Patriarche maronite: «Le Liban est malade, mais les responsables ne veulent pas le guérir»

Le patriarche maronite Béchara al-Raï, au centre, a fait part de ses doutes sur la sincérité des politiciens à l’égard du pays. (Getty Images)
Le patriarche maronite Béchara al-Raï, au centre, a fait part de ses doutes sur la sincérité des politiciens à l’égard du pays. (Getty Images)
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Publié le Jeudi 06 juillet 2023

Patriarche maronite: «Le Liban est malade, mais les responsables ne veulent pas le guérir»

  • «Les responsables n’ont pas le droit de dévaster un pays et son peuple en détruisant le système et la Constitution», a dénoncé Béchara al-Raï
  • Les politiciens libanais sont en désaccord sur la démarcation des frontières immobilières après un double meurtre survenu près de Qurnat al-Sawda, dans le nord du Liban

BEYROUTH: Mercredi, le patriarche maronite Béchara al-Raï a réitéré son appel à la tenue d’une «conférence internationale pour le Liban après que les politiciens libanais évité le dialogue en raison de leurs propres intérêts».

Al-Raï a tenu ces propos lors du lancement d’un nouveau document intitulé «Une nouvelle vision pour le Liban de demain: un État laïc, décentralisé et neutre».

Il a fait part de ses doutes sur la sincérité des politiciens à l’égard du pays, affirmant que «le Liban ne connaîtra pas le salut si nous restons dans l’état où nous sommes. Le Liban est malade, mais les responsables ne veulent pas le guérir ni en connaître la cause».

«Les responsables n’ont pas le droit de dévaster un pays et son peuple en détruisant le système et la Constitution», a poursuivi Al-Raï.

La vacance présidentielle au Liban est entrée dans son neuvième mois, les députés ne parvenant pas à élire un chef d’État en raison des divisions politiques persistantes.

Par ailleurs, le patriarche a été informé par le ministre sortant de la Justice, Henri Khoury, de l’état d’avancement des enquêtes menées par l’armée sur le meurtre de deux personnes dans la région de Qurnat al-Sawda samedi dernier.

Haitham et Malek Tawk ont été tués dans un différend au sujet de l’eau et des biens immobiliers près de la ville de Bcharré, une région fréquemment en proie à des conflits au sujet des terres et des ressources en raison de l’absence de démarcation de certaines zones, y compris le sommet de Qurnat al-Sawda lui-même, qui est le plus haut sommet du Liban et du Levant.

Plusieurs personnes de Bcharré et de la ville voisine de Denniyé ont été arrêtées et des armes ont été saisies.

«Les enquêteurs des services de renseignement de l’armée ont dressé un premier tableau de la manière dont le crime a été commis et dont la première balle a été tirée, touchant Haitham Tawk, 36 ans, et entraînant sa mort», a déclaré une source de sécurité.

Après avoir rencontré le patriarche Al-Raï, le ministre a précisé que le juge compétent en immobilier dans le nord du pays avait achevé la délimitation de six villes et envoyé les documents et les cartes les concernant au cadastre, et qu’il avait jusqu’à la fin de l’été pour envoyer d’autres documents concernant deux autres villes. Cependant, il a noté que le juge était confronté à «de nombreux obstacles».

Le Premier ministre sortant, Najib Mikati, a formé un comité chargé d’étudier les différends relatifs aux frontières immobilières et à l’eau, dirigé par le ministre de l’Intérieur. D’après une source proche du bureau du Premier ministre, ce comité contribue à «apaiser» ce qu’elle a appelé les «tensions populaires» et prend des mesures «pour régler les différends frontaliers chroniques».

Toutefois, les adversaires de Mikati estiment que la formation du comité constitue «une tentative de faire porter le chapeau au gouvernement pour sa négligence et son retard dans la résolution des conflits frontaliers». Selon une source, «des mesures officielles» avaient «mené à un crime terrible et à deux victimes, ce qui aurait provoqué (...) un conflit sectaire si les dirigeants de la région n’avaient pas agi rapidement et si l’armée libanaise n’avait pas absorbé les tensions, en dépit des appels à la vengeance».

Samir Geagea, chef du parti des Forces libanaises, a indiqué que Mikati «a outrepassé son autorité en formant un comité chargé d’étudier la question des différends relatifs aux frontières immobilières, alors que cette question relève de la compétence des autorités judiciaires et non des autorités politiques».

Geagea a souligné que «le dossier de la définition des frontières immobilières dans la zone de Qurnat al-Sawda est entre les mains de la justice depuis trois ans, et que le travail d’enquête et de détermination bat son plein, bien que lentement».

Farès Souaid, président du Conseil national contre l'occupation iranienne du Liban, a demandé que les chefs de village et les municipalités des zones touchées fassent partie du comité.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Syrie: 11 morts dans de nouveaux affrontements confessionnels près de Damas

Les affrontements se sont étendus dans la nuit à Sahnaya, à quelque 15 kilomètres au sud-ouest de la capitale, et opposent des forces affiliées aux autorités à des combattants locaux druzes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). (AFP)
Les affrontements se sont étendus dans la nuit à Sahnaya, à quelque 15 kilomètres au sud-ouest de la capitale, et opposent des forces affiliées aux autorités à des combattants locaux druzes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). (AFP)
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  • Lundi, des affrontements meurtriers dans la localité voisine à majorité druze de Jaramana, aux environs de Damas, avaient fait 17 morts, selon un nouveau bilan de l'OSDH: huit combattants druzes et neuf membres des groupes armés qui ont donné l'assaut
  • En soirée, un accord avait été scellé entre des représentants du gouvernement syrien et les responsables druzes de Jaramana pour mettre un terme aux affrontements

BEYROUTH: Au moins deux personnes ont été tuées dans de nouveaux affrontements à caractère confessionnel aux environs de Damas, a annoncé mercredi une ONG, au lendemain d'accrochages meurtriers dans une localité syrienne voisine à majorité druze qui ont fait 17 morts.

Les affrontements se sont étendus dans la nuit à Sahnaya, à quelque 15 kilomètres au sud-ouest de la capitale, et opposent des forces affiliées aux autorités à des combattants locaux druzes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

"Nous n'avons pas dormi de la nuit (...) les obus de mortier s'abattent sur nos maisons", a déclaré à l'AFP au téléphone Samer Rafaa, un habitant et militant actif de Sahnaya, où une partie de la population est druze.

Selon l'OSDH, basée en Grande-Bretagne mais qui dispose d'un solide réseau de sources en Syrie, l'un des deux morts à Sahnaya est un combattant druze.

Lundi, des affrontements meurtriers dans la localité voisine à majorité druze de Jaramana, aux environs de Damas, avaient fait 17 morts, selon un nouveau bilan de l'OSDH: huit combattants druzes et neuf membres des groupes armés qui ont donné l'assaut à la localité.

En soirée, un accord avait été scellé entre des représentants du gouvernement syrien et les responsables druzes de Jaramana pour mettre un terme aux affrontements.

Ces violences ont réveillé le spectre des affrontements confessionnels, après des massacres qui ont visé en mars la minorité alaouite dont était issu le président déchu Bachar al-Assad, renversé en décembre par la coalition islamiste au pouvoir.

L'attaque contre Jaramana a été menée par des groupes affiliés au pouvoir après la diffusion sur les réseaux sociaux d'un message audio attribué à un druze et jugé blasphématoire à l'égard du prophète Mahomet.

L'AFP n'a pas pu vérifier l'authenticité du message et les chefs spirituels de la minorité druze ont condamné toute atteinte au prophète.


Vision 2030: le Cabinet remercie les agences impliquées

Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
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  • Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne
  • Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne

RIYAD: Le Conseil des ministres a salué les efforts des agences gouvernementales ayant contribué aux avancées réalisées dans le cadre de la Vision saoudienne 2030, alors que le Royaume se rapproche de l’atteinte de ses objectifs clés, a rapporté mardi l’Agence de presse saoudienne (SPA).

D’après le rapport annuel 2024 de la Vision, 93% des principaux indicateurs de performance ont été entièrement ou partiellement atteints depuis le lancement de l’initiative il y a neuf ans.

Le ministre des Médias, Salman al-Dosari, a précisé que le cabinet avait discuté de la troisième et dernière phase de la Vision 2030, qui débutera en 2026. Cette phase visera à pérenniser l’impact des transformations déjà engagées tout en exploitant de nouvelles opportunités de croissance.

Le Conseil des ministres a également salué le don généreux d’un milliard de riyals saoudiens (266,6 millions de dollars; 1 dollar = 0,88 euro) effectué par le prince héritier Mohammed ben Salmane, destiné à soutenir des projets de logement pour les bénéficiaires saoudiens éligibles et les familles dans le besoin.

Le cabinet a souligné que ce don illustre l’engagement constant du prince héritier à améliorer la qualité de vie des citoyens, ainsi que son intérêt soutenu pour le secteur du logement et les initiatives visant à offrir des logements décents aux familles méritantes à travers le Royaume.

Le prince Mohammed a également informé le Conseil de sa rencontre avec le roi Abdallah II de Jordanie, ainsi que de ses échanges avec le Premier ministre indien Narendra Modi.

Le cabinet a salué les résultats de la deuxième réunion du Conseil de partenariat stratégique saoudo-indien, soulignant le développement continu des relations économiques, commerciales et d’investissement entre les deux pays.

Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne, conformément aux résolutions de la légitimité internationale, à l'initiative de paix arabe et à la création d'un État palestinien indépendant le long des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne et a renouvelé son appel aux institutions financières régionales et internationales pour qu'elles reprennent et étendent leurs opérations dans le pays.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Arabie saoudite condamne les actions d'Israël à Gaza devant la CIJ

 Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
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  • Tel-Aviv "continue d'ignorer" les décisions de la Cour internationale de justice, déclare le représentant du Royaume
  • M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

DUBAI : L'Arabie saoudite a condamné mardi devant la Cour internationale de justice la campagne militaire israélienne en cours à Gaza, l'accusant de défier les décisions internationales et de commettre de graves violations des droits de l'homme.

S'exprimant devant la Cour, le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, a déclaré qu'Israël "continue d'ignorer les ordres de la Cour" et a insisté sur le fait que "rien ne justifie les violations commises par Israël à Gaza".

M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

Ses remarques ont été formulées au deuxième jour des audiences de la CIJ sur les obligations humanitaires d'Israël à l'égard des Palestiniens, qui se déroulent dans le cadre d'un blocus israélien total de l'aide à la bande de Gaza, qui dure depuis plus de 50 jours.

Ces audiences s'inscrivent dans le cadre d'efforts plus larges visant à déterminer si Israël a respecté les responsabilités juridiques internationales dans sa conduite lors de la guerre contre Gaza.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com