Expo 2030: l’Arabie saoudite envisage un événement reflétant la durabilité et la diversité mondiales

Le ministre des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane; le ministre de l’Investissement, Khaled al-Faleh; le directeur général par intérim de la Commission royale pour la ville de Riyad, Ibrahim al-Sultan; et l’ambassadrice saoudienne aux États-Unis, la princesse Reema bent Bandar, ont tous pris la parole lors de la 172e Assemblée générale du Bureau international des expositions (BIE) (Photo fournie).
Le ministre des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane; le ministre de l’Investissement, Khaled al-Faleh; le directeur général par intérim de la Commission royale pour la ville de Riyad, Ibrahim al-Sultan; et l’ambassadrice saoudienne aux États-Unis, la princesse Reema bent Bandar, ont tous pris la parole lors de la 172e Assemblée générale du Bureau international des expositions (BIE) (Photo fournie).
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Publié le Mardi 19 septembre 2023

Expo 2030: l’Arabie saoudite envisage un événement reflétant la durabilité et la diversité mondiales

  • Une délégation saoudienne de haut niveau est intervenue lors de l’assemblée générale du Bureau international des expositions à Paris mardi
  • «Une des priorités stratégiques du Royaume est d’organiser une exposition construite par le monde, pour le monde, une exposition prenant en compte la diversité mondiale», a expliqué le prince Faisal ben Farhane

PARIS: La situation de l’Arabie saoudite en tant que «pont reliant le nord, le sud, l’est et l’ouest» signifie qu’elle pourrait organiser une exposition universelle «véritablement inclusive», a affirmé le ministre saoudien des Affaires étrangères lors de la 172e assemblée générale du Bureau international des expositions (BIE), qui s’est déroulée mardi à Paris.

S’exprimant dans le cadre d’une délégation saoudienne de haut niveau déployée dans la capitale française cette semaine pour présenter le plan du Royaume pour l’Expo 2030 de Riyad, le prince Faisal ben Farhane a déclaré que la ville pourrait organiser un forum reflétant la diversité mondiale et l’évolution du monde vers un avenir durable.

«Une des priorités stratégiques du Royaume est d’organiser une exposition construite par le monde, pour le monde, une exposition prenant en compte la diversité mondiale. Nous souhaitons également organiser une exposition qui perpétue l’héritage des expositions internationales à un moment où la communauté internationale cherche à se préparer à une transition vers un avenir durable et plus égalitaire», a-t-il souligné.

L’Arabie saoudite a officiellement présenté sa candidature à l’organisation de l’exposition en octobre 2022. Riyad est en concurrence avec Busan, en Corée du Sud et Rome, la capitale italienne, la sélection finale devant avoir lieu en novembre.

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Riyad prévoit d’accueillir l’exposition universelle du 1er octobre 2030 au 31 mars 2031, dans un complexe spécialement construit à cet effet et couvrant une superficie de 6 millions de m². Le thème de l’événement s’intitulera «L’ère du changement: ensemble pour un avenir prévoyant».

«Notre exposition sera construite par le monde, pour le monde», a lancé le directeur général par intérim de la Commission royale pour la ville de Riyad, Ibrahim al-Sultan, assurant que «le travail avait déjà commencé». Il a garanti que d’ici à février 2028, tous les préparatifs seraient terminés et que Riyad serait prête à accueillir 120 millions de visiteurs en 2030 si elle était sélectionnée.

Il a mentionné que Riyad possédait une grande expérience en matière de construction de projets de classe mondiale avec l’aide d’entreprises internationales et qu’elle était «en passe» de se classer parmi les dix premières économies du monde et de devenir un centre pour la finance, le commerce, le sport et les divertissements.

Une délégation du BIE s’est rendue à Riyad en mars pour examiner les aspects techniques de sa candidature. Au cours de sa visite de cinq jours, Dimitri Kerkentzes, secrétaire général du BIE, a assuré que le Royaume avait «tout ce qu’il faut» pour organiser une exposition réussie.

La candidature saoudienne s’inscrit dans le cadre de Vision 2030, le programme de réforme sociale et de diversification économique dévoilé par le prince héritier en 2016, qui vise à éloigner l’économie du pays des hydrocarbures pour développer d’autres secteurs à forte valeur ajoutée, notamment le tourisme et le divertissement.

Le ministre saoudien de l’Investissement, Khaled al-Faleh, a indiqué que l’Expo 2030 créerait une possibilité d’investissement «conforme à l’environnement d’investissement en Arabie saoudite, qui ne connaît pas de limites».

À gauche, l’architecte Lamia al-Muhanna, directrice de l’architecture du paysage, Commission royale pour la ville de Riyad. (Capture d’écran, BIE Paris)
À gauche, l’architecte Lamia al-Muhanna, directrice de l’architecture du paysage, Commission royale pour la ville de Riyad. (Capture d’écran, BIE Paris)

Sous la direction du prince héritier Mohammed ben Salmane et dans le cadre de la Vision 2030, l’Arabie saoudite vise à réaliser des investissements de 3 300 milliards de dollars (1 dollar = 0,92 euro) d’ici à la fin de la décennie, dont 30% dans la ville de Riyad, a-t-il précisé.

«Le budget de l’Expo 2030, qui s’élève à 7,8 milliards de dollars, est un catalyseur pour notre plan d’investissement plus large à Riyad», a poursuivi M. Al-Faleh. Il a affirmé que le secteur privé jouerait un rôle important dans l’organisation de l’événement et a ajouté que le site de l’exposition serait un «forum mondial pour les entreprises à la recherche d’opportunités dans le Royaume».

Le tourisme est un pilier essentiel de la Vision 2030 et constituerait un élément important de la réussite de l’Expo de Riyad, a déclaré l’ambassadrice saoudienne aux États-Unis, la princesse Reema bent Bandar, lors de l’assemblée générale. Dans cette optique, elle a annoncé qu’un visa spécial serait accordé aux personnes participant à l’Expo 2030 à Riyad.

Le directeur général par intérim de la Commission royale pour la ville de Riyad, Ibrahim al-Sultan. (Capture d’écran, BIE Paris)
Le directeur général par intérim de la Commission royale pour la ville de Riyad, Ibrahim al-Sultan. (Capture d’écran, BIE Paris)

L’Arabie saoudite est habituée à accueillir des millions de visiteurs, puisqu’elle abrite les Deux Saintes Mosquées, qui attirent chaque année des millions de pèlerins pour le Hajj à La Mecque, l’un des plus grands rassemblements de masse au monde.

La princesse Reema a qualifié le Royaume de «joyau caché attendant d’être découvert par le monde» et comme engagé à fond dans l’organisation de la «plus grande exposition de l’Histoire». Elle a ensuite noté que Riyad était une destination touristique mondiale «exceptionnelle».

Lundi, le prince héritier a assisté à la réception officielle de l’Arabie saoudite à Paris, organisée par la Commission royale pour la ville de Riyad pour les délégués des 179 États membres du BIE. Cette réception constitue une étape importante de la procédure de nomination.

Cet événement a été organisé pour montrer que Riyad est prête à accueillir l’exposition et pour que le Royaume présente ses projets avant la prochaine assemblée générale du BIE en novembre, au cours de laquelle se tiendra un vote pour choisir la ville hôte de l’Expo 2030.

Plus de 60 pays et organisations, dont la Chine, la France, la Turquie, la Grèce, le Maroc, le Nigeria, Djibouti, l’Arménie, Cuba, le Costa Rica, l’Organisation de la coopération islamique (OCI) et le Conseil de coopération du Golfe (CCG), soutiennent la candidature saoudienne.

L’Arabie saoudite a participé pour la première fois à une exposition universelle en 1958 dans la capitale belge, Bruxelles. Depuis, elle participe à des expositions universelles et spécialisées. Les expositions universelles se déroulent tous les cinq ans, tandis que les expositions spécialisées ont lieu entre deux expositions universelles.

L’enthousiasme et l’engagement du Royaume dans ces événements ne sont pas passés inaperçus. Lors de l’exposition spécialisée de 2008 dans la ville espagnole de Saragosse, l’Arabie saoudite s’est vu décerner un prix d’argent pour la conception de son pavillon. Deux ans plus tard, l’Arabie saoudite a remporté un prix d’or lors de l’exposition universelle de 2010 à Shanghai, en Chine.

La tradition des expositions universelles a débuté à Londres en 1851 avec la Grande exposition. Il s’agissait non seulement d’une célébration des progrès scientifiques et technologiques, mais aussi d’un fascinant étalage de curiosités du monde entier, reflet d’une époque où les transports et les communications s’accéléraient et où le potentiel semblait illimité.

Depuis lors, les expositions universelles permettent de partager et de célébrer les innovations et les découvertes de l’époque. Elles emmènent les visiteurs dans des voyages immersifs articulés autour d’un thème commun. Accueillant des dizaines de millions de visiteurs, elles donnent aux pays participants la possibilité de construire des pavillons extraordinaires, transformant les villes hôtes pour les années à venir.

La dernière exposition universelle s’est tenue à Dubaï du 1er octobre 2021 jusqu’au 31 mars 2022, et la prochaine devrait avoir lieu à Osaka, au Japon, en 2025.

À la suite du succès de son pavillon qui a remporté plusieurs prix lors de l’exposition universelle de Dubaï, l'Arabie saoudite est désormais réputée pour son architecture à couper le souffle et ses expositions présentant des innovations de haute technologie. Elle semble donc très bien placée pour organiser l’Expo 2030.

 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com

 


Nouvelles frappes israéliennes sur Gaza, cinq morts selon les autorités locales

Cinq personnes dont un bébé ont été tuées jeudi dans la bande de Gaza, selon les autorités locales, au lendemain de la reprise de bombardements israéliens dans le territoire palestinien où Israël et le Hamas s'accusent de violer mutuellement la trêve. (AFP)
Cinq personnes dont un bébé ont été tuées jeudi dans la bande de Gaza, selon les autorités locales, au lendemain de la reprise de bombardements israéliens dans le territoire palestinien où Israël et le Hamas s'accusent de violer mutuellement la trêve. (AFP)
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  • Le bilan de ce nouvel accès de violence s'élève à 32 morts, selon les annonces des autorités locales confirmées par les hôpitaux
  • Dans la bande de Gaza, la reprise des bombardements fait peur aux habitants

GAZA: Cinq personnes dont un bébé ont été tuées jeudi dans la bande de Gaza, selon les autorités locales, au lendemain de la reprise de bombardements israéliens dans le territoire palestinien où Israël et le Hamas s'accusent de violer mutuellement la trêve.

Mercredi a été l'une des journées les plus meurtrières à Gaza depuis le 10 octobre et l'entrée en vigueur du cessez-le-feu.

Le bilan de ce nouvel accès de violence s'élève à 32 morts, selon les annonces des autorités locales confirmées par les hôpitaux.

Dans la bande de Gaza, la reprise des bombardements fait peur aux habitants.

"Ma petite fille n'a cessé de me demander toute la nuit : la guerre va-t-elle revenir ?" a déclaré à l'AFP Lina Karaz à Gaza-ville.

"Nous sommes inquiets [...] Cette nuit, le bruit des bombardements et des explosions [...] était terrifiant", a-t-elle ajouté, "quand ce cauchemar prendra-t-il fin ?"

Pour Mohammed Hamdouna, déplacé de 36 ans vivant dans un camp de tentes dans la région de Khan Younès, dans le sud de la bande, "rien n'a changé, concrètement", depuis le 10 octobre.

 "Toujours sous la tente" 

"Les villes sont en ruines (et) nous vivons toujours sous la tente malgré le froid et la pluie qui a inondé (les tentes) il y a deux jours", déplore-t-il alors que la situation humanitaire reste catastrophique, selon l'ONU.

Selon la Défense civile de Gaza, organisation de premiers secours opérant sous l'autorité du Hamas, cinq personnes ont été tuées dans des bombardements israéliens sur le sud du territoire, dans la partie du territoire restant sous le contrôle israélien à ce stade de la mise en oeuvre de l'accord de trêve.

L'hôpital Nasser de Khan Younès a confirmé avoir enregistré le décès de trois personnes de la même famille, dont une fillette d'un an.

"Nous dormions paisiblement, nous sommes pacifiques et nous ne voulons pas la guerre", a dit à l'AFP Sabri Abou Sabt, qui a perdu son fils et sa petite-fille dans une frappe à l'est de Khan Younès.

Sollicitée par l'AFP, une porte-parole de l'armée israélienne a confirmé que l'armée avait mené une frappe visant à "démanteler des infrastructures terroristes". "Rien d'inhabituel", a-t-elle affirmé.

"Israël a pris la décision de mener ces frappes aériennes de manière indépendante", a précisé la porte-parole du Premier ministre israélien, Shosh Bedrosian lors d'un point presse jeudi.

Néanmoins, "les Etats-Unis ont été prévenus (par Israël) avant les frappes", a indiqué un responsable américain à l'AFP sous le couvert de l'anonymat.

"Nous sommes profondément préoccupés par les frappes aériennes israéliennes que nous avons vues, au cours desquelles des civils auraient été tués et blessés hier, y compris des enfants", a déclaré jeudi soir Stéphane Dujarric, le porte-parole du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.

"Cela rappelle de façon frappante à quel point le cessez-le-feu est fragile. Nous avons besoin que chacun veille à ce que le cessez-le-feu tienne et continue de tenir", a-t-il ajouté.

"Escalade dangereuse" 

"Israël est sous pression internationale, les Américains mobilisent toute la région, liant la question de Gaza à celle de la normalisation et des accords d'Abraham avec l'Arabie Saoudite", a noté Eran Ortal, chercheur au Centre d'études stratégiques de Bar Ilan.

"Donc bien que le Hamas n'ait pas été désarmé, et qu'il y ait de fortes chances qu'il parvienne également à éviter le désarmement dans un avenir proche, le potentiel de reprise de la guerre à Gaza ne semble pas élevé", a-t-il estimé.

Deux autres personnes ont été tuées dans des frappes, également à l'est de Khan Younès, selon la Défense civile.

L'armée israélienne a affirmé jeudi avoir tiré jeudi en direction  de "deux terroristes" dans le sud de la bande de Gaza.

Le Hamas a dénoncé une "escalade dangereuse" et appelé les Etats-Unis, pays médiateur, à "exercer une pression immédiate" sur Israël.

Le Qatar, autre pays médiateur, a condamné "fermement les attaques brutales" qui menacent selon lui de compromettre la trêve.

La guerre à Gaza avait été déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023 qui a entraîné la mort de 1.221 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Plus de 69.500 Palestiniens ont été tués par la campagne militaire israélienne de représailles selon le ministère de la Santé de Gaza, des chiffres fiables selon l'ONU.

 


Soudan: l'UE sanctionne le numéro deux des paramilitaires du FSR

L'Union européenne a annoncé jeudi des sanctions contre le numéro deux des Forces de soutien rapide (FSR), accusé d'exactions au Soudan, pays africain en proie à une guerre civile meurtrière entre ces paramilitaires et l'armée régulière. (AFP)
L'Union européenne a annoncé jeudi des sanctions contre le numéro deux des Forces de soutien rapide (FSR), accusé d'exactions au Soudan, pays africain en proie à une guerre civile meurtrière entre ces paramilitaires et l'armée régulière. (AFP)
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  • Le conflit au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts et déplacé près de 12 millions de personnes
  • Il a connu une nouvelle accélération avec la chute aux mains des FSR fin octobre de la ville d'El-Facher, dernier bastion de l'armée dans le Darfour

BRUXELLES: L'Union européenne a annoncé jeudi des sanctions contre le numéro deux des Forces de soutien rapide (FSR), accusé d'exactions au Soudan, pays africain en proie à une guerre civile meurtrière entre ces paramilitaires et l'armée régulière.

"Cela envoie un signal que la communauté internationale poursuivra ceux qui sont responsables", a affirmé la cheffe de la diplomatie de l'UE Kaja Kallas, à l'issue d'une réunion à Bruxelles des ministres des Affaires étrangères de l'UE.

Ces sanctions, qui prévoient une interdiction d'entrée dans l'UE et un gel des avoirs, ne concernent que ce responsable soudanais, Abdelrahim Hamdan Dagalo, frère du numéro un des FSR.

Elles ont volontairement été limitées afin de garder des canaux de communication ouverts, alors que l'UE dit être en mesure de parler aux deux parties, a expliqué un responsable européen.

Le conflit au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts et déplacé près de 12 millions de personnes. Il a connu une nouvelle accélération avec la chute aux mains des FSR fin octobre de la ville d'El-Facher, dernier bastion de l'armée dans le Darfour.

Depuis, des survivants décrivent massacres, violences à caractère ethnique, enlèvements, viols et agressions sexuelles.

"L'Union européenne condamne dans les termes les plus forts les atrocités graves et continues perpétrées par les Forces de soutien rapide au Soudan, notamment après la prise de la ville d'El Facher", a indiqué un communiqué des 27.

Les meurtres à motivation ethnique et les violences sexuelles systématiques sont susceptibles de "constituer des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité", a ajouté l'UE dans ce communiqué..


Gaza: 27 morts dans des frappes israéliennes, Israël et le Hamas s'accusent de violer la trêve

Des frappes aériennes israéliennes sur la bande de Gaza ont tué 27 personnes mercredi selon les autorités locales, Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas s'accusant mutuellement d'avoir violé le fragile cessez-le-feu. (AFP)
Des frappes aériennes israéliennes sur la bande de Gaza ont tué 27 personnes mercredi selon les autorités locales, Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas s'accusant mutuellement d'avoir violé le fragile cessez-le-feu. (AFP)
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  • Il s'agit de l'une des journées les plus meurtrières à Gaza depuis le 10 octobre et l'entrée en vigueur de la trêve à laquelle ont poussé les Etats-Unis après plus de deux ans de guerre
  • Israël a également mené mercredi des frappes dans le sud du Liban, après avoir lancé des appels à évacuer

GAZA: Des frappes aériennes israéliennes sur la bande de Gaza ont tué 27 personnes mercredi selon les autorités locales, Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas s'accusant mutuellement d'avoir violé le fragile cessez-le-feu.

Il s'agit de l'une des journées les plus meurtrières à Gaza depuis le 10 octobre et l'entrée en vigueur de la trêve à laquelle ont poussé les Etats-Unis après plus de deux ans de guerre.

Israël a également mené mercredi des frappes dans le sud du Liban, après avoir lancé des appels à évacuer. L'armée israélienne a dit viser le mouvement islamiste Hezbollah qu'elle accuse de se réarmer en violation du cessez-le-feu en vigueur à sa frontière nord depuis bientôt un an.

"Les bombardements et les morts ont recommencé. Ils ne nous laissent même pas le temps de respirer", déplore auprès de l'AFP Ahraf Abu Sultan, 50 ans, tout juste rentré à Gaza-ville pour réparer sa maison détruite après avoir été déplacé un an dans le sud du territoire.

"Il n'y a aucun espoir pour la vie à Gaza", se lamente Nivine Ahmed, déplacée sous une tente à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, évoquant le bruit des explosions, la fumée, les gens qui courent et les sirènes des ambulances.

"Nous n'en pouvons plus, nous voulons que la guerre se termine complètement ou que les passages soient ouverts" pour permettre à la population de fuir, a confié Noha Fathi, déplacée dans le sud de la bande de Gaza.

Selon la Défense civile de la bande de Gaza, organisation de premiers secours opérant sous l'autorité du Hamas, quatorze personnes ont été tuées mercredi à Gaza-ville, et 13 dans la région de Khan Younès. Deux hôpitaux contactés par l'AFP ont confirmé ce bilan.

"Escalade dangereuse" 

L'armée israélienne a affirmé "frapper des cibles terroristes du Hamas dans toute la bande de Gaza" en riposte à des tirs "en direction de la zone où [ses] soldats opèrent à Khan Younès".

Ces tirs n'ont fait aucun blessé a précisé l'armée mais constituent "une violation de l'accord de cessez-le-feu".

Rejetant une "piètre tentative pour justifier [...] des violations qui ne cessent jamais", le Hamas a dénoncé une "escalade dangereuse" et appelé les Etats-Unis à "exercer une pression immédiate et sérieuse pour [forcer Israël] à respecter le cessez-le-feu".

Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les informations des différentes parties.

La trêve a déjà été marquée par plusieurs accès de violences dans le territoire palestinien dévasté par plus de deux ans d'hostilités déclenchées par l'attaque sanglante du Hamas en Israël le 7 octobre 2023.

Depuis le 10 octobre, plus de 300 Palestiniens ont été tués par des frappes ou des tirs israéliens selon le ministère de la Santé de Gaza, placé sous l'autorité du Hamas. L'armée israélienne affirme ne frapper qu'en riposte à des violations de la trêve.

Les raids israéliens les plus meurtriers ont tué, le 29 octobre, plus de cent Gazaouis, selon la Défense civile et des données recueillies par l'AFP auprès de cinq hôpitaux.

Selon la Défense civile, qui ne fait jamais état de combattants tués, les bombardements de mercredi ont notamment tué un couple et ses trois enfants à Gaza-ville, et deux mineurs à Khan Younès.

Deuxième phase ? 

Le porte-parole de l'organisation, Mahmoud Bassal, est apparu dans une vidéo exhibant les corps de trois jeunes enfants.

L'accord de cessez-le-feu a permis dans sa première phase le retour des vingt derniers otages vivants du 7-Octobre, en échange de la libération de plusieurs centaines de prisonniers palestiniens, et le retour de 25 corps d'otages morts, sur 28 que le Hamas s'est engagé à rendre.

Israël réclame leur remise, en accusant de retard le mouvement islamiste, qui invoque la difficulté de les retrouver dans un territoire noyé sous des tonnes de décombres.

La mise en œuvre de la deuxième phase du plan du président américain Donald Trump n'a pas encore été approuvée. Elle prévoit notamment le désarmement du Hamas, la mise en place d'une autorité de transition pour gouverner le territoire et le déploiement d'une force internationale de stabilisation.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté lundi une résolution pour endosser ce plan Trump, mais le Hamas, écarté de tout rôle dans la gouvernance du territoire et qui refuse de désarmer aux conditions posées par Israël, a dénoncé un texte qui "ne répond pas aux exigences et aux droits politiques et humains" du peuple palestinien.

L'attaque du 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.221 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Plus de 69.500 Palestiniens ont été tués par la campagne militaire israélienne de représailles, selon le ministère de la Santé de Gaza. Le ministère, dont les chiffres sont jugés fiables par l'ONU, ne précise pas le nombre de combattants tués mais ses données indiquent que plus de la moitié des morts sont des mineurs et des femmes.