Les bibliothèques, nouveaux «refuges» des migrants

"Ici c'est tranquille et il y a des câbles pour recharger les téléphones", apprécie le Syrien. (Photo, AFP)
"Ici c'est tranquille et il y a des câbles pour recharger les téléphones", apprécie le Syrien. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 28 juin 2023

Les bibliothèques, nouveaux «refuges» des migrants

  • Évidemment, en ces lieux où le silence est roi, quelques «conflits d'usage» peuvent survenir avec les lecteurs lambda, euphémise Éric Derouene, coordinateur des ateliers de français, parfois bruyants
  • Mais cet accueil est plébiscité jusque par les pouvoirs publics, dont l'Office français de l'immigration et de l'intégration, qui veut l'étendre

RENNNES: Dans leurs enceintes baignées de silence, nul besoin d'argent ou de papiers pour s'installer: nombre de migrants, parfois sans-abri, souvent précaires, trouvent "refuge" à bas bruit dans les bibliothèques municipales, en "première ligne" de l'accueil des exilés.

Oday Morii, Syrien de 18 ans, est l'un d'eux. Affalé dans un fauteuil, le jeune homme arrivé l'an dernier en France est absorbé par la lecture... de messages sur son smartphone, qu'il est venu recharger comme "tous les jours" à l'étage de la bibliothèque des Champs Libres, au cœur de Rennes.

Le lycéen restera "toute la journée" sous la climatisation, en cette après-midi de forte chaleur, mi-juin.

"Ici c'est tranquille et il y a des câbles pour recharger les téléphones", apprécie le Syrien.

"C'est mieux que d'être dehors. Ils ne demandent pas les papiers, pas d'argent, ils veulent juste nous aider", résume pour l'AFP son voisin libyen Faraj Elareibi, tout juste majeur.

L'adresse lui a été conseillée par un assistant social dès son arrivée en France l'an dernier, lorsqu'il était hébergé dans un hôtel social du quartier comme mineur isolé.

Désormais, il vit dans un centre d'accueil à Bréal-sous-Montfort, en banlieue. Pourtant, Faraj Elareibi, qui rêve d'une carrière de footballeur, continue de prendre le bus pour revenir tuer le temps à la bibliothèque et se "faire de nouveaux amis", à l'instar de ce vendredi après-midi qu'il poursuit en jouant aux quilles avec d'autres exilés sur la terrasse du bâtiment.

"Au début, ça a été très difficile" en France, explique le longiligne Libyen, sacoche en bandoulière et cheveux tenus en chignon. "Ici je me sens bien et je m'améliore en français", sourit-il.

Hall de gare

Combien sont-ils, à trouver dans les bibliothèques un havre pour rompre l'isolement et pallier la saturation des dispositifs d'accueil ?

Difficile à quantifier, mais ces structures sont "devenues de véritables lieux refuges où on se sent en sécurité, ce qui n'est pas rien quand on est à la rue", observe Patrick Weil, président de Bibliothèques sans frontières (BSF), qui forme désormais les bibliothécaires partout en France à cet accueil.

"Les bibliothèques se sont retrouvées en première ligne", abonde la responsable du projet chez BSF, Ana Hours: "Quel autre service public culturel est gratuitement accessible, avec un tel maillage territorial, chauffé (l'hiver), avec un accès aux sanitaires, où on peut recharger son téléphone ?"

"On est un peu comme un hall de gare, en mieux", plaisante Hélène Certain, responsable de la politique d'accueil aux Champs Libres, immense bibliothèque sur six étages.

Aussi loin qu'elle se souvienne, son institution a "toujours vu" des migrants s'installer. Son espace dédié aux adolescents est désormais fréquenté "à moitié par des jeunes qui ne parlent pas français".

Face à ce constat, l'établissement a décidé depuis quatre ans "d'accompagner" leurs "besoins spécifiques", poursuit Hélène Certain.

Résultat: les Champs Libres proposent désormais une aide aux démarches administratives, une collection de livres en "français facile" et, surtout, des ateliers de français, "une demande très forte", explique-t-elle.

Ces cours, l'Afghan Hamiddullah Rahimi ne vient "que pour ça", comme une quarantaine d'autres exilés ce jour-là.

Après seulement trois mois en France et à force d'assiduité, Hamiddullah, prénom épinglé sur un T-shirt cintré, arrive déjà à se "débrouiller pour acheter un billet de train". Généralement en direction des plages du Morbihan, où il aide bénévolement à ramasser les déchets.

«Bulle» pour enfants

En Afghanistan, le demandeur d'asile de 28 ans n'avait jamais été scolarisé. Aujourd'hui, l'apprentissage lui semble vital "pour la tête". "Sans ça, ça n'irait pas", insiste-t-il, exhibant fièrement sa carte de bibliothèque, la première qu'il a jamais possédée en France.

Évidemment, en ces lieux où le silence est roi, quelques "conflits d'usage" peuvent survenir avec les lecteurs lambda, euphémise Éric Derouene, coordinateur des ateliers de français, parfois bruyants.

Mais cet accueil est plébiscité jusque par les pouvoirs publics, dont l'Office français de l'immigration et de l'intégration, qui veut l'étendre.

Le modèle essaime déjà. A Paris, notamment, où un accueil de jour du Centre d'action sociale protestant (Casp), par lequel transitent près de 12 000 exilés par an, s'est doté de sa propre "micro-bibliothèque".

Le petit local offre une "bulle" aux enfants, pendant que les parents font leur démarches, se félicite Anne Babout, directrice de l'asile au Casp.

"Avant, les parents racontaient les raisons de leur exil avec les enfants sur les genoux", explique-t-elle.

La pièce, avec ses tables de coloriages et ses livres sans texte, est une bénédiction pour Aïssatou Sissoko: en laissant sa fille, cette Malienne de 26 ans a pu formuler seule sa "demande de protection pour excision", affirme-t-elle à l'AFP.

Autre vertu, reprend Anne Babout, l'initiative permet de dépasser les "besoins primaires". "On a des demandes d'inscription à la bibliothèque municipale, au centre de loisirs", se réjouit-elle. "Ces gens, tout à coup, s'autorisent à penser à autre chose qu'à leur situation administrative."


« I like it hot ! » : J. Lo fait sensation à Abou Dhabi

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  • Jennifer Lopez, 56 ans, prouve qu’elle reste l’une des artistes les plus enflammées au monde

ABOU DHABI: De retour à Abou Dhabi après son spectacle magistral en février, Jennifer Lopez a dansé toute la soirée mardi à l’Etihad Arena sur l’île de Yas dans le cadre de sa tournée mondiale « Up All Night ».

En interprétant ses tubes cultes comme « On the Floor », « Ain’t Your Mama » et « Dance Again », Lopez a fait monter la température avec son énergie débordante et ses chorégraphies percutantes.

Même si j’ai regretté que « Jenny From the Block » n’ait pas bénéficié d’un moment à elle, Lopez l’a tout de même interprétée en medley avec « We Will Rock You » de Queen.

Pour célébrer ses 56 ans, elle a chanté « Birthday », le single sorti le 24 juillet, très applaudi par le public.

La superstar a remercié ses fans et les a encouragés à s’aimer les uns les autres et à suivre ce qu’ils aiment.

Elle a également plaisanté sur la chaleur intense des Émirats. « I like it hot ! », a-t-elle lancé en se ventilant.

Avec plusieurs changements de tenues et des plages musicales bien calibrées, le show a alterné entre titres dynamiques, ballades lentes et medleys.

Lopez a rendu hommage à sa culture latino en interprétant quelques-uns de ses succès en espagnol, notamment « Qué Hiciste » et « Si Una Vez ».

Elle a chanté en dansant le flamenco, vêtue d’une tenue inspirée du traje de flamenca, la robe traditionnelle des femmes aux festivals andalous.

L’artiste n’est pas étrangère au Golfe : elle avait déjà fait sensation en avril lors du Grand Prix d’Arabie saoudite de F1 à Djeddah, puis en novembre dernier à Riyad pour l’événement « 1001 Seasons of Elie Saab ».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’artiste saoudienne met en lumière le riche paysage culturel de l’Asir à travers ses œuvres

L'artiste Arafat Al-Asimi a déclaré qu'elle se sentait le plus à l'aise dans la nature et les dessins de paysages traditionnels. (Fourni)
L'artiste Arafat Al-Asimi a déclaré qu'elle se sentait le plus à l'aise dans la nature et les dessins de paysages traditionnels. (Fourni)
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  • Arafat Al-Asimi a surmonté de nombreux défis pour s’imposer comme artiste en tant que femme

MAKKAH : Les montagnes verdoyantes de la région d’Asir en Arabie saoudite ont nourri la vision artistique d’Arafat Al-Asimi.

En évoquant ses débuts, Al-Asimi confie qu’elle aime utiliser des couleurs pastel pour représenter des paysages naturels et patrimoniaux. Les montagnes, les vallées, les nuances des forêts et le climat unique de la région ont nourri son imagination artistique.

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L’artiste Arafat Al-Asimi affirme se sentir chez elle au cœur de la nature et des paysages traditionnels. (Fournie)

Elle explique se sentir profondément liée à la nature et aux dessins de paysages traditionnels, en particulier ceux inspirés de l’Asir, car ils traduisent son fort sentiment d’appartenance et lui procurent un équilibre et un confort psychologique.

Elle partage également sa passion pour l’intégration de la calligraphie arabe dans ses œuvres, soulignant combien cette pratique allie esthétique visuelle et identité culturelle.


Le programme Saudi Game Champions soutient les talents locaux pour une portée mondiale

Le programme a proposé plus de 180 heures d'ateliers spécialisés et plus de 1 500 heures de mentorat, auxquels ont participé 25 studios de jeux saoudiens. (Fourni)
Le programme a proposé plus de 180 heures d'ateliers spécialisés et plus de 1 500 heures de mentorat, auxquels ont participé 25 studios de jeux saoudiens. (Fourni)
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  • Le programme comprenait plusieurs étapes : un Game Jam, des phases d'incubation et d'accélération, et une cérémonie de clôture célébrant les réalisations et les talents locaux
  • L'initiative vise à aider les participants à entrer sur le marché avec des normes élevées de qualité et de professionnalisme

RIYAD : Le Centre de l'entrepreneuriat numérique du ministère des communications et des technologies de l'information a conclu le programme Saudi Game Champions, une initiative de neuf mois visant à soutenir la croissance des studios de développement du pays.

Le programme comprenait plusieurs étapes : un Game Jam, des phases d'incubation et d'accélération, et une cérémonie de clôture célébrant les réalisations et les talents locaux.

L'initiative vise à aider les participants à entrer sur le marché avec des normes élevées de qualité et de professionnalisme.

Elle a offert plus de 180 heures d'ateliers spécialisés et plus de 1 500 heures de mentorat, auxquels ont participé 25 studios de jeux d'Arabie saoudite.

Lors de la cérémonie de clôture, Hussain Al-Safwan de LIMELESS Studio a remporté le prix du changement audacieux, tandis que Fahad Al-Jumaan de Hero Galaxy Studio a reçu le prix de l'inspiration.

Mostafa Fares a reçu le prix de la créativité et son collègue Ali Aseeri le prix du choix du public, tous deux représentant SYMMETRIC STUDIO.

Cette initiative s'inscrit dans le cadre des efforts plus vastes déployés par le centre pour renforcer le rôle du Royaume dans l'industrie mondiale du jeu.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com