Nouvelles boucles d'extrême droite sur Telegram: LFI va saisir la justice

Cette photo prise le 23 mars 2022 montre le logo du service de messagerie et d'appel mobile Telegram sur l'écran d'un smartphone à Moscou. (AFP).
Cette photo prise le 23 mars 2022 montre le logo du service de messagerie et d'appel mobile Telegram sur l'écran d'un smartphone à Moscou. (AFP).
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Publié le Lundi 19 juin 2023

Nouvelles boucles d'extrême droite sur Telegram: LFI va saisir la justice

  • Cette initiative intervient le jour de l'ouverture du procès de quatre hommes de la mouvance néonazi, soupçonnés de projets criminels, notamment contre des mosquées et des meetings de Jean-Luc Mélenchon
  • D'après les députés LFI, «de nouvelles boucles viennent d’être créées» et «diffusent des centaines de photos de militantes et militants et même pour certains des données personnelles comme leurs lieux de travail»

PARIS: Les députés LFI ont annoncé lundi qu'ils allaient saisir la justice, en réponse au développement sur la messagerie Telegram de nouvelles boucles de discussion d'extrême droite, diffusant selon eux des "appels à la haine".

Cette initiative intervient le jour de l'ouverture du procès de quatre hommes de la mouvance néonazi, soupçonnés de projets criminels, notamment contre des mosquées et des meetings de Jean-Luc Mélenchon - premier procès aux assises pour terrorisme d'ultradroite. Ils participaient notamment à un forum de discussion privé nommé "projet WaffenKraft" sur Discord.

D'après les députés LFI, "de nouvelles boucles viennent d’être créées" et "diffusent des centaines de photos de militantes et militants et même pour certains des données personnelles comme leurs lieux de travail".

"Une des boucles qui s'intitule 'division aryenne française', en référence à l’idéologie nazie, reprend le même mode opératoire que (le groupuscule d'extrême droite, NDLR) 'FRDETER' en créant des boucles départementales pour coordonner les actions", soulignent-ils.

Une boucle éponyme existe effectivement sur Telegram, tout comme un compte Twitter lancé en mai 2023, ont constaté des journalistes de l'AFP.

"Alors que nous alertons depuis des mois sur la dangerosité de l’extrême droite, ces nouvelles révélations montrent que cette menace doit être prise au sérieux et exigent des réponses fortes de la part de l’État", plaide le groupe de Mathilde Panot dans un communiqué.

"Nous demandons au ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin de se saisir de ce dossier avant qu’un drame ne se produise. Nous demandons également que les personnes visées puissent être informées et bénéficier de protection si elles en font la demande", ajoute-t-il, en annonçant une saisine du procureur de la République.

En avril, M. Darmanin avait demandé à Telegram de fermer des boucles de discussion utilisées par un groupe d'extrême droite "FRDETER" qui y échangeait selon lui propos racistes et appels à la violence.

Une dizaine de procédures en lien avec l'ultradroite ont été ouvertes ces dernières années au pôle antiterroriste de Paris. Une menace "prise très au sérieux" et qui "monte en puissance", selon un magistrat antiterroriste parisien.


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

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  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.