Russie: Quatre morts dans des frappes sur une région frontalière de l'Ukraine

Ci-dessus, des tirs d'artillerie ukrainiens en direction de la ligne de front lors de violents combats près de Bakhmut, en Ukraine. Les autorités russes ont fait état d'une intensification des attaques en provenance du nord de l'Ukraine (Photo, Reuters).
Ci-dessus, des tirs d'artillerie ukrainiens en direction de la ligne de front lors de violents combats près de Bakhmut, en Ukraine. Les autorités russes ont fait état d'une intensification des attaques en provenance du nord de l'Ukraine (Photo, Reuters).
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Publié le Samedi 03 juin 2023

Russie: Quatre morts dans des frappes sur une région frontalière de l'Ukraine

  • Au moins quatre civils ont été tués et deux blessés vendredi dans un bombardement sur la région russe de Belgorod
  • Le gouverneur régional a affirmé que des obus tirés par les forces ukrainiennes s'étaient écrasés sur une route près de la ville de Chebekino, située à une dizaine de kilomètres de l'Ukraine et fréquemment bombardée

BELGOROD: Au moins quatre civils ont été tués et deux blessés vendredi dans un bombardement sur la région russe de Belgorod, frontalière de l'Ukraine, où la capitale Kiev a subi une sixième vague de frappes en six jours.

La région de Belgorod est visée depuis plusieurs jours par des frappes d'une intensité sans précédent en territoire russe depuis le début du conflit avec l'Ukraine l'an dernier.

Vendredi, le gouverneur régional a affirmé que des obus tirés par les forces ukrainiennes s'étaient écrasés sur une route près de la ville de Chebekino, située à une dizaine de kilomètres de l'Ukraine et fréquemment bombardée.

"Des éclats d'obus ont touché des voitures qui passaient. Dans l'une d'elles, deux femmes (...) sont décédées sur place de leurs blessures", a déclaré Viatcheslav Gladkov, ajoutant que deux hommes avaient également été grièvement blessés.

Dans la soirée, deux autres civils ont été tués dans le village de Sobolevka dans un bombardement au lance-roquette multiple Grad qui a fait aussi six blessés, dont deux enfants, a rapporté M. Gladkov.

Habitants déplacés

Les frappes sur Belgorod se sont intensifiées ces derniers jours, au moment où Kiev affirme s'apprêter à lancer une grande offensive contre les zones conquises par les forces russes en Ukraine.

Jeudi, l'armée russe a affirmé avoir repoussé avec son artillerie et son aviation une tentative ukrainienne d'"envahir" Belgorod, une semaine après une spectaculaire incursion d'hommes armés qui a suscité un choc en Russie.

Ces attaques sur le sol russe ont été revendiquées par des groupes se disant russes et combattant pour Kiev et les autorités ukrainiennes ont nié toute implication.

Face à cette pluie des tirs, des habitants de la région de Belgorod, notamment de la ville de Chebekino, qui comptait 40 000 résidents avant le conflit, ont fui.

Le gouverneur Gladkov a affirmé vendredi que plus de 2 500 personnes avaient déjà accueillies dans des centres d'hébergement temporaires dans la région, notamment dans la capitale régionale, également appelée Belgorod.

Une journaliste de l'AFP s'est rendue vendredi dans un stade de Belgorod transformé en centre d'hébergement temporaire accueillant près de 1 000 personnes. La situation dans la ville était calme.

Les autorités russes ont également rapporté vendredi la mort de trois civils lors de tirs ukrainiens sur les villes occupées de Donetsk et Makiïvka, dans l'est de l'Ukraine.

Kiev a été visée par une nouvelle vague de drones explosifs et de missiles à l'aube, a indiqué son maire Vitali Klitschko, précisant qu'aucune victime n'était à signaler. C'est la sixième attaque contre la capitale ukrainienne en six jours.

"Cette nuit, l'ennemi a utilisé 15 missiles de croisière et 18 drones d'attaque iraniens 'Shahed' pour des frappes - toutes ces cibles aériennes ont été détruites par nos défenseurs", a déclaré l'armée ukrainienne.

Quelques heures plus tard, l'armée russe a assuré avoir bombardé et "touché" pendant la nuit des systèmes de défense antiaérienne ukrainiens couvrant "des infrastructures militaires clés".

Echec stratégique de Mosco

La Russie multiplie depuis début mai les attaques de drones et de missiles sur Kiev, souvent nocturnes, une tactique dénoncée par l'Ukraine comme visant à terroriser la population civile.

Jeudi matin, au moins trois personnes, dont une enfant, ont été tuées à Kiev lors d'une de ces attaques.

Sur le plan diplomatique, le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken est lui vendredi en Finlande, un pays nordique frontalier de la Russie ayant récemment rejoint l'Otan.

A cette occasion, M. Blinken a rejeté tout cessez-le-feu défavorable à Kiev, soulignant que continuer à armer et renforcer l'Ukraine était la seule voie pour atteindre une "vraie paix".

Il a aussi estimé que l'attaque en Ukraine avait viré à l'"échec stratégique" pour Moscou.

La veille, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a plaidé à nouveau en faveur de l'adhésion de son pays à l'Otan et à l'UE, lors d'un sommet européen inédit en Moldavie, en appelant ses alliés à ne plus avoir de "doutes" à ce sujet.

"De telles déclarations montrent que le régime de Kiev n'est pas prêt, ne souhaite pas et n'a pas les moyens de régler les problèmes existants à la table des négociations", a réagi vendredi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, devant la presse.

Il a affirmé que Moscou allait continuer à accomplir ses "objectifs" et défendre "sa sécurité". "Cela exclut un tel élargissement de l'Alliance (atlantique) et son rapprochement de notre frontière", a-t-il insisté.

L'émissaire chinois pour l'Ukraine, de retour à Pékin après une tournée en Europe, a lui reconnu que de "nombreuses difficultés" empêchaient en l'état la Russie et l'Ukraine d'entamer des pourparlers de paix.


L’humoriste Stephen Colbert défend les manifestants propalestiniens sur les campus après les critiques de Trump

Lors du Late Show, M. Colbert a exprimé sa solidarité avec les manifestants exhortant leurs institutions à couper les liens avec les entreprises qui tirent profit du conflit à Gaza. (Photo AFP)
Lors du Late Show, M. Colbert a exprimé sa solidarité avec les manifestants exhortant leurs institutions à couper les liens avec les entreprises qui tirent profit du conflit à Gaza. (Photo AFP)
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  • L’humoriste estime que les manifestations devraient être autorisées à se poursuivre tant qu’elles sont pacifiques
  • Donald Trump prétend que le rassemblement nationaliste blanc de 2017 à Charlottesville n’est «rien» par rapport aux manifestations propalestiniennes dans les universités

LONDRES: L’humoriste américain Stephen Colbert a défendu les manifestants propalestiniens sur les campus, s’opposant ainsi aux récentes critiques de l’ex-président Donald Trump.

La semaine dernière, ce dernier avait comparé les regroupements d’étudiants au rassemblement nationaliste blanc de 2017 à Charlottesville, en Virginie, affirmant que ce dernier n’était «rien» en comparaison.

Lors du Late Show, M. Colbert a exprimé sa solidarité avec les manifestants exhortant leurs institutions à couper les liens avec les entreprises qui tirent profit du conflit à Gaza.

L’animateur a déclaré que les manifestations pacifiques «devraient être autorisées», reprochant à M. Trump de «banaliser l’un des chapitres les plus sombres de l’histoire américaine».

«Même si vous n’êtes pas d’accord avec le sujet de leurs manifestations, tant que ces dernières sont pacifiques, les étudiants devraient être autorisés à manifester. C’est le droit que leur confère le premier amendement.» 

L’ancienne star de l’émission The Colbert Report a critiqué la réaction des responsables universitaires et des forces de l’ordre aux récents événements survenus à l’université Columbia, dénonçant le recours à des policiers lourdement armés et les menaces de faire appel à la garde nationale comme une «tactique classique de désescalade».

M. Trump a, quant à lui, salué la manière dont les forces de l’ordre ont géré la situation, félicitant la police de la ville de New York.

Les propos de M. Colbert ont coïncidé avec le déploiement de la police antiémeute au Hamilton Hall de l’université Columbia, ce qui a entraîné l’arrestation de nombreux étudiants propalestiniens qui occupaient le bâtiment.

Les descentes de police ont été condamnées par des groupes de pression tels que Jewish Voice for Peace et la rapporteuse spéciale de l’ONU, Francesca Albanese. Le maire de New York a indiqué que 282 étudiants avaient été arrêtés.

Des affrontements entre des groupes propalestiniens, des contre-manifestants et les forces de l’ordre ont ensuite éclaté dans d’autres campus des États-Unis.

Par ailleurs, l’université Brown, dans le Rhode Island, a conclu un accord avec les manifestants mardi. Il semble que ce soit la première fois qu’une université américaine accepte de voter sur le désinvestissement en réponse aux manifestations.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les Etats-Unis accusent la Russie d'avoir usé d'un agent chimique en Ukraine

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  • Washington a annoncé mercredi une nouvelle vague de sanctions visant des entreprises ou des personnes russes ou étrangères
  • Une centaine d'entreprises russes, parmi les plus de 200 également visées, opèrent spécifiquement dans les secteurs de la défense, du transport ou des technologies

WASHINGTON: Les Etats-Unis accusent la Russie d'avoir eu recours à un agent chimique, la chloropicrine, contre les forces ukrainiennes, en violation de la Convention sur l'interdiction des armes chimiques (CIAC), selon un communiqué mercredi du département d'Etat.

En outre, la Russie se sert d'agents anti-émeutes comme "méthode de guerre en Ukraine, également en violation de la convention", ajoute la diplomatie américaine dans ce texte.

"L'utilisation de ces produits chimiques n'est pas un incident isolé et est probablement motivée par le désir des forces russes de déloger les forces ukrainiennes de positions fortifiées et de réaliser des avancées tactiques sur le champ de bataille", écrit le département d'Etat.

Washington a annoncé en parallèle mercredi une nouvelle vague de sanctions visant des entreprises ou des personnes russes ou étrangères, accusées de participer à l'effort de guerre russe dans l'invasion de l'Ukraine.

Outre des entreprises russes de la défense, ainsi que des entités chinoises, ces sanctions concernent également plusieurs unités de recherche et entreprises impliquées dans les programmes d'armes chimiques et biologiques russes.

"Le mépris permanent de la Russie pour ses obligations au titre de la CIAC s'inscrit dans la même logique que les opérations d'empoisonnement d'Alexeï Navalny et de Sergueï et Ioulia Skripal avec des agents neurotoxiques de type Novichok", poursuit le département d'Etat.

Alexeï Navalny, ancien opposant au président russe Vladimir Poutine, décédé le 16 février, avait été victime d'un grave empoisonnement qu'il avait attribué au Kremlin,

L'ancien agent double russe Sergueï Skripal et sa fille Ioulia Skripal avaient été empoisonnés en Angleterre en 2018.

La Russie a déclaré ne plus posséder d'arsenal chimique militaire, mais le pays fait face à des pressions pour plus de transparence sur l'utilisation d'armes toxiques dont il est accusé.

Selon les Instituts nationaux de la santé (NIH), la chloropicrine est un produit chimique qui a été utilisé comme agent de guerre et comme pesticide et qui, en cas d'inhalation, présente un risque pour la santé.

«Contournement» des sanctions 

"Les sanctions prises aujourd'hui visent à perturber encore plus et affaiblir l'effort de guerre russe en s'attaquant à son industrie militaire de base et aux réseaux de contournement (des sanctions existantes, ndlr) qui l'aident à se fournir", a déclaré la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, citée dans un communiqué.

Parmi les entreprises étrangères visées, seize sont chinoises ou hongkongaises, pour la plupart accusées d'aider la Russie à se fournir en composants qui sont normalement interdits, mais aussi, pour deux d'entre elles, d'avoir procuré les matériaux nécessaires à la production de munitions.

Les sanctions concernent des entreprises issues de cinq autres pays: les Emirats arabes unis, la Turquie et l'Azerbaïdjan, ainsi que deux membres de l'Union européenne, la Belgique et la Slovaquie.

Une centaine d'entreprises russes, parmi les plus de 200 également visées, opèrent spécifiquement dans les secteurs de la défense, du transport ou des technologies.

Enfin, les sanctions concernent aussi les infrastructures de gaz et pétrole russes, alors que Moscou cherche à développer celles qui lui permettraient d'exporter plus facilement ses hydrocarbures, en particulier vers la Chine. Ces exportations se font actuellement par pétroliers ou méthaniers, faute d'oléoducs et gazoducs suffisants vers l'est.

Ces sanctions prévoient notamment le gel des avoirs des entreprises ou personnes visées et présentes aux Etats-Unis, ainsi que l'interdiction pour des entités ou citoyens américains de faire affaire avec les cibles des sanctions.

Les membres du G7 ainsi que l'UE et plusieurs pays proches, tels que l'Australie ou la Corée du Sud, ont multiplié les sanctions à l'encontre de la Russie depuis le déclenchement de l'invasion de l'Ukraine en février 2022.

Les dernières sanctions ont en particulier ciblé le secteur minier, notamment l'aluminium, le cuivre et le nickel, dont l'importation aux Etats-Unis et au Royaume-Uni sont désormais interdits.


Ukraine: une attaque russe de missiles à Odessa fait une dizaine de blessés

Un policier ukrainien se tient à côté du corps d'une victime sur le site d'une frappe, dans le village de Zolotchiv, dans la région de Kharkiv, le 1er mai 2024, au milieu de l'invasion russe de l'Ukraine. (AFP)
Un policier ukrainien se tient à côté du corps d'une victime sur le site d'une frappe, dans le village de Zolotchiv, dans la région de Kharkiv, le 1er mai 2024, au milieu de l'invasion russe de l'Ukraine. (AFP)
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  • Odessa, un port sur la mer Noire vital pour les exportations ukrainiennes, est régulièrement visé par des attaques meurtrières de missiles et de drones
  • Tôt mercredi, les autorités locales avaient annoncé la mort d'au moins trois personnes, victimes d'une attaque russe de missiles sur la ville

KIEV: Une attaque russe de missiles a fait une dizaine de blessés à Odessa, une ville portuaire ukrainienne déjà ciblée en début de semaine par des attaques meurtrières, ont rapporté les autorités locales dans la nuit de mercredi à jeudi.

"Une nouvelle attaque russe de missiles balistiques" a touché Odessa, a rapporté le maire de cette ville du sud-ouest de l'Ukraine, Guennadiï Troukhanov, sur le réseau social Telegram.

"Des infrastructures civiles ont été détruites" et "13 personnes ont été blessées" dans l'attaque, a-t-il précisé, ajoutant que les pompiers combattaient "un incendie" d'ampleur, sans fournir davantage de détails.

Oleg Kiper, le gouverneur de la région d'Odessa, a de son côté affirmé qu'une "attaque russe de missile sur Odessa" avait blessé 14 personnes. "Des infrastructures civiles ont été endommagées, dont des entrepôts postaux", a-t-il ajouté.

Odessa, un port sur la mer Noire vital pour les exportations ukrainiennes, est régulièrement visé par des attaques meurtrières de missiles et de drones.

Tôt mercredi, les autorités locales avaient annoncé la mort d'au moins trois personnes, victimes d'une attaque russe de missiles sur la ville. Et lundi, une attaque similaire conduite par Moscou y avait tué cinq personnes, d'après des responsables locaux.

La Russie frappe sans relâche les villes ukrainiennes depuis des mois et avance sur le front est de l'Ukraine avant l'arrivée d'armes américaines cruciales pour Kiev.