Le greenwashing, c'est bientôt «terminé» avec l'arrivée de normes pour les entreprises, dit Emmanuel Faber

Emmanuel Faber, PDG de Danone participe à l'assemblée générale des actionnaires de Danone à Paris le 26 avril 2018. (AFP).
Emmanuel Faber, PDG de Danone participe à l'assemblée générale des actionnaires de Danone à Paris le 26 avril 2018. (AFP).
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Publié le Lundi 26 juin 2023

Le greenwashing, c'est bientôt «terminé» avec l'arrivée de normes pour les entreprises, dit Emmanuel Faber

  • «Le greenwashing au sens de, 'je vends à mes actionnaires de la finance durable qui n'est pas de la finance durable', c'est terminé le jour où nos normes auront pris une place suffisamment importante dans les marchés», assure Emmanuel Faber
  • Aujourd'hui, la plupart des grandes entreprises déclarent déjà combien de tonnes de carbone elles rejettent dans l'atmosphère chaque année, mais ces déclarations sont à la carte, plus ou moins vérifiées, souvent incomplètes

PARIS : Il est bien connu que "vert", "durable" ou "écoresponsable" ne signifient rien de précis et que les entreprises en profitent. Mais si les deux normes dévoilées lundi par un organisme comptable s'imposent, les sociétés pourraient être légalement contraintes à la sincérité sur leur empreinte carbone.

"Le greenwashing au sens de, 'je vends à mes actionnaires de la finance durable qui n'est pas de la finance durable', c'est terminé le jour où nos normes auront pris une place suffisamment importante dans les marchés", assure à l'AFP Emmanuel Faber, ancien PDG de Danone devenu président du Conseil des normes extra-comptables internationales (ISSB), une émanation des fondations internationales responsables des normes comptables IFRS utilisées dans pas moins de 140 pays et juridictions.

Aujourd'hui, la plupart des grandes entreprises déclarent déjà combien de tonnes de carbone elles rejettent dans l'atmosphère chaque année, mais ces déclarations sont à la carte, plus ou moins vérifiées, souvent incomplètes et en général peu fiables. Elles ne sont pas comparables entre entreprises, contrairement à leurs bénéfices ou chiffre d'affaires.

Les premiers à s'en plaindre sont les marchés, et les normes visent d'abord à "sécuriser le marché financier sur les informations qui lui sont données", souligne Emmanuel Faber. Les investisseurs veulent savoir si les entreprises qu'ils financent vont souffrir ou croître dans un monde plus chaud ou dans lequel le carbone serait plus cher. Par exemple, comment un équipementier automobile se projette-t-il dans une Europe de 2035 où seules les voitures électriques neuves pourront être vendues?

Comptabilité CO2

Les deux normes dévoilées lundi par l'ISSB obligeront les entreprises à compter tout ce qui est significatif pour son activité, et avec la même méthode, comme en comptabilité financière. Par exemple, une major pétrolière devra comptabiliser les émissions "indirectes" générées par la combustion de l'essence ou du gaz par ses clients, le "scope 3" dans le jargon.

Elles devront aussi décrire dans leurs rapports annuels leurs stratégies relatives au climat, même si la norme ne va pas trop dans le détail. "Est-ce que c'est juste le patron ou la patronne de la com' qui a fait un truc, ou est-ce que le comité exécutif s'est assis, et il y a bien des budgets, des investissements, présentés sur cinq, dix ans?"

Les normes assureront "que ce qu'elles font en réalité est détaillé dans un langage qui est commun à toutes les entreprises", explique encore Emmanuel Faber, qui assume l'avènement d'une comptabilité carbone.

La vérification sera "faite par les auditeurs financiers des entreprises de façon à ce que la connexion avec le langage financier soit totale", détaille-t-il. "On passe de choses qui sont posées en l'air à un système qui est complètement à l'intérieur des process de l'entreprise".

«Fidèle et sincère»

Les normes seront soit adoptées volontairement par les entreprises, soit rendues obligatoires par les États.

Japon, Royaume-Uni, Singapour, Hong Kong, Brésil, Nigeria, Egypte et d'autres semblent bien partis pour les appliquer, détaille Emmanuel Faber. L'Union européenne développe ses propres normes au périmètre beaucoup plus ambitieux, incluant la biodiversité ou les droits humains: elles devraient être compatibles avec l'ISSB, escompte son chef, qui souligne que la biodiversité sera l'objet des normes suivantes.

Quant à la Chine, le Français, sans prédire l'avenir, se félicite du "soutien" du gouvernement à ses travaux. "On ne peut pas faire sans la Chine", répète-t-il en tout cas.

En 2025, ainsi, de premiers rapports annuels seront publiés par des entreprises avec ces nouvelles normes, portant sur leur exercice 2024, dans lesquels l'empreinte carbone publiée sera censée être aussi "fidèle et sincère" que ses états financiers.

Sous peine d'être épinglés par les gendarmes des marchés, protecteurs des actionnaires.

En théorie, les entreprises devront donc avertir leurs actionnaires lorsque leurs trajectoires "carbone" changeront, tout comme aujourd'hui elles doivent lancer des "avertissements sur résultat" ("profit warning") quand elles anticipent une chute de rentabilité.

"Une entreprise qui fait un 'carbon warning' sera sanctionnée de la même façon qu'une entreprise qui fait un 'profit warning'", imagine Emmanuel Faber.


Neom s’apprête à construire le port de plaisance de Jaumur sur le golfe d’Aqaba

Neom a fait part de la construction d’un nouveau port de plaisance, Jaumur, sur le golfe d’Aqaba. (Agence de presse saoudienne)
Neom a fait part de la construction d’un nouveau port de plaisance, Jaumur, sur le golfe d’Aqaba. (Agence de presse saoudienne)
Neom a fait part de la construction d’un nouveau port de plaisance, Jaumur, sur le golfe d’Aqaba. (Agence de presse saoudienne)
Neom a fait part de la construction d’un nouveau port de plaisance, Jaumur, sur le golfe d’Aqaba. (Agence de presse saoudienne)
Neom a fait part de la construction d’un nouveau port de plaisance, Jaumur, sur le golfe d’Aqaba. (Agence de presse saoudienne)
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  • Le projet Jaumur fera office de communauté résidentielle exclusive conçue autour d’un port de plaisance inspirant pour plus de 6 000 habitants
  • Intégré dans la topographie variée de la côte du golfe d’Aqaba, le projet comprendra 500 appartements dans une marina et près de 700 villas de luxe

RIYAD: Neom s’apprête à construire un nouveau port de plaisance, appelé «Jaumur», sur le golfe d’Aqaba.

Le conseil d’administration de Neom a déclaré que le projet Jaumur sera conçu pour répondre aux normes les plus élevées en matière d’habitabilité future et de mode de vie actif. Ce nouvel ajout promet un mélange unique d’expériences terrestres et maritimes, complétant le développement régional en évolution de Neom dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite.

Le projet Jaumur fera office de communauté résidentielle exclusive conçue autour d’un port de plaisance inspirant pour plus de 6 000 habitants. Intégré dans la topographie variée de la côte du golfe d’Aqaba, le projet comprendra 500 appartements dans une marina et près de 700 villas de luxe, offrant un accès au secteur riverain et un ponton privé. Deux hôtels particuliers à Jaumur proposeront 350 chambres et suites luxueuses, invitant les clients à profiter de vues à couper le souffle, de tous les aspects de l’hospitalité côtière moderne et des activités sportives.

Le port de plaisance sera le point central du projet, le cœur battant autour duquel la communauté de Jaumur va s’épanouir. Une voilure d’un kilomètre et demi s’élève au-dessus du plus grand des postes d’amarrage pour yachts, offrant une protection toute l’année aux propriétaires de yachts et un abri pour les résidents et les invités du port. La voilure intègre un porte-à-faux défiant la gravité pour former une superbe entrée au port, accueillant les plus grands superyachts du monde.

Le front de mer sera un lieu vivant et divertissant, avec des activités culturelles. Il accueillera, tout au long de l'année, des événements artistiques et des spectacles, complétés par des points de vente au détail et des restaurants de classe mondiale.

L’engagement de Jaumur en faveur de l’innovation et de l’apprentissage se concrétise dans le centre de recherche ultramoderne en haute mer et dans une école internationale de premier plan. L’institut de recherche se consacre à l’exploration des fonds marins, accueillant des experts confirmés et des pionniers ambitieux pour promouvoir la découverte, les connaissances et la conservation marines et faire de Neom un centre de recherche océanographique international de premier plan.

L’école, quant à elle, préparera les étudiants à la réussite mondiale grâce à une formation exclusive et progressiste dispensée par une faculté internationale diversifiée d’experts et d’innovateurs.

La conception architecturale unique de Jaumur intègre l’eau, là où le sable doré se mêle au bleu profond du golfe d’Aqaba. C’est une destination de luxe à visiter et à explorer: une possibilité de faire partie d’une communauté dynamique.

Jaumur fait suite aux récentes annonces de Leyja, Epicon, Siranna, Utamo, Norlana, Aquellum, Zardun, Xaynor, Elanan, Gidori et Treyam en tant que destinations touristiques durables étroitement liées sur le golfe d’Aqaba, grâce à l’engagement de Neom en faveur du progrès durable.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 

 


Turquie: la Banque centrale prévoit un pic de l'inflation en mai

Un client achète des dollars américains contre des lires turques dans un bureau de change à Ankara le 20 juillet 2023.  (Photo par Adem Altan AFP)
Un client achète des dollars américains contre des lires turques dans un bureau de change à Ankara le 20 juillet 2023. (Photo par Adem Altan AFP)
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  • La hausse vertigineuse des prix à la consommation et l'affaissement de la livre turque face à dollar et à l'euro sont jugés responsables du sévère revers électoral infligé au président Recep Tayyip Erdogan et à son parti, l'AKP, lors des municipales
  • La banque centrale entend par conséquent poursuivre sa politique de resserrement monétaire entamée en juin 2023, après la réélection de M.Erdogan

ISTANBUL, Turquie : Le gouverneur de la Banque centrale de Turquie Fatih Karahan a estimé jeudi que l'inflation commencera à baisser en juin, et revu légèrement en hausse sa prévision pour la fin de l'année, à 38%.

La hausse des prix à la consommation s'est accélérée en avril, pour atteindre 69,8% sur un an.

«Durant le processus de désinflation que nous connaîtrons à partir de juin, nous continuerons à faire tout ce qui est nécessaire pour réduire l'inflation conformément aux objectifs intermédiaires que nous nous sommes fixés» a indiqué M. Karahan en présentant son deuxième rapport trimestriel.

«Même si la tendance sous-jacente de l’inflation a diminué, elle est restée supérieure à la trajectoire que nous avions prédite dans le premier rapport sur l’inflation de l’année», en février dernier, a reconnu le gouverneur qui laisse présager une nouvelle hausse en mai.

Par conséquent, «nous avons actualisé les prévisions d’inflation pour la fin de l’année 2024 à 38 %» contre 36 % précédemment.

La hausse vertigineuse des prix à la consommation et l'affaissement de la livre turque face à dollar et à l'euro sont jugés responsables du sévère revers électoral infligé au président Recep Tayyip Erdogan et à son parti, l'AKP, lors des municipales du 31 mars.

«Nous avons maintenu nos prévisions pour 2025 et 2026 à respectivement 14 % et 9 %. À moyen terme, nous visons une stabilisation de l’inflation à 5%», a poursuivi le gouverneur.

Le rapport souligne des augmentations de prix particulièrement élevées dans le secteur des services en avril sur l'année, dont 124,5% pour les loyers; 100,8% pour les services de transports et 95,8% dans l'hôtellerie et la restauration ou encore 103,9 % dans l'éducation privée.

La banque centrale entend par conséquent poursuivre sa politique de resserrement monétaire entamée en juin 2023, après la réélection de M.Erdogan, poussant son principal taux directeur de 8,5% à 50% le mois dernier.

«Nous sommes déterminés à maintenir notre politique monétaire restrictive jusqu’à ce que l’inflation retombe à des niveaux conformes à nos objectifs» a prévenu M. Karahan.

M. Erdogan? au pouvoir depuis 2003, comme Premier ministre puis comme président, s'est longtemps montré hostile aux taux d'intérêt élevés qu'il juge contraires à l'islam. Mais l'envolée des prix à la consommation, jusqu'à 85,5% officiellement fin 2022, l'a contraint à accepter le retour à une politique monétaire plus orthodoxe.

A Londres, l'analyste britannique Timothy Ash, spécialiste des marchés émergents et de la Turquie, a salué un rapport «réaliste, crédible et combatif».

«Ne pas exclure de nouvelles hausses (du taux directeur), c'est absolument le bon message» a-t-il complété sur X. «La Turquie a de nouveau une banque centrale adéquate».

Un groupe d'économistes turcs indépendants (Enag) estime l'inflation à plus de 124% sur un an en avril, en hausse de 5 points sur un mois.


Arabie saoudite: 100 milliards de dollars de possibilités d’investissement dans l’aviation

Les fournisseurs dans le secteur aéronautique seront tenus au courant des plans d’expansion de la nouvelle compagnie aérienne Riyadh Air, ainsi que des principales compagnies aériennes régionales, notamment Saudia, Flynas et Flyadeal. (Riyadh Air)
Les fournisseurs dans le secteur aéronautique seront tenus au courant des plans d’expansion de la nouvelle compagnie aérienne Riyadh Air, ainsi que des principales compagnies aériennes régionales, notamment Saudia, Flynas et Flyadeal. (Riyadh Air)
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  • «L’Arabie saoudite est le nouveau centre d’investissement mondial avec, pour objectif, 3 300 milliards de dollars en investissements d’ici à 2030», déclare Al-Falih
  • L’aviation est un secteur d’investissement clé et un catalyseur de la transformation économique plus large du Royaume

RIYAD: Les plus grands investisseurs mondiaux dans l’aviation se rendront à Riyad plus tard ce mois-ci pour le Future Aviation Forum, où l’Arabie saoudite fera part de plus de 100 milliards de dollars (1 dollar = 0,93 euro) de possibilités d’investissement pour rendre possible son ambitieuse stratégie aéronautique saoudienne.

Les possibilités d’investissement du forum mettront en lumière les projets et les incitations visant à attirer les investissements dans le secteur aéronautique en plein essor du Royaume, notamment les aéroports, les compagnies aériennes, les services au sol, le fret et la logistique.

Sur les 100 milliards de dollars de possibilités d’investissement, les aéroports représentent plus de 50 milliards de dollars, les nouvelles commandes d’avions environ 40 milliards, tandis que les 10 milliards restants sont réservés à d’autres projets, dont 5 milliards dans des zones logistiques spéciales autour des principaux aéroports de Riyad, de Djeddah et de Dammam.

Le ministre des Transports et des Services logistiques, Saleh al-Jasser, qui inaugurera le FAF24, a déclaré: «L’Arabie saoudite présente des possibilités d’investissement dans l’aviation sans précédent au niveau mondial, alors que la stratégie aéronautique saoudienne vise à tripler le nombre de passagers, à se connecter à plus de 250 destinations et à gérer 330 millions de passagers et 4,5 millions de tonnes de fret d’ici à 2030.»

Le ministre de l’Investissement, Khalid al-Falih, qui lancera les possibilités d’investissement, ajoute: «L’Arabie saoudite est le nouveau centre d’investissement mondial avec, pour objectif, 3 300 milliards de dollars en investissements d’ici à 2030. L’aviation est un secteur d’investissement clé et un catalyseur de la transformation économique plus large du Royaume. Les possibilités d’investissement dans l’aviation offriront aux investisseurs un accès sans précédent pour participer à la transformation du Royaume.»

Il y aura des séances d’information, des réunions et des panels pour les investisseurs sur des projets majeurs, notamment l’aéroport international du roi Salmane à six pistes à Riyad et des partenariats public-privé pour les aéroports internationaux d’Abha, de Taïf, de Hail et de Qassim. Des possibilités dans les domaines du fret et de la logistique, de la mobilité aérienne avancée et de l’aviation d’affaires seront également présentées. Les fournisseurs dans le secteur aéronautique seront informés des plans d’expansion de la nouvelle compagnie aérienne Riyadh Air, ainsi que des principales compagnies aériennes régionales, notamment Saudia, Flynas et Flyadeal.

Des dirigeants mondiaux de Boeing, d’Airbus, de Commercial Aircraft Corporation of China et d’Embraer assisteront à l’événement, aux côtés d'investisseurs et de représentants de compagnies aériennes, d’aéroports, de sociétés de fret, de logistique et de services aéronautiques. Parmi les intervenants figurent des ministres saoudiens, ainsi que des PDG saoudiens et mondiaux dans le domaine de l’aviation et de l’investissement.

Le Future Aviation Forum se tiendra du 20 au 22 mai à Riyad. Pour plus d’informations, visitez www.futureaviationforum.com

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com