L'intégration économique est la clé de la paix en Afrique, affirme le président égyptien

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi à son arrivée en Zambie, dans le cadre d'une tournée africaine. (Facebook/Porte-parole de la présidence égyptienne)
Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi à son arrivée en Zambie, dans le cadre d'une tournée africaine. (Facebook/Porte-parole de la présidence égyptienne)
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Publié le Vendredi 09 juin 2023

L'intégration économique est la clé de la paix en Afrique, affirme le président égyptien

  • Al-Sissi appelle à l'unité du continent, tout en cédant la direction de l’organisation d’échange commercial du Comesa
  • Le président égyptien a annoncé la candidature de son pays au Conseil africain de paix et de sécurité pour le mandat 2024-2026

LE CAIRE: Faire progresser l'intégration économique en Afrique est essentiel pour parvenir à la paix et à la sécurité sur le continent, a déclaré le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi.

Il a tenu ses propos jeudi lors du 22e sommet du marché commun de l'Afrique orientale et australe (Comesa) en Zambie.

Il a indiqué que «l'Égypte a assumé la direction du Comesa ces deux dernières années, au cours d'une période très délicate qui a été témoin d'importants développements aux niveaux international et régional».

Le dirigeant égyptien a mis en relief les mesures importantes prises par l’organisation ces deux dernières années. 

«En ce qui concerne le domaine du développement économique, l'Égypte a accordé une grande attention à l'activation de l'accord sur la zone de libre-échange continentale africaine et à la réalisation de l'harmonie entre celui-ci et la zone de libre-échange tripartite Comesa-EAC-SADC, à travers des mesures spécifiques visant à inciter les États membres à mettre en œuvre des exonérations douanières et à faciliter la circulation des échanges commerciaux entre eux», a-t-il précisé.

«Ces efforts se sont traduits par une augmentation des exportations entre les pays membres du Comesa pour atteindre 13 milliards de dollars (un dollar = 0,93 euro) en 2022, le montant la plus élevé depuis la création de la zone de libre-échange dans le cadre du Comesa en 2000.»

Le commerce entre l'Égypte et les pays du Comesa a atteint l'année dernière sa valeur la plus élevée jamais enregistrée, soit 4,3 milliards de dollars, depuis que l'Égypte a rejoint l’organisation, a ajouté Al-Sissi.

SADC et EAC désignent respectivement la Communauté de développement de l'Afrique australe et la Communauté de l'Afrique de l'Est.

Le Comesa comprend 21 pays: l’Égypte, le Burundi, les Comores, la République démocratique du Congo, Djibouti, l’Érythrée, le Kenya, l’Éthiopie, l’Eswatini, le Malawi, Madagascar, la Libye, les Seychelles, le Rwanda, l’île Maurice, la Tunisie, le Soudan, la Somalie, la Zambie, le Zimbabwe et l’Ouganda.

Al-Sissi a également mis en relief les dernières évolutions dans un certain nombre de pays africains, notamment le Soudan, la situation dans ce pays «nous obligeant à unir nos forces pour soutenir son peuple».

«Je souligne que l'Égypte assume ses responsabilités en tant que pays voisin direct en mettant tout en œuvre avec les parties en présence et les partenaires internationaux, et en participant aux dispositifs en place, en vue d’assurer la coordination entre eux afin de parvenir à un Soudan sûr et stable», a-t-il assuré.

Le président égyptien a annoncé la candidature de son pays au Conseil africain de paix et de sécurité pour le mandat 2024-2026.

Le leadership proposé par l'Égypte démontre sa conviction de soutenir les efforts de paix et de sécurité sur le continent, a-t-il indiqué.

Al-Sissi a annoncé la fin de la présidence égyptienne du Comesa. «C'est un plaisir pour moi de céder la présidence à mon frère, le président de la République de Zambie.»

Un nouveau bureau du sommet du Comesa a également été annoncé par le dirigeant égyptien. La Zambie le présidera, le Burundi sera vice-président et l'Égypte sera rapporteur.

Al-Sissi est arrivé mercredi en Zambie pour une visite officielle, après une visite en Angola, commençant ainsi une tournée africaine qui comprend également le Mozambique. Il a rencontré le président zambien Hakainde Hichilema, en marge du sommet du Comesa.

Les deux dirigeants ont discuté des moyens de renforcer leurs relations bilatérales, convenant de l'importance d'activer les mécanismes de coopération et de développer les liens économiques.

Ils ont souligné la nécessité d'atteindre les objectifs définis dans l'Agenda 2063 pour le développement de l'Afrique.

Le programme stratégique du continent est en faveur d’un développement inclusif et durable, dans le cadre d'une dynamique panafricaine d'unité.

Par ailleurs, l'Agence centrale égyptienne pour la mobilisation publique et les statistiques a annoncé une augmentation annuelle du commerce entre l'Égypte et les pays d'Afrique australe – la Zambie, le Mozambique et l'Angola – de 6,5 %.

En 2022, le commerce égyptien avec ces trois pays est passé à 381,9 millions de dollars contre 358,6 millions de dollars en 2021.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 

 


Le chef d'état-major libyen est mort dans un "accident" d'avion en Turquie (officiel)

Photo prise et diffusée par le ministère turc de la Défense le 23 décembre 2025, montrant le chef d'état-major libyen, le général Muhammad Ali Ahmad Al-Haddad. (AFP/ministère turc de la Défense)
Photo prise et diffusée par le ministère turc de la Défense le 23 décembre 2025, montrant le chef d'état-major libyen, le général Muhammad Ali Ahmad Al-Haddad. (AFP/ministère turc de la Défense)
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  • Le chef d’état-major libyen Mohamed al-Haddad et plusieurs hauts responsables militaires sont morts dans un accident d’avion après leur départ d’Ankara
  • Les autorités turques évoquent une urgence liée à un dysfonctionnement électrique ; la Libye observe trois jours de deuil national et a dépêché une délégation pour enquêter

TRIPOLI: Le chef d'état-major libyen et plusieurs autres responsables militaires sont morts dans un "accident" d'avion après avoir quitté la capitale turque Ankara, où ils étaient en visite, a annoncé mardi soir le Premier ministre libyen, Abdelhamid Dbeibah.

"C'est avec une profonde tristesse et une grande affliction que nous avons appris la nouvelle du décès du chef d'état-major général de l'armée libyenne, le général de corps d'armée Mohamed Al-Haddad (...), à la suite d'une tragédie et d'un accident douloureux lors de (son) retour d'une mission officielle dans la ville turque d'Ankara", a déclaré M. Dbeibah sur sa page officielle sur Facebook.

Les autorités turques ont annoncé que l'épave de l'avion qui le transportait avait été retrouvée. Elles avaient auparavant indiqué que le contact avait été perdu avec l'appareil moins de 40 minutes après son décollage d'Ankara.

Le général Mohamad al-Haddad, originaire de Misrata (ouest), avait été nommé à ce poste en août 2020 par l'ancien chef du gouvernement Fayez al-Sarraj.

Plusieurs autres responsables militaires se trouvaient à bord selon le Premier ministre libyen: le chef d'état-major de l'armée de terre, le général Al-Fitouri Ghraybel, le directeur de l'Autorité de l'industrie militaire, Mahmoud Al-Qatioui, et le conseiller du chef d'état-major, Mohamed Al-Assaoui Diab.

Un photographe, Mohamed Omar Ahmed Mahjoub, les accompagnait.

M. Dbeibah a déploré une "grande perte pour la patrie"". "Nous avons perdu des hommes qui ont servi leur pays avec loyauté et dévouement", a-t-il noté.

Le gouvernement d'union nationale (GNU) de M. Dbeibah, basé à Tripoli et reconnu par la communauté internationale, a décrété un deuil national de trois jours.

Il a aussi demandé au ministère de la Défense d'envoyer une délégation officielle à Ankara pour faire la lumière sur les circonstances de l'incident, selon un communiqué du gouvernement.

L'appareil "a signalé une urgence due à un dysfonctionnement électrique au contrôle aérien et a demandé un atterrissage d'urgence", a précisé la présidence turque.

Le maréchal Khalifa Haftar, l'homme fort de l'Est libyen, a de son côté présenté ses condoléances et dit sa "profonde tristesse".


Le ministre israélien de la Défense promet de ne "jamais quitter" Gaza

Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
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  • Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré qu’Israël « ne quitterait jamais Gaza » et évoqué la création d’avant-postes, avant que son ministère ne précise qu’il n’y a aucune intention de recolonisation
  • Ces propos interviennent alors qu’une trêve fragile est en vigueur et que les médiateurs appellent à la mise en œuvre du plan Trump, qui prévoit un retrait complet israélien de Gaza

JERUSALEM: Le ministre de la Défense israélien Israël Katz a affirmé mardi qu'Israël "ne quitterait jamais Gaza", évoquant la possible création d'avant-postes dans le territoire palestinien ravagé par la guerre, avant que ses services ne modèrent ses propos.

"Nous sommes au cœur de Gaza et nous ne quitterons jamais Gaza", a déclaré M. Katz en déplacement dans la colonie de Beit-El en Cisjordanie occupée, lors d'un discours filmé par des médias israéliens.

"Nous sommes là-bas pour empêcher ce qui s'est passé" de se reproduire, a-t-il ajouté, en référence à l'attaque meurtrière du Hamas palestinien en Israël le 7 octobre 2023.

M. Katz a évoqué l'installation d'avant-postes dans le nord de Gaza, pour remplacer des colonies évacuées par Israël lors de son retrait unilatéral de 2005, citant le modèle de "Nahal", associant présence militaire et implantation agricole.

"Au moment opportun (...) nous établirons dans le nord de Gaza, des avant-postes Nahal à la place des communautés (des anciennes colonies) qui ont été déracinées", a-t-il dit.

Ses services ont rapidement tempéré ses propos, assurant qu'ils "s'inscrivaient exclusivement dans un contexte sécuritaire."

"Le gouvernement n'a aucune intention d'établir des colonies dans la bande de Gaza", selon un communiqué.

Les déclarations du ministre interviennent dans le contexte d'une fragile trêve entrée en vigueur le 10 octobre entre Israël et le Hamas, sous l'égide de Washington et de médiateurs régionaux.

Les pays médiateurs --Qatar et Égypte-- appellent à la mise en œuvre de la deuxième phase du plan de paix du président américain Donald Trump. Cette étape prévoit notamment un retrait complet des forces israéliennes de la bande de Gaza, et le plan stipule qu'"Israël ne va ni occuper ni annexer Gaza."

Les propos de M. Katz ont suscité de vives critiques dans l'opposition.

"Le gouvernement vote d'une main en faveur du plan Trump, et de l'autre il vend des fables sur des centres de peuplement isolés à Gaza", a assené sur X Gadi Eizenkot, ancien ministre et ancien chef d'état-major.

Jeudi dernier, quelques dizaines d'Israéliens ont pénétré illégalement dans la bande de Gaza, en violation des consignes de l'armée, et y ont planté symboliquement un drapeau israélien, pour appeler à la réoccupation et à la recolonisation du territoire palestinien, réclamée notamment par les ministres d'extrême droite du gouvernement Netanyahu.


Liban: l'Italie souhaite maintenir sa présence militaire après le départ de la force de l'ONU

L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
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  • L’Italie confirme qu’elle maintiendra une présence militaire au Liban même après le retrait progressif de la Finul à partir du 31 décembre 2026
  • Rome met en avant le rôle clé des forces armées libanaises pour la stabilité du Liban et de la région, et appelle à des résultats concrets pour éviter toute exploitation de l’instabilité

ROME: L'Italie souhaite maintenir sa présence militaire au Liban, après le départ des Casques bleus de l'ONU qui commence le 31 décembre 2026, a indiqué lundi le ministère italien de la Défense.

"Même après" le départ de la force de maintien de la paix dans le sud du Liban (Finul) de l'ONU, l'Italie continuera à jouer son rôle soutenant avec conviction la présence internationale" dans ce pays, selon les propos du ministre de la Défense Guido Crosetto sur X.

Interrogé par l'AFP pour savoir si cela signifiait une "présence militaire" italienne, un porte-parole du ministère a confirmé que oui.

M. Crosetto a également souligné "le rôle fondamental" des forces armées libanaises "pour garantir la stabilité non seulement au Liban mais dans toute la région".

Le ministre a en outre assuré que Rome œuvrait à ce que les discussions en cours dans la région se traduisent par "des résultats concrets et que personne ne puisse tirer des avantages d'une situation d'instabilité dans le sud du Liban".

L'Italie est, avec 1.099 militaires, le deuxième contributeur de la Finul, derrière l'Indonésie (1.232) et cinq généraux italiens ont été parmi les chefs des Casques bleus au cours des 20 dernières années.