Aux Etats-Unis, un documentaire sur les défis des enfants «traducteurs» pour leurs parents migrants

De jeunes migrants montent à bord d'une camionnette après s'être rendus à la US Border Patrol à Fronton, Texas, le 12 mai 2023 (Photo, AFP).
De jeunes migrants montent à bord d'une camionnette après s'être rendus à la US Border Patrol à Fronton, Texas, le 12 mai 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 05 juin 2023

Aux Etats-Unis, un documentaire sur les défis des enfants «traducteurs» pour leurs parents migrants

  • «Il y a environ 11 millions d'enfants qui traduisent pour leurs parents» aux Etats-Unis
  • Le sujet est sensible aux Etats-Unis, où l'immigration est l'objet de batailles politiques

LOS ANGELES: Harye, 13 ans, est la voix et les oreilles de sa famille aux Etats-Unis. Ce rôle complexe, que des millions d'enfants migrants assument, est le thème du court-métrage "Traducteurs", projeté au Festival international du film latino de Los Angeles.

"Il y a environ 11 millions d'enfants qui traduisent pour leurs parents" aux Etats-Unis, a déclaré à l'AFP son réalisateur, Rudy Valdez.

"On a tendance à penser au langage comme à une barrière, mais en vérité, c'est une porte, et c'est ce que font ces enfants pour leurs parents, ils leur ouvrent les portes des hôpitaux, des écoles, de tout", dit-il.

Le sujet est sensible aux Etats-Unis, où l'immigration est l'objet de batailles politiques.

"Traductores" ("Traducteurs", en français), est un documentaire de 21 minutes. Il suit Harye, qui a émigré de Colombie; Densel, 11 ans, venu du Guatemala avec ses parents et son petit frère; et la Vénézuélienne Virginia, 16 ans, et sa famille.

Tous racontent combien il a été difficile d'apprendre à parler anglais à leur arrivée, et expliquent comment ils cherchent à trouver un équilibre entre leur rôle de traducteur vers l'espagnol pour leur famille, et leurs occupations d'adolescents.

Dans une des scènes, Densel se retrouve à traduire pour sa mère les commentaires de son professeur. Paradoxalement, celui-ci évoque les défis rencontrés par le jeune garçon pour suivre à l'école.

La mère, qui dépend par ailleurs de son enfant pour comprendre comment se rendre jusqu'à l'établissement, demande comment elle peut aider. "Tu dois veiller à ce que je lise plus", répond Densel, qui traduit avec professionnalisme.

"Cela nous rappelle qu'il s'agit d'enfants, mais que nous leur en demandons beaucoup", souligne Rudy Valdez.

"Ce dont nous sommes les témoins, c'est d'un parcours marqué par les responsabilités. Parfois, ce sont des choses simples, comme traduire un appel ou une lettre. Mais parfois, il s'agit de choses plus importantes, par exemple une opération chirurgicale", raconte le réalisateur.

"Nous voulions montrer à quel point cela fait partie de leur vie quotidienne, pas quelque chose d'occasionnel", ajoute-t-il.

«Lien qui se crée»

Rudy Valdez, qui a remporté deux Emmy Awards pour son travail documentaire, a choisi ces familles afin de pouvoir montrer différentes situations, et différentes étapes de vie.

Virginia réfléchit à la façon dont elle pourra rester près de ses proches, une fois qu'elle aura terminé le lycée, afin de pouvoir continuer à être leur lien avec le monde extérieur. Densel lui, bataille pour s'adapter à cette nouvelle langue, et terminer ses devoirs sans avoir la possibilité de demander de l'aide à un adulte.

Pour Harye, son rôle de traductrice devient pesant lorsqu'il s'agit de faire le lien entre les médecins et ses parents, avant une opération que sa petite soeur doit subir.

"Quelque chose qui m'a surpris en filmant, c'est ce lien familial qui se crée. Comme une équipe qui travaille ensemble pour faire avancer le monde", raconte le réalisateur de 43 ans. "C'est quelque chose de beau à voir."

"Traducteurs" a été projeté dimanche à Hollywood, lors du dernier jour de l'édition 2023 du festival du film latino.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.