Ciotti plaide pour «l'union des électeurs de droite»

Eric Ciotti prononce un discours lors de l'assemblée générale du parti Les Républicains (LR) au Cirque d'Hiver à Paris, le 17 juin 2023 (Photo, AFP).
Eric Ciotti prononce un discours lors de l'assemblée générale du parti Les Républicains (LR) au Cirque d'Hiver à Paris, le 17 juin 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 22 juin 2023

Ciotti plaide pour «l'union des électeurs de droite»

  • Le président des Républicains Eric Ciotti a plaidé jeudi pour une «union des électeurs de droite» plutôt que des partis
  • «La droite est majoritaire dans le pays, les valeurs de droite» telles que «l'autorité, l'ordre dans la rue, l'identité, la liberté notamment économique», a-t-il affirmé

PARIS: Le président des Républicains Eric Ciotti a plaidé jeudi pour une "union des électeurs de droite" plutôt que des partis, en assurant sur TV5Monde que sa ligne était "l'indépendance".

"La droite est majoritaire dans le pays, les valeurs de droite" telles que "l'autorité, l'ordre dans la rue, l'identité, la liberté notamment économique", a-t-il affirmé.

"Les Français adhèrent très largement à ces valeurs, il faudra à un moment que ces électeurs portent leurs idées au pouvoir", a-t-il ajouté.

Interrogé sur une éventuelle union des droites, il a rectifié: "l'union des électeurs de droite", une formule qu'il avait déjà employée pendant sa campagne pour la tête du parti.

Ce qui écarte selon lui toute alliance car "ma ligne c'est l'indépendance, vis-à-vis du pouvoir" mais aussi "vis-à-vis des groupes" tels que le Rassemblement national ou Reconquête.

"On ne sera pas les supplétifs des uns ou des autres", a-t-il martelé.

«Erreur stratégique»

Quant à Dominique de Villepin, qui a durement critiqué la droitisation de LR, "ça fait très longtemps qu'il s'est éloigné de la vie politique, il ne mesure pas l'état du pays", a estimé le député des Alpes-Maritimes.

Mercredi sur France Inter, l'ancien Premier ministre avait qualifié d'"erreur stratégique" la droitisation des Républicains sur l'immigration.

"Ils perdront non seulement leur identité, mais leurs valeurs et leurs principes", avait-il ajouté, estimant que "cette dérive est extrêmement dangereuse pour l'équilibre de notre vie politique".

Le patron de LR a aussi confirmé, dans un entretien à Valeurs actuelles publié jeudi, la ligne très ferme de sa formation. Afin de combattre le trafic de drogue, il a plaidé notamment pour que "les consommateurs soient nommés publiquement" et pour que les amendes forfaitaires soient multipliées par cinq.

Le patron de LR a aussi assuré "tendre la main" aux électeurs de droite qui ont rejoint le président Emmanuel Macron. "Aujourd'hui, ils cherchent une alternative. Je souhaite qu'ils reviennent à la maison", a-t-il affirmé, critiquant au passage l'ancien Premier ministre Edouard Philippe qui nourrit des ambitions élyséennes pour 2027.

"Je constate un écart important entre ce qu'il a fait et ce qu'il dit aujourd'hui", a-t-il assuré, tenant l'actuel maire du Havre pour responsable "des impôts, de l'insécurité, de l'augmentation folle des dépenses et de l'absence de réformes".


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

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  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.