Prison ferme pour cinq agresseurs d'un jeune responsable RN

Un avocat entre dans une salle du palais de justice de Bordeaux, dans le sud-ouest de la France, le 15 octobre 2018. (Photo d'illustration NICOLAS TUCAT / AFP)
Un avocat entre dans une salle du palais de justice de Bordeaux, dans le sud-ouest de la France, le 15 octobre 2018. (Photo d'illustration NICOLAS TUCAT / AFP)
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Publié le Mercredi 07 juin 2023

Prison ferme pour cinq agresseurs d'un jeune responsable RN

  • Âgés de 24 à 33 ans et identifiés grâce à la vidéo-surveillance du bar où la rixe s'est produite en juillet 2022, les mis en cause répondaient depuis lundi d'une "nuée de violence"
  • Alors qu'il était attablé à la terrasse d'un bar, Pierre Le Camus, 23 ans, aujourd'hui responsable du Rassemblement national dans la capitale girondine, avait été roué de coups, avec son frère Thomas et des amis

BORDEAUX: Cinq hommes jugés à Bordeaux ont été condamnés à un an de prison ferme pour l'agression, en 2022, d'un ex-candidat RN aux élections législatives et de cinq autres personnes qui dénonçaient une "expédition punitive".

Un sixième prévenu a été relaxé par le tribunal correctionnel, faute "d'éléments suffisants pour attester son implication".

Âgés de 24 à 33 ans et identifiés grâce à la vidéo-surveillance du bar où la rixe s'est produite en juillet 2022, les mis en cause répondaient depuis lundi d'une "nuée de violence", selon les mots de la procureure Aglaë Fradois.

Ils sont tous membres des "Ultramarines", un groupe de supporters des Girondins de Bordeaux marqué à gauche.

Agression à caractère politique

Alors qu'il était attablé à la terrasse d'un bar, Pierre Le Camus, 23 ans, aujourd'hui responsable du Rassemblement national dans la capitale girondine, avait été roué de coups, avec son frère Thomas et des amis, ciblés selon lui par un groupe d'antifas l'ayant reconnu.

Les victimes dénonçaient une agression à caractère politique, le slogan "Bordeaux antifas!" ayant été lancé lors de la rixe, ce qu'a confirmé une vidéo diffusée à l'audience.

Des témoins ont rapporté par ailleurs avoir entendu les slogans "Ultramarines" et "C'est pour Saint-Michel", allusion à une rixe survenue quelques jours plus tôt dans un autre quartier de la ville.

Dans cette affaire, huit personnes proches de l'ultra-droite ont été condamnées en mai à des peines de prison ferme pour des faits de violences aggravées à caractère raciste et outrage sexiste. Certains étaient membres du groupuscule Bordeaux nationaliste, dissous en février.

«Expédition punitive» contre des militants RN

Mardi, la procureure avait requis cinq ans de prison, dont quatre avec sursis, pour un prévenu suspecté d'avoir frappé Thomas Le Camus alors qu'il était au sol et inconscient ; et trois ans de prison, dont deux avec sursis, pour les cinq autres.

Le tribunal n'a pas fait de distinction au final entre les condamnés, expliquant qu'"au nom du principe de violence en réunion", ils étaient "considérés comme responsables de l'intégralité des faits, y compris ceux qu'ils n'ont pas commis de manière individuelle".

Les avocats de la partie civile ont dénoncé une "expédition punitive" contre des militants RN, née selon eux d'un "amalgame" avec la rixe du quartier Saint-Michel.

Me Hubert Hazera, l'avocat de la défense, a fustigé la "récupération politique" de ce procès par le parti d'extrême droite, dans une forme de "match retour" judiciaire.

Les députés RN de Gironde Edwige Diaz et Grégoire de Fournas, venus soutenir les victimes à l'audience, ont demandé au ministère de l'Intérieur de dissoudre le groupe des "Ultramarines", au motif qu'il serait un "groupe violent d'ultra-gauche".


Les Républicains affirment qu'ils ne «voteront pas» le projet de loi immigration

Le député français et président du parti de droite « Les Républicains » Eric Ciotti (Photo, AFP).
Le député français et président du parti de droite « Les Républicains » Eric Ciotti (Photo, AFP).
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  • Le projet de loi a ensuite été remanié par la commission des Lois à l'Assemblée nationale
  • Olivier Marleix, le patron des Républicains a au contraire tressé des louanges à la version du texte telle que votée par la chambre haute mi-novembre

PARIS: "Nous ne voterons pas le texte du projet de loi (sur l'immigration) tel qu'il a été adopté par la commission des Lois" de l'Assemblée nationale, a prévenu mercredi le président de LR, Eric Ciotti, à cinq jours de son examen dans l'hémicycle.

"Je le dis très clairement: nous ne serons pas les complices de cet échec annoncé", a poursuivi le député des Alpes-Maritimes lors d'une conférence de presse au siège parisien de son parti, pointant du doigt "un texte au rabais", "sans ambition" et "qui ne règlera au final rien".

Entouré des présidents des groupes parlementaires LR au Sénat et à l'Assemblée nationale, Bruno Retailleau et Olivier Marleix, le patron des Républicains a au contraire tressé des louanges à la version du texte telle que votée par la chambre haute mi-novembre.

Le projet de loi a ensuite été remanié par la commission des Lois à l'Assemblée nationale, et c'est cette nouvelle version qui arrive le 11 décembre dans l'hémicycle du Palais Bourbon.

Le Sénat avait "considérablement amélioré et abouti à un texte dont j'ai salué la portée et qui marquait des avancées très concrètes, aussi loin qu'on pouvait aller dans le cadre constitutionnel actuel", a souligné M. Marleix.

Réticences

A l'époque, il avait pourtant marqué ses réticences à l'égard de cette version.

Interrogé sur d'éventuelles abstentions de la part de députés de son groupe, il a assuré ne pas "raisonner comme ça".

"À l'heure d'aujourd'hui, je ne vois pas beaucoup de députés au sein du groupe qui sont prêts à valider un mouvement de régularisation massive", a-t-il expliqué, en faisant valoir que "si des gens ont des problèmes de cohérence interne, c'est à eux qu'il faut poser la question".

"Le groupe LR n'est pas tout à fait homogène" à l'Assemblée, a répondu le rapporteur macroniste du projet de loi Florent Boudié, en mentionnant les "deux avis divergents en commission": le vote pour du député LR de Mayotte Mansour Kamardine et contre de sa collègue du Doubs Annie Genevard.

"Il n'est pas facile d'expliquer pour un député de gauche modérée et de droite modérée pourquoi il est contre ce texte", a affirmé le député Renaissance.

Avant le début des débats lundi dans l'hémicycle, les députés devront se prononcer sur une "motion de rejet" global du texte.

Comme les groupes de gauche, LR en avait déposé une, mais c'est celle des députés écologistes qui sera débattue, après avoir été tirée au sort mercredi par les services de l'Assemblée.

Elle n'a quasiment aucune chance d'être adoptée, le RN ayant indiqué qu'il ne voterait pas en sa faveur - "on veut débattre" a indiqué le député Jean-Philippe Tanguy - et les LR étant réticents à voter pour une motion trop marquée à gauche sur l'immigration.


47 millions de contrôles d'identité réalisés chaque année en France, selon une estimation de la Cour des comptes

Certaines consultations de fichiers correspondent aux contrôles d'accès à certains sites et non à des contrôles de personnes  (Photo, AFP).
Certaines consultations de fichiers correspondent aux contrôles d'accès à certains sites et non à des contrôles de personnes (Photo, AFP).
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  • Les policiers ont eux réalisé 27 millions de contrôles, dont 6,6 millions sur les routes
  • Ces données comportent plusieurs biais, à la hausse comme à la baisse, précise la Cour

PARIS: Les services de police et de gendarmerie procèdent chaque année en France à quelque 47 millions de contrôles d'identité, selon une estimation inédite de la Cour des comptes révélée mercredi dans un rapport critique sur cette pratique des forces de l'ordre.

La Cour, qui s'est appuyée sur les historiques de consultation de deux fichiers communs à la police et la gendarmerie - obligatoire lors d'un contrôle -, qualifie cette estimation de "massive" mais "entachée de nombreuses incertitudes", déplorant des "sources partielles et peu fiables".

Elle a néanmoins été jugée "vraisemblable" par la police, la gendarmerie et la préfecture de police de Paris, interrogées par la Cour des comptes, a rapporté son président Pierre Moscovici lors d'une conférence de presse.

Les magistrats de la Cour ont produit leur estimation en exploitant les historiques pour l'année 2021 des fichiers des personnes recherchées (FPR) et  du système national des permis de conduire (SNPC). Chaque agent est censé consulter l'un ou l'autre lors d'un contrôle.

Dans le détail, 20 millions de contrôles d'identité, dont 8,3 dans le cadre d'un contrôle routier, ont été réalisés en 2021 par la gendarmerie.

Les policiers ont eux réalisé 27 millions de contrôles, dont 6,6 millions sur les routes.

Ces données comportent plusieurs biais, à la hausse comme à la baisse, précise la Cour.

Certaines consultations de fichiers correspondent aux contrôles d'accès à certains sites et non à des contrôles de personnes, ou à des contrôles dans le cadre d'enquêtes judiciaires.

Par ailleurs, aucune garantie n'existe sur le fait que chaque contrôle donne lieu à une consultation de fichier.

Le recours aux contrôles d'identité est dénoncé par plusieurs ONG et des travaux de chercheurs, qui les jugent inefficaces dans la lutte contre la délinquance et porteurs de discriminations.

En octobre, le Conseil d'Etat, saisi par plusieurs ONG, a estimé que la pratique des contrôles au faciès "existe" et constitue "une discrimination" pour les personnes qui les subissent. Mais il s'était déclaré incompétent pour contraindre l'Etat à modifier de fond en comble sa "politique publique".


Olivier Becht aux États-Unis pour renforcer les liens franco-américains

Le ministre délégué aux Français de l’étranger, Olivier Becht, se rendra aux États-Unis du dimanche 10 au vendredi 15 décembre 2023. (AFP)
Le ministre délégué aux Français de l’étranger, Olivier Becht, se rendra aux États-Unis du dimanche 10 au vendredi 15 décembre 2023. (AFP)
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  • Pays ami et allié majeur de l’Hexagone, les États-Unis sont depuis longtemps le premier investisseur en France
  • En 2016, les entreprises françaises employaient 728 500 personnes aux États-Unis, faisant de la France la troisième source étrangère d’emplois aux États-Unis

PARIS: Dans un contexte où les liens commerciaux sont plus que jamais un levier essentiel de l’approfondissement des relations bilatérales diplomatiques, le ministre délégué aux Français de l’étranger, Olivier Becht, se rendra aux États-Unis du dimanche 10 au vendredi 15 décembre 2023.

La relation économique bilatérale franco-américaine est particulièrement dense. Pays ami et allié majeur de l’Hexagone, les États-Unis sont depuis longtemps le premier investisseur en France.