Le phénomène météo El Niño est arrivé, laissant craindre des températures extrêmes

Un bus passe devant un thermomètre de rue indiquant 43 degrés Celsius à Séville le 26 avril 2023. (Photo, AFP)
Un bus passe devant un thermomètre de rue indiquant 43 degrés Celsius à Séville le 26 avril 2023. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 08 juin 2023

Le phénomène météo El Niño est arrivé, laissant craindre des températures extrêmes

  • El Niño est un phénomène climatique naturel caractérisé par des températures de surface plus chaudes que la normale dans l'océan Pacifique équatorial, mais il a des conséquences pour toute la planète
  • Début mai, l'Organisation météorologique mondiale (OMM) avait averti que la période 2023-2027 serait avec quasi certitude la plus chaude jamais enregistrée sur Terre

WASHINGTON: Le phénomène météorologique El Niño, généralement associé à une augmentation des températures mondiales, a officiellement commencé et devrait "se renforcer graduellement" dans les mois qui viennent, laissant craindre un nouveau réchauffement planétaire et une multiplication des phénomènes météorologiques extrêmes.

Selon l'Agence américaine d'observation océanique et atmosphérique (NOAA), qui a annoncé jeudi l'arrivée officielle d'El Niño, ce dernier "pourrait conduire à de nouveaux records de températures" dans certaines régions.

Par ailleurs, "en fonction de sa force, El Niño peut avoir une série d'impacts, tels que l'augmentation du risque de fortes pluies et de sécheresses dans certains endroits du monde", a déclaré Michelle L'Heureux, climatologue à la NOAA, soulignant que "le changement climatique peut exacerber ou atténuer certains de ses effets".

"Répercussions considérables" 

El Niño est un phénomène climatique naturel caractérisé par des températures de surface plus chaudes que la normale dans l'océan Pacifique équatorial, mais il a des conséquences pour toute la planète. Il se produit environ tous les deux à sept ans.

La dernière période El Niño remonte à 2018-2019 et a laissé la place à un épisode particulièrement long de presque trois ans de La Niña, qui provoque les effets inverses et notamment une baisse des températures.

Mais en dépit de cet effet modérateur, les huit dernières années ont déjà été les plus chaudes jamais enregistrées.

Début mai, l'Organisation météorologique mondiale (OMM) avait averti que la période 2023-2027 serait avec quasi certitude la plus chaude jamais enregistrée sur Terre, sous l'effet combiné d'El Niño et du réchauffement climatique provoqué par les émissions de gaz à effet de serre.

L'OMM estime à 66% la probabilité que la température moyenne annuelle à la surface du globe dépasse de 1,5°C les niveaux préindustriels pendant au moins l'une des cinq prochaines années. C'était l'une des limites à ne pas dépasser fixées par l'Accord de Paris de 2015.

À ce stade, il n'est pas encore possible de prédire l'intensité ou la durée de l'actuel El Niño. Le dernier en date était considéré comme faible, mais celui d'avant, entre 2014 et 2016, était puissant et il a eu des conséquences désastreuses. En général, les effets d'El Niño sur les températures se font sentir l'année suivant son émergence.

M. Petteri Taalas, le Secrétaire général de l'OMM, a toutefois déjà tiré la sonnette d'alarme, insistant sur la nécessité de se préparer parce que "les répercussions sur la santé, la sécurité alimentaire, la gestion de l'eau et l'environnement seront considérables".

Cette semaine, l'Australie a prévenu qu'El Niño entraînerait des journées plus chaudes et plus sèches dans ce pays vulnérable aux feux de brousse, tandis que le Japon a déclaré qu'un El Niño en développement était en partie responsable de son printemps le plus chaud jamais enregistré.

Effets contrastés 

Les scientifiques craignent que cet été et le suivant ne soient particulièrement difficiles dans certaines régions, notamment les plus défavorisées.

"Les pauvres sont déjà poussés au bord du gouffre par les sécheresses, les inondations et les tempêtes causées par l'utilisation de combustibles fossiles, et ils devront maintenant faire face aux températures suralimentées de l'effet El Niño", a souligné jeudi Mariana Paoli, de l'organisation humanitaire Christian Aid.

Sur les Etats-Unis, les effets d'El Niño devraient être plus contrastés: son influence devrait être faible pendant l'été mais plus prononcée à partir de la fin de l'automne et jusqu'au printemps, indique la NOAA.

En hiver, ce phénomène entraînerait des conditions plus humides que la moyenne dans certaines régions du pays, du sud de la Californie à la côte du Golfe, mais des conditions plus sèches dans le nord-ouest du Pacifique et la vallée de l'Ohio. Il augmente également les risques de températures plus élevées que les normales dans les régions septentrionales du pays.

L'Amérique du Sud, la Corne de l'Afrique et l'Asie centrale pourraient également être concernés par une hausse des précipitations, tandis qu'El Niño pourrait provoquer de graves sécheresses en Australie, en Indonésie et dans certaines parties de l'Asie du Sud.

En revanche, El Niño tend à modérer l'activité des ouragans dans l'Atlantique, mais à les favoriser dans le centre et l'est du Pacifique.


Islamabad assure que le cessez-le-feu avec l'Afghanistan «tient»

Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
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  • "Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu"
  • Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite

ISLAMABAD: Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

"Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu", a assuré Tahir Andrabi, porte-parole de ce ministère. Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite.

 


Soudan: le Conseil de sécurité de l'ONU condamne «l'assaut» des paramilitaires sur El-Facher

Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
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  • Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher"
  • El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir"

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils".

Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher", dont les paramilitaires des Forces de soutien rapide viennent de prendre le contrôle, et condamne les "atrocités qu'auraient commises les FSR contre la population civile, y compris exécutions sommaires et détentions arbitraires".

El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir, avec des informations crédibles d'exécutions de masse" après l'entrée des paramilitaires, a dénoncé devant le Conseil de sécurité le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher.

"Nous ne pouvons pas entendre les cris, mais pendant que nous sommes assis ici, l'horreur se poursuit. Des femmes et des filles sont violées, des gens mutilés et tués, en toute impunité", a-t-il ajouté.

Mais "la tuerie n'est pas limitée au Darfour", a-t-il alerté, s'inquiétant notamment de la situation dans le Kordofan voisin.

"Des combats féroces au Kordofan-Nord provoquent de nouvelles vagues de déplacement et menacent la réponse humanitaire, y compris autour de la capitale El-Obeid".

Des informations font état "d'atrocités à large échelle commises par les Forces de soutien rapide à Bara, dans le Kordofan-Nord, après la récente prise de la ville", a également dénoncé Martha Ama Akyaa Pobee, sous-secrétaire générale de l'ONU chargée de l'Afrique.

"Cela inclut des représailles contre des soi-disant collaborateurs, souvent ethniquement motivées", a-t-elle déploré.

"Au moins 50 civils ont été tués ces derniers jours à Bara, à cause des combats et par des exécutions sommaires. Cela inclut l'exécution sommaire de cinq bénévoles du Croissant rouge", a-t-elle indiqué.

Le Kordofan "est probablement le prochain théâtre d'opérations militaires pour les belligérants", a-t-elle mis en garde.

"Des attaques de drones de la part des deux parties touchent de nouveaux territoires et de nouvelles cibles. Cela inclut le Nil Bleu, Khartoum, Sennar, le Kordofan-Sud et le Darfour-Ouest, ce qui laisse penser que la portée territoriale du conflit s'élargit", a ajouté la responsable onusienne.

Décrivant la situation "chaotique" à El-Facher où "personne n'est à l'abri", elle a d'autre part noté qu'il était difficile d'y estimer le nombre de victimes.

La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué la pire crise humanitaire actuelle, selon l'ONU.

Elle a été déclenchée en avril 2023 par une lutte de pouvoir entre deux anciens alliés: le général Abdel Fattah al-Burhane, commandant de l'armée et dirigeant de facto du Soudan depuis le coup d'Etat de 2021, et le général Mohamed Daglo, à la tête des FSR.


Ouragan Melissa: près de 50 morts dans les Caraïbes, l'aide afflue

Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
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  • L’ouragan Melissa, le plus puissant à frapper la Jamaïque en près de 90 ans, a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque, laissant derrière lui des destructions massives et des centaines de milliers de sinistrés
  • L’aide internationale afflue vers les Caraïbes, avec des secours venus des États-Unis, du Venezuela, de la France et du Royaume-Uni, alors que les experts rappellent le rôle du réchauffement climatique dans l’intensification de ces catastrophes

CUBA: L'aide internationale afflue vendredi vers les Caraïbes dévastées par le passage de l'ouragan Melissa qui a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque.

Habitations en ruines, quartiers inondés et communications coupées... L'heure est à l'évaluation des dégâts causés par Melissa qui devrait désormais faiblir au dessus dans l'Atlantique nord après avoir passé les Bermudes.

Selon le Centre national américain des ouragans (NHC), les inondations devraient s'atténuer aux Bahamas, mais les crues pourraient demeurer à un niveau élevé à Cuba, en Jamaïque, en Haïti et en République dominicaine voisine.

Rendu plus destructeur par le réchauffement climatique, l'ouragan a été le plus puissant à toucher terre en 90 ans lorsqu'il a frappé la Jamaïque mardi en catégorie 5, la plus élevée sur l'échelle Saffir-Simpson, avec des vents d'environ 300 km/h.

"Le bilan confirmé est désormais de 19 morts" dont neuf à l'extrémité ouest de l'île, a déclaré jeudi soir la ministre jamaïcaine de l'Information Dana Morris Dixon, citée par les médias locaux.

De nombreux habitants n'ont toujours pas pu contacter leurs proches, ont expliqué les autorités. L'armée jamaïcaine s'emploie à dégager les routes bloquées, selon le gouvernement.

"Il y a eu une destruction immense, sans précédent, des infrastructures, des propriétés, des routes, des réseaux de communication et d'énergie", a déclaré depuis Kingston Dennis Zulu, coordinateur pour l'ONU dans plusieurs pays des Caraïbes. "Nos évaluations préliminaires montrent que le pays a été dévasté à des niveaux jamais vus auparavant".

- Melissa "nous a tués" -

A Haïti, pas directement touché par l'ouragan mais victime de fortes pluies, au moins 30 personnes, dont dix enfants, sont mortes, et 20 portées disparues, selon le dernier bilan des autorités communiqué jeudi. Vingt-trois de ces décès sont dus à la crue d'une rivière dans le sud-ouest du pays.

A Cuba, les communications téléphoniques et routières restent largement erratiques.

A El Cobre, dans le sud-ouest de l'île communiste, le son des marteaux résonne sous le soleil revenu: ceux dont le toit s'est envolé s'efforcent de réparer avec l'aide d'amis et de voisins, a constaté l'AFP.

Melissa "nous a tués, en nous laissant ainsi dévastés", a déclaré à l'AFP Felicia Correa, qui vit dans le sud de Cuba, près d'El Cobre. "Nous traversions déjà d'énormes difficultés. Maintenant, évidement, notre situation est bien pire."

Quelques 735.000 personnes avaient été évacuées, selon les autorités cubaines.

- Secouristes -

L'aide promise à l'internationale s'achemine dans la zone dévastée.

Les États-Unis ont mobilisé des équipes de secours en République dominicaine, en Jamaïque et aux Bahamas, selon un responsable du département d'État. Des équipes étaient également en route vers Haïti.

Le secrétaire d'État Marco Rubio a également indiqué que Cuba, ennemi idéologique, est inclus dans le dispositif américain.

Le Venezuela a envoyé 26.000 tonnes d'aide humanitaire à son allié cubain.

Le président du Salvador Nayib Bukele a annoncé sur X envoyer vendredi "trois avions d'aide humanitaire en Jamaïque" avec "plus de 300 secouristes" et "50 tonnes" de produits vitaux.

Kits de première nécessité, unités de traitement de l'eau: la France prévoit de livrer "dans les prochains jours" par voie maritime une cargaison d'aide humanitaire d'urgence en Jamaïque, selon le ministère des Affaires étrangères.

Le Royaume-Uni a débloqué une aide financière d'urgence de 2,5 millions de livres (2,8 millions d'euros) pour les pays touchés.

Le changement climatique causé par les activités humaines a rendu l'ouragan plus puissant et destructeur, selon une étude publiée mardi par des climatologues de l'Imperial College de Londres.

"Chaque désastre climatique est un rappel tragique de l'urgence de limiter chaque fraction de degré de réchauffement, principalement causé par la combustion de quantités excessives de charbon, de pétrole et de gaz", a déclaré Simon Stiell, secrétaire exécutif de l'ONU chargé du changement climatique, alors que la grande conférence climatique des Nations unies COP30 s'ouvre dans quelques jours au Brésil.

Avec le réchauffement de la surface des océans, la fréquence des cyclones (ou ouragans ou typhons), les plus intenses augmente, mais pas leur nombre total, selon le groupe d'experts du climat mandatés par l'ONU, le Giec.