Sommet de Paris: Contribution du secteur privé au développement durable et aux PME

Le président français Emmanuel Macron participe à une table ronde sur l'économie mondiale lors du sommet du nouveau pacte financier mondial au Palais Brongniart à Paris, le 22 juin 2023. (Photo Ludovic MARIN / POOL / AFP)
Le président français Emmanuel Macron participe à une table ronde sur l'économie mondiale lors du sommet du nouveau pacte financier mondial au Palais Brongniart à Paris, le 22 juin 2023. (Photo Ludovic MARIN / POOL / AFP)
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Publié le Vendredi 23 juin 2023

Sommet de Paris: Contribution du secteur privé au développement durable et aux PME

  • Lors du sommet pour un nouveau pacte financier mondial à Paris, une table ronde s’est tenue sur le thème «Créer un environnement propice au secteur privé (infrastructures durables, financement des PME)»
  • «Nous encourageons le secteur privé à s’impliquer pour atteindre nos objectifs en matière de développement durable et de respect des droits humains», a expliqué le ministre japonais des Affaires étrangères

PARIS: Comment créer un environnement propice au secteur privé pour qu’il réalise des infrastructures durables et finance des petites et moyennes entreprises (PME)? C’est la thématique qui a été abordée lors d’un panel organisé le 22 juin dans le cadre du sommet pour un nouveau pacte financier mondial au Palais Brongniart, dans le IIe arrondissement de Paris.

Pour atteindre cette ambition commune, les décideurs internationaux se sont penchés sur la façon de repenser l’environnement de l’investissement et la mobilisation des flux financiers au bénéfice de tous les continents. L’objectif consiste à soutenir les projets favorisant la transition écologique et à financer les entreprises créant des emplois dans les zones définies comme «prioritaires» et œuvrant dans la construction d’infrastructures conformes aux normes du développement durable.

Pour Yoshimasa Hayashi, ministre des Affaires étrangères du Japon, il sera difficile d’atteindre les objectifs 2030 en raison du contexte mondial de l’après-pandémie. Interrogé sur l’apport du secteur privé dans le développement durable et l’économie verte, M. Hayashi a assuré que, dans son pays, les politiques publiques appellent à la contribution des capitaux privés dans le développement des programmes de l’économie verte. «Nous encourageons le secteur privé à s’impliquer pour atteindre nos objectifs en matière de développement durable et de respect des droits humains», a-t-il expliqué. Il a également rappelé que les secteurs public et privé devaient travailler ensemble pour investir dans la construction des infrastructures, en citant l’implication et l’appui du Japon dans la concrétisation des programmes des entreprises impliquées dans la transition écologique.

«Nous encourageons le secteur privé à s’impliquer pour atteindre nos objectifs en matière de développement durable et de respect des droits humains», a expliqué le ministre des Affaires étrangères du Japon.

Accroître le financement des PME

Comment accroître les financements des PME, des entités créatrices d’emplois et de développement socio-économique local? Interrogé sur l’apport du secteur privé dans l’essor des programmes de développement durable, Khadem al-Remeithi, PDG d’Adia, un fonds souverain des Émirats arabes unis (EAU), a indiqué que dans le cadre de programmes socio-économiques structurants destinés aux pays en voie de développement, il est c. Il a assuré que le fonds d’investissement qu’il dirige s’était engagé à mettre en œuvre des règles et des plates-formes opérationnelles permettant d’organiser les projets et les programmes sélectionnés.

Khadem al-Remeithi, PDG d’Adia, un fonds souverain des EAU, explique qu’il est «recommandé de  travailler avec les différents organismes comme l’Agence française de développement (AFD) pour identifier les solutions concrètes, notamment en matière de construction des infrastructures».

«Nous veillons à ce que nos actions donnent des résultats», a-t-il précisé, en citant des exemples  concrets et réussis réalisés par la Banque africaine de développement (BAD) dans de nombreux pays africains. «Le financement des petites et moyennes entreprises engagées dans le développement durable et les investissements nécessaires à la construction des infrastructures de base ont besoin du soutien des capitaux des institutions financières internationales», a soutenu Khadem al-Remeithi. Il a également plaidé pour la mise en place de dispositifs réglementaires permettant de lutter efficacement contre «les timidités des banques et des investisseurs potentiels à l’égard des risques». Des mesures, qui, selon lui,  encourageraient l’intensification du dialogue entre les opérateurs publics et privés pour impulser leurs apports dans la concrétisation des programmes de développement durable.

Intervenants

Macky Sall, président de la République du Sénégal

Yoshimasa Hayashi, ministre des Affaires étrangères du Japon

Makhtar Diop, directeur général de la société financière internationale (IFC)

Khadem al-Remeithi, PDG d’Adia, un fonds souverain des Émirats arabes unis

Jamila ben Baba, PDG de Laham Industrie

Jay Collins, vice-président de Citigroup

Thomas Buberl, directeur général du groupe français AXA.


Légion d'honneur, Sarkozy « prend acte », rappelant que la CEDH doit encore examiner son recours

La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
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  • L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 
  • Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain.

PARIS : L'ancien président Nicolas Sarkozy a « pris acte » dimanche de son exclusion de la Légion d'honneur et rappelle que la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) doit encore se prononcer sur son recours dans l'affaire des écoutes, a indiqué son avocat Patrice Spinosi dans une déclaration transmise à l'AFP.

« Nicolas Sarkozy prend acte de la décision prise par le grand chancelier. Il n’a jamais fait de cette question une affaire personnelle », a affirmé Patrice Spinosi, soulignant que si l'ancien chef de l'État « a fait valoir des arguments juridiques, c’était au nom de la fonction même de président de la République ».

L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 

« La condamnation de la France (par la CEDH) impliquera la révision de la condamnation pénale prononcée à l'encontre de Nicolas Sarkozy, en même temps que l’exclusion de l’ordre de la Légion d’Honneur ; l’une n’étant que la conséquence de l’autre », a assuré Patrice Spinosi.

Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain, à qui la Légion d'honneur avait été retirée en 1945 pour haute trahison et intelligence avec l'ennemi.

« Ce lien avec le maréchal Pétain est indigne », a déclaré la porte-parole du gouvernement Sophie Primas (LR), prenant « acte » elle aussi de cette décision « automatique qui fait partie du code de la Légion d’Honneur ».

« Le président Sarkozy a été là pour la France à des moments extrêmement compliqués », a-t-elle déclaré, se disant « un peu réservée non pas sur la règle, mais sur ce qu’elle entraîne comme comparaison ».

« C'est une règle, mais c'est aussi une honte », a déploré sur franceinfo Othman Nasrou, le nouveau secrétaire général de LR et proche de Bruno Retailleau, apportant son « soutien et son respect » à l'ex-président.

À gauche, le député écologiste Benjamin Lucas s'est félicité de la décision, appelant sur X à ce que « la République prive de ses privilèges et de son influence institutionnelle celui qui a déshonoré sa fonction et trahi le serment sacré qui lie le peuple à ses élus, celui de la probité ».


Echanges de frappes entre Israël et l'Iran : la France renforce la vigilance sur son territoire

 Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau  (Photo AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (Photo AFP)
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  • « Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme
  • Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

PARIS : Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau a appelé les préfets à renforcer la vigilance sur le territoire national. Il a notamment demandé de cibler les lieux de culte, les rassemblements festifs et les intérêts israéliens et américains. Cette demande a été transmise par télégramme. Elle a été envoyée vendredi. Cela fait suite à l'attaque israélienne en Iran.

« Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme consulté par l'AFP, alors qu'Israël et l'Iran poursuivaient leurs échanges de frappes meurtrières.

Les hostilités ont été déclenchées par une attaque israélienne massive contre des sites militaires et nucléaires iraniens, à laquelle Téhéran riposte avec des missiles balistiques. 

Dans ce contexte, M. Retailleau demande aux préfets de porter « une attention particulière » à la sécurité des lieux de culte, des établissements scolaires, des établissements publics et institutionnels, ainsi que des sites à forte affluence, notamment au moment des entrées et des sorties, et ce, incluant les « rassemblements festifs, culturels ou cultuels ».

Ces mesures de protection renforcée s'appliquent également aux « intérêts israéliens et américains ainsi qu'aux établissements de la communauté juive ».

Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

Vendredi soir, le président Emmanuel Macron a annoncé un « renforcement » du dispositif Sentinelle, qui déploie des militaires en France, « pour faire face à toutes les potentielles menaces sur le territoire national ».


Selon ManPowerGroup, l'IA pourrait réduire l'importance des « compétences » dans le recrutement

Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
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  • L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences ».
  • « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

PARIS : L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences », selon un dirigeant de ManPowerGroup.

En effet, « les compétences pourraient s'avérer obsolètes dans six mois », explique Tomas Chamorro-Premuzic, directeur de l'innovation du géant américain du travail temporaire, rencontré par l'AFP au salon Vivatech, à Paris, qui ferme ses portes samedi.  Selon lui, « il vaut mieux savoir que vous travaillez dur, que vous êtes curieux, que vous avez de bonnes aptitudes relationnelles et ça, l'IA peut vous aider à l'évaluer ».

Selon l'Organisation internationale du travail (OIT), « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

Cependant, les tâches informatiques (utilisation d'Internet, messagerie, etc.) pouvant être accomplies de manière autonome par des agents d'IA connaissent une « rapide expansion ». 

Dans ce contexte, les employeurs pourraient rechercher de plus en plus de salariés dotés de compétences hors de portée de l'IA, telles que le jugement éthique, le service client, le management ou la stratégie, comme l'indique une enquête de ManpowerGroup menée auprès de plus de 40 000 employeurs dans 42 pays et publiée cette semaine.

M. Chamorro-Premuzic déplore toutefois que ces compétences ne soient pas encore davantage mises en avant dans la formation. « Pour chaque dollar que vous investissez dans la technologie, vous devez investir huit ou neuf dollars dans les ressources humaines, la transformation culturelle, la gestion du changement », dit-il.

Les craintes d'un chômage de masse provoqué par l'IA restent par ailleurs exagérées à ce stade, estime le dirigeant, malgré certaines prédictions alarmistes.

D'après Dario Amodei, patron de la société d'intelligence artificielle Anthropic, cette technologie pourrait faire disparaître la moitié des emplois de bureau les moins qualifiés d'ici cinq ans. 

« Si l'histoire nous enseigne une chose, c'est que la plupart des prévisions sont fausses », répond M. Chamorro-Premuzic.

Concernant le recrutement, activité principale de ManPowerGroup, le dirigeant ajoute que « les agents d'intelligence artificielle ne deviendront certainement pas le cœur de notre métier dans un futur proche ». Il constate également que l'IA est utilisée par les demandeurs d'emploi.

« Des candidats sont capables d'envoyer 500 candidatures parfaites en une journée, de passer des entretiens avec leurs bots et de déjouer certains éléments des évaluations », énumère-t-il.