Maroc: les geeks ont (enfin) trouvé leur paradis

Un étudiant, masqué en raison de la pandémie de coronavirus COVID-19, utilise un ordinateur dans une salle de laboratoire du centre de formation aux technologies de l'information "1337" à Khouribga, au centre du Maroc, le 17 novembre 2020. (FADEL SENNA / AFP)
Un étudiant, masqué en raison de la pandémie de coronavirus COVID-19, utilise un ordinateur dans une salle de laboratoire du centre de formation aux technologies de l'information "1337" à Khouribga, au centre du Maroc, le 17 novembre 2020. (FADEL SENNA / AFP)
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Publié le Lundi 07 décembre 2020

Maroc: les geeks ont (enfin) trouvé leur paradis

  • Les étudiants sont sélectionnés sur des critères de performance individuelle, de motivation et de marge de progression, sans prérequis de diplôme.
  • "L'idée est de cibler les meilleurs potentiels: créer de nouvelles filières est plus simple que réformer le système de l'enseignement supérieur, compte-tenu des pesanteurs", explique un conseiller stratégique d'OCP sous couvert d'anonymat.

KHOURIBGA : "Trop beau pour être vrai", a pensé Ismail El Mheki en découvrant l'école de codage "1337", conçue comme un paradis pour geeks avec ses équipements ultramodernes et ses formations gratuites dans un Maroc en manque d'experts en informatique.

Elle est pourtant bien réelle. Ouverte en 2017, elle possède deux campus avec 600 étudiants au total, dont 10% de femmes, et propose des formations de trois ans maximum, avec délivrance d'un certificat in fine.

"Tout est incroyable, ici, à commencer par la pédagogie", explique Ismail, 22 ans, intarissable une fois lâchés son écran et son casque.

Les programmes sont à la carte sous forme de "missions" comme dans les jeux vidéos, des horaires libres, une cantine gratuite, des salles de détente avec billard, babyfoot, poufs et balançoires. Un air de startup de la Silicon Valley.

"Il n'y a pas de cours théoriques, pas de professeurs, la transmission du savoir se fait comme sur internet, de pairs à pairs, en instantané", explique Larbi El Hilali, directeur de l'établissement nommé en référence à un langage utilisé par les geeks.

C'est pour répondre à un déficit criant d'experts en informatique que le géant marocain du phosphate OCP a aménagé ce campus sur le site d'une usine désaffectée, dans la petite ville minière de Khouribga (centre). Il finance tout.

Ismail, qui se décrit comme un "hacker éthique" car il protège les systèmes informatiques, s'est formé seul sur internet.

"Tout l'ennuyait" au lycée et il a décroché avant le bac, au grand dam de ses parents. Il est alors repéré par une société de cybersécurité en Norvège mais, à la fin d'un contrat de deux ans, il rentre chez lui "sans grande perspective".

Jusqu'à son admission dans la première promotion "1337". Il ne reste pas étudiant très longtemps: grâce à ses talents, il rejoint l'équipe de sécurité informatique de l'école avant la fin de son cursus.

"Il est très fort! Et bien plus fort qu'un vieux comme moi: la cybersécurité est en évolution constante, les compétences se périment vite", commente Youssef Dahbi, chef technique de l'école, âgé d'une trentaine d'années.

"Jeunes invisibles" 

Le projet "1337" a été réalisé en partenariat avec l'école 42, créée en 2013 à Paris par le milliardaire des télécoms Xavier Niel et aujourd'hui une référence du "coding".

Il s'agit d'attirer "des jeunes invisibles, des geeks incompris qui ne trouvent pas leur place dans le système et ont développé seuls des compétences rares", explique M. El Hilali, ancien cadre chez OCP.

"On se sent comme une grande famille, on a le même état d'esprit, le même style de vie", confie Fatima Zahra Karouach, diplômée en génie industriel qui a démissionné de son premier emploi pour intégrer la première promotion.

Cette étudiante de 29 ans savoure sa "liberté": "Pas d'horaires de bureau, pas de contraintes, pas de jugement".

Le Camerounais Robert Bright Foca, 23 ans, est l'un des rares étrangers de l'établissement. Il est entré illégalement au Maroc "juste à temps pour passer le concours d'entrée", après deux mois de périple.

Celui qui a "touché son premier ordinateur à 11 ans" rêve d'ouvrir une école de codage dans son pays.

Mohamed Aymane Farmi, Marocain de 24 ans, se qualifie de "matheux passionné d'algorithmes". Issu d'un milieu privilégié, il a abandonné sans regret le cursus "vieux jeu" des grandes écoles d'ingénieurs et veut créer une startup spécialisée dans l'intelligence artificielle.

"Meilleurs potentiels" 

Les étudiants sont sélectionnés sur des critères de performance individuelle, de motivation et de marge de progression, sans prérequis de diplôme.

"L'idée est de cibler les meilleurs potentiels: créer de nouvelles filières est plus simple que réformer le système de l'enseignement supérieur, compte-tenu des pesanteurs", explique un conseiller stratégique d'OCP sous couvert d'anonymat.

Cet empire industriel communique volontiers sur ses filières innovantes d'enseignement mais pas sur ses investissements dans ce secteur en plein boom en Afrique du Nord. Surtout en informatique.

Le Maroc forme chaque année quelque 8.000 ingénieurs en informatique mais c'est insuffisant pour répondre aux besoins de la transformation numérique, surtout avec la concurrence des salaires en Europe et en Amérique du Nord.

L'éclosion de formations innovantes en informatique touche l'ensemble du Maghreb, traditionnellement considéré comme une pépinière d'ingénieurs.

La Tunisie notamment. La "Holberton school", fondée en Californie par deux Français, vient d'ouvrir un campus à Tunis, avec le même type de formations gratuites que "1337" et "42". Cette dernière a renoncé à son projet à Tunis à cause de difficultés administratives.


Le carnaval des dattes dynamise l’économie à Buraidah

Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes, Buraidah. (SPA)
Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes, Buraidah. (SPA)
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  • Le festival se tiendra jusqu’au 9 octobre
  • Les agriculteurs et commerçants présentent plus de 100 variétés de dattes de Qassim

BURAIDAH: Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes.

Organisé par le Centre national des palmiers et des dattes, en collaboration avec le ministère saoudien de l’Environnement, de l’Eau et de l’Agriculture, et sous la supervision du gouvernorat de Qassim, le festival se poursuivra jusqu’au 9 octobre.

Les agriculteurs et commerçants y présentent plus de 100 variétés de dattes de la région de Qassim, dont les célèbres Sukkari, Barhi et Saqi.

Le carnaval propose une programmation riche en activités et événements : expositions sur les industries de transformation, participation des familles productrices, artisanat autour du palmier, soirées culturelles mêlant poésie et patrimoine, ainsi que des représentations de groupes folkloriques traditionnels.

Un espace dédié aux enfants avec des activités de dessin est également prévu, en plus d’un large éventail de programmes conçus pour divertir et rassembler tous les publics.

À noter : la précédente édition du carnaval avait généré près de 3,2 milliards de riyals saoudiens (environ 85 millions de dollars) de ventes, avec une moyenne de 2 000 véhicules transportant des dattes chaque jour.

L’événement avait également attiré plus de 800 000 visiteurs, témoignant de son succès croissant et de son impact économique significatif.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Liban déterminé à retirer les armes du Hezbollah, assure le président Joseph Aoun

Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
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  • Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun
  • Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat

BEYROUTH: Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun, au lendemain d'un discours du chef de la formation soutenue par l'Iran, affirmant que demander son désarmement rendait service à Israël.

Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat dans un discours devant les militaires, à l'occasion de la Fête de l'Armée.

Le Liban est soumis à une intense pression, notamment des Etats-Unis, pour désarmer le Hezbollah, sorti affaibli d'une guerre avec Israël qui a pris fin en novembre 2024, mais qui conserve une partie de son arsenal.

Le président Aoun a appelé "toutes les parties politiques" à "saisir une occasion historique" pour que l'armée et les forces de sécurité aient "le monopole des armes (...) sur l'ensemble du territoire libanaise, afin de regagner la confiance de la communauté internationale".

Le chef du Hezbollah Naïm Qassem avait estimé mercredi que toute demande de désarmer son mouvement revenait à "servir le projet israélien", accusant l'émissaire américain Tom Barrack de recourir à la "menace et l'intimidation" dans le but "d'aider Israël".

Le chef de l'Etat a affirmé que le Liban traversait une "phase cruciale qui ne tolère aucune provocation de quelque côté que ce soit, ni aucune surenchère nuisible et inutile".

"Pour la millième fois, j'assure que mon souci de garder le monopole des armes découle de mon souci de défendre la souveraineté du Liban et ses frontières, de libérer les terres libanaises occupées et d'édifier un Etat qui accueille tous ses citoyens (..) dont vous en êtes un pilier essentiel", a-t-il ajouté, s'adressant au public du Hezbollah.

Joseph Aoun, élu en janvier, s'est engagé avec son gouvernement à ce que l'Etat recouvre sa souveraineté sur l'ensemble du territoire libanais.

Le Hezbollah est la seule formation armée libanaise à avoir conservé ses armes après la fin de la guerre civile en 1990, au nom de la "résistance" contre Israël.


Le ministre saoudien des Médias et la PDG du SRMG discutent de l’avenir de la couverture sportive nationale

Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
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  • La filiale du SRMG, Thmanyah, a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026
  • Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a déclaré que le ministère est pleinement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives nationales

LONDRES : Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a rencontré dimanche Joumana Rashed Al-Rashed, directrice générale du Saudi Research and Media Group (SRMG), afin de discuter des développements à venir dans la couverture médiatique du sport en Arabie saoudite, a rapporté l’agence de presse saoudienne (SPA).

Cette rencontre intervient après que la filiale du SRMG, Thmanyah Company for Publishing and Distribution, a obtenu les droits de diffusion des compétitions sportives nationales. Arab News fait également partie du groupe SRMG.

Le PDG de Thmanyah, Abdulrahman Abumalih, était également présent à la réunion, au cours de laquelle les responsables ont examiné l’état de préparation des plateformes numériques et télévisuelles pour la diffusion des événements sportifs saoudiens. Les discussions ont porté sur l'avancement des infrastructures de studios, l’adoption de technologies innovantes, la stratégie éditoriale, les plateformes de diffusion et le calendrier de lancement des chaînes.

Thmanyah, acquise par le SRMG en 2021, est passée de la production de podcasts internes, comme Fnjan, à l’un des acteurs les plus influents de la région, avec des contenus variés en podcasts, radio et formats éditoriaux.

Dans un développement majeur survenu le mois dernier, Thmanyah a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026. L’accord inclut également la King Cup, la Saudi Super Cup, ainsi que la First Division League, et ce, jusqu’à la saison 2030–2031.

Salman Al-Dossary a affirmé que le ministère des Médias est entièrement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives saoudiennes, dans le but de renforcer la présence du Royaume sur la scène sportive mondiale et de répondre aux attentes des fans.

Cette réunion s’inscrit dans une série plus large de concertations entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. Ces échanges visent à aligner les efforts du secteur, améliorer la qualité des contenus, et soutenir les objectifs de Vision 2030, notamment en développant un secteur médiatique national fort et influent.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com