Mort de Nahel: la France s’embrase

A Nanterre, en banlieue parisienne, le 29 juin 2023, Mounia (G), la mère de Nahel, un adolescent abattu par un policier, lors d'une marche blanche en hommage à son fils. (Photo Alain JOCARD / AFP)
A Nanterre, en banlieue parisienne, le 29 juin 2023, Mounia (G), la mère de Nahel, un adolescent abattu par un policier, lors d'une marche blanche en hommage à son fils. (Photo Alain JOCARD / AFP)
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Publié le Samedi 01 juillet 2023

Mort de Nahel: la France s’embrase

  • Au moins 421 personnes ont été interpellées en France dans la nuit de jeudi à vendredi, dont 242 en région parisienne, a annoncé le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin
  • Après avoir dénoncé une «instrumentalisation inacceptable de la mort d'un adolescent», Emmanuel Macron a annoncé «des moyens supplémentaires» déployés par le ministère de l'Intérieur, sans toutefois déclarer l’état d’urgence

PARIS: La balle du policier aurait pu se loger dans un pneu pour immobiliser un véhicule conduit illégalement, mais elle a perforé le thorax d’un enfant de 17 ans. Nahel est mort ainsi, tué à bout portant par un policier qui tentait de le faire obtempérer. Son collègue le lui avait d’ailleurs conseillé crûment: «Shoot-le!», comme on peut l’entendre sur la vidéo du drame.

Le 27 juin 2023, aux alentours de 8 h 15, Nahel M., automobiliste sans permis de 17 ans qui circulait au volant d’une Mercedes immatriculée en Pologne avec deux amis, est tué par un policier à la suite d'un refus d'obtempérer. La scène se déroule aux abords de la place Nelson-Mandela à Nanterre, dans les Hauts-de-Seine. Sa mère, Mounia M., professionnelle dans le domaine médical, a quitté son fils le matin pour aller au travail. «Nous sommes sortis en même temps», affirme-t-elle, totalement sous le choc.

La vidéo du drame, qui a d’abord circulé sur les réseaux sociaux, a ensuite été authentifiée par plusieurs médias français, dont le très sérieux quotidien Le Monde. On y voit deux policiers debout, sur le côté au niveau de la vitre avant du véhicule. L’un d’eux tient en joue le conducteur. Quand la voiture redémarre, l’un des deux policiers ouvre le feu, touchant l’homme au thorax. Devenue virale, cette vidéo est venue balayer d’un revers de la main l’ensemble des éléments de langage distillés dans un premier temps par des sources policières, qui affirmaient que le véhicule fonçait vers les deux agents dans l’intention de les percuter.

Mardi 27 juin dans la soirée, la colère s’exprime à Nanterre

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A Nanterre, en banlieue parisienne, le 29 juin 2023, lors de la marche blanche en hommage à Nahel, un adolescent abattu par un policier. (Photo Alain JOCARD / AFP)

Dans la nuit de mardi à mercredi, les vives protestations ont entraîné 31 interpellations et des incidents opposant des habitants de plusieurs villes de la région parisienne aux forces de l’ordre, à Nanterre mais aussi à Asnières, Colombes, Clichy-sous-Bois et Mantes-la-Jolie.

Le lendemain, le président français, Emmanuel Macron, parle d’un acte «inexplicable» et «inexcusable». «Rien, rien ne justifie la mort d’un jeune», affirme le chef de l’État au troisième jour de sa visite à Marseille, évoquant «l’émotion de la nation tout entière» et assurant «respect et affection» à la famille de Nahel.

Le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, qualifie les images «d’extrêmement choquantes», souhaitant obtenir «toute la vérité sur ce qu’il s’est passé et, en respectant le temps de la justice, le plus rapidement possible».

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À l’Assemblée nationale, les députés interrompent leurs échanges observant une minute de silence en hommage à Nahel. Toujours à l’Assemblée, la loi relative à la sécurité publique encadrant l’usage des armes à feu par les forces de l’ordre se retrouve au centre des critiques.

Adoptée en février 2017 en réaction à l’agression, quelques mois plus tôt, en octobre 2016, de quatre policiers à Viry-Châtillon, elle est aujourd’hui remise en cause par une partie de la gauche après la mort de Nahel.

Depuis l’adoption de cette loi, les forces de l’ordre peuvent utiliser leur arme, selon l’article 435-1 du code de la sécurité intérieure, «en cas d’absolue nécessité et de manière strictement proportionnée», notamment dans le cas d’un refus d’obtempérer lorsque le conducteur «est susceptible de perpétrer (…) des atteintes à leur vie ou leur intégrité physique et celle d’autrui».

Les réactions des personnalités françaises

Plusieurs personnalités, dont les rappeurs marseillais Jul et SCH, ont réagi à la mort de Nahel.

SCH a dit sur Twitter apporter «tout (s)on soutien» aux proches de Nahel ainsi qu'à «nos quartiers». «Un défaut d'permis ou un refus d'obtempérer (sic) ne doit pas permettre à un policier hors de danger de commettre un meurtre sur la voie publique», a pour sa part écrit Rohff, tenant du rap à l'ancienne.

Mercredi matin, le capitaine de l'équipe de France de football, Kylian Mbappé, a aussi exprimé sa colère, qualifiant l'incident d' «inacceptable». «J'ai mal à ma France», a-t-il encore écrit. «Mes pensées et prières vont à la famille et aux proches de Naël (sic), mort à 17 ans, tué par un policier à Nanterre. Qu'une justice digne de ce nom honore la mémoire de cet enfant», a également réagi l'interprète de la série Lupin, Omar Sy.

Mercredi 28 juin, rien ne va plus en Île-de-France

Avant 22h, la situation est calme à Nanterre. En cette fête musulmane de l'Aïd-al-Adha, hommes et femmes de tous âges circulent tranquillement en tenue d'apparat dans le chef-lieu des Hauts-de-Seine. Mais avant la tombée de la nuit, ils sont remplacés par des jeunes vêtus de noir, le visage caché par une cagoule ou une écharpe. C'est dans le quartier du Vieux-Pont que les premières échauffourées éclatent, au moins deux voitures étant incendiées avant un rapide retour au calme.

Mais le cœur des émeutes se trouve dans le quartier Pablo-Picasso, un ensemble de ruelles sinueuses s'entrelaçant autour des célèbres Tours Nuage, immeubles des années 1970.

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Des voitures incendiées bordent la rue au pied de la cité Pablo Picasso à Nanterre, à l'ouest de Paris, le 30 juin 2023, à la suite d'émeutes, trois jours après qu'un garçon de 17 ans a été abattu d'une balle dans la poitrine par la police à Nanterre. (Photo Bertrand GUAY / AFP)

Des heurts éclatent également dans toute l'Île-de-France, laissant entrevoir depuis l'autoroute A86 des nuages de fumées noires et épaisses, des explosions de feu d'artifices dominant des barres d'immeubles et d'innombrables camions de pompiers et véhicules des forces de l'ordre fonçant toutes sirènes hurlantes. Au total, 2 000 policiers et militaires de la gendarmerie sont mobilisés pour faire face aux risques d'émeutes.

Les réactions politiques

Depuis mardi, les réactions politiques de tout bord se multiplient:

  • Le ministre français de la Justice, Éric Dupond-Moretti: «Tous ceux qui crachent sur la police et la justice sont les complices moraux de ce qui est en train de se produire»
  • Le chef du parti Les Républicains, Éric Ciotti, et l’ancien candidat à la présidentielle, Éric Zemmour, demandent la mise en place de l’état d’urgence
  • Olivier Véran, le ministre délégué auprès de la Première ministre, chargé du Renouveau démocratique et porte-parole du gouvernement, condamne «des réactions qui visent à attaquer la République»
  • Emmanuel Macron dénonce des violences «injustifiables» et a convoqué jeudi une cellule interministérielle de crise, puis une deuxième vendredi

Jeudi 29 juin, un nouveau seuil de violence est franchi

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Le 29 juin, un «tabou» est franchi: les émeutes à l’endroit exact ou Nahel a été abattu à Nanterre se déroulent désormais de jour, «sans complexes», analysent les experts. Ces incidents éclatent alors que se déroule la Marche blanche pour Nahel, à l’appel de sa mère. Les cris de «justice pour Nahel» et «plus jamais ça» fusent de partout. Dans le même temps, le policier auteur du tir fatal contre l'adolescent est inculpé pour homicide volontaire et placé en détention provisoire, selon le Parquet.

La mère de la victime, juchée sur une camionnette, portant un tee-shirt «Justice pour Nahel», a ouvert la manifestation qui a rassemblé plus de 6 000 personnes. La marche s'est terminée dans la confusion avec des heurts, des échanges de tirs de gaz lacrymogène et de fusées d'artifice.

Incendies, affrontements, mais aussi pillages, se produisent alors un peu partout en France. Ce qui ressort de cette soirée qualifiée «d’horreur» par ceux qui l’ont vécue, c’est la violence qui monte crescendo. Tirs de mortiers d’artifice à Marseille non loin du Vieux-Port, tirs de kalachnikov dans l’Ain. Le GIGN et le Raid sont mobilisés. «Les services de renseignement étaient au courant de l’existence d’armes dans les banlieues», affirme sur LCI Bruno Pomart, un ex-policier du Raid.

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Un pompier regarde des véhicules brûler à la suite d'émeutes à Nanterre, le 28 juin 2023, un jour après qu'un garçon de 17 ans a été abattu d'une balle dans la poitrine par la police dans cette banlieue ouest de Paris. (Photo Zakaria ABDELKAFI / AFP)

Lille, Marseille, Bordeaux, Paris et sa banlieue, mais aussi des petites villes que l’on croyait tranquilles à l’instar de Denain, près de Roubaix, une ville de 20 000 habitants, se sont enflammées. Le théâtre local a failli être incendié, la mairie et la médiathèque ont été vandalisées, les trois-quarts de la ville sont détruits. Les dégâts ne sont pour l’heure «que» matériels, mais sont considérables. À Aubervilliers, 12 bus de la RATP ont été brûlés dans un parking. L’entrée du domaine de la prison de Fresnes a été attaquée au mortier. Des tirs de fusées d’artifice et des incendies de voitures en banlieue parisienne et en province ont semé la panique auprès des habitants.

Vendredi matin, plusieurs tramways ne circulent pas en région parisienne. Les Parisiens sont consternés par l’ampleur et l’étendue de la violence. Les fêtes sont annulées dans les collèges et lycées dans l'académie de Versailles, et au cas par cas pour les écoles, une annonce faite vendredi.

Au moins 421 personnes ont été interpellées en France dans la nuit de jeudi à vendredi, dont 242 en région parisienne, a annoncé Gérald Darmanin. De plus, le Raid et la BRI sont déployés à Lille et Nanterre.

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Si les analystes s’accordent sur le fait que la fermeté est désormais requise, à l’aune du nombre de policiers blessés lors des nuits de violences – les policiers sont en effet victimes de tirs de mortier «à tir tendu» comme l’explique sur LCI un responsable du syndicat policier Alliance, Yannick Landreau – il n’en reste pas moins que si l’état d’urgence est déclenché trop rapidement, il risque de ne pas être respecté et donc de laisser penser que l’État a échoué. «Qu’est-ce qui viendra derrière?»(…) Ça ne va pas s’arrêter, ils sont dans un schéma où ils vont se réunir tous les soirs, là on est sur des tirs de mortier, mais à quel niveau de violence on va passer?», se demande Yannick Landreau.

Emmanuel Macron, qui a réuni une cellule de crise pour la deuxième fois en vingt-quatre heures, s’est montré à la fois ferme et mesuré dans ses propos et dans les décisions qu’il a prises. Après avoir dénoncé une «instrumentalisation inacceptable de la mort d'un adolescent», il a annoncé «des moyens supplémentaires» déployés par le ministère de l'Intérieur. Il a également appelé «tous les parents à la responsabilité». Des mesures «locales» ont en outre été prises: fin des transports en commun à 21h dans toute la France et à 19h à Marseille.

Il semble bien que pour l’heure, le président français est bel et bien conscient du délicat équilibre qu’il doit préserver: entre fermeté et stabilité, entre sécurité et compréhension d’une colère qu’une partie de sa population ne peut plus – ou ne veut plus – réprimer.

La mère de Nahel se confie

«C’est la faute d’un homme, pas d’un système», a martelé la mère de Nahel. Alors que les obsèques du petit Nahel sont prévues samedi, sa mère Mounia M., s’est confiée sur France 5 dans le cadre de l’émission C à vous.

«Je n'en veux pas à la police. J'en veux à une personne, celui qui a enlevé la vie de mon fils. Il n'avait pas à tuer mon fils [...] Le frapper ou le faire sortir, oui, mais une balle, non. C'est la faute d'un homme, pas d'un système», a-t-elle déclaré.

La mère endeuillée a poursuivi: «Il a vu la tête d'un Arabe, d'un petit gamin, il a voulu lui ôter sa vie [...] J'attends qu'il paye la peine de mon fils, que la peine soit à la hauteur de ma peine. Il a tué mon fils, il m'a tuée», a-t-elle lâché, implorant une justice «vraiment ferme, pas six mois et après il est dehors.»


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.