L'empire économique de Berlusconi tremble, mais ne rompt pas

L'ancien Premier ministre italien Silvio Berlusconi (Photo, AFP).
L'ancien Premier ministre italien Silvio Berlusconi (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 14 juin 2023

L'empire économique de Berlusconi tremble, mais ne rompt pas

  • Les investisseurs se sont rués sur le titre de son groupe de télévision MediaForEurope
  • La succession de Berlusconi, troisième fortune de l'Italie avec un patrimoine évalué par Forbes à 6,4 milliards d'euros, s'annonce complexe

MILAN: L'empire économique de Silvio Berlusconi, secoué par la mort de son fondateur, fait face à une période d'incertitude, alimentée par des spéculations sur son avenir et des velléités de ses héritiers de vendre des parts.

Les investisseurs se sont rués sur le titre de son groupe de télévision MediaForEurope (ex-Mediaset), qui s'est envolé mardi de plus de 13% à la Bourse de Milan. Le marché parie sur une cession du groupe apportant des gains lucratifs ou une fusion.

Fininvest, la holding de la famille Berlusconi à travers laquelle elle contrôle une myriade de sociétés, a tenté de couper court aux rumeurs en assurant que ses "activités se poursuivraient dans une ligne de continuité absolue à tous égards".

La succession du magnat des médias, troisième fortune de l'Italie avec un patrimoine évalué par Forbes à 6,4 milliards d'euros, s'annonce complexe, avec d'éventuels litiges entre ses héritiers, même si elle semble avoir été bien ficelée par le patriarche octogénaire, estiment des analystes.

"Son empire survivra sans Silvio Berlusconi car il a réussi à assurer une transition entre les générations qui a été planifiée en amont", a commenté à l'AFP Andrea Colli, professeur d'histoire des entreprises à l'université Bocconi de Milan.

Entré dans la vie politique italienne au début des années 1990, "il y a belle lurette que Silvio Berlusconi n'intervenait plus directement dans la gestion du groupe", explique M. Colli.

Selon lui, l'ancien Premier ministre "a mis à profit son statut d'entrepreneur pour accéder au pouvoir" et "a ensuite utilisé son influence politique à des fins personnelles et, surtout, pour soutenir son empire".

En première ligne désormais, sa fille Marina, âgée de 56 ans, présidente de Fininvest depuis 2005 et des éditions Mondadori depuis 2003, surnommée la "tsarine" ou le "cerveau financier" du clan Berlusconi, s'étant intéressée aux affaires dès sa jeunesse.

"Marina Berlusconi a pris le relais de son père, acquérant progressivement des espaces de liberté et d'indépendance qui lui ont permis de devenir un point de référence pour le groupe", estime M. Colli.

«Caractère en fer forgé»

"Elle a l'air fragile, mais elle a un caractère en fer forgé", aimait à dire Silvio Berlusconi de sa fille aînée, que le magazine Forbes a classée parmi les femmes les plus puissantes du monde.

Une transition qui s'annonce réussie, juge aussi Giuseppe Di Taranto, professeur émérite d'histoire de l'économie à l'université Luiss de Rome.

"Il n'y a pas de risque d'affaiblissement de l'empire Berlusconi, qui au contraire en sortira renforcé, car ses enfants ont prouvé qu'ils étaient de très bons gestionnaires", assure-t-il à l'AFP.

Il fait ainsi référence à Marina et son frère Pier Silvio Berlusconi, 54 ans, qui a pris les commandes de Mediaset en 2015 après avoir commencé sa carrière en 1992 dans la régie publicitaire du groupe, Publitalia '80.

Nés du premier mariage de Silvio Berlusconi avec Carla Dall'Oglio, Marina et Pier Silvio détiennent chacun 7,65% de Fininvest. Les trois autres enfants, Luigi, Eleonora et Barbara, issus du second mariage avec Veronica Lario, en possèdent ensemble 21,42%.

Le magnat des médias, décédé à l'âge de 86 ans, contrôlait 61,21% de Fininvest, une part qui devra être désormais répartie entre ses héritiers, une fois ouvert le testament.

«Modus vivendi»

La galaxie Berlusconi comprend, outre Mondadori, contrôlé à hauteur de 53,3%, un autre joyau familial, la banque Mediolanum dont Fininvest possède 30,1%. S'y ajoutent la société de production de cinéma Medusa, de nombreux villas de luxe et yachts ou encore le club de football de Monza.

"Marina deviendra probablement numéro un du groupe et en détiendra la majorité avec Pier Silvio. Je ne pense pas qu'il y aura des querelles dans la famille, qui est très unie", juge Giuseppe Di Taranto.

Compagne de Silvio Berlusconi depuis 2020, Marta Fascina, 33 ans, ancien mannequin et députée de son parti Forza Italia, pourrait-elle semer la discorde? "Non", tranche Andrea Colli, car après des tensions initiales avec les enfants, "ils ont trouvé un modus vivendi".

Quant aux rumeurs sur d'éventuelles cessions de parts envisagées par les héritiers, il estime que "tout est possible", mais "pas forcément probable".

A commencer par une éventuelle montée de Vivendi au capital de MediaForEurope, qui suscite les convoitises. Le géant français des médias en détient pour l'heure 19,8%.


Saudi Eksab et le Guyana s’allient pour développer des investissements dans des secteurs clés

Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
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  • Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un MoU pour développer des investissements conjoints dans des secteurs stratégiques clés
  • L’accord, conclu en marge de la Future Investment Initiative à Riyad, vise à renforcer la coopération économique et la diversification durable

RIYAD : Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un protocole d’accord (MoU) visant à explorer une collaboration en matière d’investissements dans des secteurs stratégiques clés, en marge de la Future Investment Initiative (FII) à Riyad.

Le protocole a été signé par Yazeed Alyahya, PDG de Saudi Eksab, et Zulfikar Ally, ministre guyanais du Service public, de l’Efficacité gouvernementale et de la Mise en œuvre, en présence du président du Guyana, Mohamed Irfaan Ali.

Selon un communiqué, cet accord ouvre la voie à un renforcement de la coopération pour promouvoir des opportunités d’investissement stratégiques et identifier de nouveaux domaines d’intérêt commun. Il consolide également le rôle de Saudi Eksab en tant que partenaire de confiance soutenant la croissance durable et la diversification économique.

« Le Guyana entre dans une phase de développement transformateur. À travers cette collaboration avec Saudi Eksab, nous souhaitons explorer des partenariats capables d’accélérer le développement des infrastructures et la diversification économique tout en favorisant la coopération mondiale », a déclaré Ally dans le communiqué.

De son côté, AlYahya a ajouté : « Ce partenariat marque une étape prometteuse dans notre mission visant à identifier des initiatives d’investissement à fort impact, génératrices d’une croissance économique partagée. Nous sommes impatients de concrétiser des opportunités significatives. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le PIF en passe d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de l’année, selon Al-Rumayyan

M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
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  • Les actifs du PIF ont triplé depuis 2015 et devraient atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici la fin de l’année, avec plus de 100 entreprises créées pour diversifier l’économie
  • Une nouvelle stratégie du fonds, centrée sur six secteurs clés dont le tourisme, la logistique et l’énergie renouvelable, vise à renforcer la transformation économique du Royaume

RIYAD : Yasir Al-Rumayyan, gouverneur du Fonds public d’investissement (PIF), a déclaré que les actifs du fonds ont triplé depuis 2015, ajoutant que l’objectif d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de cette année est presque atteint.

Le PIF constitue la pierre angulaire de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite. Son effectif est passé d’environ 40 employés en 2015 à quelque 4 000 aujourd’hui, et le fonds dispose désormais de bureaux dans plusieurs grandes capitales mondiales.

Al-Rumayyan a indiqué que le PIF a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de stimuler la diversification économique.

Il a révélé qu’une nouvelle stratégie du PIF sera annoncée prochainement, celle-ci étant actuellement dans les dernières étapes d’approbation. Cette stratégie se concentrera sur six secteurs clés : le tourisme, les voyages et le divertissement, le développement urbain, la fabrication avancée et l’innovation, la logistique, l’énergie renouvelable et NEOM.

Cet axe stratégique, a-t-il souligné, permettra au fonds de hiérarchiser ses investissements selon des calendriers précis : « Nous ne voulons pas aborder tous les investissements avec le même niveau de priorité, » a-t-il ajouté.

Al-Rumayyan a également mis en avant le succès du PIF dans la relance de la King Abdullah Economic City, qui fait partie de son portefeuille. Il a expliqué que le PIF a augmenté sa participation de minoritaire à majoritaire, transformant une entreprise restée largement inactive pendant près de deux décennies en un pôle dynamique attirant ports, entreprises et industries automobiles, entre autres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Beautyworld Middle East : le savoir-faire français entre innovation, luxe et clean beauty

Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. (Photo: ANFR)
Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. (Photo: ANFR)
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  • Le pavillon français à Beautyworld Middle East 2025 a mis en avant 86 marques, illustrant l’excellence et l’innovation françaises dans le secteur de la beauté et des cosmétiques
  • Face à un marché du Golfe en forte croissance, les entreprises françaises — entre tradition, technologie et durabilité — confirment leur capacité à répondre aux nouvelles attentes d’un secteur en expansion

DUBAÏ : Du 27 au 29 octobre, Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. Organisé par Business France, le pavillon met en lumière le savoir-faire français dans les domaines de la beauté, des cosmétiques et du bien-être, allant des soins de la peau et de la parfumerie aux produits en marque blanche et innovations technologiques.

Dans ce cadre, cinq marques françaises se distinguent par leur approche innovante et leur capacité à séduire le marché du Golfe, en pleine expansion.

Atelier du Savon : l’excellence des ingrédients naturels

Frédéric Brunel-Acquaviva, PDG de l’Atelier du Savon, dirige une manufacture spécialisée dans les savons et cosmétiques naturels, située dans le sud de la France. L’entreprise commercialise ses propres marques, mais réalise également des productions en marque blanche pour des hôtels et distributeurs au Moyen-Orient.

« La cosmétique française est reconnue pour sa qualité ; nos partenaires souhaitent intégrer des ingrédients locaux comme la luffa, l’huile de figue de barbarie ou l’huile de date », précise-t-il.

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L’Atelier du Savon (Photo: ANFR)

Trois ans après sa première participation à Dubaï, l’entreprise continue d’innover grâce à un laboratoire de R&D interne.

Le Laboratoire des Granions : le collagène au cœur de l’innovation

Créé en 1948, le Laboratoire des Granions est un acteur majeur des compléments alimentaires en France. Ilias Kadi, responsable export, met en avant le succès du Collagène Eternity, un collagène à bas poids moléculaire pour une meilleure assimilation.

Présent dans plus de 16 000 pharmacies en France et exporté dans 50 pays, le laboratoire combine expertise pharmaceutique et innovation afin de répondre aux besoins d’un marché international exigeant.

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Le Laboratoire des Granions (Photo: ANFR)

Onérique : le skincare émotionnel

Fondée par Glorimar Primera-Riedweg, Onérique se distingue par une approche sensorielle et émotionnelle du soin. « Chaque produit doit éveiller des sensations positives dès le premier contact », explique la fondatrice. La marque présente trois produits phares au salon : des perles de soin à base d’algues marines, un exfoliant et une crème mousse hydratante.

Présente à Beautyworld Middle East, Onérique cherche à développer des partenariats aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

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Onérique ​​​​​​(Photo: ANFR)

L’Officine du Monde : la nigelle au service du bien-être

La marque française, fondée par Olivier Decazes et par la Dr Rita Massoud, pharmacienne franco-égyptienne, exploite les vertus millénaires de la nigelle pour concevoir des compléments alimentaires et cosmétiques. Grâce à la thymoquinone, principe actif anti-inflammatoire de la plante, l’entreprise propose des solutions pour la peau, le confort articulaire ou la régulation de la glycémie entre autres.

« Tout est formulé par un pharmacien, avec des ingrédients importés d’Inde, d’Égypte, d’Éthiopie et de Tunisie. Et Tous les produits sont fabriqués en France », souligne Mr. Decazes.

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L’Officine du Monde (Photo: ANFR)

Creation Parfums Paris 26 : la passion du parfum sur mesure

Virginie Smadja, fondatrice de Creation Parfums Paris 26, conçoit des parfums en private label pour des clients dans le monde entier, notamment dans les pays du Golfe.

« Chaque client peut avoir des demandes différentes, ce qui rend le métier fascinant », explique-t-elle.

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"Just Together" (Photo: Instagram)

Dernièrement, elle a lancé son propre parfum, Just Together, alliant la tradition de l’Oud à des fragrances plus fraîches et sucrées, inspirées de la French touch. Pour Virginie, « ce n’est plus un métier, mais une véritable passion.»

Un marché régional en pleine expansion

Le salon met en évidence le rôle stratégique du Moyen-Orient, et plus particulièrement des Émirats arabes unis, dans l’univers de la beauté et du luxe. Évalué à 8,5 milliards USD en 2024, le marché des cosmétiques dans la région affiche une croissance soutenue de près de 6 % par an, portée par une demande accrue en innovation, qualité et durabilité.

Véritable plateforme de rayonnement pour l’ensemble du Golfe, les Émirats s’imposent comme un carrefour incontournable pour les marques internationales.

La présence française à Beautyworld Middle East illustre parfaitement cette dynamique : entre parfumerie, soins high-tech et cosmétiques écoresponsables, les entreprises tricolores confirment leur savoir-faire unique et leur capacité à allier héritage, excellence et innovation au service des nouvelles attentes du marché.