L'Ukraine annonce la reconquête de trois villages

Des sauveteurs poussent un bateau lors d'une évacuation d'une zone inondée à Afanasiyivka, dans la région de Mykolaïv, le 10 juin 2023, à la suite de dommages subis au barrage de la centrale hydroélectrique de Kakhovka (Photo, AFP).
Des sauveteurs poussent un bateau lors d'une évacuation d'une zone inondée à Afanasiyivka, dans la région de Mykolaïv, le 10 juin 2023, à la suite de dommages subis au barrage de la centrale hydroélectrique de Kakhovka (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 12 juin 2023

L'Ukraine annonce la reconquête de trois villages

  • Les Ukrainiens ont dit y avoir capturé deux soldats russes et des combattants séparatistes prorusses
  • Il s'agit des premiers gains territoriaux annoncés depuis des mois par l'Ukraine

KIEV: L'Ukraine a annoncé la reconquête dimanche de trois villages dans la région orientale de Donetsk, les premiers gains territoriaux obtenus à la suite des "actions de contre-offensive" évoquées la veille par le président Volodymyr Zelensky.

Dans le même temps, trois personnes ont été tuées et au moins 23 autres blessées dans des tirs russes sur des civils évacués, notamment à bord d'embarcations, des zones inondées dans le sud du territoire ukrainien en raison de la destruction d'un barrage en début de semaine, ont déclaré les autorités locales.

Sur le front de l'Est, "les glorieux soldats de la 68e brigade (...) ont libéré la localité de Blagodatné", qui comptait moins de 1.000 habitants avant la guerre, ont affirmé les forces terrestres ukrainiennes. Le tout accompagné d'une vidéo montrant des militaires avec un drapeau ukrainien dans un bâtiment détruit.

Les Ukrainiens ont dit y avoir capturé deux soldats russes et des combattants séparatistes prorusses.

Moins de trois heures plus tard, le service des gardes-frontières ukrainiens a assuré qu'un deuxième village, celui de Neskoutchné, dans la même région de Donetsk, était à son tour "à nouveau sous pavillon ukrainien".

Et, dans la soirée, la vice-ministre ukrainienne de la Défense Ganna Maliar a annoncé qu'une troisième petite localité, Makarivka, proche de Blagodatné, était tombée aux mains des troupes de Kiev.

"Je suis reconnaissant à nos soldats pour cette journée (...). Merci ! Merci pour chaque pas, pour chaque combat, pour chaque occupant détruit !", a lancé M. Zelensky dans son message quotidien.

Navire russe attaqué 

Il s'agit des premiers gains territoriaux annoncés depuis des mois par l'Ukraine hormis les quelques centaines de mètres récemment repris en périphérie de Bakhmout, une ville dévastée de la région de Donetsk, dont Moscou avait revendiqué la conquête en mai.

Restant évasif, le président Zelensky avait admis samedi que son armée menait des "actions de contre-offensive", tout ne voulant pas en parler en détail.

Son homologue russe Vladimir Poutine avait quant à lui assuré un jour plus tôt que la grande offensive ukrainienne attendue depuis des mois avait "commencé" mais que les forces de Kiev n'étaient "pas parvenues à atteindre leurs objectifs" après plusieurs jours de féroces combats.

Le ministère russe de la Défense a assuré que l'Ukraine avait attaqué, sans succès, dans la nuit de samedi à dimanche un navire de guerre russe qui patrouillait en mer Noire.

Selon lui, toutes les vedettes téléguidées ukrainiennes ont été détruites et le bâtiment russe, le Priazovié, n'a pas été endommagé.

Les évacuations continuent 

Dans le sud de l'Ukraine, les évacuations se poursuivent après la soudaine montée des eaux causée par la destruction du barrage hydroélectrique de Kakhovka, dont les deux camps se rejettent la responsabilité.

D'après les derniers chiffres en date, dimanche soir, fournis par le ministre ukrainien de l'Intérieur Igor Klymenko, 2.722 personnes, dont 205 enfants, ont été évacuées de la région méridionale de Kherson et 982 autres, dont 167 enfants, de la province voisine de Mykolaïv.

Mais sept personnes ont péri et une trentaine sont toujours portées disparues à la suite de ces inondations dans les territoires qui se trouvent sous contrôle de Kiev.

Au total, 77 localités ont été envahies par les eaux, dont 14 dans les territoires occupés, a dit M. Klymenko, selon lequel 162.000 personnes sont en outre sans eau courante en amont du barrage de Kakhovka.

Dans les zones aux mains des Russes, les responsables installés par Moscou ont quant à eux fait état cette semaine de plus de 7.000 personnes évacuées ainsi que de huit morts et 13 disparus en liaison avec ce même drame.

A Kherson, la capitale régionale, l'eau a commencé à refluer dans certains quartiers, malgré la pluie, ont constaté des journalistes de l'AFP.

De premiers habitants de cette cité sont rentrés chez eux pour constater des dégâts, à l'exemple d'Oleksiï Guessine, 60 ans, qui revoit son épicerie dans le centre-ville pour la première fois en six jours.

Chaussé de bottes en caoutchouc, il enlève à la pelle les déchets et la terre qui s'y sont accumulés.

"Les dégâts sont considérables. Dans le magasin, j'avais de l'eau jusqu'à la poitrine, tout ce qui était en dessous a été endommagé", raconte-t-il à l'AFP.

Selon une employée du centre météorologique de Kherson, Laura Moussian, le niveau de l'eau a diminué localement d'1,7 mètre.

"Il pourrait y avoir à nouveau de fortes pluies, ce qui pourrait considérablement ralentir le rythme de la décrue", a-t-elle toutefois ajouté.

L'inquiétude porte aussi sur une possible contamination des eaux, celles-ci ayant englouti au moins trois cimetières, des terminaux de stockage de pétrole et des décharges, a dit le procureur général ukrainien Andriï Kostine.

Près de 450 tonnes d'huile de turbine se sont aussi déversées dans le Dniepr puis la mer Noire, a-t-il précisé.

L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA)a quant à elle a réitéré dimanche, face à des données divergentes, sa demande d'accès au site où est mesuré le niveau de l'eau du réservoir servant à refroidir les réacteurs de la centrale nucléaire de Zaporijjia, située à 150 km en amont du barrage détruit et occupée par les Russes.


La flottille pour Gaza quitte la Tunisie, direction le territoire palestinien

Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
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  • Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place
  • Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser"

BIZERTE: Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire.

"Nous essayons d'envoyer un message à la population de Gaza, (de lui dire) que le monde ne l'a pas oubliée", a dit à l'AFP la militante écologiste suédoise Greta Thunberg avant d'embarquer dans le port de Bizerte, dans le nord de la Tunisie.

"Lorsque nos gouvernements ne prennent pas leurs responsabilités, nous n'avons pas d'autre choix que de prendre les choses en main", a-t-elle ajouté.

Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place.

Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser", "nous partons par solidarité, dignité et pour la justice".

Les embarcations arrivées d'Espagne s'étaient transférées à Bizerte après un séjour mouvementé à Sidi Bou Saïd, près de Tunis.

La "Global Sumud Flotilla", accueillie par des rassemblements de soutien, a indiqué que deux de ses bateaux avaient été visés par des attaques de drones deux nuits de suite la semaine passée, publiant des vidéos à l'appui. Après la deuxième annonce, les autorités tunisiennes ont dénoncé "une agression préméditée" et dit mener une enquête.

L'eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan qui, comme Greta Thunberg, avait été détenue à bord du "Madleen" lors d'une précédente traversée vers Gaza, a dit à l'AFP redouter "bien entendu" de nouvelles attaques, ajoutant: "on se prépare aux différents scénarios".

Selon elle, les personnalités les plus en vue - dont l'actrice française Adèle Haenel - ont été réparties entre les deux plus gros bateaux de coordination "de manière à équilibrer et (ne) pas concentrer toutes les personnalités visibles dans un seul et même bateau".

Le départ de Tunisie a été repoussé à plusieurs reprises en raison de motifs de sécurité, de retard dans les préparatifs pour certains bateaux et de la météo.

La Global Sumud Flotilla ("sumud" signifie "résilience" en arabe), qui comprend aussi des embarcations parties ces derniers jours de Corse (France), Sicile (Italie) et Grèce, avait initialement prévu d'atteindre le territoire palestinien à la mi-septembre, après deux tentatives bloquées par Israël en juin et juillet.

 


Les ministres du Groupe E3 condamnent les frappes israéliennes à Doha

Cette photo satellite obtenue le 10 septembre auprès de Planet Labs PBC et datée du 24 janvier 2025 montre le complexe qui abritait les membres du bureau politique du groupe militant palestinien Hamas et qui a été pris pour cible par une frappe israélienne le 9 septembre, dans la capitale du Qatar, Doha. (AFP)
Cette photo satellite obtenue le 10 septembre auprès de Planet Labs PBC et datée du 24 janvier 2025 montre le complexe qui abritait les membres du bureau politique du groupe militant palestinien Hamas et qui a été pris pour cible par une frappe israélienne le 9 septembre, dans la capitale du Qatar, Doha. (AFP)
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  • Selon eux, cette action militaire compromet également les négociations en cours visant à la libération des otages encore détenus et à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu à Gaza
  • Les trois pays européens ont exprimé leur solidarité avec le Qatar, soulignant son rôle clé dans la médiation menée avec l’Égypte et les États-Unis entre Israël et le Hamas

PARIS: Les ministres des Affaires étrangères de l’Allemagne, de la France et du Royaume-Uni ont condamné, dans une déclaration conjointe, les frappes israéliennes ayant visé Doha le 9 septembre. Ils estiment que ces attaques constituent une violation de la souveraineté du Qatar et représentent un risque d’escalade supplémentaire dans la région.

Selon eux, cette action militaire compromet également les négociations en cours visant à la libération des otages encore détenus et à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu à Gaza. « Nous appelons toutes les parties à intensifier leurs efforts pour parvenir à un cessez-le-feu immédiat », ont-ils insisté.

Les trois pays européens ont exprimé leur solidarité avec le Qatar, soulignant son rôle clé dans la médiation menée avec l’Égypte et les États-Unis entre Israël et le Hamas. Ils appellent les parties à « faire preuve de retenue » et à saisir l’opportunité de rétablir la paix.

Les ministres ont réaffirmé que la priorité devait rester la mise en place d’un cessez-le-feu permanent, la libération des otages et l’acheminement massif d’aide humanitaire à Gaza pour enrayer la famine. Ils demandent l’arrêt immédiat des opérations militaires israéliennes dans la ville de Gaza, dénonçant les déplacements massifs de civils, les pertes humaines et la destruction d’infrastructures vitales.

Ils exhortent par ailleurs à garantir aux Nations unies et aux ONG humanitaires un accès sûr et sans entrave à l’ensemble de la bande de Gaza, y compris dans le Nord.

Enfin, le Groupe E3 a rappelé sa condamnation « sans équivoque » des crimes commis par le Hamas, qualifié de mouvement terroriste, qui doit, selon eux, « libérer immédiatement et sans condition les otages, être désarmé et écarté définitivement de la gouvernance de la bande de Gaza ».


L’ONU adopte une résolution franco-saoudienne pour la paix israélo-palestinienne sans le Hamas

L'ancienne ministre allemande des Affaires étrangères et présidente de la 80e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, Annalena Baerbock, s'exprime lors d'une réunion de l'Assemblée générale pour voter sur la solution de deux États à la question palestinienne au siège des Nations Unies (ONU), le 12 septembre 2025 à New York. (AFP)
L'ancienne ministre allemande des Affaires étrangères et présidente de la 80e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, Annalena Baerbock, s'exprime lors d'une réunion de l'Assemblée générale pour voter sur la solution de deux États à la question palestinienne au siège des Nations Unies (ONU), le 12 septembre 2025 à New York. (AFP)
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  • Résolution adoptée par 142 voix pour, 10 contre — dont Israël et les États-Unis
  • Le vote précède un sommet de haut niveau co-présidé par Riyad et Paris le 22 septembre

​​​​​​NEW YORK : L’Assemblée générale des Nations unies a voté massivement vendredi en faveur de l’adoption de la « Déclaration de New York », une résolution visant à relancer la solution à deux États entre Israël et la Palestine, sans impliquer le Hamas.

Le texte a été approuvé par 142 pays, contre 10 votes négatifs — dont Israël et les États-Unis — et 12 abstentions. Il condamne fermement les attaques du Hamas du 7 octobre 2023, exige le désarmement du groupe, la libération de tous les otages, et appelle à une action internationale collective pour mettre fin à la guerre à Gaza.

Intitulée officiellement « Déclaration de New York sur le règlement pacifique de la question de Palestine et la mise en œuvre de la solution à deux États », la résolution a été présentée conjointement par l’Arabie saoudite et la France, avec le soutien préalable de la Ligue arabe et de 17 États membres de l’ONU.

Le texte souligne la nécessité de mettre fin à l’autorité du Hamas à Gaza, avec un transfert des armes à l’Autorité palestinienne, sous supervision internationale, dans le cadre d’une feuille de route vers une paix durable. Celle-ci inclut un cessez-le-feu, la création d’un État palestinien, le désarmement du Hamas, et une normalisation des relations entre Israël et les pays arabes.

L’ambassadeur de France, Jérôme Bonnafont, qui a présenté la résolution, l’a qualifiée de « feuille de route unique pour concrétiser la solution à deux États », soulignant l’engagement de l’Autorité palestinienne et des pays arabes en faveur de la paix et de la sécurité. Il a aussi insisté sur l’urgence d’un cessez-le-feu immédiat et de la libération des otages.

Ce vote intervient à quelques jours d’un sommet de haut niveau de l’ONU, co-présidé par Riyad et Paris le 22 septembre, où le président Emmanuel Macron s’est engagé à reconnaître officiellement un État palestinien.

La représentante américaine, Morgan Ortagus, s’est vivement opposée à la résolution, la qualifiant de « coup de communication malvenu et malavisé » qui récompenserait le Hamas et nuirait aux efforts diplomatiques authentiques.

Elle a dénoncé la mention du « droit au retour » dans le texte, estimant qu’il menace le caractère juif de l’État d’Israël.

« Cette résolution est un cadeau au Hamas,» a déclaré Mme Ortagus, ajoutant que le désarmement du Hamas et la libération des otages étaient la clé de la fin de la guerre. Elle a exhorté les autres nations à se joindre aux États-Unis pour s'opposer à la déclaration.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com