L'ONU réclame des comptes à Téhéran sur les massacres de 1988, Amnesty se félicite

Amnesty accuse l'Iran d'avoir «systématiquement» caché les circonstances dans lesquelles les jeunes ont trouvé la mort et le sort des restes des victimes (Photo, AFP)
Amnesty accuse l'Iran d'avoir «systématiquement» caché les circonstances dans lesquelles les jeunes ont trouvé la mort et le sort des restes des victimes (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 09 décembre 2020

L'ONU réclame des comptes à Téhéran sur les massacres de 1988, Amnesty se félicite

  • Des ONG de défense des droits humains font campagne depuis des années pour que justice soit rendue sur ce qu'elles considèrent être l'exécution extrajudiciaire de milliers d'Iraniens
  • «Nous sommes inquiets par le fait que la situation pourrait équivaloir à des crimes contre l'humanité», ont indiqué les experts de l'ONU

NICOSIE: Amnesty International s'est félicitée de l'envoi par l'ONU d'une lettre à l'Iran réclamant des comptes sur l'exécution sommaire de milliers de dissidents dans les prisons en 1988, mettant en garde contre de possibles « crimes contre l'humanité ». 

L'ONU à Genève a confirmé le contenu de la lettre envoyée en septembre, qui n'avait pas été jusque-là rendue publique.   

Des ONG de défense des droits humains font campagne depuis des années pour que justice soit rendue sur ce qu'elles considèrent être l'exécution extrajudiciaire de milliers d'Iraniens, en majorité des jeunes, à travers l'Iran, au moment où s'achevait la guerre Iran-Irak (1980-88). 

Les personnes tuées étaient majoritairement des partisans de l'Organisation des Moudjahidine du peuple iranien (OMPI), un groupe d'opposition interdit en Iran qui avait soutenu Bagdad pendant le conflit. 

Amnesty accuse l'Iran d'avoir « systématiquement » caché les circonstances dans lesquelles les jeunes ont trouvé la mort et le sort des restes des victimes. 

En septembre, sept rapporteurs spéciaux de l'ONU ont  écrit une lettre au gouvernement iranien pour affirmer qu'ils étaient « sérieusement inquiets par le refus continu (de Téhéran) de divulguer le sort (des personnes tuées) et l'endroit » où elles ont été enterrées. 

Ils l'ont exhorté à mener une enquête « complète » et « indépendante » ainsi qu'à établir des « certificats de décès précis » à l'attention des familles. 

« Nous sommes inquiets par le fait que la situation pourrait équivaloir à des crimes contre l'humanité », ont indiqué les experts de l'ONU, avertissant que si l'Iran continuait à « refuser de respecter ses obligations », alors une enquête internationale devrait être mise en place pour faire la lumière sur ces évènements. 

Diana Eltahawy, vice-directrice du département Afrique du Nord et Moyen-Orient à Amnesty, a qualifié la lettre de « percée capitale ». 

Dans un rapport en 2018, l'ONG basée à Londres avait qualifié ces évènements de « crimes contre l'humanité », et souhaité que le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU crée un mécanisme international d'enquête. 

Selon des militants des droits de l'Homme, des milliers de personnes ont été tuées sur ordre du Guide suprême d'alors, l'ayatollah Rouhollah Khomeiny, sans procès dans des prisons en Iran. 

Le Conseil national de la résistance iranienne (CNRI, opposition en exil) dont la principale composante est l'OMPI, évoque 30.000 morts. 

L'affaire est très sensible dans le pays, des militants accusant des responsables aujourd'hui au gouvernement d'y être impliqués. 


Syrie: le tombeau de l'ancien président Hafez al-Assad incendié

Des combattants rebelles brandissent le drapeau de la révolution sur la tombe brûlée du défunt président syrien Hafez al-Assad, dans son mausolée situé dans le village ancestral de Qardaha, dans la province occidentale de Lattaquié, le 11 décembre 2024, après que des factions de l'opposition ont pris d'assaut le mausolée et l'ont incendié. (AFP)
Des combattants rebelles brandissent le drapeau de la révolution sur la tombe brûlée du défunt président syrien Hafez al-Assad, dans son mausolée situé dans le village ancestral de Qardaha, dans la province occidentale de Lattaquié, le 11 décembre 2024, après que des factions de l'opposition ont pris d'assaut le mausolée et l'ont incendié. (AFP)
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  • Le tombeau de l'ancien président syrien Hafez al-Assad situé dans son village natal sur la côte méditerranéenne a été incendié, selon des images de l'AFP mercredi
  • Hafez al-Assad a régné sans partage durant trois décennies sur la Syrie jusqu'à sa mort en 2000, quand son fils, Bachar al-Assad, est devenu président

Qardaha, Syrie: Le tombeau de l'ancien président syrien Hafez al-Assad situé dans son village natal sur la côte méditerranéenne a été incendié, selon des images de l'AFP mercredi.

Hafez al-Assad a régné sans partage durant trois décennies sur la Syrie jusqu'à sa mort en 2000, quand son fils, Bachar al-Assad, est devenu président. Celui-ci a fui la Syrie avant la prise de Damas dimanche par des rebelles.

Situé dans un mausolée de la région alaouite de Lattaquié, le tombeau de Hafez al-Assad a été incendié par des combattants rebelles, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

A l'intérieur de la structure surmontée d'un dôme majestueux et orné de décorations gravées dans la pierre, des hommes brandissaient le drapeau de la révolution syrienne.

Le sanctuaire, élevé au sommet d'une colline de ce fief de la famille Assad, était étroitement gardé.

Il abrite les tombes d'autres membres de la famille Assad, dont le frère de Bachar al-Assad, Bassel, qui était censé succéder à Hafez mais est mort dans un accident de voiture en 1994.

Dimanche, les rebelles ont pris la ville de Damas à la faveur d'une offensive éclair lancée le 27 novembre, mettant fin à plus de 50 ans de règne du clan Assad, issu de la minorité alaouite.

La direction des factions rebelles a appelé mardi "les formations militaires et les civils" de la région côtière à "ne pas confisquer d'équipements, d’armes ou de véhicules publics".

Elle a mis en garde la population contre "toute tentative de s’approcher des institutions publiques, des casernes militaires ou d’y pénétrer, sous peine d’être tenu responsable et sanctionné".


Le chef de l'aviation met en avant le rôle des jeunes dans la sécurité

M. Al-Duailej s'exprimait lors d'une session pour les jeunes en marge de la semaine de la sécurité de l'Organisation de l'aviation civile internationale à Oman (SPA).
M. Al-Duailej s'exprimait lors d'une session pour les jeunes en marge de la semaine de la sécurité de l'Organisation de l'aviation civile internationale à Oman (SPA).
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  • Abdulaziz Al-Duailej, le président de l'Autorité générale de l'aviation civile d'Arabie saoudite, a déclaré que les jeunes jouaient un rôle vital dans le renforcement de la sécurité de l'aviation civile.
  • Il a déclaré que la sûreté aérienne n'était pas seulement une question de systèmes et de procédures, mais une responsabilité partagée qui dépend des technologies modernes et d'une vision créative.

RIYAD : Abdulaziz Al-Duailej, le président de l'Autorité générale de l'aviation civile d'Arabie saoudite, a déclaré que les jeunes jouaient un rôle vital dans le renforcement de la sécurité de l'aviation civile.

M. Al-Duailej s'exprimait lors d'une session destinée aux jeunes en marge de la Semaine de la sécurité de l'Organisation de l'aviation civile internationale à Oman, selon l'agence de presse saoudienne. Cet événement se tient jusqu'au 12 décembre.

Il a déclaré que la sûreté aérienne n'était pas seulement une question de systèmes et de procédures, mais une responsabilité partagée qui dépend des technologies modernes et d'une vision créative.

M. Al-Duailej a ajouté que l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI) avait établi des normes précises en la matière. Grâce à des initiatives telles que « Next Generation of Aviation Professionals », elle vise à responsabiliser les jeunes par le biais de programmes de formation et d'opportunités professionnelles.

Il a déclaré que la jeune génération pouvait tirer parti de technologies telles que l'intelligence artificielle et le big data pour développer des systèmes de sécurité plus efficaces et plus efficients. Il a également souligné l'importance de promouvoir l'équilibre entre les sexes dans le secteur de l'aviation.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Syrie: appel à l'aide de secouristes pour obtenir les plans de "prisons secrètes"

Des hommes circulent à vélo dans une rue d'Alep, au nord de la Syrie, le 11 décembre 2024. (AFP)
Des hommes circulent à vélo dans une rue d'Alep, au nord de la Syrie, le 11 décembre 2024. (AFP)
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  • Les Casques blancs, une organisation de secouristes syriens, ont annoncé mardi avoir demandé l'aide de l'ONU pour obtenir du président déchu Bachar al-Assad qui a fui la Syrie, les plans des "prisons secrètes" dans le pays
  • Chassé du pouvoir par une coalition de rebelles islamistes, M. Assad s'est réfugié avec sa famille chez l'allié russe, selon les agences russes dimanche

BEYROUTH: Les Casques blancs, une organisation de secouristes syriens, ont annoncé mardi avoir demandé l'aide de l'ONU pour obtenir du président déchu Bachar al-Assad qui a fui la Syrie, les plans des "prisons secrètes" dans le pays.

Chassé du pouvoir par une coalition de rebelles islamistes, M. Assad s'est réfugié avec sa famille chez l'allié russe, selon les agences russes dimanche.

"Nous avons adressé une demande à l'ONU par l'intermédiaire d'un médiateur international pour exhorter la Russie à faire pression sur le criminel (...) Bachar al-Assad", a déclaré le chef des Casques Blancs, Raed al-Saleh, sur le réseau social X.

Il a expliqué vouloir obtenir "les cartes des emplacements des prisons secrètes et les listes nominatives des détenus, afin que nous puissions y accéder le plus rapidement possible".

Depuis le début en 2011 de la guerre en Syrie déclenchée par la répression brutale de manifestations prodémocratie, plus de 100.000 personnes ont péri dans les prisons syriennes, notamment sous la torture, estimait en 2022 l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

A la même époque, l'OSDH rapportait qu'environ 30.000 personnes avaient été détenues dans la prison tristement célèbre de Saydnaya, à une trentaine de kilomètres de Damas, dont seulement 6.000 avaient été relâchées.

Amnesty International, de son côté, a recensé des milliers d'exécutions et dénonce "une véritable politique d'extermination" à Saydnaya, un "abattoir humain".

Dès qu'ils sont entrés à Damas dimanche, les rebelles syriens ont annoncé avoir pris le contrôle de la prison de Saydnaya et libéré les détenus de cet établissement pénitentiaire symbole des pires exactions du pouvoir.

Les Casques blancs ont annoncé mardi la fin des opérations de recherche dans cette prison, où ils soupçonnaient l'existence de cachots souterrains.

Mais les familles restent convaincues qu'un grand nombre de leurs proches se trouve encore dans les sous-sols de la prison.

"La sauvagerie et les crimes indescriptibles perpétrés par l'ancien régime d’Assad sont inqualifiables", a ajouté Raed al-Saleh.