Israël lance un ballon de surveillance en Galilée

Des sources militaires soutiennent que ce nouveau ballon est similaire au dispositif qui protège le réacteur de Dimona dans le désert du Néguev. (AFP)
Des sources militaires soutiennent que ce nouveau ballon est similaire au dispositif qui protège le réacteur de Dimona dans le désert du Néguev. (AFP)
Short Url
Publié le Lundi 29 mai 2023

Israël lance un ballon de surveillance en Galilée

  • Les autorités israéliennes affirment que le ballon de plusieurs tonnes est équipé de caméras, d’ordinateurs et de radars spécialisés
  • Il sera capable de détecter des missiles et des drones à longue portée lancés depuis l’Irak, l’Iran, la Syrie, la Jordanie et le Liban, en plus de surveiller les avions à l’aéroport de Damas et dans les parties les plus reculées du Liban

RAMALLAH: Un ballon de surveillance lancé par l’armée israélienne dans le nord de la Galilée permettra de détecter les missiles et drones à longue portée ciblant le pays, ont indiqué des sources dimanche.
Les autorités israéliennes affirment que ce ballon de plusieurs tonnes est équipé de caméras, d’ordinateurs et de radars spécialisés.
Le ballon est situé sur le triangle de la frontière jordano-syrienne et il peut surveiller un territoire à des centaines de kilomètres.
Des sources militaires soutiennent que ce nouveau ballon est similaire au dispositif qui protège le réacteur de Dimona dans le désert du Néguev.
Il sera capable de détecter des missiles et des drones à longue portée lancés depuis l’Irak, l’Iran, la Syrie, la Jordanie et le Liban, en plus de surveiller les avions à l’aéroport de Damas et dans les parties les plus reculées du Liban.
Le transport et le lancement du ballon ont été l'une des opérations logistiques les plus complexes que l'armée de l'air israélienne ait menées au cours de la dernière décennie.
Une équipe américaine a aidé à assembler et à lancer le ballon, selon les sources.
L’armée israélienne s’attend à ce que toute guerre future soit une confrontation «sur plusieurs fronts», avec des attaques coordonnées impliquant des milliers d’avions, des drones et des missiles de croisière.
Le système, développé conjointement par l’Organisation israélienne de défense antimissile et l’Agence américaine de défense antimissile, comprend un ballon capable de voler à haute altitude avec un radar et des systèmes de détection pour sonder une vaste zone dans n’importe quelle direction.
Rami Shmuel, PDG de RT, une société israélienne qui fabrique des ballons de surveillance, déclare à Arab News que les systèmes sont bien meilleurs que les drones ou d’autres méthodes de surveillance, tant du point de vue économique qu’opérationnel.
«Le ballon coûte 1 dollar (1 dollar = 0,93 euro) par heure d’utilisation, tandis que le drone coûte 600 dollars. Le ballon peut rester dans le ciel entre quatorze et vingt jours en continu, alors que le drone ne peut rester que quelques heures», déclare M. Shmuel.
Il soutient que les ballons, contrairement aux drones, peuvent être équipés de caméras haute résolution complexes.
«C’est la meilleure méthode de surveillance et d’alerte», ajoute M. Shmuel.
Majdi Halabi, un expert des affaires israéliennes, indique à Arab News que l’Iran avait fourni au Hezbollah au Liban des centaines de drones Shahid et Khaybar, qui constituent une menace importante pour Israël.
Le ballon de surveillance permettra aux drones d’être interceptés et abattus avant qu’ils ne traversent les frontières d'Israël, précise-t-il.
«Si 5 000 drones et missiles étaient lancés par le Hezbollah vers Israël, cela causerait de terribles destructions», ajoute M. Halabi.
Selon les sources militaires, Israël fait face à d’importants défis en matière de défense, en particulier dans le nord.
Yoni Ben Menachem, un analyste israélien, affirme à Arab News que le pays disposait de renseignements précis concernant l’intention du Hezbollah d’attaquer des cibles israéliennes.
Il fait allusion à une déclaration de Naim Qassem, chef adjoint du parti, qui soutient que la prochaine guerre se déroulerait à l’intérieur d’Israël et non au sud du Liban.
«Le Hezbollah essaie de changer les règles du jeu qui prévalent depuis la guerre de juillet 2006 en déplaçant la bataille en Israël au lieu du sud du Liban.»
Par ailleurs, Israël entame aujourd’hui des manœuvres militaires de grande envergure, auxquelles participent l'armée de l'air, l'armée de terre et la marine, dans plusieurs régions du pays. Des avions de combat vont prendre part aux exercices, qui dureront près de deux semaines.
Les voies de l’aviation civile en Israël seront modifiées et l’espace aérien fermé aux petits avions pendant les exercices.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Israël: des élus favorables à une loi instaurant la peine de mort pour les «terroristes»

 La commission de Sécurité nationale de la Knesset a voté lundi en faveur d'une proposition de loi instaurant la peine de mort pour les auteurs d'attaques jugées "terroristes", une mesure soutenue par le ministre israélien de la Sécurité nationale d'extrême droite Itamar Ben Gvir. (AFP)
La commission de Sécurité nationale de la Knesset a voté lundi en faveur d'une proposition de loi instaurant la peine de mort pour les auteurs d'attaques jugées "terroristes", une mesure soutenue par le ministre israélien de la Sécurité nationale d'extrême droite Itamar Ben Gvir. (AFP)
Short Url
  • Selon le médiateur israélien chargé des otages, Gal Hirsch, le Premier ministre Benjamin Netanyahu soutient cette initiative
  • La commission a approuvé un amendement au Code pénal, qui sera maintenant transmis au Parlement pour un vote en première lecture, une loi étant instaurée en Israël après une vote en troisième lecture

JERUSALEM: La commission de Sécurité nationale de la Knesset a voté lundi en faveur d'une proposition de loi instaurant la peine de mort pour les auteurs d'attaques jugées "terroristes", une mesure soutenue par le ministre israélien de la Sécurité nationale d'extrême droite Itamar Ben Gvir.

La commission a approuvé un amendement au Code pénal, qui sera maintenant transmis au Parlement pour un vote en première lecture, une loi étant instaurée en Israël après une vote en troisième lecture.

Selon le médiateur israélien chargé des otages, Gal Hirsch, le Premier ministre Benjamin Netanyahu soutient cette initiative.

Dans une note explicative de la commission, il est indiqué que "son objectif est de couper le terrorisme à sa racine et de créer une forte dissuasion".

Le texte propose qu'un "terroriste reconnu coupable de meurtre motivé par le racisme ou la haine (...) soit condamné à la peine de mort - de manière obligatoire", ajoutant que cette peine serait "non optionnelle".

La proposition de loi a été présentée par une élue du parti Otzma Yehudit (Force Juive) d'Itamar Ben Gvir.

Ce dernier a menacé de cesser de voter avec la coalition de droite de Benjamin Netanyahu si ce projet de loi n'était pas soumis à un vote parlementaire d'ici le 9 novembre.

"Tout terroriste qui se prépare à commettre un meurtre doit savoir qu'il n'y a qu'une seule punition: la peine de mort", a dit le ministre lundi dans un communiqué.

M. Ben Gvir avait publié vendredi une vidéo de lui-même debout devant une rangée de prisonniers palestiniens allongés face contre terre, les mains attachées dans le dos, dans laquelle il a appelé à la peine de mort.

Dans un communiqué, le Hamas a réagi lundi soir en affirmant que l'initiative de la commission "incarne le visage fasciste hideux de l'occupation sioniste illégitime et constitue une violation flagrante du droit international".

"Nous appelons les Nations unies, la communauté internationale et les organisations pertinentes des droits de l'Homme et humanitaires à prendre des mesures immédiates pour arrêter ce crime brutal", a ajouté le mouvement islamiste palestinien.

Le ministère palestinien des Affaires étrangères et des expatriés, basé à Ramallah, a également dénoncé cette décision, la qualifiant de "nouvelle forme d'extrémisme israélien croissant et de criminalité contre le peuple palestinien".

"C'est une étape dangereuse visant à poursuivre le génocide et le nettoyage ethnique sous le couvert de la légitimité", a ajouté le ministère.


Frappes israéliennes sur le sud du Liban: deux morts 

Samedi, l'armée israélienne a tué quatre personnes, visées de plein fouet dans leur voiture dans le sud, qu'elle a présentées comme des membres de la force d'élite du Hezbollah. (AFP)
Samedi, l'armée israélienne a tué quatre personnes, visées de plein fouet dans leur voiture dans le sud, qu'elle a présentées comme des membres de la force d'élite du Hezbollah. (AFP)
Short Url
  • Selon un bilan provisoire, "une frappe ennemie d'Israël" dans la région de Nabatiyé a fait lundi "un mort et sept blessés, a indiqué le ministère de la Santé
  • Un drone a visé une voiture à Doueir, a rapporté l'agence nationale d'information Ani

BEYROUTH: Des frappes israéliennes sur le sud du Liban ont tué lundi deux personnes et blessé sept autres, a indiqué le ministère libanais de la Santé, au lendemain de la menace d'Israël d'intensifier ses attaques contre le Hezbollah pro-iranien.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024, Israël continue de mener des attaques régulières contre les bastions du Hezbollah. Et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a accusé dimanche le Hezbollah de tenter de se "réarmer".

Selon un bilan provisoire, "une frappe ennemie d'Israël" dans la région de Nabatiyé a fait lundi "un mort et sept blessés, a indiqué le ministère de la Santé.

Un drone a visé une voiture à Doueir, a rapporté l'agence nationale d'information Ani.

Sur place, un photographe de l'AFP a vu des pompiers tenter d'éteindre l'incendie de la voiture visée qui s'est propagé à d'autres véhicules à proximité. Des ouvriers ramassaient les bris de verre des devantures de commerces endommagées, a-t-il également constaté.

Une autre frappe sur un village de la région de Bint Jbeil a fait un mort, selon le ministère de la Santé.

Samedi, l'armée israélienne a tué quatre personnes, visées de plein fouet dans leur voiture dans le sud, qu'elle a présentées comme des membres de la force d'élite du Hezbollah.

Des centaines de personnes ont participé à leurs funérailles dimanche dans la ville de Nabatiyé, scandant "Mort à Israël".

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth, mais il demeure financièrement résilient et armé.

Les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, ce que le Hezbollah refuse.

"Nous attendons du gouvernement libanais qu'il fasse ce qu'il s'est engagé à faire, c'est-à-dire désarmer le Hezbollah, mais il est clair que nous exercerons notre droit à l'autodéfense comme convenu dans les termes du cessez-le-feu", avait averti le Premier ministre israélien dimanche.


La Turquie mobilise ses partenaires musulmans autour de Gaza

La Turquie réunit lundi à Istanbul les ministres des Affaires étrangères de sept pays musulmans pour tenter de peser sur l'avenir de Gaza en les mobilisant sur la reconstruction du territoire palestinien. (AFP)
La Turquie réunit lundi à Istanbul les ministres des Affaires étrangères de sept pays musulmans pour tenter de peser sur l'avenir de Gaza en les mobilisant sur la reconstruction du territoire palestinien. (AFP)
Short Url
  • Devant le Comité permanent pour la coopération économique de l'OCI, réuni lundi à Istanbul, le président turc Recep Tayyip Erdogan a critiqué l'attitude "très médiocre" d'Israël
  • "Nous devons apporter davantage d'aide humanitaire aux habitants de Gaza, puis commencer les efforts de reconstruction" a poursuivi le chef de l'Etat en appelant la Ligue arabe et l'OCI à jouer "un rôle moteur" en ce sens

ISTANBUL: La Turquie réunit lundi à Istanbul les ministres des Affaires étrangères de sept pays musulmans pour tenter de peser sur l'avenir de Gaza en les mobilisant sur la reconstruction du territoire palestinien.

Les ministres de ces sept pays (Turquie, Arabie saoudite, Qatar, Emirats arabes unis, Jordanie, Pakistan et Indonésie), tous membres de l'organisation de la coopération islamique (OCI), avaient été reçus par Donald Trump fin septembre à New York en marge de l'Assemblée générale de l'ONU, avant la présentation du plan de paix américain six jours plus tard.

Devant le Comité permanent pour la coopération économique de l'OCI, réuni lundi à Istanbul, le président turc Recep Tayyip Erdogan a critiqué l'attitude "très médiocre" d'Israël depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu le 10 octobre, alors que "le Hamas semble déterminé" à respecter l'accord, estime-t-il.

"Nous devons apporter davantage d'aide humanitaire aux habitants de Gaza, puis commencer les efforts de reconstruction" a poursuivi le chef de l'Etat en appelant la Ligue arabe et l'OCI à jouer "un rôle moteur" en ce sens.

En amont de cette réunion, le chef de la diplomatie turque Hakan Fidan a reçu samedi une délégation du bureau politique du Hamas emmenée par Khalil al-Hayya, le négociateur en chef du mouvement islamiste palestinien.

Selon des responsables du ministère des Affaires étrangères, M. Fidan doit appeler à la mise en place de mécanismes permettant aux Palestiniens d'assurer la sécurité et la gouvernance de Gaza.

"Agir avec prudence" 

"Nous devons mettre fin au massacre à Gaza. Un cessez-le-feu à lui seul ne suffit pas", a insisté M. Fidan lors d'un forum à Istanbul.

"Nous devons reconnaître que Gaza doit être gouvernée par les Palestiniens et agir avec prudence", a encore souligné le ministre turc, plaidant de nouveau pour une solution à deux Etats.

Le chef de la diplomatie turque accuse Israël de chercher des prétextes pour rompre le cessez-le-feu.

Mais les efforts d'Ankara, qui multiplie les contacts diplomatiques avec les pays de la région et cherche à infléchir la position pro-israélienne des Etats-Unis, sont vus d'un mauvais œil par Israël qui juge Ankara trop proche du Hamas.

Les dirigeants israéliens ont exprimé à plusieurs reprises leur refus de voir la Turquie participer à la force internationale de stabilisation à Gaza.

En vertu du plan de Donald Trump, sur lequel est basé l'accord de cessez-le-feu, cette force de stabilisation, formée principalement de troupes de pays arabes et musulmans, doit se déployer à Gaza à mesure que l'armée israélienne s'en retirera.

Seuls des pays jugés "impartiaux" pourront rejoindre cette force, a cependant prévenu le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar.

Autre signe de la méfiance du gouvernement israélien : une équipe de secouristes turcs dépêchée pour participer à la recherche de corps, y compris israéliens, dans les ruines de Gaza, attendait toujours en fin de semaine dernière le feu vert israélien pour entrer dans le territoire palestinien, selon Ankara.