Epuisés mais "heureux": les enfants rescapés de la jungle se reposent à Bogota

Le général Pedro Sanchez, commandant du Commandement conjoint des opérations spéciales des forces militaires colombiennes, s'adresse à la presse après l'atterrissage à la base militaire CATAM de Bogota de l'avion transportant les quatre enfants indigènes qui ont été retrouvés vivants après avoir été perdus pendant 40 jours dans la forêt amazonienne colombienne à la suite d'un accident d'avion, le 10 juin 2023. (Photo Juan BARRETO / AFP)
Le général Pedro Sanchez, commandant du Commandement conjoint des opérations spéciales des forces militaires colombiennes, s'adresse à la presse après l'atterrissage à la base militaire CATAM de Bogota de l'avion transportant les quatre enfants indigènes qui ont été retrouvés vivants après avoir été perdus pendant 40 jours dans la forêt amazonienne colombienne à la suite d'un accident d'avion, le 10 juin 2023. (Photo Juan BARRETO / AFP)
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Publié le Dimanche 11 juin 2023

Epuisés mais "heureux": les enfants rescapés de la jungle se reposent à Bogota

  • Leur hospitalisation devrait durer entre deux et trois semaines.\
  • Originaires du groupe indigène Uitoto, les enfants erraient seuls dans la jungle

BOGOTÁ: Epuisés mais "heureux": les quatre enfants indigènes, sauvés après avoir erré 40 jours dans la jungle colombienne, se reposaient samedi dans un hôpital militaire de Bogota, alors que le pays continuait de se réjouir de ce "miracle" et de louer la coopération inédite entre militaires et indigènes lors des opérations de recherche.

"Mes petits-enfants ont de la vie (en eux). Même s'ils sont très épuisés, je sais qu'ils sont entre de bonnes mains", a commenté à la presse leur grand-père Fidencio Valencia, un Indien Huitoto de 47 ans.

"Ils sont heureux de voir la famille (...) ils ont tous leurs sens", s'est réjoui leur grand-père, devant l'hôpital militaire et une foule de journalistes.

Les enfants "sont un peu inquiets de voir tant de monde autour d'eux, mais ils récupèrent, ils parlent un peu (...), c'est une grande joie de les voir comme ça", a commenté le ministre de la Défense Ivan Velasquez, à l'issue d'une visite à leur chevet en compagnie du président Gustavo Petro et de sa famille.

Juste quelques piqures 

Lesly (13 ans), Soleiny (9), Tien Noriel (5) et Cristin (1) ont été retrouvés vivants vendredi après-midi par les sauveteurs, alors qu'ils erraient seuls dans la jungle depuis le crash le 1er mai du petit avion Cessna 206 à bord duquel ils voyageaient avec leur mère, le pilote et un proche. Les trois adultes sont décédés dans l'accident.

"Ils étaient déshydratés (...) Mais en général leur état est acceptable. Ils sont hors de danger", s'est félicité M. Velasquez.

Deux des enfants ont fêté leur anniversaire dans la jungle, a-t-il souligné: la benjamine Cristin a eu un an, et Tien Noriel cinq ans.

M. Velasquez a rendu un hommage appuyé à l'aînée Lesly: "c'est grâce à elle, son valeur et son leadership, que les trois autres ont pu survivre, avec ses soins, sa connaissance de la jungle".

A part "quelques lésions cutanées et piqures", les enfants ne présentent "pas de pathologie ou une quelconque situation de santé dégradée", a précisé un médecin militaire. "Ils sont dans une condition stable, des examens sont en cours" et un protocole de rénutrition leur est administré, avec un soutien psychologique.

Leur hospitalisation devrait durer entre deux et trois semaines.

Les quatre "parlent peu, mais ils sont joyeux (...) ce sont des enfants (...), ils commencent à vouloir jouer, Cristin en particulier", a commenté devant les journalistes Astrid Caceres, directrice de l'Institut du Bien-être familial (ICBF).

De la farine et des graines 

"Cette petite est merveilleuse, d'un calme avec les infirmières", s'est amusé Mme Caceres, qui a aussi lancé: "toute notre reconnaissance à l'ainée Lesly, c'est une jeune fille très forte!".

Cette responsable a aussi révélé que dans son périple, la fratrie avait été un moment accompagnée par un chien.

Elle n'a pas précisé s'il s'agissait de Wilson, chien berger de détection de l'armée, égaré dans la jungle, est qui toujours recherché par les militaires, au nom d'un "principe: on ne laisse personne derrière".

"Enfants de la brousse", ils "ont survécu au début en mangeant un peu de farine (qu'il y avait à bord de l'avion accidenté), puis des graines", selon leur grand-père.

Hélitreuillés de la jungle et transportés vers la ville de San Jose del Guaviare, ils ont été acheminés dans la nuit par avion médicalisé à Bogota, pour y être hospitalisés au sein d'un établissement de santé des armées.

"Nous avons réussi l'impossible", s'est félicité le commandant en chef des forces armées colombiennes, le général Helder Fernan Giraldo, tandis que le pays entier se réjouissait de ce quadruple "miracle".

Le président Gustavo Petro avait annoncé la nouvelle vendredi soir au pays en évoquant "un jour magique" et de "joie", louant "un exemple de survie totale qui restera dans l'histoire".

Pour l'Organisation nationale des peuples Amérindiens de Colombie (Opiac), c'est aussi leur condition d'indigène, et ce lien très spécial avec la nature, qui a joué en faveur de leur survie en brousse.

"La survie des enfants est la démonstration de la connaissance et de la relation qu'entretiennent les indigènes avec la nature, un lien enseigné dès le ventre de la mère", selon un communiqué de l'Opiac.

«Nouvelle Colombie»

Plus de 100 soldats accompagnés de chiens de détection et des dizaines d'indigènes cherchaient les enfants depuis la découverte de l'avion, le nez planté au sol au milieu d'une épaisse végétation.

Une nouvelle fois samedi, tous les officiels ont loué la coopération sur le terrain des commandos et des volontaires indigènes, dans un pays où des décennies de conflit interne et violences ont plutôt laissé de la défiance entre ces deux acteurs.

"Sans les indigènes, leur expérience et leur savoir de la jungle, ce résultat inespéré n'aurait pas pu être atteint, tous les militaires le reconnaissent", a souligné le ministre Velasquez: "ils ont été les guides de nos commandos dans la jungle".

Selon l'armée, les secouristes ont parcouru, en plus d'un mois, près de 2.656 km dans cette jungle hostile et impénétrable.

En "travaillant avec la troupe", les volontaires indigènes ont "augmenté la capacité de réponse de l'Etat", a analysé la responsable de l'ICBF.

Cette "rencontre des savoirs indigènes et militaires" en faveur "du bien commun", conjugué au "respect de la forêt", montre "une voie différente vers une nouvelle Colombie", une "véritable voie vers la paix au nom de la vie", a ensuite loué sur Twitter M. Petro.


Trump reçoit Netanyahu lundi en vue d'un cessez-le-feu à Gaza

Benjamin Netanyahu sera reçu par Donald Trump à la Maison Blanche, lundi. (Photo AFP)
Benjamin Netanyahu sera reçu par Donald Trump à la Maison Blanche, lundi. (Photo AFP)
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  • Il s'agira de la troisième rencontre en six mois entre le Premier ministre israélien et le président américain, qui entretiennent une relation étroite, une situation tout à fait inhabituelle.
  • Elle survient deux semaines après que les États-Unis ont rejoint l'offensive militaire israélienne contre l'Iran, Washington bombardant trois sites nucléaires et obtenant peu après un arrêt des combats entre les deux pays ennemis.

WASHINGTON : L'un veut « déraciner » le Hamas, l'autre un cessez-le-feu dans la bande de Gaza : Benjamin Netanyahu sera reçu par Donald Trump à la Maison Blanche, lundi. Cette rencontre sera déterminante pour l'avenir du territoire palestinien, et il sera également question de l'Iran.

Il s'agira de la troisième rencontre en six mois entre le Premier ministre israélien et le président américain, qui entretiennent une relation étroite, une situation tout à fait inhabituelle.

Elle survient deux semaines après que les États-Unis ont rejoint l'offensive militaire israélienne contre l'Iran, Washington bombardant trois sites nucléaires et obtenant peu après un arrêt des combats entre les deux pays ennemis.

La fin de cette guerre de 12 jours a ravivé les espoirs d'un arrêt des combats dans la bande de Gaza, où les conditions humanitaires sont catastrophiques pour une population de plus de deux millions d'habitants.

Donald Trump, qui a déclaré cette semaine qu'il se montrerait « très ferme » avec M. Netanyahu, appelle à un cessez-le-feu de 60 jours dans la bande de Gaza, las d'une guerre sans fin.

« Je veux surtout que les habitants de Gaza soient en sécurité. Ils ont vécu l'enfer », a-t-il affirmé jeudi, alors qu'on lui demandait s'il voulait toujours que les États-Unis prennent le contrôle du territoire palestinien, comme il l'avait annoncé en février. 

« Grand marchandage » 

Une nouvelle proposition de trêve, négociée après la venue à Washington du ministre israélien Ron Dermer, a été soumise au mouvement islamiste palestinien par les médiateurs qatari et égyptien.

Donald Trump a sommé le Hamas d'accepter cette « ultime » proposition de cessez-le-feu, après 21 mois d'une guerre dévastatrice dans la bande de Gaza déclenchée en représailles à l'attaque du Hamas sur le sol israélien, le 7 octobre 2023.

Vendredi soir, celui-ci a déclaré être prêt à « engager immédiatement » des négociations, soutenu par son allié, le Jihad islamique.

Selon une source palestinienne, la trêve serait assortie de la libération de la moitié des otages encore en vie détenus par le Hamas, en échange de prisonniers palestiniens.

« Je crois qu'on va assister à une réunion stratégique façon « grand marchandage » comme les aime Trump », a déclaré à l'AFP Michael Horowitz, analyste géopolitique indépendant.

Selon lui, « même M. Netanyahu a conscience qu'on arrive au bout de ce qui peut être fait à Gaza, et qu'il est temps de planifier une sortie ». Netanyahu la veut sûrement graduelle. »

Le dirigeant israélien est sous pression au sein de son gouvernement de coalition et cherchera à temporiser, tout en plaidant pour qu'une « sortie graduelle de la guerre se fasse en parallèle avec un effort de normalisation avec des partenaires régionaux comme l'Arabie saoudite », explique l'expert. 

 « Rien à offrir » à l'Iran

En 2020, les accords d'Abraham, parrainés par Donald Trump lors de son premier mandat, ont mené à la normalisation des relations entre plusieurs pays arabes, dont le Maroc et les Émirats arabes unis.

Cependant, de nombreux pays arabes, en particulier l'Arabie saoudite, ont jusqu'à présent refusé de se joindre à ce processus, tant que la guerre à Gaza se poursuit et qu'il n'y a pas de trajectoire définie vers la création d'un État palestinien, ce que le gouvernement israélien rejette catégoriquement.

Concernant le dossier du nucléaire iranien, Donald Trump a affirmé lundi dernier qu'il n'avait « rien à offrir » à l'Iran, avec qui il « ne parle pas ».

Fort des frappes de la nuit du 21 au 22 juin, qui, selon lui, ont « anéanti » le programme nucléaire iranien, le président américain a prévenu qu'il n'hésiterait pas à bombarder à nouveau le pays s'il cherchait à se doter de l'arme atomique.

Les relations entre MM. Netanyahu et Trump n'ont pas toujours été de tout repos.

Lors de leur précédent entretien, en avril, Donald Trump avait stupéfait M. Netanyahu en annonçant des négociations directes avec l'Iran.

Mais « Bibi », le surnom donné à M. Netanyahu, a été le premier dirigeant étranger invité du second mandat de Donald Trump.

Et leur alliance contre l'Iran semble avoir scellé leur réconciliation.

Le président américain a dit voir en lui « un grand héros », allant même jusqu'à appeler à l'abandon des poursuites judiciaires pour corruption le visant dans son pays. 


Trump estime qu'il "pourrait y avoir un accord sur Gaza la semaine prochaine"

Des volutes de fumée se dégagent après une frappe israélienne dans la ville de Gaza, au centre de la bande de Gaza, le 2 juillet 2025, dans le cadre du conflit entre Israël et le groupe armé palestinien Hamas. (AFP)
Des volutes de fumée se dégagent après une frappe israélienne dans la ville de Gaza, au centre de la bande de Gaza, le 2 juillet 2025, dans le cadre du conflit entre Israël et le groupe armé palestinien Hamas. (AFP)
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  • Donald Trump a déclaré vendredi qu'il "pourrait y avoir un accord sur Gaza la semaine prochaine"
  • A la question d'un journaliste à bord d'Air Force One lui demandant s'il était optimiste quant à un accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza, le président américain a répondu "très", mais a ajouté "cela change de jour en jour"

Morristown, États-Unis: Donald Trump a déclaré vendredi qu'il "pourrait y avoir un accord sur Gaza la semaine prochaine", avant une visite à la Maison Blanche prévue lundi du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

A la question d'un journaliste à bord d'Air Force One lui demandant s'il était optimiste quant à un accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza, le président américain a répondu "très", mais a ajouté "cela change de jour en jour".

En réponse aux informations selon lesquelles le Hamas avait répondu positivement aux propositions de négociations pour un cessez-le-feu, il a déclaré : "C'est bien. Ils ne m'en ont pas informé. Nous devons en finir avec cela. Nous devons faire quelque chose pour Gaza".


Turquie: l'un des feux près d'Izmir maîtrisé, mais la forêt brûle encore

Les températures vont progressivement augmenter à partir du weekend pour atteindre les 40 degrés en début de semaine prochaine. (AFP)
Les températures vont progressivement augmenter à partir du weekend pour atteindre les 40 degrés en début de semaine prochaine. (AFP)
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  • "Grâce à la lutte acharnée de nos héros forestiers toute la nuit durant et aux interventions aériennes dès les premières lueurs du jour, l'incendie de Çesme a été maîtrisé. Notre intense lutte aérienne et terrestre continue à Ödemis et Buca",
  • En revanche la lutte contre les flammes attisées par le vent, sur un terrain boisé et sec, continue en deux autres endroits, a précisé Ibrahim Yumakli

ISTANBUL: L'un des incendies qui ravagent la région touristique d'Izmir, près de la station balnéaire de Cesme sur la côte égéenne de la Turquie (ouest), a été maîtrisé, a annoncé vendredi le ministre de l'Agriculture et des Forêts.

En revanche la lutte contre les flammes attisées par le vent, sur un terrain boisé et sec, continue en deux autres endroits, a précisé Ibrahim Yumakli.

"Grâce à la lutte acharnée de nos héros forestiers toute la nuit durant et aux interventions aériennes dès les premières lueurs du jour, l'incendie de Çesme a été maîtrisé. Notre intense lutte aérienne et terrestre continue à Ödemis et Buca", aux abords d'Izmir, la troisième ville du pays, a déclaré le ministre sur X.

Ces incendies poussés par des vents à plus de 85 km/heure ont fait deux morts, un employé des forêts qui participait à la lutte contre le feu et un octogénaire coincé chez lui.

Au moins cinq districts ont dû être évacués jeudi dans la région d'Ödemis.

Six avions et une vingtaine d'hélicoptères restent mobilisés sur ce site, selon l'agence étatique Anadolu.

"Le vent souffle de manière irrégulière et change constamment de direction rendant l'intervention depuis les airs et au sol très difficile car le feu se propage rapidement et change lui aussi rapidement de direction" a déploré jeudi le gouverneur provincial d'Izmir, Süleyman Elban.

En outre les températures vont progressivement augmenter à partir du weekend pour atteindre les 40 degrés en début de semaine prochaine.

La Turquie a enregistré "624 incendies juste au cours de la semaine écoulée dont 621 ont été éteints" a précisé le ministre.

Depuis le début de l'année, le pays confronté à une sécheresse récurrente a constaté le départ de plus de trois mille feux dont 1.300 dans les zones forestières.