabie saoudite moderne.

À travers des spectacles, des expositions et des expériences immersives, les visiteurs découvrent les traditions qui définissent Diriyah, ainsi que l'énergie qui anime son renouveau culturel.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La durabilité à l’honneur à Médine pour la Journée mondiale des sols

Les sols de la région sont confrontés à des défis, notamment la salinisation due à une irrigation déséquilibrée et au changement climatique. (SPA)
Les sols de la région sont confrontés à des défis, notamment la salinisation due à une irrigation déséquilibrée et au changement climatique. (SPA)
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  • Médine renforce ses efforts de conservation des sols face à la salinisation et au changement climatique grâce à des programmes durables et une meilleure gestion des ressources
  • La Journée mondiale des sols rappelle l’importance de protéger le patrimoine agricole et de soutenir les objectifs environnementaux de la Vision 2030

MÉDINE : Médine s’est jointe au monde pour célébrer la Journée mondiale des sols le 5 décembre, mettant en lumière l’importance de la conservation des sols pour la sécurité alimentaire et les écosystèmes, selon l’Agence de presse saoudienne (SPA).

La journée revêt une importance particulière à Médine en raison de sa riche histoire agricole, de la diversité de ses sols — allant de l’argile au sable en passant par les formations volcaniques Harrat — et de son lien historique avec la production de dattes.

Le sol de la région fait face à plusieurs défis, notamment la salinisation due à un déséquilibre de l’irrigation et au changement climatique, ajoute la SPA.

Les autorités y répondent par des programmes de protection des sols, l’amélioration des techniques d’irrigation et la promotion de pratiques agricoles durables.

Le sol joue un rôle essentiel dans la purification de l’eau, agissant comme un filtre naturel. Avec l’arrivée de l’hiver, c’est une période opportune pour préparer les sols en vue du printemps, étendre les cultures et favoriser les récoltes, rapporte la SPA.

Le ministère de l’Environnement, de l’Eau et de l’Agriculture à Médine met en œuvre des initiatives visant à améliorer l’efficacité des ressources, renforcer la sensibilisation des agriculteurs et lutter contre la désertification. Les agriculteurs contribuent également en utilisant des fertilisants organiques et en recyclant les déchets agricoles.

La Journée mondiale des sols souligne la nécessité d’une collaboration entre les organismes gouvernementaux, les agriculteurs et les parties prenantes pour assurer la durabilité des sols, préserver le patrimoine agricole et soutenir les objectifs de développement durable de la Vision 2030.

Approuvée par l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture en 2013, la Journée mondiale des sols vise à sensibiliser au rôle crucial des sols dans la santé des écosystèmes et le bien-être humain.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com