GB: l'avenir de la CBI suspendu à un vote crucial après des acussations de violences sexuelles

La police britannique a ouvert une enquête à la suite des allégations rapportées cette année par le journal The Guardian, ce qui a entraîné un remaniement de l'organisation et un vote extraordinaire sur son avenir (Shutterstock/File).
La police britannique a ouvert une enquête à la suite des allégations rapportées cette année par le journal The Guardian, ce qui a entraîné un remaniement de l'organisation et un vote extraordinaire sur son avenir (Shutterstock/File).
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Publié le Mercredi 07 juin 2023

GB: l'avenir de la CBI suspendu à un vote crucial après des acussations de violences sexuelles

  • La CBI a connu deux mois difficiles qui ont vu l'émergence d'accusations multiples de harcèlement sexuel et d'agressions sexuelles, notamment deux pour viols
  • La police britannique a ouvert une enquête

LONDRES: Les membres de la CBI votent mardi sur le plan de réforme proposé par sa nouvelle direction pour tenter de donner un second souffle à la plus vaste organisation patronale britannique, menacée de banqueroute après des accusations d'agressions sexuelles.

Le scrutin se tient lors d'une assemblée générale commencée mardi midi dans les bureaux de l'institution, et également virtuellement.

"Nous sommes ici aujourd'hui pour défendre pourquoi cette organisation, qui vous a servi et a été au centre de la politique britannique pendant près de 60 ans, devrait continuer d'exister", a plaidé le président Brian McBride, dans un discours.

Il s'agit d'un "tournant" pour la CBI, a renchéri la nouvelle directrice générale Rain Newton-Smith. "Nous sommes prêts à vous apporter une CBI meilleure. Nous avons juste besoin d'une chose: votre vote".

Les membres doivent voter sur un "programme de changement" présenté la semaine dernière qui porte sur "la gouvernance, la culture et l'objectif" de la CBI, et ils devront aussi se prononcer sur le maintien ou non de Rain Newton-Smith à la direction.

Le scrutin est d'autant plus crucial que les chambres de commerce britanniques (BCC) ont lancé une instance destinée à concurrencer directement la CBI et à récupérer ses membres qui ont déserté après les accusations de viol de deux employées visant des cadres de la CBI.

La fédération des British Chambers of commerce (BCC) a annoncé lundi dans un communiqué la création du Business Council (le conseil des affaires) "réunissant des dirigeants importants d'entreprises, pour déterminer et mener l'avenir de l'économie britannique".

L'aéroport londonien d'Heathrow, l'énergéticien Drax, le groupe hôtelier IHG et le géant pétrolier et gazier BP ont déjà rejoint la nouvelle entité, précise la BCC.

La CBI a connu deux mois difficiles qui ont vu l'émergence d'accusations multiples de harcèlement sexuel et d'agressions sexuelles, notamment deux pour viols. La police britannique a ouvert une enquête.

«La CBI est unique»

L'ex-directeur de la CBI Tony Danker a été limogé en avril pour conduite "inappropriée au travail" - des allégations non liées aux accusations de viol - remplacé dans l'urgence par Mme Newton-Smith.

La dirigeante a fait valoir mardi, dans son discours, que "la CBI est unique", notamment parce qu'elle représente l'ensemble du monde des affaires britanniques "des petites PME aux plus grandes entreprises mondiales".

La directrice a défendu le rôle de son organisation au beau milieu "d'une période critique pour les affaires, l'économie et la politique" outre-Manche, avec notamment des élections générales attendues dès l'an prochain au Royaume-Uni.

Le syndicat patronal a perdu des dizaines de membres depuis la révélation de ses accusations, y compris la City of London, organisation qui représente le puissant secteur financier britannique, tandis que le gouvernement a pris ses distances.

L'affaire a aussi pris de l'ampleur lorsque John Allan, un ancien président de la CBI, a annoncé mi-mai sa démission de son poste de président du conseil d'administration du géant britannique des supermarchés Tesco.

Il est accusé par quatre femmes de harcèlement sexuel ou contact physique non consenti, notamment lorsqu'il dirigeait l'organisation patronale mais aussi en tant que président de Tesco, rapportait début mai The Guardian.

M. Allan avait immédiatement réfuté toutes les accusations contre lui à l'exception de commentaires sur une employée de la CBI en 2019.

La CBI a annoncé la semaine dernière qu'il s'apprête à réduire sa masse salariale d'un tiers et envisage des options de restructuration vu sa perte de membres et revenus, y compris un éventuel dépôt de bilan.


L'Ukraine va annoncer des mesures pour faire rentrer ses hommes de l'étranger

Des habitants locaux se tiennent devant une affiche de recrutement de la troisième brigade d'assaut ukrainienne alors qu'ils se réfugient dans une station de métro souterraine lors d'une alerte de raid aérien à Kiev le 23 avril 2024 (Photo, AFP).
Des habitants locaux se tiennent devant une affiche de recrutement de la troisième brigade d'assaut ukrainienne alors qu'ils se réfugient dans une station de métro souterraine lors d'une alerte de raid aérien à Kiev le 23 avril 2024 (Photo, AFP).
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  • Selon des estimations de médias, des dizaines de milliers d'hommes ont fui le pays illégalement pour éviter d'aller au front
  • Des centaines de milliers d'Ukrainiens vivaient en outre à l'étranger avant l'invasion

KIEV: Le chef de la diplomatie ukrainienne a indiqué mardi des "mesures" imminentes visant à faire rentrer en Ukraine les hommes en l'âge de combattre se trouvant à l'étranger.

L'Ukraine, qui combat depuis deux ans l'invasion russe, a cruellement besoin de soldats, d'autant que Kiev s'attend à ce que la Russie lance une nouvelle offensive dans les semaines ou mois à venir.

"Le fait de séjourner à l'étranger ne dispense pas un citoyen de ses devoirs envers sa patrie", a déclaré Dmytro Kouleba sur X, annonçant avoir ordonné des "mesures pour rétablir l'équité entre les hommes en âge d'être mobilisés en Ukraine et ceux à l'étranger".

Il n'a pas précisé la nature de ces mesures se bornant à dire que le ministère allait "prochainement fournir des éclaircissements" sur de nouvelles procédures à suivre pour "accéder aux services consulaires".

L'Ukraine interdit aux hommes en âge de combattre de voyager à l'étranger à quelques exceptions près.

Déserteurs 

Mais, selon des estimations de médias, des dizaines de milliers d'hommes ont fui le pays illégalement pour éviter d'aller au front.

Des centaines de milliers d'Ukrainiens vivaient en outre à l'étranger avant l'invasion.

La déclaration du ministre intervient alors qu'un influent site d'information ukrainien ZN.UA a publié lundi soir ce qu'il affirme être une lettre officielle signée par un adjoint de M. Kouleba et préconisant aux consulats ukrainiens de suspendre à partir de mardi tout service consulaire pour les hommes âgés de 18 à 60 ans.

Selon des médias ukrainiens, plusieurs consulats ukrainiens ont cessé d'accepter ces dossiers.

La compagnie d'Etat Dokument qui facilite la délivrance de documents ukrainiens a annoncé mardi sur son site qu'elle "suspendait" les procédures à l'étranger pour des "raisons techniques".

L'Ukraine, dont l'armée est en difficulté face aux troupes russes, a adopté une loi sur la mobilisation visant à durcir les punitions pour les récalcitrants.

Elle a aussi baissé l'âge de mobilisation de 27 à 25 ans.


Début des discussions entre Washington et Niamey sur le retrait des troupes américaines du Niger

Les manifestants réagissent alors qu'un homme brandit une pancarte exigeant que les soldats de l'armée américaine quittent le Niger sans négociation lors d'une manifestation à Niamey, le 13 avril 2024. (AFP)
Les manifestants réagissent alors qu'un homme brandit une pancarte exigeant que les soldats de l'armée américaine quittent le Niger sans négociation lors d'une manifestation à Niamey, le 13 avril 2024. (AFP)
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  • Le gouvernement du Niger, issu d'un coup d'Etat en juillet dernier, avait dénoncé en mars l'accord de coopération militaire en vigueur avec les Etats-Unis
  • Washington a accepté de retirer du pays ses plus de 1 000 soldats et annoncé envoyer une délégation à Niamey pour s'accorder sur les détails de ce retrait

WASHINGTON: Washington a entamé les discussions avec Niamey sur le retrait du Niger des troupes américaines qui y étaient déployées dans le cadre de la lutte antidjihadiste au Sahel, a déclaré lundi le Pentagone.

Le gouvernement du Niger, issu d'un coup d'Etat en juillet dernier, avait dénoncé en mars l'accord de coopération militaire en vigueur avec les Etats-Unis, estimant que la présence américaine était désormais "illégale".

Washington a finalement accepté la semaine dernière de retirer du pays ses plus de 1 000 soldats et annoncé envoyer une délégation à Niamey pour s'accorder sur les détails de ce retrait.

"Nous pouvons confirmer le début des discussions entre les Etats-Unis et le Niger sur le retrait ordonné des forces américaines du pays", a déclaré le porte-parole du Pentagone Pat Ryder.

Une "petite délégation du Pentagone et du commandement militaire américain pour l'Afrique" participe aux discussions, a-t-il précisé.

Les Etats-Unis vont "continuer à explorer les options possibles afin d'assurer que nous soyons toujours en mesure de faire face aux potentielles menaces terroristes", a-t-il encore dit.

A Niamey, le ministre nigérien des Affaires étrangères, Bakari Yaou Sangaré, a indiqué dans un communiqué avoir eu lundi "des discussions" avec l’ambassadrice des États-Unis à Niamey, Kathleen Fitzgibbon, portant "sur la question du départ des troupes militaires américaines du Niger".

L’entretien s’est déroulé en présence de Maria Barron, directrice de l'Agence américaine pour le développement international (USAID) à Niamey, qui a assuré que l'agence allait "poursuivre sa coopération bilatérale" avec le Niger, annonçant "un nouvel accord devant remplacer celui en cours qui expire en septembre 2024", selon le communiqué.

Au Niger, les Etats-Unis disposent notamment d'une base de drone importante près d'Agadez, construite pour environ 100 millions de dollars.

Après le coup d'Etat qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum fin juillet, le nouveau régime militaire a rapidement exigé le départ des soldats de l'ancienne puissance coloniale française et s'est rapproché de la Russie, comme le Mali et le Burkina Faso voisins, également dirigés par des régimes militaires et confrontés à la violence de groupes jihadistes.


L'Ukraine s'attend à une détérioration sur le front vers la mi-mai

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (Photo, AFP).
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (Photo, AFP).
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  • L'armée ukrainienne traverse une période délicate, confronté à une pénurie de nouvelles recrues et de munitions en raison de retards importants de livraisons d'aide occidentale, notamment américaine
  • La Russie, qui est à l'initiative depuis l'automne 2023, a revendiqué lundi la conquête d'un village de l'Est ukrainien situé non loin de Vougledar

KIEV: La situation sur le front ukrainien va empirer autour de la mi-mai et début juin, qui sera une "période difficile", a prévenu lundi le chef du renseignement militaire ukrainien Kyrylo Boudanov, sur fond de craintes d'une nouvelle offensive russe.

La Russie, qui est à l'initiative depuis l'automne 2023, a revendiqué lundi la conquête d'un village de l'Est ukrainien situé non loin de Vougledar, localité à la jonction des fronts Est et Sud, dont elle cherche à s'emparer depuis deux ans.

"N'allons pas trop dans les détails, mais il y aura une période difficile, à la mi-mai et début juin", a prévenu M. Boudanov, interrogé sur l'état du front, dans une interview au service ukrainien de la BBC.

L'armée russe "mène une opération complexe", a-t-il dit.

"Nous pensons qu'une situation plutôt difficile nous attend dans un futur proche. Mais il faut comprendre que ce ne sera pas catastrophique", a estimé Kyrylo Boudanov.

"Armageddon ne se produira pas, contrairement à ce que beaucoup disent en ce moment. Mais il y aura des problèmes à partir de la mi-mai", a-t-il ajouté.

L'armée ukrainienne traverse une période délicate, confronté à une pénurie de nouvelles recrues et de munitions en raison de retards importants de livraisons d'aide occidentale, notamment américaine.

En face, les troupes russes, bien plus nombreuses et mieux armées, ne cessent de pousser à l'Est et revendiquent régulièrement la prise de petits villages dans le Donbass.

En février, Moscou s'est emparé d'Avdiïvka, une ville forteresse, et vise désormais la cité  stratégique de Tchassiv Iar.

Cette cité, perchée sur une hauteur, s'étend à moins de 30 kilomètres au sud-est de Kramatorsk, la principale ville de la région sous contrôle ukrainien, qui est un important nœud ferroviaire et logistique pour l'armée ukrainienne.

Offensive estivale? 

Lundi, le ministère russe de la Défense a affirmé avoir "libéré" Novomykhaïlivka, à une trentaine de kilomètres de Donetsk.

Ce village est proche de Vougledar, une cité minière à la jonction des fronts Sud et Est. Début 2023, l'Ukraine était parvenue à y repousser un assaut de l'armée russe, infligeant des pertes humaines importantes.

Kiev craint désormais une offensive estivale russe encore plus puissante.

Fin mars, le commandant des forces terrestres ukrainiennes Oleksandre Pavliouk avait jugé "possible" un tel scénario, impliquant un groupe de 100.000 soldats russes.

Le commandant en chef des forces ukrainiennes, Oleksandre Syrsky, a déjà admis mi-avril que la situation sur le front Est s'était "considérablement détériorée" récemment.

Il a affirmé voir une "intensification significative" de l'offensive russe depuis mars, aboutissant à des "succès tactiques".

La grande contre-offensive ukrainienne de l'été 2023 s'était heurtée à de puissantes lignes de défense russes qui ont épuisé les ressources de l'armée ukrainienne, sans permettre de libérer les régions occupées par la Russie.

L'Ukraine fait désormais face aux hésitations de ses alliés occidentaux, même si une aide militaire américaine de 61 milliards, longtemps bloquée, a finalement été votée par la Chambre des représentants des Etats-Unis samedi. Le texte doit encore être adopté par le Sénat puis promulgué par le président Joe Biden.

Kiev espère désormais que l'aide des Etats-Unis pourra atteindre le front très rapidement. Le Kremlin a, lui, jugé que qu'elle ne changerait "rien"