Sons de l'été: les festivals de musique les plus sensationnels de cette année, au Moyen-Orient et ailleurs

Les têtes d'affiche de la Glastonbury Pyramid Stage de cette année sont les chouchous anglais Arctic Monkeys. (Photo, AFP)
Les têtes d'affiche de la Glastonbury Pyramid Stage de cette année sont les chouchous anglais Arctic Monkeys. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 15 juin 2023

Sons de l'été: les festivals de musique les plus sensationnels de cette année, au Moyen-Orient et ailleurs

  • Planifiez vos voyages de cet été, qu'ils soient régionaux ou internationaux, en pensant à la musique
  • Guide des festivals de musique les plus sensationnels au monde qui auront lieu cet été

DUBAÏ: Du Liban au Royaume-Uni, voici votre guide des festivals de musique les plus sensationnels au monde qui auront lieu cet été.

Glastonbury

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Les têtes d'affiche de la Glastonbury Pyramid Stage de cette année sont les chouchous anglais Arctic Monkeys. (Photo, AFP)

Où? Pilton, Royaume-Uni.

Quand? Du 21 au 25 juin.

Quoi? Le festival le plus célèbre du Royaume-Uni – sinon du monde – fête cette année ses 52 ans et attire toujours des centaines de milliers de personnes dans la campagne du Somerset pour profiter d’une programmation variée qui comprend généralement des talents futurs inconnus, les nouveaux goûts tendance du mois, et des mégastars conquérantes. Il ne s’agit pas seulement de musique. Glastonbury accueille des comédies stand-up, des shows, des numéros de cirque, des spectacles de théâtre et de danse – et le public est généralement assez divertissant lui aussi. Les têtes d'affiche de Pyramid Stage de cette année sont les chouchous anglais Arctic Monkeys (photo), les rockeurs légendaires Guns N 'Roses, et l'un des artistes qui comptent le plus de ventes au monde, Elton John. Royal Blood, Lizzo et Lil Nas X sont les deuxièmes têtes d’affiche. Une représentation régionale avec l'auteur-compositeur-interprète basé à Dubaï, Yusuf (anciennement connu sous le nom de Cat Stevens), est également au programme. Sur le Other Stage, vous pouvez voir Wizkid, Lana Del Rey et Queens of the Stone Age. Si aucune de ces scènes n'attire votre attention, quelque chose le fera certainement, avec plus de 50 autres scènes (ou salles/lancements) autour du site du festival.

Autres spectacles à voir absolument: Lewis Capaldi, Manic Street Preachers, The War on Drugs, Japanese Breakfast, Chvrches, Rudimental, Phoenix, The Big Moon et Tinariwen.

Roskilde

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Les têtes d'affiche de cette année sont le héros du hip-hop Kendrick Lamar, Lil Nas X, qui s'appuie sur son succès sur TikTok pour devenir l'un des rappeurs les plus en vue du moment. (Photo fournie)

Où? Roskilde, Danemark.

Quand? Du 24 juin au 2 juillet.

Quoi? Si vous êtes fan de Glastonbury, il y a de fortes chances que vous adoriez aussi Roskilde. Les deux événements vénérables (Roskilde a également plus d'un demi-siècle maintenant) partagent une vision curatoriale, une ambiance et une idéologie (et, cette année, un grand nombre d’artistes communs), bien que Roskilde comprenne souvent davantage d'artistes de toute l'Europe. Les organisateurs promettent un mélange de «musique, arts, activités, camps et liberté», ce qui est un résumé assez précis. Si vous voulez rattraper les grands noms, il vous suffit d'être là pendant les quatre derniers jours. Les têtes d'affiche de cette année sont le héros du hip-hop Kendrick Lamar, Lil Nas X, qui s'appuie sur son succès sur TikTok pour devenir l'un des rappeurs les plus en vue du moment, les géants de la Britpop Blur, et l'auteure-compositrice-interprète et rappeure Lizzo.

Autres spectacles à voir absolument: Burna Boy, Queens of the Stone Age, Tove Lo, Rosalia, Christine and the Queens et Caroline Polachek.

Festival de jazz de Montreux

Où? Montreux, Suisse.

Quand? Du 30 juin au 15 juillet.

Quoi? Si vous souhaitez que votre aventure du festival soit plus ‘glamping’ que camping, alors Montreux est l'endroit qu'il vous faut. Le festival, qui se tient sur les rives du lac Léman, a été fondé en 1967 et immortalisé dans le classique rock de Deep Purple Smoke on the Water – preuve que le «jazz» dans le titre est quelque peu trompeur, bien que ce genre musical reste une partie importante de cet événement. Il y a deux scènes principales, la plus petite, Montreux Jazz Café, et divers spectacles se déroulant sur des bateaux, des trains et de petites scènes en extérieur. Les têtes d'affiche de cette année comprennent sans doute le plus grand auteur-compositeur-interprète de tous les temps, Bob Dylan (photo), l'icône pop des années 80 Lionel Richie, Lil Nas X (de nouveau), la pop star britannique Sam Smith, le vétéran punk américain Iggy Pop, l'auteur-compositeur-interprète américain Jon Batiste, la légende du R&B de 83 ans Mavis Staples, Buddy Guy, le grand Buddy Guy du blues de Chicago, âgé de 86 ans, et les superstars du disco Nile Rodgers & Chic. Le chanteur belgo-égyptien Tamino se produit au Montreux Jazz Lab le 8 juillet.

Autres spectacles à voir absolument: Idles, Janelle Monae, Morcheeba, Wet Leg, Norah Jones et Chilly Gonzales

Festival international de Baalbeck

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L'un des seuls festivals de musique régionaux organisés pendant les mois d'été, Baalbeck existe depuis près de soixante ans. (Photo fournie)

Où? Baalbeck, Liban.

Quand? Les week-ends, du 1er au 16 juillet.

Quoi? L'un des seuls festivals de musique régionaux organisés pendant les mois d'été, Baalbeck existe depuis près de soixante ans. Il se déroule dans la magnifique Acropole romaine antique de la vallée de la Békaa au Liban, et les organisateurs offrent toujours une programmation variée qui peut comprendre du théâtre, de l'opéra, du jazz, de la musique du monde, de la pop arabe, des récitals classiques, des spectacles de danse et plus encore. Les têtes d'affiche de cette année incluent Al-Kindi Ensemble, avec Sheikh Hamed Daoud et les derviches tourneurs de Damas, la pop star libanaise Melhem Zein (se produisant dans sa ville natale) et le danseur italien Roberto Bolle (et ses amis).

Autres spectacles à voir absolument: Roots in our Hands, Imany (interprétant son album Voodoo Cello).

Mad Cool

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Parmi les têtes d'affiche de cette année, Angel Olsen. (Photo fournie)

Où? Madrid, Espagne.

Quand? Du 6 au 8 juillet.

Quoi? L'un des festivals européens les plus fiables en termes de présentation, Mad Cool porte bien son nom. L'accent est mis principalement sur le rock et l'electronica. Les têtes d'affiche de cette année comprennent l'excellente Angel Olsen (photo), The Black Keys, Red Hot Chilli Peppers, Franz Ferdinand et l'Espagnol Cupido.

Autres spectacles à voir absolument: Lil Nas X, The 1975, Sigur Ròs, Jamie XX, Rina Sawayama, Queens of the Stone Age, et The Prodigy.

Pitchfork

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Parmi les têtes d'affiche de cette année, Bon Iver. (Photo fournie)

Où? Chicago, États-Unis.

Quand? Du 21 au 23 juillet.

Quoi? Pitchfork, qui s'est imposé comme l'un des meilleurs festivals pour découvrir de nouveaux talents américains, attire également des artistes de renom à l'Union Park de Chicago. Les têtes d'affiche de cette année sont The Smile (Thom Yorke et Jonny Greenwood de Radiohead avec le batteur Tom Skinner), le trio folk-rock Big Thief, et Bon Iver (photo).

Autres spectacles à voir absolument: Alvvays, Perfume Genius, Rachika Nayar, Yaya Bey, Soul Glo, et Killer Mike.

Womad

Où? Malmesbury, Royaume-Uni.

Quand? Du 27 au 30 juillet.

Quoi? Le prestigieux festival de musique du monde offre au public la chance de découvrir quelques talents exceptionnels en dehors des Occidentaux traditionnels. L'événement de trois jours de cette année comprend des talents régionaux comme l'icône algérienne Souad Massi et l'excellent trio palestinien 47Soul. Les têtes d'affiche sont Femi Kuti and the Positive Force, Bombay Bicycle Club, The Cinematic Orchestra, Emicida, Soul II Soul, Mariza et Kate Rusby.

Autres spectacles à voir absolument: Tank and the Bangas, et le Ukulele Death Squad d'Australie, avec un nom qu’il porte à merveille, et qui se présente comme «le groupe d’ukulélé le plus dangereux au monde».

Sziget

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Parmi les têtes d'affiche de cette année, Lorde. (Photo fournie)

Où? Budapest, Hongrie.

Quand? Du 10 au 16 août.

Quoi? Il y a peu de décors plus magnifiques pour un festival que celui-ci: l'ancienne île de Buda sur le Danube. Avec plus de 1 000 représentations chaque année, Sziget, qui est l'un des plus grands festivals de musique d'Europe, est souvent surnommé «Europe's Burning Man», grâce à ses nombreuses et curieuses caractéristiques, dont un parc d'attractions très étrange. Les têtes d'affiche cette année sont Florence and the Machine, Imagine Dragons, David Guetta, Mumford and Sons, Lorde (photo), et Billie Eilish.

Autres spectacles à voir absolument: Sleaford Mods, Arlo Parks, M83, Yungblud, Sam Fender, Foals, et Bonobo.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'artiste saoudien Ahaad Alamoudi présente « The Social Health Club » à Bâle

L'artiste saoudien Ahaad Alamoudi présente « The Social Health Club » à Bâle. (Photo Fournie)
L'artiste saoudien Ahaad Alamoudi présente « The Social Health Club » à Bâle. (Photo Fournie)
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  • Fraîchement conçue, cette installation baignée de jaune, ancrée dans les œuvres passées de l'artiste, offre une expérience sensorielle riche et complexe ainsi qu'un commentaire culturel incisif.
  • « The Social Health Club » s'articule autour d'objets trouvés au marché Haraj de Djeddah en 2018.

RIYAD : Ce mois-ci, l'artiste saoudienne Ahaad Alamoudi fait monter la température au Basel Social Club qui se tient jusqu'au 21 juin dans la ville suisse avec sa dernière installation, « The Social Health Club ». 

Fraîchement conçue, cette installation baignée de jaune, ancrée dans les œuvres passées de l'artiste, offre une expérience sensorielle riche et complexe ainsi qu'un commentaire culturel incisif. Elle marque également une première pour l'artiste avec un élément de performance en direct.

Basée à Djeddah, Alamoudi est connue pour créer des installations multimédias immersives s'inspirant de la dynamique complexe de son pays natal en pleine évolution. « The Social Health Club » s'articule autour d'objets trouvés au marché Haraj de Djeddah en 2018, notamment divers équipements de sport, dont un rameur.

« Ce sont des pièces que j'ai chinées dans des brocantes. J'aime le fait qu'aucune instruction n'accompagne ces machines : je ne connais ni leur nom, ni leur provenance, ni leur fabricant. Mais elles font désormais partie du paysage urbain dans lequel j'évolue. J'ai essayé de créer un espace ludique », a-t-elle déclaré à Arab News. 

Dans « The Social Health Club », les équipements, peints principalement dans un jaune vif et saturé, restent intacts, symbolisant une culture obsédée par l'auto-optimisation. Au cœur de l'installation se trouve un caméo représentant un fer à repasser peint en jaune, déjà présent dans son œuvre vidéo de 2020 intitulée « Makwah Man » (Makwah signifie « fer à repasser » en arabe).

« Beaucoup de mes œuvres sont issues d'un récit que je crée dans une vidéo. Dans « Makwah Man », cet homme vêtu d'une thobe jaune repasse un long morceau de tissu jaune au milieu du désert. Et pendant qu'il repasse, il nous dit comment vivre notre vie. Mais en nous disant comment vivre notre vie, il commence aussi à remettre en question la sienne, à comprendre le rôle du pouvoir, à prendre conscience de la pression du changement et de l'adaptation », explique Alamoudi. 

« Le jaune est présent dans la vidéo, mais l'artiste porte également une thobe jaune. Il y a aussi, dans cette version présentée à Art Basel, un portant de thobes jaunes qui tournent dans l'exposition. Pour moi, la thobe jaune est un symbole unificateur. J'essaie de dire que nous vivons tous cela différemment. Ainsi, dans la performance (pour « The Social Health Club »), un culturiste local vêtu d'une thobe jaune fera des exercices sur ces machines. Il n'a pas de règles à suivre. Il ne connaît rien, ne sait pas comment utiliser « correctement » l'équipement. Il entrera dans l'espace et utilisera les machines comme il le pourra.

« La performance sera enregistrée. Mais je pense que c'est plutôt une activation », a-t-elle poursuivi. « Ce n'est pas l'œuvre elle-même. L'œuvre existe sous la forme des machines. 

« Le Social Health Club » a été créé en étroite collaboration avec la conservatrice Amal Khalaf. Ensemble, ils se sont rendus à Djeddah où Alamoudi a pu découvrir avec elle des « machines un peu inhabituelles, différentes des machines classiques que l'on trouve dans les salles de sport et dont tout le monde connaît immédiatement l'utilité », explique Alamoudi.

« Elle est vraiment incroyable », a-t-elle poursuivi. « Nous avons vraiment construit cet espace ensemble. En gros, j'ai principalement créé la vidéo ; tout le reste a été construit à partir de là. Elle m'a beaucoup aidée. Elle s'est vraiment intéressée aux changements sociaux et à la manière dont nous les abordons. Notre collaboration a été parfaite. »

Le jaune domine chaque centimètre carré de l'œuvre, de manière délibérée et intense. 

« Je suis obsédé par les symboles dans certaines de mes œuvres. Et cela s'accompagne également d'une couleur », explique Alamoudi. « Je voulais mettre en valeur quelque chose de luxueux, de coloré, presque comme de l'or, mais qui n'est pas de l'or. Son apparence est assez austère. » 

Le jaune est à la fois une invitation et un avertissement. « Je pense que le jaune est également assez trompeur. J'aime cette couleur qui incite les gens à s'approcher pour voir ce qui se passe, mais qui les amène en même temps à se demander ce que c'est  elle est si agressive qu'elle en devient un peu inconfortable. »

L'interaction du spectateur est essentielle à la signification de l'œuvre. 

« Je pense que les machines représentent quelque chose et qu'elles véhiculent quelque chose, mais elles sont en réalité activées par les gens, par ce que les gens font avec elles », explique Alamoudi. « C'est pourquoi j'encourage beaucoup de spectateurs à interagir avec les œuvres, à les utiliser ou à essayer de les utiliser sans aucune instruction. Beaucoup de personnes qui entrent dans l'espace peuvent avoir peur de les toucher ou d'interagir avec elles. La présence de l'artiste qui active les structures ajoute une autre dimension à l'œuvre elle-même. »

Elle espère que les visiteurs se sentiront libres d'explorer les œuvres, sans être encombrés par des attentes.

« Les gens sont censés les utiliser à leur guise. Ils peuvent s'asseoir dessus, se tenir debout dessus, les toucher — ils peuvent aussi les laisser tranquilles », conclut-elle en riant. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com  


La "Tour des arts" redonne du sens et de la couleur au Boulevard des Sports de Riyad

La Arts Tower, à l'intersection de Prince Mohammed bin Salman bin Abdulaziz Road et Prince Turki bin Abdulaziz Al Awwal Road, déborde de couleurs et de caractère. (Photo Fournie)
La Arts Tower, à l'intersection de Prince Mohammed bin Salman bin Abdulaziz Road et Prince Turki bin Abdulaziz Al Awwal Road, déborde de couleurs et de caractère. (Photo Fournie)
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  • Les pièces utilisées sont toutes liées au grand récit du Royaume, y compris la diversité économique, les transformations culturelles et les changements sociaux.
  • Pour M. Gharem, la Vision 2030 de l'Arabie saoudite, tout comme "The Arts Tower", lève constamment les yeux vers le haut, motivant les gens à sauter du familier à l'inattendu, les poussant à embrasser l'avenir avec imagination.

RIYADH : Lorsque vous vous aventurez sur la promenade de la dernière attraction de la capitale, le Sports Boulevard, un nouveau point de repère ne manque pas d'attirer votre attention.

Une tour située à l'intersection de la route Prince Mohammed bin Salman bin Abdulaziz et de la route Prince Turki bin Abdulaziz Al-Awwal est pleine de couleurs et de caractère.  

L'auteur de cette œuvre, baptisée "The Arts Tower", est l'artiste saoudien de renom Abdulnasser Gharem, qui, dès le début de sa carrière, a mis l'accent sur le quotidien dans le paysage architectural avec des œuvres telles que "Siraat" (Le chemin) et "Road to Makkah" (La route de La Mecque). 

La Arts Tower, à l'intersection de Prince Mohammed bin Salman bin Abdulaziz Road et Prince Turki bin Abdulaziz Al Awwal Road, déborde de couleurs et de caractère. (Photo Fournie)
La Arts Tower, à l'intersection de Prince Mohammed bin Salman bin Abdulaziz Road et Prince Turki bin Abdulaziz Al Awwal Road, déborde de couleurs et de caractère. (Photo Fournie)

Gharem a déclaré à Arab News : "Cette œuvre est le témoin de la transformation qui s'opère ici. C'est un symbole d'investissement dans l'infrastructure culturelle qui prouve l'importance de cette dernière pour toute société ou communauté. Je pense que la tour représente cette transformation, en particulier parce qu'elle transforme l'un des symboles de l'énergie en un phare pour l'expression créative".

Anciennement l'un des nombreux pylônes électriques de 83,5 mètres, la tour devait être supprimée dans le cadre du projet du boulevard des sports.

"J'ai demandé si je pouvais en avoir une", a déclaré M. Gharem, expliquant qu'en tant qu'un des artistes nominés pour proposer une œuvre destinée à embellir le boulevard, il tenait à utiliser la structure existante.  

Points marquants

La proposition retenue comporte un total de 691 panneaux colorés qui ont été installés pour donner vie à la façade animée de la tour.

Les pièces utilisées sont toutes liées au grand récit du Royaume, notamment la diversité économique, les transformations culturelles et les changements sociaux.

L'auteur et conservateur Nato Thompson a déclaré à propos de l'œuvre dans un communiqué : "En réaffectant un symbole de l'infrastructure énergétique et en le transformant en phare de l'expression artistique, Gharem met en lumière l'évolution du rôle de la culture et de l'art dans le parcours de développement de l'Arabie saoudite.

"Elle est la preuve vivante de l'engagement du Royaume à entretenir son paysage culturel, en faisant des arts et de la créativité un élément indissociable de son identité, tout comme le pétrole et l'énergie l'ont été dans le passé".

La proposition sélectionnée comprend un total de 691 panneaux colorés qui ont été installés pour donner vie à la façade vibrante de la tour.

Abdulnasser Gharem, artiste saoudien (Photo Fournie)
Abdulnasser Gharem, artiste saoudien (Photo Fournie)

Il utilise des éléments de l'architecture saoudienne et des motifs que nous reconnaissons dans nos anciennes maisons, principalement la forme triangulaire.  

"J'ai eu la chance que la tour soit composée de triangles, une forme géométrique qui rassemble les différentes régions du Royaume et les caractéristiques historiques de nos débuts, ce qui en fait un symbole d'unité", explique M. Gharem.  

Les pièces utilisées sont toutes liées au grand récit du Royaume, y compris la diversité économique, les transformations culturelles et les changements sociaux.

Cette pièce est un témoin de la transformation qui se produit ici. C'est un symbole d'investissement dans l'infrastructure culturelle, preuve de l'importance de cette dernière pour toute société ou communauté. Abdulnasser Gharem, artiste saoudien.

"Les couleurs font allusion au lien entre notre histoire et notre patrimoine et les concepts de gaieté et d'hospitalité mentale. Une tour vous oblige toujours à lever les yeux".

Pour M. Gharem, la Vision 2030 de l'Arabie saoudite, tout comme "The Arts Tower", lève constamment les yeux vers le haut, motivant les gens à sauter du familier à l'inattendu, les poussant à embrasser l'avenir avec imagination.

"L'œuvre est basée sur la lumière du soleil", a-t-il déclaré. "La lumière du jour donne une dimension complètement différente à l'œuvre par rapport à son éclairage urbain pendant la nuit. 

L'esquisse de "The Arts Tower" d'Abdulnasser Gharem. (Photo Fournie)
L'esquisse de "The Arts Tower" d'Abdulnasser Gharem. (Photo Fournie)

"Les couleurs ne se contentent pas d'apparaître ; elles changent, se transforment et s'animent de différentes manières tout au long de la journée. Ici, la nature devient un élément crucial de la structure".

Même le vent a joué un rôle dans la détermination du nombre et de l'emplacement des pièces colorées utilisées. "Il m'a appris qu'il fallait des espaces pour permettre à l'œuvre de respirer et m'a forcé à m'humilier devant le pouvoir de la nature.

"Le vent est devenu mon partenaire dans la conception", a-t-il déclaré.

La "Tour des arts" est conçue pour que les gens se sentent représentés et connectés.

Alors que le boulevard des sports encourage l'activité physique, ce point de repère créatif a un objectif plus profond : c'est un espace de réflexion destiné à inspirer l'interaction humaine et la communauté - et plus important encore, à inviter les gens à ralentir, à s'engager et à réfléchir à l'avenir.

"La culture est l'un des facteurs clés du développement de notre pays. En fin de compte, la culture est aussi importante que l'énergie. Cela vaut la peine d'investir dans ce domaine, et c'est un certificat attestant que le Royaume s'est engagé à nourrir sa scène culturelle", a déclaré M. Gharem. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


Quand Pompidou "copie" le Louvre: 100 artistes exposent à Metz

Centre Pompidou (Photo AFP)
Centre Pompidou (Photo AFP)
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  • À partir de samedi, des « copistes » exposent au Centre Pompidou-Metz leur réinterprétation de classiques de l'art qu'ils « réactivent ».
  • Toutes ces œuvres, produites à partir d'autres œuvres, ont été créées spécialement pour cette exposition.

METZ, FRANCE : Faire revivre des œuvres du Louvre à travers le regard de 100 artistes : à partir de samedi, des « copistes » exposent au Centre Pompidou-Metz leur réinterprétation de classiques de l'art qu'ils « réactivent ».

Les commissaires de l'exposition, Donatien Grau, conseiller pour les programmes contemporains du musée du Louvre, et Chiara Parisi, directrice du Centre Pompidou-Metz, ont voulu en faire « une radioscopie de l'art contemporain et une exposition pour les amoureux de l'histoire de l'art ».

L'exposition est le résultat d'une « invitation envoyée à 100 artistes, non copistes a priori, à réactiver des œuvres du patrimoine », résume Donatien Grau.

Ici, une sculpture romaine recouverte de ballons métalliques colorés attire l'œil du visiteur : il s'agit d'une copie réalisée par l'artiste américain Jeff Koons de L'Hermaphrodite endormi, une sculpture antique dont on ignore l'auteur.

Un peu plus loin, plusieurs artistes ont fait le choix de créer leur interprétation de La Liberté guidant le peuple (1830) d'Eugène Delacroix : c'est le cas de Bertrand Lavier avec Aux armes citoyens (2025), dans lequel il se concentre sur les armes et le drapeau peints dans la version originale.

« La Vierge et l'Enfant au chancelier Rolin » (XVe siècle), peint par Jan Van Eyck, a aussi été en partie copié par l'Irano-Américain Y.Z. L'artiste Kami, quant à lui, a décidé de s'emparer d'un petit détail de l'œuvre originale, les mains, qu'il a reproduit comme un symbole. 

On peut aussi découvrir « la Joconde » copiée par le collectif Claire Fontaine, qui a camouflé son visage d'une tache noire, lui ôtant son sourire énigmatique.

Toutes ces œuvres, produites à partir d'autres œuvres, ont été créées spécialement pour cette exposition.

Giulia Andreani a réalisé trois portraits de femmes, a aimé « se heurter à des œuvres du Louvre », « détourner la technique » et « exploser le format ».

Chiara Parisi note que certaines copies sont réalisées presque à l'identique : « On est un peu déstabilisés » dans un premier temps en les regardant, puis « après on reconnaît la patte de l'artiste ».

D'autres, au contraire, ont détourné les originaux pour en faire des créations où « les œuvres ne sont pas là pour être reconnues », précise-t-elle. 

L'artiste Neila Czermak Ichti a détourné le tableau Roger délivrant Angélique (1819) de Jean-Auguste-Dominique Ingres. Dans sa version, « tout le monde a un peu changé de place. Le défi consistait à ce que le monstre n'ait pas la même place sans pour autant devenir une victime comme Angélique dans la version originale.

Donatien Grau a également mis en garde : « Le sujet de l'exposition n'est pas la copie, mais la pluralité des copistes. » « Copier, aujourd'hui, ce n'est pas se mettre face au tableau et le dupliquer. C'est mille autres choses » illustrées dans l'exposition.

Cela met aussi en valeur le patrimoine, qui « n'existe que quand on le recrée, qu'on le fait vivre, quand on l'habite », selon Donatien Grau.

Les œuvres originales n'ont pas été transportées à Metz : le visiteur peut les retrouver reproduites dans le catalogue d'exposition (25 euros) qui, selon Mme Parisi, « prolonge la visite ».

L'exposition « Copistes. En collaboration exceptionnelle avec le musée du Louvre » est visible jusqu'au 2 février 2026.