Enfants, ils ont guéri d'un cancer, mais «on ne tourne jamais la page»

Un patient cancéreux de six ans regarde des dessins animés sur une tablette dans sa chambre à côté de sa mère au service d'oncologie pédiatrique de l'hôpital AP-HP Armand Trousseau à Paris le 16 mars 2021. (AFP / Christophe ARCHAMBAULT)
Un patient cancéreux de six ans regarde des dessins animés sur une tablette dans sa chambre à côté de sa mère au service d'oncologie pédiatrique de l'hôpital AP-HP Armand Trousseau à Paris le 16 mars 2021. (AFP / Christophe ARCHAMBAULT)
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Publié le Lundi 12 juin 2023

Enfants, ils ont guéri d'un cancer, mais «on ne tourne jamais la page»

  • Le cancer pédiatrique est rare: chaque année, quelque 2.500 nouveaux cas sont détectés en France, soit 1% à 2% des cancers tous âges confondus, selon l'Institut national du cancer
  • Problèmes cardiaques, rénaux, auditifs, hormonaux ou encore de fertilité... 75% des survivants déclarent des séquelles sévères ou invalidantes 35 ans après, selon le centre de lutte contre le cancer Gustave-Roussy, près de Paris

PARIS: "On ne tourne jamais la page": si aujourd'hui 80% des enfants atteints d'un cancer guérissent, les séquelles restent et peuvent même surgir des décennies après la rémission, prenant souvent au dépourvu des malades devenus adultes.

La vie de Cécile Favré, 47 ans aujourd'hui, a basculé à l'adolescence. A 16 ans, on lui diagnostique un sarcome d’Ewing, un cancer osseux. Son cancer est traité par neuf mois de chimiothérapie, une autogreffe, l'ablation d'un os de la hanche et un traitement orthopédique.

Trente ans après, les séquelles sont toujours là. Pour les anciens petits patients devenus adultes, "il y a constamment une épée de Damoclès au-dessus de notre tête", confie-t-elle à l'AFP. "Je vis avec des douleurs en permanence, qui arrivent sous forme de pics. J’ai été infertile, eu une ménopause précoce, des problèmes d’audition, des tumeurs bénignes au niveau des reins, et tout le côté gauche de mon corps s'abîme".

Séquelles sévères ou invalidantes

Le cancer pédiatrique est rare: chaque année, quelque 2.500 nouveaux cas sont détectés en France, soit 1% à 2% des cancers tous âges confondus, selon l'Institut national du cancer.

Le taux de guérison dépasse désormais 80% grâce à des traitements efficaces, mais aux répercussions lourdes. Ainsi, "plus une dose de radiothérapie est importante, plus le risque de séquelles est élevé", explique Gianpaolo De Filippo, pédiatre et endocrinologue à l’hôpital Robert-Debré (AP-HP).

Problèmes cardiaques, rénaux, auditifs, hormonaux ou encore de fertilité... 75% des survivants déclarent des séquelles sévères ou invalidantes 35 ans après, selon le centre de lutte contre le cancer Gustave-Roussy, près de Paris.

«Guéris? Débrouillez-vous!»

A 70 ans, Bernard Chesa souffre encore des séquelles de la maladie qui lui est tombée dessus il y a plus de 55 ans. En 1967, il a 15 ans lorsqu'on lui diagnostique un sarcome. "J’ai été traité

à l’ancienne, par chirurgie, chimiothérapie et curiethérapie (une technique de radiothérapie où la source radioactive est placée à l'intérieur ou à proximité immédiate de la zone à traiter)", raconte-t-il.

Les contrecoups surgissent plusieurs années après sa rémission: au fil du temps, ses gencives se sont dégradées jusqu'à laisser l’os de la dent apparent. Sa peau s'est tant affinée que les muscles à l'intérieur de l'une de ses joues ont fondu.

Manque d'accompagnement du corps médical

Depuis, la médecine a énormément évolué. "Avant, on était tellement content que ces enfants soient guéris qu'on ne pensait pas à autre chose", déclare le Dr De Filippo. "Aujourd'hui, on peut faire en sorte de limiter les séquelles: par exemple, chez les enfants pré- pubères, on a la possibilité de mettre de côté des tissus testiculaires et ovariens pour les congeler, afin de préserver la fertilité".

Mais au-delà des souffrances physiques, Bernard Chesa se souvient du manque d'accompagnement du corps médical. "Une fois soigné, on m'a dit vous êtes guéri, débrouillez-vous!".

Pour Cécile Favré, également présidente de l'association d'adultes guéris d'un cancer pédiatrique "Les aguerris", cette situation d'isolement et d'abandon de la part des médecins reste d'actualité. "Les adultes anciens enfants malades ne sont pas assez accompagnés. Cela crée une souffrance psychologique énorme".

Le Dr Gianpaolo De Filippo nuance: "Il peut y avoir des loupés en fonction des hôpitaux, mais en pédiatrie, on est très attentifs au patient. Aujourd'hui, le modèle de suivi français reste un exemple en Europe".

Au sein de son association, Cécile Favré incite les adultes qui ont connu la maladie au début de leur vie à prendre "leur santé en main": l'organisation sensibilise ces anciens patients aux séquelles possibles et les invite à se munir de leur dossier médical pour se faire suivre sur le long terme. "Et certains ont aussi besoin de raconter leur histoire pour avancer".


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.