Soudan: L'ONU dénonce de possibles «crimes contre l’humanité» au Darfour

Des Soudanais marchent parmi des objets éparpillés sur le marché d'El Geneina, la capitale du Darfour occidental (Photo, AFP).
Des Soudanais marchent parmi des objets éparpillés sur le marché d'El Geneina, la capitale du Darfour occidental (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 14 juin 2023

Soudan: L'ONU dénonce de possibles «crimes contre l’humanité» au Darfour

  • Le conflit a fait plus de 1.800 morts dans le pays selon l'ONG Acled et deux millions de déplacés, selon l'ONU
  • Les combats se concentrent essentiellement dans la capitale Khartoum et au Darfour

SOUDAN: Le chef de la mission de l'ONU au Soudan, Volker Perthes, a estimé mardi que les violences perpétrées dans la vaste région du Darfour, dans l'ouest du Soudan, pourraient constituer des "crimes contre l'humanité".

Des combats font rage au Soudan depuis la mi-avril entre l'armée commandée par le général Abdel Fattah al-Burhane et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo.

Ils se concentrent essentiellement dans la capitale Khartoum et au Darfour, région où milices locales, combattants tribaux et civils armés ont rejoint les affrontements.

Le conflit a fait plus de 1.800 morts dans le pays selon l'ONG Acled et deux millions de déplacés, selon l'ONU.

"Alors que la situation au Darfour continue à se détériorer, je suis particulièrement inquiet de la situation à El-Geneina (Darfour-Ouest) où la violence a pris des dimensions ethniques", a indiqué dans un communiqué l'émissaire de l'ONU.

"Les attaques de grande ampleur contre les civils, basées sur leurs origines ethniques, qui seraient commises par des milices arabes et par des hommes armés en uniformes des FSR sont très inquiétantes et, si elles sont avérées, pourraient constituer des crimes contre l'humanité", a-t-il averti.

La semaine dernière, le gouvernement soudanais avait déclaré M. Perthes persona non grata, l'accusant d'être partial dans le conflit. Mais Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l'ONU, avait affirmé que son statut restait "inchangé".

Zone de guerre

Alors que plusieurs trêves n'ont pas été appliquées, des ONG font état d'une détérioration de la situation humanitaire à Khartoum et au Darfour.

"Ce qu'il se passe à El-Geneina et à Kutum (plus à l'est) doit donner lieu à une enquête internationale", déclarait samedi sur Twitter le gouverneur du Darfour Minni Minnawi, un ancien chef rebelle aujourd'hui proche de l'armée.

Au début des années 2000, le général Daglo, à la tête des miliciens Janjawid, avait mené la politique de la terre brûlée au Darfour sur ordre du dictateur d'alors Omar el-Béchir.

La guerre y avait fait environ 300.000 morts et près de 2,5 millions de déplacés, selon l'ONU. Les Janjawid ont officiellement donné naissance en 2013 aux FSR, supplétifs paramilitaires de l'armée.

Les généraux Burhane et Daglo avaient fait front commun lors du putsch de 2021 pour évincer les civils avec lesquels ils partageaient le pouvoir depuis la chute de Béchir en 2019. Mais des divergences sont ensuite apparues et, faute d'accord sur l'intégration des FSR dans l'armée, ont dégénéré en guerre.


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.