Yellen à Pékin pour stabiliser les relations sino-américaines

La secrétaire au Trésor américain Janet Yellen (à droite) arrive à l'aéroport Beijing Capital International à Pékin le 6 juillet 2023. Mme Yellen est arrivée à Pékin le 6 juillet, donnant le coup d'envoi d'une visite visant à améliorer la communication et à stabiliser les relations tendues entre les deux plus grandes économies du monde. (AFP).
La secrétaire au Trésor américain Janet Yellen (à droite) arrive à l'aéroport Beijing Capital International à Pékin le 6 juillet 2023. Mme Yellen est arrivée à Pékin le 6 juillet, donnant le coup d'envoi d'une visite visant à améliorer la communication et à stabiliser les relations tendues entre les deux plus grandes économies du monde. (AFP).
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Publié le Dimanche 09 juillet 2023

Yellen à Pékin pour stabiliser les relations sino-américaines

  • Ce voyage, prévu jusqu'à dimanche, est le premier en Chine de Janet Yellen depuis qu'elle est à ce poste. Il intervient quelques semaines après une visite similaire de son collègue au département d'Etat, Antony Blinken
  • C'est une occasion d'avancer vers l'idée d'un sommet entre les deux pays, le président américain Joe Biden ayant souligné qu'il avait bon espoir de rencontrer prochainement son homologue chinois, Xi Jinping

PEKIN: La secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen est arrivée jeudi à Pékin pour une visite dont l'objectif affiché est d'améliorer les échanges commerciaux déstabilisés par la rivalité croissante entre les deux premières puissances mondiales.

Son avion a atterri dans la capitale chinoise peu après 17H00 (09H00 GMT), a constaté une journaliste de l'AFP.

Sur le tarmac, Mme Yellen a été accueillie par l'ambassadeur américain Nicholas Burns ainsi qu'un haut représentant du ministère chinois des Finances, Yang Yingming.

Ce voyage, prévu jusqu'à dimanche, est le premier en Chine de Janet Yellen depuis qu'elle est à ce poste. Il intervient quelques semaines après une visite similaire de son collègue au département d'Etat, Antony Blinken.

La visite était envisagée de longue date mais n'avait pu se concrétiser après le regain de tension provoqué par l'affaire du ballon dirigeable chinois abattu au-dessus du territoire américain.

C'est une occasion d'avancer vers l'idée d'un sommet entre les deux pays, le président américain Joe Biden ayant souligné qu'il avait bon espoir de rencontrer prochainement son homologue chinois, Xi Jinping.

L'objectif est d'étendre les moyens d'échanges entre les deux pays, d'éviter les mauvaises interprétations réciproques et d'élargir la coopération sur des sujets liés à l'économie mondiale, le réchauffement climatique ou la crise de la dette dans les pays émergents et en développement, selon le Trésor américain.

Vendredi, Mme Yellen doit être reçue par le Premier ministre Li Qiang, s'entretenir avec l'ex vice-Premier ministre Liu He et participer à un dîner organisé par l'ancien gouverneur de la Banque centrale chinoise Zhou Xiaochuan, a indiqué sous le couvert de l'anonymat un haut responsable du Trésor aux journalistes.

Les analystes parient également sur un échange avec le nouveau vice-Premier ministre chinois, He Lifeng, nommé en mars dernier.

La visite, qui intervient sur fond de reprise économique difficile côté chinois et de hausse des taux côté américain, devrait aussi permettre aux deux partenaires et rivaux de sonder leurs perspectives de croissance respectives.

Le fait que Mme Yellen "passe quatre jours à Pékin, dans un contexte de fortes pressions tant intérieures qu'internationales, souligne l'importance qu'elle porte à cette visite", commente auprès de l'AFP Wendy Cutler, vice-présidente de l'Asia Society (ASPI), un cercle de réflexion basé aux Etats-Unis.

Si les sujets de mécontentement ne manquent pas de part et d'autre et laissent peu de marge de manoeuvre, la visite doit également permettre de poser les bases d'une coopération à venir, selon Mme Cutler.

Repenser la relation

Cette visite s'inscrit dans les efforts américains pour "repenser" la relation entre les deux superpuissances, tant diplomatiquement que dans d'autres domaines, juge pour sa part la chercheuse Lindsay Gorman, du cercle de réflexion américain German Marshall Fund (GMF).

Dernier exemple en date, la Maison Blanche s'apprêterait à limiter l'accès aux services de cloud (informatique en nuage) américains aux entreprises chinoises, selon le Wall Street Journal de mercredi.

"Il faut prendre en compte la nouvelle réalité de cette concurrence stratégique", précise Mme Gorman, notant que Janet Yellen n'a jusqu'ici parlé que de concurrence, même si cela inclut les questions de sécurité et de valeurs, comme les droits de l'Homme.

Les questions de contrôle des exportations de produits technologiques et les mesures concurrentielles "qui dominent actuellement l'agenda politique" seront au centre des discussions, pronostique-t-elle.

Lundi, la Chine a répliqué en annonçant des restrictions sur les exportations de deux métaux rares nécessaires à la fabrication des semi-conducteurs, rappel qu'une possible évolution des relations prendra du temps.

Janet Yellen pourrait être la personne la mieux placée pour arrondir les angles, croit cependant Lindsay Gorman.

Tensions et coopération

Les motifs de tensions entre les deux pays sur les questions économiques persistent, plus encore après la décision du président américain, Joe Biden, de restreindre les possibilités d'investissements américains en Chine lorsque cela concerne des technologies jugées sensibles.

Washington s'inquiète également des "actions de coercition et des pratiques non concurrentielles", et envisage des actions correctrices, selon un responsable du Trésor.

Parmi les autres sujets de frictions, les récentes évolutions de la loi chinoise anti-espionnage, qui interdit de manière vague le transfert d'informations liées à la sécurité nationale.

D'autres sujets semblent en revanche propices à la coopération, à commencer par l'endettement excessif de pays tiers.

Les Etats-Unis ont ainsi salué les progrès sur la dette de la Zambie dont la restructuration a été validée par les créanciers, au premier rang desquels la Chine, après des progrès similaires au Sri Lanka.

Washington insiste pour que les créditeurs bilatéraux agissent au plus vite pour éviter que ces problèmes d'endettement n'empirent, après avoir accusé dans le passé la Chine de traîner des pieds.


Islamabad assure que le cessez-le-feu avec l'Afghanistan «tient»

Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
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  • "Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu"
  • Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite

ISLAMABAD: Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

"Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu", a assuré Tahir Andrabi, porte-parole de ce ministère. Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite.

 


Soudan: le Conseil de sécurité de l'ONU condamne «l'assaut» des paramilitaires sur El-Facher

Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
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  • Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher"
  • El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir"

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils".

Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher", dont les paramilitaires des Forces de soutien rapide viennent de prendre le contrôle, et condamne les "atrocités qu'auraient commises les FSR contre la population civile, y compris exécutions sommaires et détentions arbitraires".

El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir, avec des informations crédibles d'exécutions de masse" après l'entrée des paramilitaires, a dénoncé devant le Conseil de sécurité le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher.

"Nous ne pouvons pas entendre les cris, mais pendant que nous sommes assis ici, l'horreur se poursuit. Des femmes et des filles sont violées, des gens mutilés et tués, en toute impunité", a-t-il ajouté.

Mais "la tuerie n'est pas limitée au Darfour", a-t-il alerté, s'inquiétant notamment de la situation dans le Kordofan voisin.

"Des combats féroces au Kordofan-Nord provoquent de nouvelles vagues de déplacement et menacent la réponse humanitaire, y compris autour de la capitale El-Obeid".

Des informations font état "d'atrocités à large échelle commises par les Forces de soutien rapide à Bara, dans le Kordofan-Nord, après la récente prise de la ville", a également dénoncé Martha Ama Akyaa Pobee, sous-secrétaire générale de l'ONU chargée de l'Afrique.

"Cela inclut des représailles contre des soi-disant collaborateurs, souvent ethniquement motivées", a-t-elle déploré.

"Au moins 50 civils ont été tués ces derniers jours à Bara, à cause des combats et par des exécutions sommaires. Cela inclut l'exécution sommaire de cinq bénévoles du Croissant rouge", a-t-elle indiqué.

Le Kordofan "est probablement le prochain théâtre d'opérations militaires pour les belligérants", a-t-elle mis en garde.

"Des attaques de drones de la part des deux parties touchent de nouveaux territoires et de nouvelles cibles. Cela inclut le Nil Bleu, Khartoum, Sennar, le Kordofan-Sud et le Darfour-Ouest, ce qui laisse penser que la portée territoriale du conflit s'élargit", a ajouté la responsable onusienne.

Décrivant la situation "chaotique" à El-Facher où "personne n'est à l'abri", elle a d'autre part noté qu'il était difficile d'y estimer le nombre de victimes.

La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué la pire crise humanitaire actuelle, selon l'ONU.

Elle a été déclenchée en avril 2023 par une lutte de pouvoir entre deux anciens alliés: le général Abdel Fattah al-Burhane, commandant de l'armée et dirigeant de facto du Soudan depuis le coup d'Etat de 2021, et le général Mohamed Daglo, à la tête des FSR.


Ouragan Melissa: près de 50 morts dans les Caraïbes, l'aide afflue

Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
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  • L’ouragan Melissa, le plus puissant à frapper la Jamaïque en près de 90 ans, a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque, laissant derrière lui des destructions massives et des centaines de milliers de sinistrés
  • L’aide internationale afflue vers les Caraïbes, avec des secours venus des États-Unis, du Venezuela, de la France et du Royaume-Uni, alors que les experts rappellent le rôle du réchauffement climatique dans l’intensification de ces catastrophes

CUBA: L'aide internationale afflue vendredi vers les Caraïbes dévastées par le passage de l'ouragan Melissa qui a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque.

Habitations en ruines, quartiers inondés et communications coupées... L'heure est à l'évaluation des dégâts causés par Melissa qui devrait désormais faiblir au dessus dans l'Atlantique nord après avoir passé les Bermudes.

Selon le Centre national américain des ouragans (NHC), les inondations devraient s'atténuer aux Bahamas, mais les crues pourraient demeurer à un niveau élevé à Cuba, en Jamaïque, en Haïti et en République dominicaine voisine.

Rendu plus destructeur par le réchauffement climatique, l'ouragan a été le plus puissant à toucher terre en 90 ans lorsqu'il a frappé la Jamaïque mardi en catégorie 5, la plus élevée sur l'échelle Saffir-Simpson, avec des vents d'environ 300 km/h.

"Le bilan confirmé est désormais de 19 morts" dont neuf à l'extrémité ouest de l'île, a déclaré jeudi soir la ministre jamaïcaine de l'Information Dana Morris Dixon, citée par les médias locaux.

De nombreux habitants n'ont toujours pas pu contacter leurs proches, ont expliqué les autorités. L'armée jamaïcaine s'emploie à dégager les routes bloquées, selon le gouvernement.

"Il y a eu une destruction immense, sans précédent, des infrastructures, des propriétés, des routes, des réseaux de communication et d'énergie", a déclaré depuis Kingston Dennis Zulu, coordinateur pour l'ONU dans plusieurs pays des Caraïbes. "Nos évaluations préliminaires montrent que le pays a été dévasté à des niveaux jamais vus auparavant".

- Melissa "nous a tués" -

A Haïti, pas directement touché par l'ouragan mais victime de fortes pluies, au moins 30 personnes, dont dix enfants, sont mortes, et 20 portées disparues, selon le dernier bilan des autorités communiqué jeudi. Vingt-trois de ces décès sont dus à la crue d'une rivière dans le sud-ouest du pays.

A Cuba, les communications téléphoniques et routières restent largement erratiques.

A El Cobre, dans le sud-ouest de l'île communiste, le son des marteaux résonne sous le soleil revenu: ceux dont le toit s'est envolé s'efforcent de réparer avec l'aide d'amis et de voisins, a constaté l'AFP.

Melissa "nous a tués, en nous laissant ainsi dévastés", a déclaré à l'AFP Felicia Correa, qui vit dans le sud de Cuba, près d'El Cobre. "Nous traversions déjà d'énormes difficultés. Maintenant, évidement, notre situation est bien pire."

Quelques 735.000 personnes avaient été évacuées, selon les autorités cubaines.

- Secouristes -

L'aide promise à l'internationale s'achemine dans la zone dévastée.

Les États-Unis ont mobilisé des équipes de secours en République dominicaine, en Jamaïque et aux Bahamas, selon un responsable du département d'État. Des équipes étaient également en route vers Haïti.

Le secrétaire d'État Marco Rubio a également indiqué que Cuba, ennemi idéologique, est inclus dans le dispositif américain.

Le Venezuela a envoyé 26.000 tonnes d'aide humanitaire à son allié cubain.

Le président du Salvador Nayib Bukele a annoncé sur X envoyer vendredi "trois avions d'aide humanitaire en Jamaïque" avec "plus de 300 secouristes" et "50 tonnes" de produits vitaux.

Kits de première nécessité, unités de traitement de l'eau: la France prévoit de livrer "dans les prochains jours" par voie maritime une cargaison d'aide humanitaire d'urgence en Jamaïque, selon le ministère des Affaires étrangères.

Le Royaume-Uni a débloqué une aide financière d'urgence de 2,5 millions de livres (2,8 millions d'euros) pour les pays touchés.

Le changement climatique causé par les activités humaines a rendu l'ouragan plus puissant et destructeur, selon une étude publiée mardi par des climatologues de l'Imperial College de Londres.

"Chaque désastre climatique est un rappel tragique de l'urgence de limiter chaque fraction de degré de réchauffement, principalement causé par la combustion de quantités excessives de charbon, de pétrole et de gaz", a déclaré Simon Stiell, secrétaire exécutif de l'ONU chargé du changement climatique, alors que la grande conférence climatique des Nations unies COP30 s'ouvre dans quelques jours au Brésil.

Avec le réchauffement de la surface des océans, la fréquence des cyclones (ou ouragans ou typhons), les plus intenses augmente, mais pas leur nombre total, selon le groupe d'experts du climat mandatés par l'ONU, le Giec.