Accord à Genève sur une aide d'1,5 milliard de dollars pour le Soudan

Genève a accueilli lundi une conférence parrainée par l'Arabie saoudite pour tenter d'acheminer l'aide humanitaire au Soudan (Photo d'illustration, AFP).
Genève a accueilli lundi une conférence parrainée par l'Arabie saoudite pour tenter d'acheminer l'aide humanitaire au Soudan (Photo d'illustration, AFP).
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Publié le Mardi 20 juin 2023

Accord à Genève sur une aide d'1,5 milliard de dollars pour le Soudan

  • La communauté internationale a promis lundi quelque 1,5 milliard de dollars pour venir en aide au Soudan en guerre
  • Selon des chiffres transmis par l'ONU, les Etats-Unis, avec 550 millions de dollars, figurent en tête des promesses de dons

GENÈVE: La communauté internationale a promis lundi quelque 1,5 milliard de dollars pour venir en aide au Soudan en guerre qui, selon l'ONU, sombre dans la destruction et la violence à une vitesse "sans précédent".

Cette somme ne représente que la moitié du total dont les agences humanitaires estiment avoir besoin dans un pays où 25 millions de Soudanais, soit plus de la moitié de la population, dépendent de l'aide humanitaire pour survivre.

En deux mois de guerre entre l'armée, commandée par le général Abdel Fattah al-Burhane, et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), du général Mohamed Hamdane Daglo, plus de 2 000 personnes sont mortes, selon l'ONG Acled, et plus de 2,5 millions ont été forcées de fuir ailleurs au Soudan ou à l'étranger.

"Cette crise nécessitera un soutien financier durable et j'espère que nous pourrons tous garder le Soudan au sommet de nos priorités", a dit Martin Griffiths, le responsable de l'ONU pour les Affaires humanitaires, à l'issue d'une conférence de donateurs organisée lundi à Genève.

Selon des chiffres transmis par l'ONU, les Etats-Unis, avec 550 millions de dollars, figurent en tête des promesses de dons, tandis que la France a promis 44,77 millions de dollars.

L'Allemagne, co-organisatrice de la conférence comme l'UE, le Qatar, l'Egypte ou encore l'Arabie saoudite, s'est engagée à verser 200 millions d'euros d'ici 2024, le Qatar a promis 50 millions de dollars et l'Union européenne s'est engagée à hauteur de 190 millions d'euros.

La conférence était organisée à mi-chemin d'un cessez-le-feu de trois jours au Soudan qui semble avoir ramené le calme à Khartoum.

Sur le terrain, les raids aériens et bombardements d'artillerie ont cessé depuis dimanche matin dans la capitale soudanaise où des millions d'habitants survivent sous une chaleur écrasante.

Lundi, au deuxième jour de la trêve de 72 heures qui doit prendre fin mercredi à 06H00 locales (04H00 GMT), aucun combat n'était entendu dans la ville, selon plusieurs habitants interrogés par l'AFP.

Après une dizaine de trêves systématiquement violées, les belligérants se sont engagés à laisser passer l'aide humanitaire dans ce pays d'Afrique de l'Est, l'un des plus pauvres du monde.

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a toutefois dénoncé "le non-respect de la trêve" lundi quand "un transfert de soldats blessés" de l'armée, aux mains des paramilitaires, a échoué en raison de "tirs".

L'armée et les FSR s'accusent mutuellement d'avoir violé la trêve.

Lundi, le général Daglo a ainsi dénoncé "les violations continues" du cessez-le-feu commises par l'armée qui en retour a accusé les FSR d'avoir "rompu la trêve" et fait "15 morts et des dizaines de blessés civils" au Darfour, vaste région de l'ouest du Soudan, où le conflit est particulièrement violent.

Le chef de l'ONU Antonio Guterres a jugé que le Soudan sombrait à une vitesse "sans précédent" dans une spirale de mort et de destruction. Pour lui, il "pourrait rapidement devenir un lieu d'anarchie, qui provoque l'insécurité dans toute la région" si la communauté internationale lui tourne le dos.

Répit

L'arrivée de la saison des pluies fait de plus craindre des épidémies, a souligné lundi le CICR, décrivant les ordures qui s'accumulent, les cadavres qui gisent toujours à l'air libre dans des zones difficiles d'accès. Et il souligne que par désespoir, de nombreux habitants sont obligés de boire de l'eau insalubre du Nil ou d'autres sources.

La Croix-Rouge, les agences de l'ONU et d'autres ONG doivent aussi aider les pays voisins du Soudan, eux-même plongés dans une crise économique ou en proie à des violences, à accueillir les réfugiés.

Depuis plusieurs semaines, l'Arabie saoudite et les Etats-Unis font office de médiateurs entre les deux camps. Ils ont obtenu de courtes trêves mais pas l'ouverture de négociations pour un plan de sortie de crise.

Le Premier ministre du Qatar, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, a lors de la conférence de lundi salué cet effort de médiation, ainsi que celui de l'Union africaine et de l'Igad, le bloc de l'Afrique de l'Est auquel appartient le Soudan.

"Il n'y a d'autre solution que politique", a-t-il insisté alors que le Soudan refuse en bloc le quatuor de l'Igad.

«Désastre» annoncé au Darfour

La situation est particulièrement inquiétante au Darfour où s'affrontent militaires, paramilitaires, combattants tribaux et civils armés.

Ces quatre derniers jours, "15 000 Soudanais dont près de 900 blessés" ont fui les violences de grande ampleur contre les civils à El-Geneina", le chef-lieu du Darfour-Ouest, pour trouver refuge à Adré au Tchad, selon Médecins sans frontières (MSF).

Selon l'ONU, plus de 150 000 personnes ont fui le Darfour vers le Tchad.

Au Darfour, "le conflit a désormais une dimension ethnique", ont alerté l'ONU, l'Union africaine et l'Igad dans un communiqué commun, "avec des attaques ciblées basées sur l'identité des gens et des déplacements de populations".

Déjà dévasté dans les années 2000 par une guerre qui a fait environ 300 000 morts et près de 2,5 millions de déplacés selon les Nations Unies, le Darfour se dirige vers un nouveau "désastre humanitaire", a averti l'ONU, en évoquant de possibles "crimes contre l'humanité".


Sommet à Doha pour discuter de la riposte arabo-islamique à l’attaque israélienne contre le Qatar

Une photo prise le 15 octobre 2022 montre une vue de la ligne d'horizon de la capitale qatarie Doha. (AFP)
Une photo prise le 15 octobre 2022 montre une vue de la ligne d'horizon de la capitale qatarie Doha. (AFP)
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  • Un sommet arabo-islamique extraordinaire discutera de l’attaque israélienne contre l’État du Qatar ciblant des hauts responsables du Hamas

DUBAÏ : Le ministère des Affaires étrangères du Qatar a déclaré samedi qu’un sommet arabo-islamique d’urgence, qui se tiendra dans la capitale Doha, discutera d’un projet de résolution concernant l’attaque israélienne contre l’État du Golfe, selon l’Agence de presse du Qatar (QNA).

« Le sommet examinera un projet de résolution sur l’attaque israélienne contre l’État du Qatar, présenté par la réunion préparatoire des ministres des Affaires étrangères arabes et islamiques, prévue demain dimanche », a déclaré à la QNA le porte-parole du ministère, Majid ben Mohammed Al Ansari.

Le ministère avait annoncé plus tôt que Doha accueillerait un sommet arabo-islamique extraordinaire pour débattre de l’attaque israélienne contre l’État du Qatar visant des dirigeants de haut rang du Hamas.

Al Ansari a souligné que « la tenue de ce sommet arabo-islamique à ce moment précis revêt une importance particulière, car elle reflète la large solidarité arabe et islamique avec l’État du Qatar face à l’agression israélienne lâche ».

La réunion préparatoire des ministres des Affaires étrangères se tiendra dimanche. Le sommet débutera lundi.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gaza : Israël affirme que 250 000 habitants ont fui la ville, 32 morts dans de nouvelles frappes

Les habitants de Gaza ont déclaré que le coût du voyage vers le sud était prohibitif et qu'il n'y avait plus d'espace pour planter des tentes dans les zones désignées. (AFP)
Les habitants de Gaza ont déclaré que le coût du voyage vers le sud était prohibitif et qu'il n'y avait plus d'espace pour planter des tentes dans les zones désignées. (AFP)
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  • Plus de 250 000 habitants auraient fui Gaza-ville ces dernières semaines, selon l'armée israélienne qui multiplie les frappes et ordonne des évacuations massives, malgré les risques humanitaires
  • La guerre, déclenchée après l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023, a causé plus de 64 000 morts à Gaza selon le ministère de la Santé local

Jérusalem: L'armée israélienne a affirmé samedi que plus de 250.000 habitants avaient quitté ces dernières semaines la ville de Gaza vers d'autres secteurs du territoire palestinien, après une intensification des bombardements et raids israéliens.

De son côté, la Défense civile dans la bande de Gaza a fait état de cinq Palestiniens tués depuis l'aube dans les bombardements israéliens, au lendemain de la mort selon elle d'au moins 50 personnes à travers le territoire assiégé et dévasté par 23 mois de guerre.

"Selon les estimations de l'armée, plus d'un quart du million d'habitants de la ville de Gaza l'ont quittée pour leur propre sécurité", a déclaré le porte-parole arabophone de l'armée israélienne, Avichay Adraee, sur X.

Selon des estimations récentes de l'ONU, environ un million de Palestiniens vivent dans et autour de la ville de Gaza, la plus grande du territoire.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les informations des différentes parties.

L'armée dit vouloir prendre le contrôle de Gaza-ville, qu'elle présente comme l'un des derniers bastions du mouvement islamiste palestinien Hamas.

Samedi, l'armée de l'air israélienne a largué des tracts exhortant les habitants des quartiers ouest de la ville à les évacuer, alors que la Défense civile locale a fait état de frappes aériennes continues.

"L'armée agit avec force dans votre secteur et est déterminée à démanteler et à vaincre le Hamas", pouvait-on lire dans le tract. "Pour votre sécurité, évacuez immédiatement via la rue al-Rachid vers le sud (du territoire). Vous avez été prévenus."

Les forces israéliennes ont détruit plusieurs tours d'habitation à Gaza-ville ces derniers jours, l'armée affirmant son intention d'"intensifier le rythme (de ses) frappes ciblées (...) afin de nuire aux infrastructures terroristes du Hamas (...) et réduire la menace pour (ses) troupes".

De nombreux acteurs humanitaires jugent que le déplacement une nouvelle fois de la population du nord vers le sud du territoire est impossible et dangereux.

La guerre à Gaza a été déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël, qui a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des sources officielles israéliennes.

L'offensive israélienne menée en riposte à fait au moins 64.756 morts dans la bande de Gaza, selon des données du ministère de la Santé de Gaza, placé sous l'autorité du Hamas. Elle a aussi dévasté le territoire palestinien et provoqué un désastre humanitaire.

L'ONU a déclaré la famine à Gaza. Israël, qui assiège le territoire, dément.


Le Liban fait état d'une personne tuée dans une frappe israélienne dans le sud

Des panaches de fumée s'élèvent après une frappe israélienne sur la colline d'Ain el-Taher dans le village de Nabatiyeh al-Faouqa, au sud du Liban, le 31 août 2025. (AFP)
Des panaches de fumée s'élèvent après une frappe israélienne sur la colline d'Ain el-Taher dans le village de Nabatiyeh al-Faouqa, au sud du Liban, le 31 août 2025. (AFP)
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  • Une personne a été tuée vendredi lors d'une attaque israélienne dans le sud du Liban, dans un contexte de raids réguliers visant le Hezbollah malgré un cessez-le-feu en vigueur depuis novembre 2024
  • Le gouvernement libanais, sous pression américaine, a chargé son armée de désarmer le Hezbollah dans le sud du pays d’ici trois mois

BEYROUTH: Le ministère libanais de la Santé a indiqué vendredi qu'une personne avait été tuée dans une frappe israélienne dans le sud, où Israël mène régulièrement des raids disant viser le Hezbollah.

"Une frappe ennemie israélienne sur la ville d'Aitaroun a tué une personne", a déclaré le ministère dans un communiqué.

L'armée israélienne continue de mener des attaques régulières au Liban, affirmant cibler des membres ou sites du Hezbollah, malgré l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin le 27 novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien.

Jeudi, le ministère de la Santé avait annoncé la mort d'une personne dans une frappe de drone israélienne dans le sud, après des attaques israéliennes lundi dans l'est du pays ayant tué cinq personnes.

Sous pression américaine et craignant une intensification des frappes israéliennes, le gouvernement libanais a ordonné le mois dernier à l'armée d'élaborer un plan visant à désarmer le Hezbollah.

Selon Beyrouth, l’armée libanaise doit achever ce désarmement d'ici trois mois en ce qui concerne la partie du sud du pays proche de la frontière avec Israël.