Le PDG de CNN, contesté, quitte la chaîne, en mal d'identité et d'audience

Chris Licht assiste à la 16e édition annuelle de CNN Heroes All-Star Tribute le 11 décembre 2022, à New York (AP).
Chris Licht assiste à la 16e édition annuelle de CNN Heroes All-Star Tribute le 11 décembre 2022, à New York (AP).
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Publié le Mercredi 07 juin 2023

Le PDG de CNN, contesté, quitte la chaîne, en mal d'identité et d'audience

  • Les responsables du groupe Warner Bros Discovery, maison mère de CNN, n'ont pas encore désigné de successeur
  • Chris Licht avait pris les rênes de la plus ancienne chaîne d'information en continu aux Etats-Unis en mai 2022, après le départ soudain du patron emblématique Jeff Zucker

NEW YORK: Le PDG de CNN, Chris Licht, va quitter la direction de la chaîne d'information américaine, a annoncé mercredi le groupe, après plusieurs semaines de remous au sein de la rédaction, qui fait face à une crise d'identité et une chute de ses audiences.

Ce départ intervient à un moment crucial pour CNN, alors qu'a démarré la campagne de la présidentielle américaine 2024, les élections offrant traditionnellement un coup d'accélérateur majeur aux audiences et aux revenus des chaînes d'information.

Les responsables du groupe Warner Bros Discovery, maison mère de CNN, n'ont pas encore désigné de successeur, selon un communiqué.

Chris Licht avait pris les rênes de la plus ancienne chaîne d'information en continu aux Etats-Unis en mai 2022, après le départ soudain du patron emblématique Jeff Zucker, qui n'avait pas fait état à ses dirigeants de sa relation amoureuse avec une cadre de CNN.

Depuis, le quinquagénaire a tenté de relancer la vieille dame de l'info en continu, dont les audiences souffrent de la concurrence avec sa rivale conservatrice Fox News, mais aussi avec MSNBC, à la ligne éditoriale plus à gauche.

Il a effectué plusieurs remaniements au sein de la grille des programmes, sans succès pour l'instant, et tenté quelques coups médiatiques, en premier lieu l'émission en direct et en public avec Donald Trump comme invité, mi-mai.

Ce programme a été mal reçu par une partie de l'opinion mais aussi au sein de la rédaction, qui y a vu une plateforme offerte sans réserve à l'ancien président, devant une assistance de sympathisants républicains pour la plupart acquis à sa cause.

En outre, l'effet de l'émission sur les audiences a été de courte durée, puisque quelques jours après, CNN est passée derrière la petite chaîne conservatrice Newsmax au classement de la journée.

La position de Chris Licht a été encore davantage fragilisée par la publication, la semaine dernière, d'un très long article du magazine The Atlantic, qui a souligné la rupture nette entre le dirigeant et ses équipes.

"Pile au centre" 

"La tâche n'était pas simple, en particulier à un moment de grand chamboulement et de transformation et Chris y a mis tout son coeur", a commenté le PDG de Warner Bros Discovery, maison mère de CNN, David Zaslav, dans une note interne obtenue par l'AFP. "Malheureusement, les choses ne se sont pas passées comme nous l'avions espéré et, au final, j'en assume la responsabilité", a-t-il ajouté.

L'arrivée de Chris Licht chez CNN a correspondu à un changement d'ère au sein de la chaîne, désormais partie du nouvel ensemble Warner Bros Discovery, fusion du groupe de télévision Discovery avec son concurrent Warner Bros, qui comprend aussi la chaîne HBO et la plateforme de streaming HBO Max, rebpatisée récemment Max.

Le patron de Discovery, David Zaslav, devenu celui du groupe fusionné, a imposé des réductions de coûts et davantage de retenue dans les dépenses liées aux contenus, une rupture pour Warner Bros.

"Il est clair qu'il (Chris Licht) n'était pas bien vu de la rédaction, mais la question est de savoir si c'était pour sa gestion ou parce qu'il essayait de la pousser dans une direction vers laquelle elle ne voulait pas aller", interroge Jeffrey McCall, professeur à l'université DePauw.

"Chris Licht a essayé de ramener CNN sur le terrain du journalisme direct", au ton moins subjectif, poursuit l'universitaire, pour qui la chaîne "était devenue orientée idéologiquement", ce qui "avait limité leur audience à la gauche", terrain déjà occupé par MSNBC.

"Licht et ses patrons ont tort de penser que les gens veulent de l'information qui soit pile au centre" sur le plan éditorial, a estimé, elle, l'éditorialiste Cynthia Tucker, dont les billets sont repris dans plusieurs journaux. "Si c'était le cas, (la chaîne publique) PBS", au ton très modéré, "serait en tête des audiences."

La nouvelle du départ de Chris Licht était bien accueillie par Wall Street. L'action Warner Bros Discovery prenait 4,50% vers 16H00 GMT à la Bourse de New York.


Zelensky va rencontrer des responsables du Pentagone sur fond d'initiative américaine pour régler le conflit

 Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin. (AFP)
Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin. (AFP)
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  • Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier, peu de responsables américains se sont rendus en Ukraine
  • Selon un média américain Axios, Washington et Moscou préparent discrètement un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine, lancée en février 2022 avec l'invasion russe du pays voisin

KIEV: Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin.

Cette réunion intervient au retour d'une visite infructueuse mercredi en Turquie du président ukrainien, qui espérait que Washington s'investisse à nouveau dans les négociations de paix. Mais l'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, ne s'est pas déplacé.

Elle intervient également au lendemain d'une frappe russe ayant tué au moins 26 personnes dans une ville de l'ouest de l'Ukraine, l'une des attaques les plus meurtrières de Moscou sur son voisin ukrainien cette année.

La délégation du Pentagone, conduite par le secrétaire à l'Armée américaine, Daniel Driscoll, a rencontré mercredi le commandant en chef des armées ukrainiennes Oleksandre Syrsky et le ministre ukrainien de la Défense Denys Chmygal, selon leurs communiqués respectifs.

Le président Zelensky doit recevoir la délégation jeudi soir, a indiqué la présidence.

Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier, peu de responsables américains se sont rendus en Ukraine.

Selon un média américain Axios, Washington et Moscou préparent discrètement un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine, lancée en février 2022 avec l'invasion russe du pays voisin.

Un haut responsable ukrainien a indiqué à l'AFP que ce plan requiert notamment que l'Ukraine cède à la Russie des territoires qu'elle occupe et réduise son armée de moitié.

Le Kremlin s'est refusé à tout commentaire et Washington et Kiev n'ont pas commenté publiquement les propositions de ce plan.

 


Grèce: découverte d'une toile géante avec 111.000 araignées dans une grotte

Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes. (AFP)
Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes. (AFP)
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  • La toile d'araignée découverte couvre quelque 106 m2 et comprend "69.000 individus de tégénaires domestiques (Tegenaria domestica) et plus de 42.000 de Prinerigone vagans (Linyphiidae)"
  • Des images, reçues mercredi par l'AFP, montrent des pans de cette immense toile, pendant sur la paroi comme un lourd rideau de velours noir, dans les profondeurs de cette grotte sous le regard fasciné d'un scientifique équipé comme un spéléologue

ATHENES: Des scientifiques ont récemment découvert une toile d'araignée géante de plus de 100 m2 avec quelque 111.000 araignées dans une grotte à la frontière entre la Grèce et l'Albanie, selon une étude publiée dans la revue Subterranean Biology.

Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes.

La toile d'araignée découverte couvre quelque 106 m2 et comprend "69.000 individus de tégénaires domestiques (Tegenaria domestica) et plus de 42.000 de Prinerigone vagans (Linyphiidae)".

Des images, reçues mercredi par l'AFP, montrent des pans de cette immense toile, pendant sur la paroi comme un lourd rideau de velours noir, dans les profondeurs de cette grotte sous le regard fasciné d'un scientifique équipé comme un spéléologue.

"Mon dieu, incroyable! Quelle texture!", s'exclame en anglais ce scientifique touchant la toile avec ses doigts.

Selon lui, dans chacun de ces trous il y a une arachnide à l'origine de ces "mégapoles" d'araignées. On voit ensuite un membre de l'équipe réussir à attraper une araignée et la poser dans une tube à essai.

Dans la revue, les chercheurs évoquent "la découverte (...) d’un assemblage extraordinaire d’araignées coloniales" alors que ces deux espèces sont normalement solitaires.

Il s'agit du "premier cas documenté de formation de toile coloniale chez ces espèces", notent d'ailleurs les experts qui précisent que cette immense toile est formée "de nombreuses toiles individuelles, (...) chacune étant stratégiquement placée à un endroit où les ressources trophiques (la nourriture disponible, ndlr) sont abondantes".

"Certaines sections de la toile peuvent se détacher de la paroi sous leur propre poids", expliquent-ils.

Des sources d'eau situées dans les recoins profonds de la grotte alimentent un ruisseau sulfuré qui traverse toute la longueur du passage principal de la grotte, selon l'étude.

Les araignées partagent la grotte avec de nombreux autres insectes, notamment des mille-pattes, des scorpions et des coléoptères.

La découverte de cette immense toile a été rapportée pour la première fois par des membres de la Société spéléologique tchèque, selon l'étude.

 


Trump désigne l’Arabie saoudite comme allié majeur hors OTAN

Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et le président américain Donald Trump. (AP)
Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et le président américain Donald Trump. (AP)
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  • L’annonce a été faite lors d’un dîner de gala à la Maison-Blanche en l’honneur du prince héritier
  • Mohammed ben Salmane salue une nouvelle phase dans la coopération bilatérale et les liens économiques

WASHINGTON : Le président Donald Trump a annoncé mardi que les États-Unis désigneront officiellement l’Arabie saoudite comme allié majeur hors OTAN, marquant une élévation significative des liens de défense entre les deux pays.

Il a révélé cette décision lors d’un dîner de gala à la Maison-Blanche en l’honneur du prince héritier Mohammed ben Salmane.

« Ce soir, j’ai le plaisir d’annoncer que nous portons notre coopération militaire à un niveau encore plus élevé en désignant officiellement l’Arabie saoudite comme allié majeur hors OTAN — quelque chose de très important pour eux », a déclaré Trump.

« Et je vous le dis pour la première fois, car ils voulaient garder un petit secret pour ce soir. »

Ce nouveau statut ouvre la voie à une coopération militaire plus profonde et revêt un poids symbolique fort, Trump affirmant qu’il fera progresser la coordination militaire américano-saoudienne « à des sommets encore plus élevés ».

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Le prince héritier a remercié Trump pour un « accueil chaleureux et formidable », ajoutant : « Nous nous sentons chez nous. » Il a évoqué les fondements historiques de la relation entre les États-Unis et l’Arabie saoudite, rappelant que leur partenariat remonte à près de neuf décennies, à la rencontre entre le président Franklin D. Roosevelt et le roi Abdelaziz, fondateur de l’Arabie saoudite moderne.

Il a également souligné les jalons à venir pour les deux nations, les États-Unis approchant de leur 250e anniversaire et l’Arabie saoudite de son 300e, estimant que ces célébrations mettent en lumière la longue trajectoire d’une coopération partagée.

En retraçant l’histoire de l’alliance, le prince héritier a mis en avant les efforts communs durant la Seconde Guerre mondiale, la Guerre froide, et la longue lutte contre l’extrémisme et le terrorisme.

Mais il a insisté sur le fait qu’aujourd’hui marque une nouvelle phase de la coopération bilatérale, les liens économiques s’étendant à des secteurs sans précédent.

« Aujourd’hui est un jour particulier », a déclaré le prince héritier. « Nous pensons que l’horizon de la coopération économique entre l’Arabie saoudite et l’Amérique est plus vaste dans de nombreux domaines.

« Nous avons signé de nombreux accords qui peuvent ouvrir la voie à un approfondissement de la relation dans plusieurs secteurs, et nous allons travailler dessus. »

Il a ajouté : « Nous estimons que les opportunités sont immenses ; nous devons donc nous concentrer sur la mise en œuvre et continuer à accroître les opportunités entre nos deux pays. »

Trump a exprimé à plusieurs reprises son appréciation pour le partenariat et le leadership du prince héritier, mettant en avant les accords majeurs signés lors de la visite, notamment dans l’énergie nucléaire civile, les minéraux critiques et l’intelligence artificielle, qualifiant l’ampleur des investissements d’inédite.

Trump a souligné que l’Arabie saoudite entreprend une expansion majeure de ses capacités de défense, évoquant les projets du Royaume portant sur près de 142 milliards de dollars d’achats d’équipements et de services militaires américains, qu’il a qualifiés de « plus grande acquisition d’armement de l’histoire ».

Il a présenté ces acquisitions comme faisant partie d’une stratégie plus large visant à renforcer la sécurité au Moyen-Orient et à consolider le rôle du Royaume comme force de stabilité.

En plus de la désignation d’allié majeur hors OTAN, Trump a annoncé que les États-Unis et l’Arabie saoudite avaient signé un accord stratégique de défense historique qui permettra de créer « une alliance plus forte et plus capable » et de soutenir ce qu’il a décrit comme le moment où le Moyen-Orient est le plus proche d’une « paix véritablement durable ».

Trump a remercié le prince héritier « pour toute l’aide » dans ce qu’il a décrit comme un moment historique pour la paix régionale et la coopération américano-saoudienne, et pour son rôle central dans les avancées diplomatiques récentes, notamment des étapes ayant contribué à la fin de la guerre à Gaza.

« Même les grands experts… appellent cela un miracle », a-t-il dit à propos des évolutions régionales récentes. Les deux dirigeants ont présenté ce moment comme le début d’un nouveau chapitre.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com