Les massacres ethniques au Darfour devraient inciter le monde à agir, déclare l'ONU

Martin Griffiths, sous-secrétaire général aux affaires humanitaires et coordinateur des secours d'urgence, a exhorté les parties belligérantes à autoriser un passage sûr et volontaire pour ceux qui veulent fuir (Photo, Reuters/Archives).
Martin Griffiths, sous-secrétaire général aux affaires humanitaires et coordinateur des secours d'urgence, a exhorté les parties belligérantes à autoriser un passage sûr et volontaire pour ceux qui veulent fuir (Photo, Reuters/Archives).
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Publié le Samedi 17 juin 2023

Les massacres ethniques au Darfour devraient inciter le monde à agir, déclare l'ONU

  • Martin Griffiths met en garde contre l'escalade de la violence intercommunautaire dans la province du Darfour, qui pourrait raviver les tensions qui ont attisé la guerre il y a vingt ans
  • Le chef des droits de l'homme des Nations unies demande que les responsables de l'assassinat brutal du gouverneur du Darfour occidental

NEW YORK: L'ONU a averti vendredi que la situation dans la province du Darfour «se transforme rapidement en calamité humanitaire», les violences intercommunautaires qui ont fait des centaines de morts dans la seule ville d'El Geneina menaçant de raviver les tensions ethniques qui ont attisé une guerre vieille de deux décennies.

Martin Griffiths, sous-secrétaire général aux affaires humanitaires et coordinateur des secours d'urgence, a exhorté les parties belligérantes à permettre un passage sûr et volontaire à ceux qui veulent fuir, ainsi qu'une livraison sans entrave de l'aide humanitaire aux 9 millions de personnes de la région, qui en ont besoin.

Les habitants du Darfour sont pris au piège «dans un cauchemar vivant», a prévenu Griffiths.

Dans une déclaration publiée jeudi, il a dressé un tableau désastreux de la situation dans la province, décrivant «des bébés mourant dans les hôpitaux où ils étaient soignés, des enfants et des mères souffrant de malnutrition sévère, des camps de personnes déplacées réduits en cendres, des filles violées, des écoles fermées et des familles mangeant des feuilles pour survivre».

Griffiths a ajouté: «Les hôpitaux et les installations d'eau ont été attaqués. Des entrepôts et des bureaux humanitaires ont été saccagés. Des travailleurs humanitaires ont été tués.»

Le Darfour, l'un des champs de bataille de la guerre, était déjà marqué par un conflit de deux décennies qui a fait des centaines de milliers de morts et plus de deux millions de déplacés.

Les informations faisant état de massacres dans cette province rétive «devraient inciter le monde à agir», a-t-il signalé, ajoutant que «le monde ne peut pas permettre que cela se produise. Pas une fois de plus.»

Alors que la guerre au Soudan est entrée dans son troisième mois, le nombre de morts s'élève à près de 2 000 et les Nations unies estiment que le nombre de morts et de blessés risque d'être beaucoup plus élevé.

Le Programme alimentaire mondial a déclaré vendredi que 2,5 millions de personnes supplémentaires risquent de souffrir de la faim dans le pays au cours des prochains mois. L'agence prévoit d'apporter une aide alimentaire à 6 millions de personnes, d'ici la fin de l'année.

De multiples accords de cessez-le-feu, négociés par l'Arabie saoudite et les États-Unis, ont échoué alors que les combats se poursuivent entre le dirigeant de facto du Soudan, Abdel Fattah al-Burhan, et les Forces de sécurité rapide, un groupe paramilitaire commandé par son ancien adjoint, Mohamed Hamdan Daglo, un ancien seigneur de guerre du Darfour, également connu sous le nom de Hemedti.

Cette semaine, les paramilitaires ont été rendus responsables de l'assassinat et de la mutilation de Khamis Abdallah Abbakar, le gouverneur du Darfour occidental, quelques heures après qu'il a accusé les forces de soutien rapide (FSR) de commettre un génocide dans la province.

Al-Burhan a accusé les FSR de cette «attaque perfide». Cependant, le groupe paramilitaire a nié toute responsabilité et a condamné «l'assassinat de sang-froid» d'Abbakar.

Les assassins d'Abbakar doivent répondre de leur crime, a déclaré vendredi le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Volker Turk, qui s'est dit préoccupé par la montée des discours de haine au Darfour occidental à l'encontre des groupes ethniques Massalit — auquel appartenait Abbakar — et Nouba.

La crise a forcé 2,2 millions de personnes à quitter leur foyer, dont 528 000 ont fui vers les pays voisins, selon l'Organisation internationale pour les migrations.

Griffiths a indiqué que le pillage des fournitures médicales et humanitaires se poursuivait à grande échelle.

Les agriculteurs ne peuvent pas accéder à leurs terres, ce qui «augmente encore le risque d'insécurité alimentaire».

Il a également déploré «une recrudescence des cas de violence basée sur le genre».

Griffiths a souligné: «Les partenaires humanitaires, en particulier les organisations locales, ont fait tout leur possible pour acheminer l'aide, reconstituer les stocks de produits de première nécessité, tels que la nourriture et les médicaments, et fournir de l'eau et des services de nutrition. Cependant, la violence entrave leurs efforts.

Il a soutenu: «En vertu des règles de la guerre et de la déclaration d'engagements qu'elles ont toutes deux signées, les parties au conflit doivent s'abstenir d'attaquer les civils et les infrastructures civiles et veiller constamment à les épargner tout au long de leurs opérations militaires.»

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Le Liban déterminé à retirer les armes du Hezbollah, assure le président Joseph Aoun

Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
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  • Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun
  • Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat

BEYROUTH: Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun, au lendemain d'un discours du chef de la formation soutenue par l'Iran, affirmant que demander son désarmement rendait service à Israël.

Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat dans un discours devant les militaires, à l'occasion de la Fête de l'Armée.

Le Liban est soumis à une intense pression, notamment des Etats-Unis, pour désarmer le Hezbollah, sorti affaibli d'une guerre avec Israël qui a pris fin en novembre 2024, mais qui conserve une partie de son arsenal.

Le président Aoun a appelé "toutes les parties politiques" à "saisir une occasion historique" pour que l'armée et les forces de sécurité aient "le monopole des armes (...) sur l'ensemble du territoire libanaise, afin de regagner la confiance de la communauté internationale".

Le chef du Hezbollah Naïm Qassem avait estimé mercredi que toute demande de désarmer son mouvement revenait à "servir le projet israélien", accusant l'émissaire américain Tom Barrack de recourir à la "menace et l'intimidation" dans le but "d'aider Israël".

Le chef de l'Etat a affirmé que le Liban traversait une "phase cruciale qui ne tolère aucune provocation de quelque côté que ce soit, ni aucune surenchère nuisible et inutile".

"Pour la millième fois, j'assure que mon souci de garder le monopole des armes découle de mon souci de défendre la souveraineté du Liban et ses frontières, de libérer les terres libanaises occupées et d'édifier un Etat qui accueille tous ses citoyens (..) dont vous en êtes un pilier essentiel", a-t-il ajouté, s'adressant au public du Hezbollah.

Joseph Aoun, élu en janvier, s'est engagé avec son gouvernement à ce que l'Etat recouvre sa souveraineté sur l'ensemble du territoire libanais.

Le Hezbollah est la seule formation armée libanaise à avoir conservé ses armes après la fin de la guerre civile en 1990, au nom de la "résistance" contre Israël.


Le ministre saoudien des Médias et la PDG du SRMG discutent de l’avenir de la couverture sportive nationale

Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
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  • La filiale du SRMG, Thmanyah, a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026
  • Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a déclaré que le ministère est pleinement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives nationales

LONDRES : Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a rencontré dimanche Joumana Rashed Al-Rashed, directrice générale du Saudi Research and Media Group (SRMG), afin de discuter des développements à venir dans la couverture médiatique du sport en Arabie saoudite, a rapporté l’agence de presse saoudienne (SPA).

Cette rencontre intervient après que la filiale du SRMG, Thmanyah Company for Publishing and Distribution, a obtenu les droits de diffusion des compétitions sportives nationales. Arab News fait également partie du groupe SRMG.

Le PDG de Thmanyah, Abdulrahman Abumalih, était également présent à la réunion, au cours de laquelle les responsables ont examiné l’état de préparation des plateformes numériques et télévisuelles pour la diffusion des événements sportifs saoudiens. Les discussions ont porté sur l'avancement des infrastructures de studios, l’adoption de technologies innovantes, la stratégie éditoriale, les plateformes de diffusion et le calendrier de lancement des chaînes.

Thmanyah, acquise par le SRMG en 2021, est passée de la production de podcasts internes, comme Fnjan, à l’un des acteurs les plus influents de la région, avec des contenus variés en podcasts, radio et formats éditoriaux.

Dans un développement majeur survenu le mois dernier, Thmanyah a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026. L’accord inclut également la King Cup, la Saudi Super Cup, ainsi que la First Division League, et ce, jusqu’à la saison 2030–2031.

Salman Al-Dossary a affirmé que le ministère des Médias est entièrement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives saoudiennes, dans le but de renforcer la présence du Royaume sur la scène sportive mondiale et de répondre aux attentes des fans.

Cette réunion s’inscrit dans une série plus large de concertations entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. Ces échanges visent à aligner les efforts du secteur, améliorer la qualité des contenus, et soutenir les objectifs de Vision 2030, notamment en développant un secteur médiatique national fort et influent.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La solution à deux États, "clé de la stabilité régionale", déclare le ministre saoudien des Affaires étrangères à l’ONU

Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à la crise israélo-palestinienne fondée sur la coexistence de deux États était "la clé de la stabilité régionale". (Capture d'écran/UNTV)
Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à la crise israélo-palestinienne fondée sur la coexistence de deux États était "la clé de la stabilité régionale". (Capture d'écran/UNTV)
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  • Le prince Faisal a déclaré que la paix régionale doit commencer par la garantie des droits légitimes du peuple palestinien
  • Le prince Faisal affirme qu'aucune relation ne sera établie avec Israël avant la création de l'État palestinien

NEW YORK: Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Faisal ben Farhane, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à deux États dans le cadre du conflit israélo-palestinien constituait « la clé de la stabilité régionale ».

S’exprimant à l’ouverture d’une conférence internationale de haut niveau sur le règlement pacifique de la question palestinienne et la mise en œuvre de la solution à deux États, qui s’est tenue lundi au siège des Nations Unies, Faisal ben Farhane a souligné :

« Le Royaume considère que la solution à deux États est essentielle à la stabilité régionale. La conférence de New York constitue une étape charnière vers la concrétisation de cette solution. »

Faisal ben Farhane a réaffirmé que la paix dans la région devait commencer par la garantie des droits légitimes du peuple palestinien. Il a salué l’intention du président français Emmanuel Macron de reconnaître officiellement un État palestinien en septembre.

« Assurer la sécurité, la stabilité et la prospérité pour tous les peuples de la région passe d’abord par la justice envers le peuple palestinien, en lui permettant d’exercer ses droits légitimes, au premier rang desquels la création d’un État indépendant dans les frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale », a-t-il déclaré.

Il a présenté l’Initiative de paix arabe comme le cadre fondamental pour toute solution juste et globale.

Le ministre a également appelé à une cessation immédiate de la catastrophe humanitaire à Gaza, et a confirmé que l’Arabie saoudite et la France avaient facilité le transfert de 300 millions de dollars de la Banque mondiale vers la Palestine.

Faisal ben Farhane a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts auprès de plusieurs pays afin d’obtenir une reconnaissance internationale de l’État de Palestine.

Il a catégoriquement rejeté toute idée de conditionner cette reconnaissance à un veto israélien, et a réaffirmé qu’aucune relation ne serait établie avec Israël avant la création d’un État palestinien.

Le ministre a exprimé son soutien aux efforts de réforme de l’Autorité palestinienne, et a noté que le président américain Donald Trump pourrait jouer un rôle majeur dans la résolution des conflits régionaux.

Faisal ben Farhane a également annoncé la signature, prévue mardi, de plusieurs protocoles d’accord avec différents secteurs palestiniens, dans le but de les renforcer.

Il a conclu en soulignant l’importance de maintenir l’élan diplomatique et la coordination internationale pour parvenir à une solution à deux États viable et pacifique.

Le coprésident de la conférence, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, a abondé dans le même sens, déclarant à la presse que d'autres pays pourraient reconnaître la Palestine dans les mois à venir.

« La France affirme le droit du peuple palestinien à la souveraineté sur ses terres », a-t-il affirmé.

Il a ajouté : « D’autres États pourraient reconnaître la Palestine dès septembre. La conférence sur la solution à deux États constitue une étape décisive dans sa mise en œuvre. Des engagements historiques seront pris. Le ciblage des civils à Gaza est inacceptable ; la guerre dans la bande dure depuis trop longtemps et doit cesser. »

Il a insisté sur le rôle de la communauté internationale pour transformer ce cadre en réalité concrète.

« Nous devons œuvrer pour faire de la solution à deux États une réalité tangible », a-t-il déclaré. « Qui répond aux aspirations légitimes du peuple palestinien. Nous avons enclenché une dynamique irréversible vers une solution politique au Moyen-Orient. »

Lors de la première session, le Premier ministre palestinien Mohammad Mustafa a salué la tenue de la conférence, qu’il a qualifiée d’opportunité cruciale pour la paix.

« La solution à deux États est une opportunité historique pour toutes les parties », a-t-il déclaré. « Nous sommes reconnaissants à l’Arabie saoudite et à la France pour avoir organisé cette conférence historique. »

Il a ajouté que la conférence envoyait un message clair de soutien international au peuple palestinien :

« La conférence sur la solution à deux États confirme au peuple palestinien que le monde est à ses côtés. »

Mohammad Mustafa a également appelé à l’unité politique entre la Cisjordanie et la bande de Gaza, exhortant le Hamas à déposer les armes en faveur d’un contrôle par l’Autorité palestinienne :

« Nous devons œuvrer à l’unification de la Cisjordanie et de Gaza. Nous appelons le Hamas à remettre ses armes à l’Autorité palestinienne », a-t-il déclaré.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com