Publicité ciblée: Meta subit un nouveau revers devant la justice européenne

Sur cette photo d'illustration prise à Los Angeles le 28 octobre 2021, une personne regarde sur un smartphone le PDG de Facebook, Mark Zuckerberg, dévoiler le logo META. (AFP).
Sur cette photo d'illustration prise à Los Angeles le 28 octobre 2021, une personne regarde sur un smartphone le PDG de Facebook, Mark Zuckerberg, dévoiler le logo META. (AFP).
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Publié le Mardi 04 juillet 2023

Publicité ciblée: Meta subit un nouveau revers devant la justice européenne

  • Le groupe américain avait déjà été forcé début avril à modifier le socle juridique sur lequel il s'appuyait pour personnaliser les publicités afin de se conformer au Règlement européen sur les données personnelles (RGPD)
  • Pour les associations de défense de la vie privée, qui tentent de forcer Facebook à demander le consentement de ses utilisateurs pour de tels traitements, il s'agit d'une victoire qui pourrait avoir de lourdes conséquences pour le réseau social

PARIS : La Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) a infligé mardi un nouveau revers à Meta, maison mère du réseau social Facebook, accusé de collecter et traiter illégalement des données personnelles à des fins de publicité ciblée.

Le groupe américain avait déjà été forcé début avril à modifier le socle juridique sur lequel il s'appuyait pour personnaliser les publicités afin de se conformer au Règlement européen sur les données personnelles (RGPD).

Il revendiquait depuis son "intérêt légitime", une notion juridique utilisée par les entreprises lorsque les traitements de données personnelles qu'elles mettent en œuvre ne portent pas une atteinte importante aux droits et intérêts des personnes concernées.

Or, la CJUE a considéré que, "en l'absence d'un consentement de leur part, les intérêts et les droits fondamentaux [des] utilisateurs prévalaient sur l'intérêt de l'opérateur d'un réseau social en ligne à la personnalisation de la publicité par laquelle il finançait son activité".

Pour les associations de défense de la vie privée, qui tentent de forcer Facebook à demander le consentement de ses utilisateurs pour de tels traitements, il s'agit d'une victoire qui pourrait avoir de lourdes conséquences pour le réseau social.

La décision "clarifie davantage le fait que Meta ne peut pas simplement contourner le RGPD avec quelques paragraphes dans ses documents juridiques", s'est félicité dans un communiqué l'activiste autrichien Max Schrems, à la tête de l'association Noyb.

"Cela signifie que Meta doit obtenir un consentement approprié [de ses utilisateurs] et ne peut pas utiliser sa position dominante pour forcer les gens à accepter des choses qu'ils ne veulent pas", a-t-il poursuivi.

 

Twitter exaspère ses usagers, son rival Meta tente d'en profiter

Neuf mois après sa prise de pouvoir chez Twitter, Elon Musk a une nouvelle fois froissé ses utilisateurs en limitant sans préavis l'utilisation gratuite du réseau social, une décision à contre-courant de l'industrie, dont ses concurrents tentent de tirer profit.

Le groupe Meta de son rival Mark Zuckerberg, maison mère de Facebook, a présenté cette semaine sa nouvelle application Threads, qui vise à concurrencer frontalement Twitter.

Le lancement officiel de cette application, décrite sur la boutique Apple comme "l'application d'Instagram pour les conversations via du texte", est attendu jeudi aux Etats-Unis.

Le projet Bluesky, porté par le co-fondateur de Twitter Jack Dorsey et accessible sur invitation, tente également de se faire remarquer avec une approche plus décentralisée.

Si elles doivent encore faire la preuve de leur réelle popularité, ces initiatives entendent toutes profiter de la dégradation de l'image de Twitter depuis son rachat l'année dernière pour 44 milliards de dollars.

Le réseau à l'oiseau bleu a de nouveau suscité de fortes réactions la semaine dernière en choisissant de restreindre la lectures de tweets, à 10 000 par jour pour les comptes vérifiés, donc payants, 1 000 pour les autres et même 500 pour les nouveaux comptes, des plafonds déjà relevés deux fois en quelques jours.

L'objectif affiché est de limiter l'utilisation massive des données du réseau social par des tiers, en particulier les entreprises alimentant ainsi leurs modèles d'intelligence artificielle.

"Cela perturbait l'utilisation ordinaire" par les internautes, selon Elon Musk, qui a également mis fin la veille à la possibilité de consulter des tweets sans se connecter et s'identifier. De nombreux utilisateurs se sont plaints que certaines fonctionnalités étaient inutilisables.

Mardi, le réseau social a enfoncé le clou en annonçant réserver d'ici un mois son application TweetDeck, très utilisée par les professionnels de l'information, aux comptes certifiés, donc payants.

"La trajectoire des plateformes a été entièrement bâtie sur leur capacité à assurer un service stable et fiable sans limites d'utilisation", rappelle John Wihbey, professeur à l'université de Northeastern (Etats-Unis). Ce qui vient de se passer "semble être une volte-face", selon lui.

Contacté par l'AFP, Meta a répondu "être en train d'évaluer la décision". L'entreprise tente toujours de faire reconnaître son droit à utiliser d'autres bases légales que le consentement pour cibler la publicité. Il y a un an, l'application TikTok prévoyait également de recourir à "l'intérêt légitime", avant de suspendre sa mise à jour.

La CJUE, qui était sollicitée par l'autorité fédérale allemande de la concurrence dans le cadre d'une question préjudicielle, a également jugé que les autorités s'occupant des questions de concurrences au sein des États membres pouvaient sous certaines conditions étudier la conformité des entreprises au RGPD afin de déterminer une situation d'abus de position dominante.

Pour le président de l'autorité allemande, Andreas Mundt, "l'arrêt envoie un signal fort pour l'application du droit de la concurrence dans l'économie numérique, un domaine où les données sont déterminantes pour le pouvoir de marché", a-t-il indiqué sur Twitter.


Islamabad assure que le cessez-le-feu avec l'Afghanistan «tient»

Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
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  • "Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu"
  • Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite

ISLAMABAD: Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

"Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu", a assuré Tahir Andrabi, porte-parole de ce ministère. Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite.

 


Soudan: le Conseil de sécurité de l'ONU condamne «l'assaut» des paramilitaires sur El-Facher

Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
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  • Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher"
  • El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir"

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils".

Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher", dont les paramilitaires des Forces de soutien rapide viennent de prendre le contrôle, et condamne les "atrocités qu'auraient commises les FSR contre la population civile, y compris exécutions sommaires et détentions arbitraires".

El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir, avec des informations crédibles d'exécutions de masse" après l'entrée des paramilitaires, a dénoncé devant le Conseil de sécurité le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher.

"Nous ne pouvons pas entendre les cris, mais pendant que nous sommes assis ici, l'horreur se poursuit. Des femmes et des filles sont violées, des gens mutilés et tués, en toute impunité", a-t-il ajouté.

Mais "la tuerie n'est pas limitée au Darfour", a-t-il alerté, s'inquiétant notamment de la situation dans le Kordofan voisin.

"Des combats féroces au Kordofan-Nord provoquent de nouvelles vagues de déplacement et menacent la réponse humanitaire, y compris autour de la capitale El-Obeid".

Des informations font état "d'atrocités à large échelle commises par les Forces de soutien rapide à Bara, dans le Kordofan-Nord, après la récente prise de la ville", a également dénoncé Martha Ama Akyaa Pobee, sous-secrétaire générale de l'ONU chargée de l'Afrique.

"Cela inclut des représailles contre des soi-disant collaborateurs, souvent ethniquement motivées", a-t-elle déploré.

"Au moins 50 civils ont été tués ces derniers jours à Bara, à cause des combats et par des exécutions sommaires. Cela inclut l'exécution sommaire de cinq bénévoles du Croissant rouge", a-t-elle indiqué.

Le Kordofan "est probablement le prochain théâtre d'opérations militaires pour les belligérants", a-t-elle mis en garde.

"Des attaques de drones de la part des deux parties touchent de nouveaux territoires et de nouvelles cibles. Cela inclut le Nil Bleu, Khartoum, Sennar, le Kordofan-Sud et le Darfour-Ouest, ce qui laisse penser que la portée territoriale du conflit s'élargit", a ajouté la responsable onusienne.

Décrivant la situation "chaotique" à El-Facher où "personne n'est à l'abri", elle a d'autre part noté qu'il était difficile d'y estimer le nombre de victimes.

La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué la pire crise humanitaire actuelle, selon l'ONU.

Elle a été déclenchée en avril 2023 par une lutte de pouvoir entre deux anciens alliés: le général Abdel Fattah al-Burhane, commandant de l'armée et dirigeant de facto du Soudan depuis le coup d'Etat de 2021, et le général Mohamed Daglo, à la tête des FSR.


Ouragan Melissa: près de 50 morts dans les Caraïbes, l'aide afflue

Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
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  • L’ouragan Melissa, le plus puissant à frapper la Jamaïque en près de 90 ans, a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque, laissant derrière lui des destructions massives et des centaines de milliers de sinistrés
  • L’aide internationale afflue vers les Caraïbes, avec des secours venus des États-Unis, du Venezuela, de la France et du Royaume-Uni, alors que les experts rappellent le rôle du réchauffement climatique dans l’intensification de ces catastrophes

CUBA: L'aide internationale afflue vendredi vers les Caraïbes dévastées par le passage de l'ouragan Melissa qui a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque.

Habitations en ruines, quartiers inondés et communications coupées... L'heure est à l'évaluation des dégâts causés par Melissa qui devrait désormais faiblir au dessus dans l'Atlantique nord après avoir passé les Bermudes.

Selon le Centre national américain des ouragans (NHC), les inondations devraient s'atténuer aux Bahamas, mais les crues pourraient demeurer à un niveau élevé à Cuba, en Jamaïque, en Haïti et en République dominicaine voisine.

Rendu plus destructeur par le réchauffement climatique, l'ouragan a été le plus puissant à toucher terre en 90 ans lorsqu'il a frappé la Jamaïque mardi en catégorie 5, la plus élevée sur l'échelle Saffir-Simpson, avec des vents d'environ 300 km/h.

"Le bilan confirmé est désormais de 19 morts" dont neuf à l'extrémité ouest de l'île, a déclaré jeudi soir la ministre jamaïcaine de l'Information Dana Morris Dixon, citée par les médias locaux.

De nombreux habitants n'ont toujours pas pu contacter leurs proches, ont expliqué les autorités. L'armée jamaïcaine s'emploie à dégager les routes bloquées, selon le gouvernement.

"Il y a eu une destruction immense, sans précédent, des infrastructures, des propriétés, des routes, des réseaux de communication et d'énergie", a déclaré depuis Kingston Dennis Zulu, coordinateur pour l'ONU dans plusieurs pays des Caraïbes. "Nos évaluations préliminaires montrent que le pays a été dévasté à des niveaux jamais vus auparavant".

- Melissa "nous a tués" -

A Haïti, pas directement touché par l'ouragan mais victime de fortes pluies, au moins 30 personnes, dont dix enfants, sont mortes, et 20 portées disparues, selon le dernier bilan des autorités communiqué jeudi. Vingt-trois de ces décès sont dus à la crue d'une rivière dans le sud-ouest du pays.

A Cuba, les communications téléphoniques et routières restent largement erratiques.

A El Cobre, dans le sud-ouest de l'île communiste, le son des marteaux résonne sous le soleil revenu: ceux dont le toit s'est envolé s'efforcent de réparer avec l'aide d'amis et de voisins, a constaté l'AFP.

Melissa "nous a tués, en nous laissant ainsi dévastés", a déclaré à l'AFP Felicia Correa, qui vit dans le sud de Cuba, près d'El Cobre. "Nous traversions déjà d'énormes difficultés. Maintenant, évidement, notre situation est bien pire."

Quelques 735.000 personnes avaient été évacuées, selon les autorités cubaines.

- Secouristes -

L'aide promise à l'internationale s'achemine dans la zone dévastée.

Les États-Unis ont mobilisé des équipes de secours en République dominicaine, en Jamaïque et aux Bahamas, selon un responsable du département d'État. Des équipes étaient également en route vers Haïti.

Le secrétaire d'État Marco Rubio a également indiqué que Cuba, ennemi idéologique, est inclus dans le dispositif américain.

Le Venezuela a envoyé 26.000 tonnes d'aide humanitaire à son allié cubain.

Le président du Salvador Nayib Bukele a annoncé sur X envoyer vendredi "trois avions d'aide humanitaire en Jamaïque" avec "plus de 300 secouristes" et "50 tonnes" de produits vitaux.

Kits de première nécessité, unités de traitement de l'eau: la France prévoit de livrer "dans les prochains jours" par voie maritime une cargaison d'aide humanitaire d'urgence en Jamaïque, selon le ministère des Affaires étrangères.

Le Royaume-Uni a débloqué une aide financière d'urgence de 2,5 millions de livres (2,8 millions d'euros) pour les pays touchés.

Le changement climatique causé par les activités humaines a rendu l'ouragan plus puissant et destructeur, selon une étude publiée mardi par des climatologues de l'Imperial College de Londres.

"Chaque désastre climatique est un rappel tragique de l'urgence de limiter chaque fraction de degré de réchauffement, principalement causé par la combustion de quantités excessives de charbon, de pétrole et de gaz", a déclaré Simon Stiell, secrétaire exécutif de l'ONU chargé du changement climatique, alors que la grande conférence climatique des Nations unies COP30 s'ouvre dans quelques jours au Brésil.

Avec le réchauffement de la surface des océans, la fréquence des cyclones (ou ouragans ou typhons), les plus intenses augmente, mais pas leur nombre total, selon le groupe d'experts du climat mandatés par l'ONU, le Giec.