L'UE craint un Poutine «affaibli» et redit son soutien à l'Ukraine

Le président français Emmanuel Macron (au centre) lève le pouce alors qu'il pose avec des dirigeants et des responsables pour une photo de groupe de la réunion des dirigeants de Renew Europe, à Bruxelles, le 29 juin 2023. (Photo par KENZO TRIBOUILLARD / AFP)
Le président français Emmanuel Macron (au centre) lève le pouce alors qu'il pose avec des dirigeants et des responsables pour une photo de groupe de la réunion des dirigeants de Renew Europe, à Bruxelles, le 29 juin 2023. (Photo par KENZO TRIBOUILLARD / AFP)
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Publié le Jeudi 29 juin 2023

L'UE craint un Poutine «affaibli» et redit son soutien à l'Ukraine

  • Le président russe a été «affaibli» par la rébellion du groupe Wagner ce qui fait de lui «un plus grand danger», a affirmé le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, à son arrivée à Bruxelles
  • L'UE a martelé son engagement sur la durée au côté de Kiev. «Il est important que nous doublions le soutien à l'Ukraine, pour la capacité militaire et l'aide financière», a plaidé Mme von der Leyen

BRUXELLES : Les dirigeants européens réunis en sommet se sont inquiétés jeudi des risques induits par un Vladimir Poutine affaibli après la rébellion qui a déstabilisé le pouvoir russe, et ont réitéré leur soutien à long terme à l'Ukraine.

Le président russe a été «affaibli» par la rébellion du groupe Wagner ce qui fait de lui «un plus grand danger», a affirmé le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, à son arrivée à Bruxelles. «Il faut que nous soyons très attentifs aux conséquences».

«Jusqu'à présent, nous considérions la Russie comme une menace pour sa force déployée en Ukraine. Aujourd'hui, nous devons considérer la Russie comme un risque en raison de son instabilité interne», a-t-il poursuivi.

Cette mutinerie a montré de «profondes fissures» dans le système mis en place par Poutine et «elle aura des conséquences pour nous», a également averti la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

L'Ukraine était jeudi au coeur des discussions des dirigeants européens, avec une intervention prévue du président Volodymyr Zelensky en visio-conférence.

L'UE a martelé son engagement sur la durée au côté de Kiev. «Il est important que nous doublions le soutien à l'Ukraine, pour la capacité militaire et l'aide financière», a plaidé Mme von der Leyen.

Elle a proposé le 20 juin aux Etats membres d'approuver un paquet d'aide de 50 milliards d'euros pour soutenir l'Ukraine jusqu'en 2027, dans le cadre d'une rallonge du budget pluriannuel de l'UE.

- «Tenir longtemps» -

Le sommet des chefs d'Etat et de gouvernement européens est «l'occasion de nous mettre d'accord sur la manière dont nous allons continuer à organiser ensemble notre soutien à l'Ukraine», a souligné le chancelier allemand Olaf Scholz.

«Nous devons nous préparer à ce que cela dure longtemps», a-t-il expliqué.

Le secrétaire général de l'Otan, le Norvégien Jens Stoltenberg, invité du sommet, a également plaidé pour une aide durable à l'Ukraine, qui ambitionne d'adhérer à l'Alliance atlantique et à l'UE.

«Il faut continuer à soutenir l'Ukraine pour qu'elle reste un pays souverain et indépendant, sinon les débats sur l'adhésion n'auront plus lieu d'être», a-t-il averti.

Kiev a réclamé jeudi de la clarté concernant la perspective de rejoindre l'Otan après la guerre. «L'Ukraine continue de travailler activement avec tous les alliés de l'Otan pour les convaincre que le moment est venu pour de la clarté sur (son) adhésion à l'Alliance», a déclaré le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba.

Mercredi, Volodymyr Zelensky avait réclamé que l'Otan s'engage sur des éléments «concrets» lors de son sommet prévu les 11 et 12 juillet prochains à Vilnius (Lituanie).

L'Union européenne, de son côté, doit se préparer à l'adhésion de l'Ukraine et aborder le sujet sensible des réformes à mener pour être en mesure d'intégrer ce pays, géant agricole, a averti le président du Conseil européen, Charles Michel.

«Le débat sera difficile», a-t-il reconnu dans un entretien à l'AFP. «Mais nous ne devons pas attendre le dernier moment si, en décembre, le rapport de la Commission européenne recommande d'ouvrir les négociations d'adhésion avec l'Ukraine».

Volodymyr Zelensky réclame l'ouverture des négociations d'adhésion dès la fin de l'année 2023. Cette décision requiert l'approbation unanime des 27 Etats membres.

En juin 2022, l'UE a accordé à l'Ukraine le statut de candidat à l'adhésion dans un geste hautement symbolique à la suite de l'invasion du pays par la Russie. Neuf autres pays, dont la Serbie, le Kosovo, la Moldavie et la Turquie, frappent à la porte de l'UE.

L'élargissement sera au coeur des discussions lors des prochains sommets européens de Grenade en Espagne et de Bruxelles à la fin de l'année.


Attentat de Sydney: le Premier ministre australien rend visite au «héros» de la plage de Bondi

Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies. (AFP)
Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies. (AFP)
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  • Des images montrent Ahmed al Ahmed, un vendeur de fruits, se glisser entre des voitures garées pendant la fusillade, avant d'arracher son fusil à l'un des assaillants
  • Il a rapidement été salué en "héros" par les dirigeants australiens et étrangers, d'Anthony Albanese à Donald Trump

SYDNEY: Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies.

Dimanche soir, alors qu'une foule était rassemblée sur cette plage de Sydney pour la fête juive de Hanouka, un père et son fils ont ouvert le feu pendant une dizaine de minutes, tuant 15 personnes et en blessant 42 autres.

Des images montrent Ahmed al Ahmed, un vendeur de fruits, se glisser entre des voitures garées pendant la fusillade, avant d'arracher son fusil à l'un des assaillants. Il a rapidement été salué en "héros" par les dirigeants australiens et étrangers, d'Anthony Albanese à Donald Trump.

"Il allait s'acheter un café et s’est retrouvé face à des gens qui se faisaient tirer dessus", raconte M. Albanese après une visite au chevet de M. Ahmed.

"Il a décidé d'agir, et son courage est une source d’inspiration pour tous les Australiens."

L'homme a été touché plusieurs fois à l'épaule après s'être battu avec l'un des assaillants. M. Albanese rapporte qu'il devra "subir une nouvelle intervention chirurgicale" mercredi.

"Au moment où nous avons été témoins d'actes maléfiques, il brille comme un exemple de la force de l'humanité", a salué le Premier ministre. "Nous sommes un pays courageux. Ahmed al Ahmed incarne ce que notre pays a de meilleur."

Alité, des tubes dans le nez, M. Ahmed a brièvement remercié en arabe les personnes le soutenant, dans une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux mardi matin.

"J'apprécie les efforts de chacun (...). Puisse Allah vous récompenser et vous accorder le bien être", a-t-il déclaré, selon une traduction (en anglais) fournie par la chaîne publique turque TRT World.

Ce père de deux enfants, originaire de Syrie, vit en Australie depuis plus de 10 ans, selon les médias locaux.

Sa mère a déclaré lundi au média australien ABC qu'elle n'avait cessé de "culpabiliser et de pleurer" lorsqu'elle a reçu l'appel lui annonçant que son fils avait été blessé par balle dans "un accident". "Nous prions pour que Dieu le sauve", dit-elle.

Une collecte de fonds en ligne a récolté plus de 1,9 million de dollars australiens (1,1 million d'euros) de dons pour couvrir les frais médicaux de M. Ahmed.


La CPI rejette un appel d'Israël contestant sa compétence

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
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  • Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas
  • Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a rejeté lundi une demande en appel d'Israël qui contestait sa compétence pour enquêter sur des crimes présumés dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas.

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

Ils sont soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza. Famine, meurtre et persécution font partie des chefs d'accusation.

Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas.

Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties".

La Cour examine actuellement une autre contestation israélienne de sa compétence, en plus d'une demande de récusation du procureur Karim Khan.

Elle a dit non en juillet à une demande d'Israël de rejet des mandats d'arrêts, ainsi qu'à l'appel de cette décision en octobre.

Créée en 2002, la CPI poursuit des individus accusés des pires atrocités tels que les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide.

Israël n'adhère pas au traité de Rome ayant institué la CPI, ce qui ne les empêche pas d'introduire des contestations juridiques auprès de la Cour.

La Cour avait déjà statué en 2021 que sa compétence territoriale s'étendait à Gaza.

Les accusations de génocide commis par Israël envers les Palestiniens dans la bande de Gaza se sont multipliées depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, après l'attaque du Hamas contre Israël ayant coûté la vie à 1.221 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont depuis fait plus de 70.000 morts, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, que l'ONU considère comme fiables.

Sous fortes pressions américaines, une trêve fragile est en vigueur depuis le 10 octobre.

 


Un pilote de ligne dit avoir évité une collision avec un avion militaire américain au large du Venezuela

Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
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  • Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne
  • Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants

NEW YORK: La compagnie américaine JetBlue a annoncé lundi avoir fait état aux autorités d'un incident en vol, l'un de ses pilotes ayant affirmé avoir dû modifier sa trajectoire pour éviter une collision avec un avion ravitailleur de l'armée américaine, au large du Venezuela.

Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne.

Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants.

Le dirigeant a toujours réfuté ces allégations, affirmant que Washington s'en servait comme d'un prétexte pour le renverser et mettre la main sur les immenses réserves de pétrole du pays.

Vendredi, l'un des pilotes d'un vol JetBlue assurant la liaison entre l'île caribéenne de Curaçao et New York, a signalé, par radio au contrôle aérien, avoir dû interrompre son ascension après détection d'un avion ravitailleur de l'US Air Force.

Toujours selon le pilote, dont la conversation avec les contrôleurs a été enregistrée et est disponible sur le site LiveATC.net, l'appareil militaire n'avait pas activé son transpondeur, l'émetteur-récepteur qui permet au trafic aérien de le repérer.

"On a failli avoir une collision", explique le pilote. "C'est scandaleux."

"Scandaleux", lui répond le contrôleur aérien. "Vous avez tout à fait raison."

Sollicité par l'AFP, JetBlue a salué l'initiative de l'équipage ayant "rapporté promptement cet incident" à sa hiérarchie, qui en a fait état "aux autorités fédérales". La compagnie américaine "contribuera à toute enquête" sur les circonstances de ce chassé-croisé.

Le commandement militaire américain dédié à cette région, l'US Southern Command, a expliqué à l'AFP "étudier" le dossier, tout en rappelant que "la sécurité (demeurait sa) priorité absolue".

Fin novembre, l'Agence de régulation de l'aviation civile, la FAA, avait demandé aux vols opérant dans la région où se trouve le Venezuela de "faire preuve de prudence".

Elle avait justifié cet avis par "une détérioration des conditions de sécurité et du renforcement de l'activité militaire au Venezuela et dans ses environs".

La FAA avait évoqué des "menaces qui pourraient présenter un risque pour les appareils (commerciaux) à toutes altitudes, que ce soit en vol, à l'atterrissage et au décollage".