Birmanie: 6 000 civils tués dans les 20 mois qui ont suivi le coup d'Etat

Les militaires du Myanmar ont annulé les élections législatives remportées par le parti d'Aung San Suu Kyi et renversé son gouvernement en février 2021 et mènent depuis lors une répression à grande échelle de toute opposition. (AFP)
Les militaires du Myanmar ont annulé les élections législatives remportées par le parti d'Aung San Suu Kyi et renversé son gouvernement en février 2021 et mènent depuis lors une répression à grande échelle de toute opposition. (AFP)
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Publié le Mardi 13 juin 2023

Birmanie: 6 000 civils tués dans les 20 mois qui ont suivi le coup d'Etat

  • Le rapport chiffre à 6 337 le nombre de civils tués pour des raisons politiques entre le 1er février 2021 et le 30 septembre 2022, et à 2 614 le nombre de blessés sur la même période
  • Ce bilan est nettement plus élevé que ceux, souvent partiels, qui circulent, y compris dans les institutions internationales

OSLO : Plus de 6 000 civils ont été tués en Birmanie dans les vingt mois qui ont suivi le coup d'Etat militaire du 1er février 2021, selon un rapport publié mardi par l'Institut de recherche sur la paix d'Oslo.

"Nos données montrent que le bilan humain du conflit est plus élevé que ce qui a été rapporté auparavant et que, si la junte est clairement le principal coupable, les forces anti-junte ont aussi beaucoup de sang sur les mains", a souligné l'un des deux co-auteurs de l'étude, Stein Tønnesson, dans un communiqué.

Le rapport chiffre à 6 337 le nombre de civils tués "pour des raisons politiques" entre le 1er février 2021 et le 30 septembre 2022, et à 2 614 le nombre de blessés sur la même période.

Ce bilan est nettement plus élevé que ceux, souvent partiels, qui circulent, y compris dans les institutions internationales.

Toujours selon ce rapport, près de la moitié des victimes (3 003) sont imputables au régime - armée, police et milices -, 2 152 aux groupes d'opposants armés, 12 à d'autres civils affiliés ni au régime ni aux opposants, et 1 170 à des acteurs indéterminés.

"C'est un nombre plus élevé que ceux généralement cités dans les médias et pourtant, ce n'est qu'une estimation, sur la base des morts rapportées dans des médias fiables", soulignent les co-auteurs, craignant un bilan encore plus lourd.

Alléguant de fraudes massives, l'armée birmane avait annulé les législatives remportées par le parti d'Aung San Suu Kyi et renversé son gouvernement.

Depuis, la junte orchestre une répression à grande échelle visant toute voix dissidente, procédant à l'arrestation de plus de 23 000 personnes selon un groupe local de surveillance.

 

Birmanie : il est «inconcevable» de bloquer l'aide humanitaire, dit l'ONU

La décision de la junte birmane d'empêcher l'accès des organisations humanitaires aux nombreuses victimes du cyclone Mocha dans l'Etat Rakhine est "inconcevable", a dénoncé l'ONU mardi.

Les militaires au pouvoir ont suspendu la semaine dernière les autorisations d'accès qui avaient été données après que le cyclone avait déversé des pluies torrentielles sur une partie de la Birmanie et du Bangladesh voisin.

Il a fait 148 morts en Birmanie, selon un bilan officiel, mais détruit d'innombrables habitations et affecté des centaines de milliers de personnes.

Quatre semaines après le début de l'aide et avec la mousson bien entamée, "il est inconcevable que les humanitaires se voient refuser l'accès pour soutenir les personnes dans le besoin", a déclaré Ramanathan Balakrishnan, le coordinateur des actions humanitaires des Nations Unies en Birmanie, dans un communiqué.

Depuis le passage du cyclone le 14 mai, les organisations humanitaires ont aidé un nombre croissant de personnes grâce à des autorisations de voyage limitées accordées à celles d'entre elles actives de longue date dans l'Etat Rakhine.

Celui-ci abrite des centaines de milliers de Rohingyas -une minorité musulmane persécutée- dont beaucoup vivent dans des camps hébergeant des personnes déplacées à la suite de décennies d'un conflit interethnique.

Le mois dernier, l'ONU a lancé un appel de fonds d'urgence de 333 millions de dollars pour les 1,6 million de personnes en Birmanie qui, selon elle, ont été touchées par la tempête.

Jusqu'à présent, plus de 110.000 d'entre elles ont reçu un abri et des produits de première nécessité, tandis que de l'aide alimentaire a été distribuée à près de 300.000 personnes dans l'Etat Rakhine grâce à ces permissions d'accès, a expliqué Jens Laerke, le porte-parole de l'agence humanitaire de l'ONU (Ocha), au cours du briefing de l'ONU à Genève.

Il a critiqué "l'interdiction effective" de l'accès "paralysant la distribution de nourriture vitale, d'eau potable, de fournitures d'abris et d'autres secours aux communautés touchées". "Nous avions des plans et des secours matériels disponibles pour être distribués dans les semaines et les mois à venir pour un million de personnes rien que (dans l'Etat) Rakhine. Cela a été stoppé", a-t-il déclaré.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.