Afrique du Sud: une trentaine de mineurs clandestins retrouvés morts

Cette vue aérienne montre la mine Moonstone à Doringbaai le 22 septembre 2022. (AFP)
Cette vue aérienne montre la mine Moonstone à Doringbaai le 22 septembre 2022. (AFP)
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Publié le Vendredi 23 juin 2023

Afrique du Sud: une trentaine de mineurs clandestins retrouvés morts

  • Rongée par un chômage endémique, l'Afrique du Sud compte des milliers de mineurs illégaux surnommés "zama zamas"
  • Certains viennent également du Lesotho, petit royaume enclavé dans le territoire sud-africain

JOHANNESBURG: Une trentaine de mineurs clandestins présumés ont été retrouvés morts au fond d'une mine désaffectée d'Afrique du Sud, un mois après un probable accident, dans la petite ville aurifère de Welkom à 250 km au sud de Johannesburg, a indiqué vendredi le gouvernement.

Rongée par un chômage endémique, l'Afrique du Sud compte des milliers de mineurs illégaux surnommés "zama zamas". Certains viennent également du Lesotho, petit royaume enclavé dans le territoire sud-africain.

Ceux "qui essayent et essayent encore", en zoulou, descendent dans des mines abandonnées car souvent plus assez rentables et tentent d'en tirer ce qu'il reste de métaux précieux, de pierres ou même de charbon.

"Selon nos informations, des personnes suspectées d'être elles aussi des mineurs illégaux ont aidé à récupérer au moins trois corps, 28 autres seraient encore sous terre", a déclaré à l'AFP Ernest Mulibana, porte-parole du ministère sud-africain des Mines et de l'Energie.

Les victimes seraient décédées le 18 mai, selon le ministère qui doit encore déterminer les circonstances exactes de leur mort.

Tous les corps doivent être remontés à la surface mais les recherches sont suspendues à ce stade. "A cause du niveau élevé de méthane, il est actuellement risqué pour quiconque de descendre" dans la mine, a expliqué M. Mulibana.

La mine, auparavant exploitée par l'un des plus gros producteurs de minerai du pays, Harmony Gold Mining Company, était en service jusque dans les années 1990.


Poutine promet un "soutien total" aux pays africains

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergei Lavrov (C), participe à la conférence ministérielle du forum de partenariat Russie-Afrique à l'université Sirius de Sotchi, le 10 novembre 2024. (Photo STRINGER / AFP)
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergei Lavrov (C), participe à la conférence ministérielle du forum de partenariat Russie-Afrique à l'université Sirius de Sotchi, le 10 novembre 2024. (Photo STRINGER / AFP)
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  • Le président russe Vladimir Poutine a promis dimanche un « soutien total » de Moscou aux pays africains, à l'occasion d'une conférence ministérielle Russie-Afrique qui se tenait à Sotchi (sud-ouest).
  • Avec cette conférence à Sotchi, le Kremlin entend apporter une nouvelle illustration du « monde multipolaire » qu'il veut promouvoir dans son face-à-face avec les Occidentaux.

SOTCHI : Le président russe Vladimir Poutine a promis dimanche un « soutien total » de Moscou aux pays africains, à l'occasion d'une conférence ministérielle Russie-Afrique qui se tenait à Sotchi (sud-ouest).

« Notre pays va continuer d'apporter son soutien total à nos amis africains dans différents domaines », a déclaré M. Poutine dans une adresse lue par son chef de la diplomatie, Sergueï Lavrov, devant les participants à la conférence.

Il pourra s'agir du « développement durable, de la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme, des maladies épidémiques, du règlement des problèmes alimentaires ou des conséquences des catastrophes naturelles », selon la même source.

Cette conférence, organisée avec de hauts responsables de pays africains samedi et dimanche sur les rives de la mer Noire, fait suite à deux sommets Russie-Afrique, qui ont eu lieu en 2019 (Sotchi) et 2023 (Saint-Pétersbourg).

Selon M. Lavrov, grâce au « rythme qui a été donné » par ces deux sommets, les relations russo-africaines se renforcent « de plus en plus ».

« Nous voyons du progrès dans tous les domaines de la coopération », s'est-il félicité.

Avec cette conférence à Sotchi, le Kremlin entend apporter une nouvelle illustration du « monde multipolaire » qu'il veut promouvoir dans son face-à-face avec les Occidentaux.

Elle fait suite au sommet des BRICS en octobre à Kazan (Russie), où Vladimir Poutine avait voulu démontrer l'échec de la politique d'isolement et de sanctions engagée contre son pays par les pays occidentaux après l'assaut russe en Ukraine en février 2022.

Depuis plusieurs années, la Russie, qui fut un acteur incontournable en Afrique à l'époque soviétique, pousse ses pions dans les pays africains où la rhétorique russe contre « le néocolonialisme » et pour « un ordre mondial plus juste » trouve un écho favorable auprès d'une grande partie des responsables africains.


Élection de Trump : quel sera l'impact pour l'Afrique ?

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  • Cette semaine, les pays africains l'ont rapidement félicité pour sa seconde élection, appelant à la coopération dans le respect mutuel.
  • En septembre, le général Michael Langley, chef du commandement militaire américain pour l'Afrique (Africom), a fait état de discussions avec d'autres partenaires africains afin de « réinitialiser et recalibrer » l'aide militaire américaine en Afrique.

LAGOS : Lors de son premier mandat à la Maison Blanche, Donald Trump avait suscité l'indignation en Afrique en parlant de « pays de merde ». Cette semaine, les pays africains l'ont rapidement félicité pour sa seconde élection, appelant à la coopération dans le respect mutuel.

Cependant, des questions demeurent quant à l'impact du programme isolationniste de Donald Trump sur l'Afrique, en particulier si son parti républicain contrôle la Chambre des représentants et le Sénat américains. Voici ce que l'on sait sur quelques sujets-clés.

- Commerce -

L'accord commercial African Growth and Opportunity Act (AGOA) est une pièce maîtresse des relations commerciales entre les États-Unis et l'Afrique. Ce traitement commercial préférentiel, lancé en 2000, permet aux pays africains d'exporter de nombreux produits vers les États-Unis sans droits de douane s'ils respectent une série de conditions (pluralisme politique, respect des droits humains, lutte contre la corruption, etc.).

L'AGOA couvre un large éventail de produits, allant de l'habillement à l'igname en passant par les voitures. L'Afrique du Sud est le plus grand exportateur non pétrolier de l'AGOA vers les États-Unis.

M. Trump a déjà promis d'imposer des droits de douane importants sur les importations étrangères, mais sa position sur l'avenir de l'AGOA, qui doit être renouvelée l'an prochain, n'est pas claire.

« Sous une administration Trump, avec son mantra "America First", la politique commerciale serait probablement insulaire et transactionnelle. Étant donné le scepticisme de Trump à l'égard des cadres multilatéraux, le maintien de l'AGOA pourrait être légitimement menacé », estime Ronak Gopaldas, consultant à l'Institut d'études de sécurité (ISS).

Si « l'Afrique peut ne pas figurer parmi les priorités » de Trump, « sa première administration avait poussé à la conclusion d'accords commerciaux avec certains pays africains triés sur le volet, ce qui suggère une préférence pour l'engagement bilatéral », note-t-il.

Autre question : la façon dont la concurrence entre l'Amérique trumpiste et la Chine se jouera en Afrique. Les États-Unis y soutiennent d'importants projets d'infrastructures, à commencer par l'ambitieux « couloir Lobito », un projet ferroviaire qui vise à relier la Zambie et la République démocratique du Congo (RDC) au port de Lobito en Angola, pour l'exportation de cuivre et de cobalt notamment.

Il vise à concurrencer la Chine, qui multiplie les infrastructures sur le continent pour garantir son approvisionnement en ressources naturelles.

- Sécurité et djihadisme -

Les forces américaines ont longtemps joué un rôle dans la formation et la lutte contre le djihadisme sur un continent où opèrent des combattants d'Al-Qaïda et de l'État islamique ainsi que leurs alliés.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump avait ordonné le retrait des troupes américaines de Somalie, où elles participaient à la lutte contre les rebelles islamistes shebab. Les États-Unis restent toutefois un soutien important du gouvernement de Mogadiscio.

Sous la présidence de Joe Biden, les forces américaines ont été contraintes de quitter le Niger en raison du gouvernement militaire de ce pays. La France a également retiré ses troupes du Sahel sous la pression de régimes putschistes qui se sont tournés vers la Russie.

En septembre, le général Michael Langley, chef du commandement militaire américain pour l'Afrique (Africom), a fait état de discussions avec d'autres partenaires africains afin de « réinitialiser et recalibrer » l'aide militaire américaine sur le continent.

Cependant, avec les incursions en Afrique du groupe de mercenaires russes Africa Corps, considéré comme le successeur de Wagner, et le renforcement des groupes armés islamistes au Sahel, quel rôle les forces américaines joueront-elles sous Trump ? Ce dernier a déjà critiqué les milliards de dollars dépensés par les États-Unis pour l'Ukraine.

- Incertitudes concernant l'aide -

Les États-Unis sont l'un des principaux fournisseurs d'aide à l'Afrique, avec 4 milliards de dollars (3,7 milliards d'euros) prévus en 2024, selon le département d'État. Lors de son premier mandat, Donald Trump avait proposé de réduire l'aide étrangère de plusieurs milliards de dollars, mais il s'était heurté à la résistance du Congrès américain.

Certains médias sud-africains se demandent déjà si le programme américain d'aide à la lutte contre le VIH, appelé Pepfar, se poursuivra.

- Climat -

L'Afrique est le continent qui subit le plus les conséquences du changement climatique, alors qu'il est celui qui y contribue le moins. Donald Trump ayant qualifié le changement climatique d'escroquerie, son administration pourrait freiner les tentatives de se tourner davantage vers des solutions énergétiques durables.

Lors de son premier mandat, M. Trump s'était retiré de l'accord de Paris visant à freiner le réchauffement climatique. Cette fois-ci, il s'est engagé à revenir sur les mesures écologiques prises par son prédécesseur.

« Le monde a expérimenté la première présidence Trump et le retrait américain de l'accord de Paris. Son retour (...) est un moment de profonde inquiétude dans la diplomatie climatique mondiale », explique Mohamed Adow, militant kényan et directeur de l'ONG Power Shift Africa, dans un communiqué.


Violences à Amsterdam : Schoof annule son déplacement à la COP29

Un manifestant pro-palestinien tient une pancarte sur laquelle on peut lire « Chaque jour est un 7 octobre » tandis qu'une banderole indique « De la mer à la rivière » lors d'une manifestation simultanée avec une commémoration pro-israélienne marquant l'anniversaire de l'attaque du Hamas du 7 octobre 2023, à Amsterdam, aux Pays-Bas, le lundi 7 octobre 2024. (AP)
Un manifestant pro-palestinien tient une pancarte sur laquelle on peut lire « Chaque jour est un 7 octobre » tandis qu'une banderole indique « De la mer à la rivière » lors d'une manifestation simultanée avec une commémoration pro-israélienne marquant l'anniversaire de l'attaque du Hamas du 7 octobre 2023, à Amsterdam, aux Pays-Bas, le lundi 7 octobre 2024. (AP)
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  • Je reste aux Pays-Bas en raison de l'impact social majeur des événements de jeudi soir dernier à Amsterdam », a-t-il expliqué.
  • La police néerlandaise a fait état de cinq personnes brièvement hospitalisées et de 62 arrestations après les violences de la nuit.

Le Premier ministre néerlandais Dick Schoof a annoncé samedi avoir annulé son déplacement à la conférence climatique COP29 de Bakou, qui débute la semaine prochaine, en raison des violences contre des citoyens israéliens jeudi soir à Amsterdam.

« Je n'irai pas en Azerbaïdjan la semaine prochaine pour la Conférence des Nations unies sur le climat COP29 », a annoncé M. Schoof sur X. « Je reste aux Pays-Bas en raison de l'impact social majeur des événements de jeudi soir dernier à Amsterdam », a-t-il expliqué.

Jeudi soir, des supporters du club de football israélien Maccabi Tel-Aviv ont été violemment pris à partie par des groupes d'individus dans les rues d'Amsterdam.

La maire d'Amsterdam, Femke Halsema, a qualifié ces violences d'« explosion d'antisémitisme ». Elles ont suscité des réactions d'indignation dans le monde.

La police néerlandaise a fait état de cinq personnes brièvement hospitalisées et de 62 arrestations après les violences de la nuit.

Tout comme de nombreux dirigeants de la communauté internationale, M. Schoof a qualifié les « attaques antisémites » d'« inacceptables ».

Le ministère palestinien des Affaires étrangères a de son côté condamné « les chants anti-arabes entonnés par des Israéliens et l'attaque contre le drapeau palestinien à Amsterdam ».

M. Schoof a été critiqué pour ne pas être immédiatement rentré aux Pays-Bas depuis un sommet européen à Budapest, alors que les violences ont éclaté jeudi soir.

« Lundi, lors du conseil ministériel, nous parlerons des événements d'Amsterdam », a indiqué le Premier ministre néerlandais.

« Je m'entretiendrai également mardi avec diverses organisations juives et organisations sociales sur la lutte contre l'antisémitisme ainsi que sur les troubles et les inquiétudes qui existent », a-t-il ajouté.

La COP réunira 198 pays à Bakou, en Azerbaïdjan, à partir du 11 novembre, et durera au moins jusqu'au 22 novembre.

Le gouvernement néerlandais sera notamment représenté par la ministre de l'Environnement, Sophie Hermans.