Washington exhorté à enquêter sur l'implication de citoyens américains dans les violences contre les Palestiniens

Un Palestinien lance une pierre lors d'affrontements avec les soldats israéliens après que des colons israéliens ont attaqué le village d'Umm Safa, près de Ramallah, en Cisjordanie occupée par Israël, le 24 juin 2023. (Reuters)
Un Palestinien lance une pierre lors d'affrontements avec les soldats israéliens après que des colons israéliens ont attaqué le village d'Umm Safa, près de Ramallah, en Cisjordanie occupée par Israël, le 24 juin 2023. (Reuters)
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Publié le Mardi 27 juin 2023

Washington exhorté à enquêter sur l'implication de citoyens américains dans les violences contre les Palestiniens

  • «Des citoyens américains participent à la terreur contre les Palestiniens», a signalé le Comité antidiscrimination américano-arabe
  • «Les États-Unis doivent prendre des mesures afin de s'assurer que ces personnes soient traduites en justice pour ce qu'elles ont commis»

CHICAGO: Le Comité antidiscrimination américano-arabe (ADC) a exhorté lundi le président des États-Unis, Joe Biden, à ouvrir une enquête pénale sur tout Américain qui aurait participé à la vague d'attaques violentes qui ont eu lieu la semaine dernière contre des civils palestiniens en Cisjordanie.

L'appel de l'ADC faisait suite à un article d'Arab News qui donnait des détails sur la façon dont le représentant de l'État de l'Illinois, Abdelnasser Rashid, s'est retrouvé au milieu d'une vague de violence la semaine dernière de la part de colons israéliens – dont un grand nombre sont des citoyens américains – dans le village cisjordanien de Turmosaya, où vivent ses parents et sa famille.

Des colons armés, soutenus par des soldats israéliens, ont saccagé cette petite commune qui est située à 40 kilomètres au nord de Jérusalem, en Cisjordanie occupée par Israël.

Un habitant a été tué par balles et de nombreux autres ont été blessés alors que des colons mettaient le feu à des voitures, des maisons et des oliveraies.

Le président de l'ADC, Abed Ayoub, a déclaré que le comité «avait demandé que le secrétaire d'État, Antony Blinken, et le procureur général [des États-Unis], Merrick Garland, enquêtent immédiatement sur une possible implication criminelle de citoyens américains dans les dernières séries de violences qui visaient des villages palestiniens en Cisjordanie occupée».

Depuis le 21 juin, des hordes de colons terrorisent quotidiennement des villages palestiniens en Cisjordanie, a ajouté Ayoub.

«Ils ont détruit des maisons, incendié des véhicules et tué au moins un Palestinien. Pendant des décennies, des citoyens américains se sont installés dans les colonies israéliennes, où ils se livrent à des violences contre les Palestiniens en toute impunité.»

«Un grand nombre de ces citoyens américains profitent également des lois fiscales américaines sur les organisations à but non lucratif pour financer les colonies et la violence contre les Palestiniens», a-t-il affirmé.

«Nous avons de bonnes raisons de croire que des citoyens américains sont au nombre des auteurs de ces toutes dernières attaques violentes et sauvages. Ils participent à la terreur contre des Palestiniens et d'autres citoyens américains.»

«Ils doivent rendre compte de leurs actes, et les États-Unis doivent prendre des mesures afin de s'assurer que ces personnes soient traduites en justice pour ce qu’elles ont commis.»

«J'ai dû tenir à mes enfants le discours que tiennent tous les parents palestiniens: le gouvernement israélien n’estime pas que nous méritons d’être égaux en droits, et nous devons être particulièrement prudents parce que nous pouvons être blessés ou même tués sans qu’aucune responsabilité ne soit engagée ni qu’il y ait la moindre conséquence», a précisé Abdelnasser Rashid à Arab News.

La violence sévit depuis plusieurs mois dans toute la Cisjordanie. Elle a provoqué la mort de près de deux cents Palestiniens et d'une quarantaine d'Israéliens.

Abed Ayoub a indiqué que les responsables de l'ADC cherchaient à avoir une réunion avec le département d'État et le département de la justice afin de discuter des mesures prises par le gouvernement américain pour protéger ses citoyens.

«Il est inadmissible que des familles et des élus américains soient attaqués par des gangs de colons israéliens qui sont protégés par le gouvernement israélien ainsi que par ses forces armées», a-t-il ajouté.

«L'ADC exprime sa préoccupation pour la sécurité des Américains arabes, palestiniens et musulmans […] et demande au gouvernement fédéral l'assurance que nos communautés soient protégées.»

Abed Ayoub a affirmé à Arab News que l'ADC disposait d’avocats sur le terrain en Cisjordanie qui cherchaient à rassembler les preuves de la violence des colons.

Abdelnasser Rashid a envoyé une lettre à ses collègues de l'assemblée générale de l'État de l'Illinois. Il les a exhortés à agir et à prendre toute la mesure de ce qui se passe sur le terrain.

«J'étais dans la ville voisine de Ramallah le mercredi 21 juin en train de faire des courses, quand j'ai reçu un appel désespéré de ma mère», a-t-il écrit.

«Elle a dit que le village était attaqué par une horde de colons israéliens armés. Pendant que nous parlions, mon téléphone était inondé de vidéos et de photos de l'attaque en direct.»

«J'ai raccroché le téléphone et j'ai commencé à contacter l'ambassade des États-Unis, le département d'État ainsi que d'autres organismes. Je me sentais immensément coupable de ne pas pouvoir être là pour assurer la protection de mes parents.»

«Il est rapidement devenu clair que des centaines de colons israéliens avaient envahi le village, incendié des dizaines de maisons et de voitures, brûlé des terres agricoles et blessé un grand nombre de villageois.»

«Un jeune homme, Omar Quttain, a été tué. Sa femme est citoyenne américaine et ils ont deux enfants.»

Rashid a confié: «Le lendemain, jeudi, je n'oublierai jamais le sentiment que j'ai éprouvé quand j'ai lu un SMS qui disait que les colons étaient de retour, cette fois dans mon quartier.»

«En quelques instants, j'ai vu des gens courir dans les rues. Un homme courait vers chaque maison en criant: “Fuyez, quittez vos maisons!”»

«Puis il y a eu des coups de feu. Nous savions que nous devions rester à l'intérieur. J'ai couru dehors en criant à ma famille de rentrer.»

Rashid a indiqué que sa famille et lui «avaient barricadé les portes, fermé les fenêtres et commencé à élaborer un plan de sécurité» alors que la violence des colons s'intensifiait.

«Ma fille, âgée de 7 ans, s'est accrochée à moi et m'a demandé en pleurant: “Qu'est-ce qu'on fait si on se fait tirer dessus?” Je ne savais vraiment pas, à ce moment, si nous serions tués.»

«Mon neveu, âgé de 11 ans, jouait avec ses cousins dans la rue. Ma belle-sœur en est devenue folle. Nous avons dû l'empêcher de courir dans cette direction, car elle aurait pu se trouver dans la ligne de mire.»

Les responsables du département d'État ont refusé de répondre aux demandes de commentaires d'Arab News.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Guerre au Soudan: Washington sanctionne un réseau colombien

Les membres des Forces de soutien rapide célèbrent la prise d'El-Fasher en octobre. Les États-Unis ont sanctionné des individus et des entreprises pour leur implication présumée dans un réseau recrutant d'anciens militaires colombiens afin d'aider le groupe paramilitaire soudanais. (AFP/Fichier)
Les membres des Forces de soutien rapide célèbrent la prise d'El-Fasher en octobre. Les États-Unis ont sanctionné des individus et des entreprises pour leur implication présumée dans un réseau recrutant d'anciens militaires colombiens afin d'aider le groupe paramilitaire soudanais. (AFP/Fichier)
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  • Les États-Unis sanctionnent un réseau majoritairement colombien accusé de recruter d’anciens militaires — y compris des enfants soldats — pour soutenir les Forces de soutien rapide (FSR) au Soudan
  • Washington intensifie ses efforts diplomatiques avec l’Égypte, l’Arabie saoudite et d’autres partenaires pour obtenir une trêve

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont annoncé mardi des sanctions à l'encontre d'un réseau principalement colombien, qui recrute des combattants en soutien aux forces paramilitaires au Soudan, tout en poursuivant leurs efforts diplomatiques en vue d'une trêve dans ce pays ravagé par la guerre.

Le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio s'est entretenu ce même jour avec ses homologues égyptien Badr Abdelatty et saoudien Fayçal ben Farhane, sur "la nécessité urgente de faire progresser les efforts de paix au Soudan", a indiqué le département d'Etat dans des communiqués.

La guerre au Soudan, qui a éclaté en avril 2023 et oppose les forces paramilitaires à l'armée soudanaise du général Abdel Fattah al-Burhane, a fait des milliers de morts et déplacé des millions de personnes, plongeant le pays dans la "pire crise humanitaire" au monde selon l'ONU.

Washington a récemment durci le ton vis-à-vis des Forces de soutien rapide (FSR), et appelé à l'arrêt des livraisons d'armes et le soutien dont bénéficient les FSR, accusés de génocide au Soudan.

Les efforts diplomatiques en faveur d'une trêve se sont récemment intensifiés, notamment de la part du président Donald Trump qui s'est dit "horrifié" par les violences dans le pays, sans résultat pour le moment.

Concernant le réseau sanctionné, il "recrute d'anciens militaires colombiens et forme des soldats, y compris des enfants, pour combattre au sein du groupe paramilitaire soudanais", selon un communiqué du département du Trésor.

"Les FSR ont montré à maintes reprises qu'elles étaient prêtes à s'en prendre à des civils, y compris des nourrissons et des jeunes enfants", a déclaré John Hurley, sous-secrétaire au Trésor chargé du terrorisme et du renseignement financier, cité dans le communiqué.

Les sanctions américaines visent quatre personnes et quatre entités, dont Alvaro Andres Quijano Becerra, un ressortissant italo-colombien et ancien militaire colombien basé dans les Emirats, qui est accusé de "jouer un rôle central dans le recrutement et le déploiement d'anciens militaires colombiens au Soudan".

Ces sanctions consistent essentiellement en une interdiction d'entrée aux Etats-Unis, le gel des éventuels avoirs et interdit de leur apporter un soutien financier ou matériel.

Selon Washington, depuis septembre 2024, des centaines d'anciens militaires colombiens ont combattu au Soudan aux côtés des FSR.

Ils ont participé à de nombreuses batailles, dont la récente prise d'El-Facher, la dernière grande ville du Darfour (ouest) tombée dans les mains des FSR fin octobre.


Nationalisation du rail: Londres dévoile ses trains aux couleurs de l'Union Jack

Une photographie aérienne montre la gare ferroviaire Temple Mills International, dans l'est de Londres, le 27 octobre 2025. (AFP)
Une photographie aérienne montre la gare ferroviaire Temple Mills International, dans l'est de Londres, le 27 octobre 2025. (AFP)
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  • Le gouvernement travailliste britannique dévoile le nouveau design des trains, aux couleurs de l’Union Jack
  • Après des décennies de privatisation marquées par retards, annulations et scandales, sept opérateurs sont déjà sous contrôle public et Great British Railways deviendra l’entité centrale du système ferroviaire

LONDRES: Le gouvernement travailliste du Royaume-Uni a présenté mardi le nouveau design des trains britanniques, aux couleurs de l'Union Jack, amorçant leur uniformisation dans le cadre de la nationalisation du secteur.

Le logo de la nouvelle entité qui chapeautera les trains britanniques, Great British Railways (GBR), ainsi que les nouvelles couleurs, commenceront à être "déployés au printemps prochain sur les trains" et les sites internet, souligne le ministère des Transports dans un communiqué.

Le projet de loi pour nationaliser le rail, actuellement en débat à la Chambre des Communes, avait été annoncé dès le retour des travaillistes au pouvoir en juillet 2024, après 14 ans de gouvernement conservateur.

"Sept grands opérateurs ferroviaires sont déjà sous contrôle public, couvrant un tiers de l'ensemble des voyages de passagers en Grande-Bretagne", est-il souligné dans le communiqué.

La compagnie ferroviaire South Western Railway, qui opère dans le sud-ouest de l'Angleterre, est devenue en mai dernier la première à repasser dans le giron public. Tous les opérateurs doivent être placés sous contrôle étatique d'ici la fin 2027.

La privatisation du secteur a eu lieu au milieu des années 1990 sous le Premier ministre conservateur John Major, dans la continuité de la politique libérale de Margaret Thatcher dans les années 1980.

Malgré la promesse d’un meilleur service, d’investissements accrus et de moindres dépenses pour l'Etat, le projet était alors très impopulaire, dénoncé par les syndicats, l'opposition, certains conservateurs et une large partie de la population.

Le nombre de passagers s'est accru dans un premier temps, tout comme les investissements.

Mais un déraillement causé par des micro-fissures dans les rails, qui a fait quatre morts en 2000, a profondément choqué l'opinion publique.

Les annulations et les retards sont aussi devenus monnaie courante et les passagers se sont plaints des prix.

Le réseau ferré est déjà redevenu public, géré par la société Network Rail.


L'ONU fustige l'«apathie» du monde en lançant son appel humanitaire 2026

L'ONU a fustigé lundi l'"apathie" du monde face aux souffrances de millions de personnes à travers la planète, en lançant un appel humanitaire 2026 largement restreint pour répondre à des financements en chute libre. (AFP)
L'ONU a fustigé lundi l'"apathie" du monde face aux souffrances de millions de personnes à travers la planète, en lançant un appel humanitaire 2026 largement restreint pour répondre à des financements en chute libre. (AFP)
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  • Alors que quelque 240 millions de personnes, victimes de guerres, d'épidémies, de séismes ou de l'impact du changement climatique, ont besoin d'aide urgente, l'ONU réclame 33 millions de dollars pour soutenir 135 millions d'entre elles en 2026
  • Mais dans un contexte de coupe drastique de l'aide extérieure américaine décidée par Donald Trump, l'ONU a réduit d'emblée ses propres ambitions, en présentant en même temps un plan resserré demandant 23 milliards de dollars

NATIONS-UNIES: L'ONU a fustigé lundi l'"apathie" du monde face aux souffrances de millions de personnes à travers la planète, en lançant un appel humanitaire 2026 largement restreint pour répondre à des financements en chute libre.

"C'est une époque de brutalité, d'impunité et d'indifférence", s'est emporté lors d'une conférence de presse à New York le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher, dénonçant la "férocité et l'intensité des tueries", le "mépris total du droit international "et les "niveaux terrifiants de violences sexuelles".

"Une époque où notre sens de la survie a été engourdi par les distractions et corrodé par l'apathie, où nous mettons plus d'énergie et d'argent pour trouver de nouveaux moyens de nous entretuer, tout en démantelant les moyens durement gagnés de nous protéger de nos pires instincts, où les politiciens se vantent de couper les aides", a-t-il accusé, en présentant le plan humanitaire 2026.

Alors que quelque 240 millions de personnes, victimes de guerres, d'épidémies, de séismes ou de l'impact du changement climatique, ont besoin d'aide urgente, l'ONU réclame 33 millions de dollars pour soutenir 135 millions d'entre elles en 2026 à Gaza, au Soudan, en Haïti, en Birmanie, en RDC ou en Ukraine.

Mais dans un contexte de coupe drastique de l'aide extérieure américaine décidée par Donald Trump, l'ONU a réduit d'emblée ses propres ambitions, en présentant en même temps un plan resserré demandant 23 milliards de dollars pour sauver au moins 87 millions des personnes les plus en danger.

Ce plan "hyperpriorisé", qui passe également par des réformes pour améliorer l'efficacité du système humanitaire, est "basé sur des choix insoutenables de vie ou de mort", a commenté Tom Fletcher, espérant qu'avoir pris ces "décisions difficiles qu'ils nous ont encouragés à prendre" convaincra les Américains de revenir.

"Le plus bas en une décennie" 

En 2025, l'appel humanitaire de plus de 45 milliards de dollars n'a été financé qu'à hauteur d'un peu plus de 12 milliards, "le plus bas en une décennie". Permettant d'aider seulement 98 millions de personnes, soit 25 millions de moins que l'année précédente.

Selon les chiffres de l'ONU, les Etats-Unis sont restés en 2025 le premier pays donateur des plans humanitaires dans le monde, mais avec une chute majeure: 2,7 milliards de dollars, contre 11 milliards en 2024.

En haut des crises prioritaires en 2026, Gaza et la Cisjordanie pour lesquels l'ONU réclame 4,1 milliards de dollars pour aider 3 millions de personnes, ainsi que le Soudan (2,9 milliards pour 20 millions de personnes) où le nombre de déplacés par le conflit sanglant entre généraux rivaux ne cesse d'augmenter.

Parmi ces déplacés, cette jeune mère que Tom Fletcher a récemment rencontrée au Darfour, à Tawila, où affluent les survivants des combats dans la grande ville voisine d'El-Facher.

Elle a vu son mari et son enfant tués sous ses yeux, avant de s'enfuir, avec le bébé affamé de ses voisins morts eux-aussi, puis d'être attaquée et violée "sur la route la plus dangereuse du monde" qui la conduira enfin à Tawila, a-t-il raconté.

"Est-ce que quiconque, quel que soit d'où vous venez, ce que vous pensez, pour qui vous votez, pense qu'on ne devrait pas l'aider!".

L'ONU va désormais frapper à la porte des gouvernements de la planète, pendant les 87 prochains jours, un jour pour chaque million de vie à sauver.

Et s'il y a toujours un trou, Tom Fletcher prévoit une campagne plus large vers la société civile, les entreprises et les gens normaux qu'il estime abreuvés par de fausses informations surestimant la part de leurs impôts destinés à l'aide à l'étranger.

"Nous ne demandons qu'à peine un peu plus de 1% de ce que le monde dépense en armes et en programmes de défense. Je ne demande pas aux gens de choisir entre un hôpital à Brooklyn ou un hôpital à Kandahar. Je demande au monde de dépenser moins en défense et plus en humanitaire".