Les Occidentaux promettent de faire payer la Russie pour la reconstruction de l'Ukraine

«Soyons clairs: la Russie est à l'origine de la destruction de l'Ukraine. Et la Russie finira par supporter le coût de la reconstruction de l'Ukraine», a déclaré le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken (Photo, AFP).
«Soyons clairs: la Russie est à l'origine de la destruction de l'Ukraine. Et la Russie finira par supporter le coût de la reconstruction de l'Ukraine», a déclaré le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 22 juin 2023

Les Occidentaux promettent de faire payer la Russie pour la reconstruction de l'Ukraine

  • Les alliés occidentaux de Kiev ont promis mercredi d'augmenter leur aide financière à l'économie ukrainienne
  • Le redressement de l'économie ukrainienne a été évalué à 411 milliards de dollars dans une étude récente

LONDRES: Les alliés occidentaux de Kiev ont promis mercredi d'augmenter leur aide financière à l'économie ukrainienne, ravagée par plus d'un an de guerre, mais averti la Russie qu'elle devrait en fin de compte payer pour la reconstruction.

Alors que l'Ukraine reconnaît que sa contre-offensive, qui se heurte à une forte résistance de l'armée russe, ne va pas aussi vite qu'espéré, la conférence pour la reconstruction réunit pendant deux jours à Londres plus de 60 pays, institutions internationales et secteur privé.

S'exprimant par visioconférence, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a réclamé "des projets concrets": "Chaque jour d'agression russe apporte de nouvelles ruines, des milliers et des milliers de maisons détruites, des industries dévastées, des vies brûlées".

Le redressement de l'économie ukrainienne a été évalué à 411 milliards de dollars dans une étude récente de la Banque mondiale, l'ONU, l'Union européenne et le gouvernement ukrainien.

Une somme appelée à grossir à mesure que le conflit se poursuit, avec notamment la destruction début juin du barrage hydro-électrique de Kakhovka, en zone contrôlée par la Russie, qui a provoqué d'importantes inondations.

Kiev estime les dégâts environnementaux à 1,5 milliard de dollars, sans compter "les pertes concernant l'agriculture, les infrastructures, les logements ni le coût de la reconstruction de la centrale elle-même", a précisé le Premier ministre Denys Chmygal.

"Soyons clairs : la Russie est à l'origine de la destruction de l'Ukraine. Et la Russie finira par supporter le coût de la reconstruction de l'Ukraine", a déclaré le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken.

"L'agresseur doit être tenu pour responsable", a aussi dit la présidente de la commission européenne Ursula von der Leyen, alors que les Etats membres de l'UE se sont entendus mercredi sur un onzième paquet de sanctions contre la Russie.

Le Premier ministre britannique Rishi Sunak a expliqué travailler avec ses alliés à une éventuelle utilisation des biens russes gelés.

Washington débloque 1,3 milliard de dollars supplémentaires

En attendant de concrétiser cette idée, délicate juridiquement, les alliés de Kiev ont renforcé leur aide financière pour répondre aux besoins immenses.

Washington a notamment débloqué 1,3 milliard de dollars supplémentaires. Londres a promis trois milliards de dollars sur trois ans de garanties pour financer les services publics ukrainiens et 240 millions de livres (280 millions d'euros) d'aide bilatérale, destinés notamment au déminage et des projets humanitaires.

Paris a débloqué 40 millions d'euros pour la reconstruction d'urgence et des équipements médicaux notamment.

Mardi, la Commission européenne avait proposé un paquet d'aide de 50 milliards d'euros jusqu'en 2027.

La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd) a elle annoncé lors de la conférence 600 millions d'euros de prêts et de subventions, en partenariat avec des donateurs internationaux, pour des projets énergétiques dans le pays.

L'objectif de la conférence est aussi de mobiliser le privé. Un dispositif pour garantir les investissements privés en Ukraine est discuté par les puissances du G7 et va être notamment mis en place par Paris pour les entreprises françaises.

«Nous avons confiance en l'avenir de l'Ukraine»

"Nous nous sommes réunis pour envoyer un message très clair: nous avons confiance en l'avenir de l'Ukraine", a souligné le chef de la diplomatie britannique James Cleverly.

L'Ukraine cherche de son côté à convaincre ses alliés de sa détermination à poursuivre, malgré le conflit, les réformes engagées ces dernières années et en particulier lutter contre la corruption longtemps endémique.

Sur le terrain, l'armée de Kiev tente de regagner les territoires pris par les Russes depuis le début de l'invasion du pays en février 2022.

Dans une interview à la BBC, Volodymyr Zelensky a admis que les progrès de cette offensive étaient "plus lents que désiré". "Certaines personnes pensent que c'est un film hollywoodien et attendent des résultats maintenant. Ce n'est pas le cas".

M. Zelensky, de confession juive, a également réagi avec émotion aux propos de Vladimir Poutine, qui affirme que l'Ukraine est aux mains de "néonazis" persécutant les russophones, et l'a personnellement qualifié mi-juin de "honte pour le peuple juif".

"C'est comme s'il ne comprenait pas vraiment ce qu'il disait", a commenté le président ukrainien. "Désolé mais c'est comme s'il était le deuxième roi de l'antisémitisme après Hitler", a-t-il ajouté. "C'est un président qui parle... dans un monde civilisé, on ne peut pas parler comme ça".


L'Inde cherche à porter la voix du « Sud global » entre le G7 et le Brics

Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
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  • L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.
  • « Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

PARIS : Invitée du G7 qui débute dimanche, mais aussi membre fondateur des Brics, l'Inde souhaite porter la voix du « Sud global », se posant en « passerelle » entre les différents acteurs de la scène internationale, affirme son ministre des Affaires étrangères dans un entretien à l'AFP.

L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.

« Nous avons été un pays invité depuis plusieurs années et je pense que ça a été bénéfique pour le G7 », déclare à l'AFP Subrahmanyam Jaishankar depuis Paris, où il a clos samedi une visite en France, se félicitant d'avoir « la capacité de travailler avec différents pays sans qu'aucune relation ne soit exclusive ». 

Avec une population en passe de devenir la quatrième économie mondiale, l'Inde est l'un des pays les plus peuplés du globe. Elle siège à la table de nombreuses organisations, avec les Occidentaux au G7 ou au sein du « Quad » (Dialogue quadrilatéral pour la sécurité, avec les États-Unis, le Japon, l'Australie), mais aussi avec la Chine, la Russie et l'Iran au sein des Brics et du Groupe de Coopération de Shangaï.

« Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

Ancienne colonie britannique, indépendante depuis 1947, l'Inde se pose, avec le Brésil, en héraut du « Sud global », qui réunit « des pays qui ont été victimes de l'ordre mondial ces dernières années, ces derniers siècles ». 

« Dans les pays du Sud, il existe un fort ressentiment face aux inégalités de l'ordre international, une volonté de le changer, et nous en faisons pleinement partie », explique le ministre en poste depuis 2019.

« Aujourd'hui, pour des pays comme les nôtres, il est important de nous exprimer, de mener, de faire sentir notre présence. »

Cette voix passe aussi par les BRICS, devenue « l'une des principales plateformes de rassemblement pour les pays non occidentaux », dont les chefs d'État se réuniront en juillet.

Partisan de « négociations directes » pour résoudre la guerre entre l'Ukraine et la Russie, qui a frappé durement les pays du Sud, M. Jaishankar affiche son scepticisme face aux politiques de sanctions occidentales : « Ça n'a pas vraiment marché jusqu'à présent, non ? » 

Partenaire commercial et allié politique de la Russie, l'Inde pourrait se retrouver exposée en cas de sanctions contre Moscou.

« L'économie mondiale est sous tension. Plus on ajoute des facteurs de tensions, plus les difficultés seront grandes. »

Dans l'ordre mondial actuel, l'Inde doit composer avec la « discontinuité » posée par Donald Trump.

Des négociations en cours sur le sujet ont « bien avancé ».L'Inde doit également chercher « un équilibre » avec la Chine. 

Pékin soutient Islamabad, que New Delhi accuse de soutenir les activités de « terroristes » islamistes sur son sol.

Le 22 avril, une attaque au Cachemire indien a déclenché une confrontation militaire de quatre jours entre les deux pays, la plus grave depuis 1999. Narendra Modi a promis une « riposte ferme » à toute nouvelle attaque « terroriste », renforçant le spectre d'une escalade entre les deux puissances nucléaires.

« En 2008, la ville de Mumbai a été attaquée (plusieurs attentats jihadistes ont fait 166 morts) et nous avons commis l'erreur de ne pas réagir avec fermeté. Nous sommes déterminés à ne pas répéter ces erreurs. Si des terroristes pénètrent en Inde depuis et grâce au soutien d'un pays voisin, nous les poursuivrons et nous les châtierons ».

Mais l'Inde n'a jamais envisagé de recourir à l'arme nucléaire, assure-t-il : « Ces inquiétudes émanaient de personnes mal informées ».

 


Israël appelle les Iraniens à évacuer les zones proches de sites militaires

Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
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  • L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».
  • Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones.

JERUSALEM : Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré dimanche dans un communiqué de son bureau avoir ordonné à l'armée israélienne d'émettre des avis d'évacuation à l'intention des habitants de Téhéran vivant à proximité de sites militaires.

Après cet ordre, l'armée israélienne a appelé les Iraniens à évacuer les zones « à proximité d'installations militaires » dans un communiqué publié sur le réseau social X en persan et en arabe.

L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».

Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones, contrairement aux communiqués de l'armée israélienne adressés aux Palestiniens de la bande de Gaza, où elle est en guerre contre le mouvement islamiste Hamas.

Cette décision fait partie d'un plan « visant à faire pression sur le régime » en créant des déplacements de population, a déclaré à l'AFP une source sécuritaire israélienne.


La Russie s'apprête à construire la première centrale nucléaire du Kazakhstan

Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
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  • « Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.
  • Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne.

ALMATY, KAZAKHSTAN : Le géant russe du nucléaire Rosatom sera le principal constructeur de la première centrale nucléaire du Kazakhstan, ont annoncé samedi les autorités de ce pays d'Asie centrale, premier producteur mondial d'uranium, un chantier que convoitaient la France, la Chine et la Corée du Sud.

« Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.

Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne, mais souffre d'un manque cruel d'électricité pour sa consommation intérieure.

L'agence kazakhe dit désormais « étudier la question de l'obtention de financements publics à l'exportation aux dépens de la Fédération de Russie, conformément aux propositions de Rosatom ». 

Rosatom a salué la décision kazakhe dans un communiqué et promis « la construction d'une centrale nucléaire selon le projet le plus avancé et le plus efficace au monde, basé sur des technologies russes ».

« Les réacteurs VVER-1200 de troisième génération combinent des solutions techniques éprouvées avec les systèmes de protection active et passive les plus récents. Ces derniers ont été développés en stricte conformité avec les normes internationales de sécurité », a ajouté la société.

Rosatom (Russie), China National Nuclear Corporation (Chine), EDF (France) et Korea Hydro & Nuclear Power (Corée du Sud) faisaient partie des quatre entreprises pressenties.

L'agence ajoute qu'elle « continuera à travailler avec des partenaires étrangers pour former un consortium international efficace », sans donner plus de précisions. 

Ce projet de consortium international, qui n'a jamais été spécifié, s'inscrit dans la volonté du dirigeant kazakh Kassym-Jomart Tokaïev de maintenir de bonnes relations avec les grandes puissances.

Moscou, puissance historique en Asie centrale, a ainsi remporté cet appel d'offres aux dépens de la Chine, désormais incontournable dans la région. Cette annonce intervient quelques jours avant la venue du président chinois Xi Jinping au Kazakhstan pour un sommet « Asie centrale-Chine ».

La centrale, dont la construction a été validée lors d'un référendum sans surprise à l'automne, doit être bâtie près du village abandonné d'Ulken, dans le sud du pays, sur les bords du lac Balkhach, le deuxième plus grand d'Asie centrale.

En Ouzbékistan voisin, le géant russe Rosatom va construire une petite centrale nucléaire et a proposé au Kirghizistan un projet similaire.