Les dirigeants mondiaux appellent à une transition écologique qui ne laisse personne de côté

Les dirigeants mondiaux ont mis en commun leurs réflexions sur le changement climatique (Photo, Project Syndicate).
Les dirigeants mondiaux ont mis en commun leurs réflexions sur le changement climatique (Photo, Project Syndicate).
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Publié le Jeudi 22 juin 2023

Les dirigeants mondiaux appellent à une transition écologique qui ne laisse personne de côté

  • Les générations actuelles ont la possibilité d’ouvrir la voie vers une nouvelle ère de croissance économique durable au niveau mondial
  • Nous sommes convaincus que des transitions écologiques justes ne laissant personne de côté peuvent constituer un facteur important de réduction de la pauvreté et de soutien à un développement durable et solidaire

PARIS: Nous nous employons activement à en faire plus pour les populations et pour la planète. L’accumulation de crises multiples a mis à rude épreuve la capacité des pays à faire face à la faim, à la pauvreté et aux inégalités, à renforcer leur résilience et à investir dans leur avenir. Les vulnérabilités liées à la dette entravent lourdement la reprise économique des pays à faible revenu et à revenu intermédiaire et leur capacité à réaliser des investissements essentiels à long terme.

Nous travaillons sans relâche pour lutter contre la pauvreté et les inégalités. Ces trois dernières années, selon les estimations, 120 millions de personnes sont tombées dans l’extrême pauvreté ; beaucoup reste à faire pour atteindre les Objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies à l’horizon 2030. Nous devons donc placer l’humain au cœur de notre stratégie pour améliorer le bien-être des populations partout sur la planète.

Nous voulons que notre système permette de mieux subvenir aux besoins du développement et lutter contre les vulnérabilités désormais accrues par les risques climatiques et qui risquent d’affaiblir les capacités des pays à réduire la pauvreté et à parvenir à une croissance économique solidaire. Les catastrophes provoquées par les changements climatiques gagneront en intensité et en fréquence et toucheront les populations les plus pauvres et les plus vulnérables du monde entier de manière disproportionnée. Ces enjeux ne connaissent pas de frontières et posent un risque existentiel pour nos sociétés et nos économies.

Nous voulons que notre système en fasse plus pour la planète. Les générations actuelles ont la possibilité d’ouvrir la voie vers une nouvelle ère de croissance économique durable au niveau mondial, grâce à la transition vers un monde à zéro émission nette et à la mise en œuvre des objectifs de l’Accord de Paris. Nous sommes convaincus que des transitions écologiques justes ne laissant personne de côté peuvent constituer un facteur important de réduction de la pauvreté et de soutien à un développement durable et solidaire. Il faut pour cela investir à long terme dans le monde entier pour donner à tous les pays l’occasion d’en bénéficier. Inspirés par le Cadre mondial de la biodiversité de Kunming à Montréal, qui constitue un résultat historique, nous avons également besoin de nouveaux modèles économiques qui reconnaissent la valeur immense de la nature pour l’humanité.

Nous sommes convaincus que la réduction de la pauvreté et la protection de la planète sont des objectifs complémentaires. Nous devons faire des transitions justes et solidaires une priorité afin que les populations pauvres et les plus vulnérables puissent en tirer pleinement parti, sans avoir à en supporter le coût de manière disproportionnée. Nous savons qu’en fonction des situations nationales, les pays sont susceptibles d’adopter différents scénarios de transition conformes à l’objectif de limitation de la température à 1,5 °C. La transition ne se fera pas sans solidarité, sans perspectives économiques ni sans une croissance durable pour la financer.

Nous, dirigeants de différentes économies du monde entier, sommes unis dans notre détermination à parvenir à un nouveau consensus mondial. Le sommet de Paris des 22 et 23 juin sera un moment politique décisif afin de récupérer les acquis en matière de développement qui avaient été perdus ces dernières années, et d’accélérer les progrès pour réaliser les ODD, notamment les transitions justes. Notre stratégie est claire : les engagements en matière climatique et de développement doivent être respectés conformément au Programme d’action d’Addis-Abeba, nous reconnaissons qu’il nous faut mobiliser toutes les sources de financement, notamment l’aide publique au développement, les ressources nationales et l’investissement privé.  

Commencer par les engagements financiers existants pour concrétiser ce consensus. Les objectifs collectifs de financement de l’action climatique doivent être atteints en 2023. Il en va de même pour notre objectif mondial de récolter 100 milliards de dollars américains de contributions volontaires pour les pays qui en ont le plus besoin par l’intermédiaire de la réallocation de droits de tirage spéciaux ou de contributions budgétaires équivalentes. 

Aucun pays ne devrait avoir à attendre plusieurs années pour obtenir un allégement de sa dette. Nous devons coopérer plus étroitement et plus rapidement sur la question de la dette, tant pour les pays à faible revenu que pour ceux à revenu intermédiaire, en commençant par dégager rapidement des solutions pour les pays lourdement endettés.

Sur la base de la dynamique existante, la poursuite de la réforme ambitieuse du système des banques multilatérales de développement constitue une priorité. Nous demandons aux banques de développement de prendre des mesures appropriées pour tirer davantage parti des ressources existantes, et d’accroître les capacités de financement et la mobilisation des capitaux privés, en se fondant sur des stratégies et des objectifs clairs en matière de contributions financières privées et de mobilisation des ressources intérieures. Ces ressources financières sont essentielles, mais cette réforme ne se limite pas aux seuls investissements. Elle doit également proposer un modèle opérationnel plus efficace, dans le cadre d’une approche pilotée par les pays. Nos banques de développement doivent également travailler entre elles en tant qu’écosystème, en étroite collaboration avec des institutions publiques, des fonds verticaux rationalisés et, le cas échéant, avec des organisations philanthropiques, des fonds souverains, des investisseurs privés et la société civile pour accroître au maximum les retombées.

La technologie, les compétences, la durabilité et les investissements publics et privés seront au cœur de nos partenariats, au service des mesures de transferts de technologies, de la libre circulation des talents dans le domaine scientifique et technologique, et d’une économie inclusive, ouverte, équitable et non discriminatoire. Nous promouvrons un programme d’investissements durables et solidaires dans les économies émergentes et en développement, fondé sur la valeur économique ajoutée et la transformation locale, comme les chaînes de valeur des engrais. Cette approche globale fera appel à de nouveaux critères de mesures pour mettre à jour nos instruments de responsabilisation.

Les financements publics demeureront essentiels pour atteindre nos objectifs. Il convient de commencer par renforcer nos instruments (Association internationale de développement, Fonds fiduciaire pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance et Fonds pour la résilience et la durabilité du Fonds monétaire international, Fonds international de développement agricole, Fonds vert pour le climat, guichets concessionnels de nos banques, Bouclier mondial contre les risques climatiques). Nous reconnaissons cependant que pour atteindre nos objectifs climatiques et de développement, notamment pour lutter contre la faim, la pauvreté et les inégalités, pour nous adapter aux changements climatiques, et pour prévenir et réduire au maximum les pertes et préjudices et pour y remédier, nous aurons besoin de nouvelles sources durables de financements innovants, comme les rachats de dettes, la participation des secteurs ayant tiré le meilleur parti de la mondialisation, et des marchés de crédits de la biodiversité et du carbone plus fiables.

Le renforcement de la résilience grâce à une panoplie complète d’instruments financiers est une priorité. Nous avons besoin d’un filet de sécurité mondial plus résistant et fondé sur des approches prédéterminées aux fins de l’adaptation aux changements climatiques et de l’atténuation de leurs effets, en particulier en temps de catastrophe. Cela implique l’utilisation de mécanismes de report résilients face aux changements climatiques et aux catastrophes d’autre nature, d’assurances et de financements des interventions d’urgence, notamment un nouveau modèle de financement plus durable de l’aide humanitaire.

La réalisation de nos objectifs de développement, notamment l’atténuation des risques climatiques, dépendra également de l’augmentation des flux de capitaux privés. Il s’agit à cet effet de mobiliser davantage le secteur privé, ses ressources financières et ses forces innovantes, comme le promeut le Pacte avec l’Afrique du G20. Il faut également améliorer le contexte commercial, mettre en œuvre des normes communes et des mesures adéquates de renforcement des capacités, réduire les risques perçus, notamment concernant les opérations de change et les marchés de crédits, ce qui pourrait nécessiter une aide publique, ainsi qu’échanger des informations fiables. En somme, notre système doit abaisser le coût du capital pour le développement durable, notamment par l’intermédiaire d’une transition écologique dans les économies émergentes et en développement.

La solidarité et l’action collective sont au cœur de notre collaboration, pour atténuer les difficultés auxquelles font face les pays en développement et pour atteindre nos objectifs mondiaux. Nous continuerons à appeler à la poursuite des progrès, en tirant parti d’autres événements majeurs, notamment les sommets du G20, en Inde et au Brésil, le Sommet sur les ODD et les COP, en commençant par la COP28 qui se tiendra cette année aux Émirats arabes unis. Dans le cadre de nos négociations et travaux internationaux à venir, nous nous emploierons à avancer sur des mesures concrètes au service de la réalisation des ODD, pour les populations, pour notre prospérité et pour notre planète.


Rubio promet un soutien "indéfectible" à Israël, avant une visite à Doha

Le secrétaire d'État américain Marco Rubio et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu visitent le Mur occidental, le lieu de prière le plus sacré du judaïsme, dans la vieille ville de Jérusalem. (AP)
Le secrétaire d'État américain Marco Rubio et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu visitent le Mur occidental, le lieu de prière le plus sacré du judaïsme, dans la vieille ville de Jérusalem. (AP)
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  • En visite à Jérusalem, le secrétaire d’État Marco Rubio a réaffirmé le soutien « indéfectible » des États-Unis à Israël dans sa guerre contre le Hamas à Gaza
  • Alors que les offensives israéliennes se poursuivent, causant de lourdes pertes civiles à Gaza, les critiques internationales s’intensifient

Jérusalem: Le secrétaire d'Etat Marco Rubio a promis lundi à Jérusalem le "soutien indéfectible" des Etats-Unis à Israël pour éliminer le mouvement islamiste palestinien Hamas à Gaza, à la veille d'un déplacement à Doha.

Durant la visite de M. Rubio, l'armée israélienne a poursuivi son offensive dans la bande de Gaza assiégée et affamée, la Défense civile locale faisant état d'au moins 49 morts, dont des enfants.

Lancée en riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, cette offensive a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste a pris le pouvoir en 2007.

Le déplacement de M. Rubio a coïncidé avec un sommet arabo-islamique à Doha, quelques jours après une attaque israélienne inédite le 9 septembre au Qatar contre des chefs du Hamas.

"Les habitants de Gaza méritent un avenir meilleur, mais cet avenir meilleur ne pourra commencer que lorsque le Hamas sera éliminé", a déclaré M. Rubio après une rencontre à Jérusalem avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

"Vous pouvez compter sur notre soutien indéfectible et notre engagement à voir cela se concrétiser", a-t-il ajouté.

M. Rubio se rend mardi au Qatar, en route pour Londres, afin de "réaffirmer le soutien total des Etats-Unis à la sécurité et la souveraineté du Qatar après l'attaque israélienne", selon le département d'Etat.

La frappe aérienne au Qatar, un médiateur entre Israël et le Hamas, a contrarié le président Donald Trump.

"Le Qatar a été un très grand allié. Israël et tous les autres, nous devons faire attention. Quand nous attaquons des gens, nous devons être prudents", a-t-il dit dimanche.

Malgré cette critique, M. Netanyahu a estimé que M. Trump était "le plus grand ami" qu'Israël ait jamais eu à la Maison Blanche.

- "Animaux barbares" -

Au sommet de Doha, l'émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, s'en est prix à Israël, l'accusant de "vouloir faire échouer les négociations" en vue d'un cessez-le-feu à Gaza et d'une libération des otages enlevés durant l'attaque du 7-Octobre.

Un communiqué final du sommet a appelé "tous les Etats à revoir les relations diplomatiques et économiques avec Israël", alors que les six monarchies du Golfe ont appelé les Etats-Unis à "user de leur influence" pour contenir Israël.

A Jérusalem, M. Rubio s'est montré pessimiste quant à la possibilité d'une solution "diplomatique" à Gaza, qualifiant le Hamas d'"animaux barbares".

"Même si nous souhaitons vivement qu'il existe un moyen pacifique et diplomatique pour mettre fin (à la guerre) -et nous continuerons à explorer cette voie-, nous devons également nous préparer à la possibilité que cela ne se produise pas", a-t-il dit.

M. Rubio a aussi affiché la solidarité des Etats-Unis avec Israël avant un sommet coprésidé par la France et l'Arabie saoudite le 22 septembre à l'ONU, destiné à promouvoir la reconnaissance d'un Etat de Palestine, au côté d'Israël.

Une initiative largement symbolique dans la mesure où Israël s'oppose fermement à la création d'un tel Etat auquel aspirent les Palestiniens.

Les Etats-Unis sont également hostiles à cette démarche, qui selon M. Rubio, a "enhardi" le Hamas.

En soirée, le secrétaire d'Etat a rencontré à Jérusalem des familles d'otages, selon un responsable du département d'Etat. Sur les 251 personnes enlevées durant l'attaque du 7-Octobre, 47 sont encore retenues à Gaza, dont 25 décédées selon l'armée israélienne.

- "Un corps sans âme" -

Dans le territoire palestinien, la Défense civile a indiqué que plus de la moitié des 49 Palestiniens tués l'avaient été à Gaza-ville, où l'armée a intensifié ses attaques avec l'objectif de s'en emparer.

Compte-tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les informations des différentes parties.

L'armée israélienne, qui présente Gaza-ville comme l'un des derniers bastions du Hamas dans le territoire palestinien, y a détruit plusieurs tours d'habitation en accusant le Hamas de s'y cacher.

Les Palestiniens continuent de fuir, en grand nombre, la ville et ses environs, qui comptaient un million d'habitants selon l'ONU.

"Je me sens comme un corps sans âme", dit Susan Annan, une Palestinienne qui habitait dans l'une de tours détruites. "Nous avons quitté notre maison avec seulement nos vêtements. Nous n'avons rien pu emporter."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts à Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire. L'ONU y a déclaré la famine, ce que Israël dément.


La flottille pour Gaza quitte la Tunisie, direction le territoire palestinien

Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
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  • Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place
  • Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser"

BIZERTE: Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire.

"Nous essayons d'envoyer un message à la population de Gaza, (de lui dire) que le monde ne l'a pas oubliée", a dit à l'AFP la militante écologiste suédoise Greta Thunberg avant d'embarquer dans le port de Bizerte, dans le nord de la Tunisie.

"Lorsque nos gouvernements ne prennent pas leurs responsabilités, nous n'avons pas d'autre choix que de prendre les choses en main", a-t-elle ajouté.

Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place.

Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser", "nous partons par solidarité, dignité et pour la justice".

Les embarcations arrivées d'Espagne s'étaient transférées à Bizerte après un séjour mouvementé à Sidi Bou Saïd, près de Tunis.

La "Global Sumud Flotilla", accueillie par des rassemblements de soutien, a indiqué que deux de ses bateaux avaient été visés par des attaques de drones deux nuits de suite la semaine passée, publiant des vidéos à l'appui. Après la deuxième annonce, les autorités tunisiennes ont dénoncé "une agression préméditée" et dit mener une enquête.

L'eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan qui, comme Greta Thunberg, avait été détenue à bord du "Madleen" lors d'une précédente traversée vers Gaza, a dit à l'AFP redouter "bien entendu" de nouvelles attaques, ajoutant: "on se prépare aux différents scénarios".

Selon elle, les personnalités les plus en vue - dont l'actrice française Adèle Haenel - ont été réparties entre les deux plus gros bateaux de coordination "de manière à équilibrer et (ne) pas concentrer toutes les personnalités visibles dans un seul et même bateau".

Le départ de Tunisie a été repoussé à plusieurs reprises en raison de motifs de sécurité, de retard dans les préparatifs pour certains bateaux et de la météo.

La Global Sumud Flotilla ("sumud" signifie "résilience" en arabe), qui comprend aussi des embarcations parties ces derniers jours de Corse (France), Sicile (Italie) et Grèce, avait initialement prévu d'atteindre le territoire palestinien à la mi-septembre, après deux tentatives bloquées par Israël en juin et juillet.

 


Les ministres du Groupe E3 condamnent les frappes israéliennes à Doha

Cette photo satellite obtenue le 10 septembre auprès de Planet Labs PBC et datée du 24 janvier 2025 montre le complexe qui abritait les membres du bureau politique du groupe militant palestinien Hamas et qui a été pris pour cible par une frappe israélienne le 9 septembre, dans la capitale du Qatar, Doha. (AFP)
Cette photo satellite obtenue le 10 septembre auprès de Planet Labs PBC et datée du 24 janvier 2025 montre le complexe qui abritait les membres du bureau politique du groupe militant palestinien Hamas et qui a été pris pour cible par une frappe israélienne le 9 septembre, dans la capitale du Qatar, Doha. (AFP)
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  • Selon eux, cette action militaire compromet également les négociations en cours visant à la libération des otages encore détenus et à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu à Gaza
  • Les trois pays européens ont exprimé leur solidarité avec le Qatar, soulignant son rôle clé dans la médiation menée avec l’Égypte et les États-Unis entre Israël et le Hamas

PARIS: Les ministres des Affaires étrangères de l’Allemagne, de la France et du Royaume-Uni ont condamné, dans une déclaration conjointe, les frappes israéliennes ayant visé Doha le 9 septembre. Ils estiment que ces attaques constituent une violation de la souveraineté du Qatar et représentent un risque d’escalade supplémentaire dans la région.

Selon eux, cette action militaire compromet également les négociations en cours visant à la libération des otages encore détenus et à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu à Gaza. « Nous appelons toutes les parties à intensifier leurs efforts pour parvenir à un cessez-le-feu immédiat », ont-ils insisté.

Les trois pays européens ont exprimé leur solidarité avec le Qatar, soulignant son rôle clé dans la médiation menée avec l’Égypte et les États-Unis entre Israël et le Hamas. Ils appellent les parties à « faire preuve de retenue » et à saisir l’opportunité de rétablir la paix.

Les ministres ont réaffirmé que la priorité devait rester la mise en place d’un cessez-le-feu permanent, la libération des otages et l’acheminement massif d’aide humanitaire à Gaza pour enrayer la famine. Ils demandent l’arrêt immédiat des opérations militaires israéliennes dans la ville de Gaza, dénonçant les déplacements massifs de civils, les pertes humaines et la destruction d’infrastructures vitales.

Ils exhortent par ailleurs à garantir aux Nations unies et aux ONG humanitaires un accès sûr et sans entrave à l’ensemble de la bande de Gaza, y compris dans le Nord.

Enfin, le Groupe E3 a rappelé sa condamnation « sans équivoque » des crimes commis par le Hamas, qualifié de mouvement terroriste, qui doit, selon eux, « libérer immédiatement et sans condition les otages, être désarmé et écarté définitivement de la gouvernance de la bande de Gaza ».