L'insupportable été dans un logement «bouilloire»

Une femme se rafraîchit à la fontaine du Trocadéro par un après-midi d'été ensoleillé à Paris, le 3 août 2022. (AFP)
Une femme se rafraîchit à la fontaine du Trocadéro par un après-midi d'été ensoleillé à Paris, le 3 août 2022. (AFP)
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Publié le Dimanche 09 juillet 2023

L'insupportable été dans un logement «bouilloire»

  • «Quand il y a plusieurs jours de canicule qui s'enchaînent et qu'il n'y a pas forcément de vent et d'air qui circule à l'extérieur, on a l'impression d'être enfermés, d'étouffer»
  • La politique de rénovation de l'habitat, jusqu'ici axée exclusivement sur l'isolation face au froid, apporte souvent des solutions contre la chaleur également

PARIS: "On a l'impression d'être enfermés, d'étouffer." Quand les températures montent, l'appartement parisien de Dahlia Stern devient invivable, un enjeu d'adaptation au réchauffement climatique qui commence à peine à être identifié par les pouvoirs publics.

Il n'est pas encore 9 heures du matin, le soleil pénètre déjà par les fenêtres du coquet appartement. Le thermomètre intérieur affiche 25 degrés alors qu'il fait 16 dehors. Pour l'après-midi, la météo prévoit jusqu'à 32 degrés.

L'appartement que cette psychologue de 35 ans occupe avec son compagnon, Théo, coche toutes les cases de la "bouilloire énergétique": sous les toits, orienté sud, petit, sans volets et en pleine ville.

Elle se souvient encore de la canicule de l'été 2019, quand le thermomètre était monté à 42 degrés dans la capitale, et à 46 chez elle.

"J'avais demandé un jour de télétravail, justement pour ne pas être dans les transports au moment des fortes chaleurs... Bien mal m'en a pris !", rigole-t-elle.

"Tout était chaud, brûlant, le canapé, les murs..."

Depuis deux ans, outre les gestes habituels contre la chaleur - ouvrir la nuit, fermer le jour - elle a trouvé une parade à l'absence de volets: coller des couvertures de survie aux vitres.

Ce qui permet de maintenir la température 4 à 5 degrés en-dessous de l'extérieur.

Santé publique 

Mais il suffit d'un oubli pour que la chaleur redevienne insupportable.

"Une fois que la température est montée dans l'appartement, il n'y a pas grand-chose à faire. Quand il y a plusieurs jours de canicule qui s'enchaînent et qu'il n'y a pas forcément de vent et d'air qui circule à l'extérieur, on a l'impression d'être enfermés, d'étouffer."

"C'est beaucoup plus difficile de dormir quand on a très chaud et on peut mettre plusieurs heures à s'endormir, voire avoir un sommeil assez agité."

"Le simple fait de bouger ou de faire des trucs, on se retrouve en nage, et puis tout est chaud. On a envie d'avoir du frais et tout ce qu'on touche est chaud. C’est un stress au quotidien, un stress de savoir qu'on va rentrer dans un endroit qui est possiblement plus chaud que dehors, ce sont des choses auxquelles on pense pendant la journée, un peu à quelle température on va être mangés ce soir ?"

"Il faut le prendre avec humour, parce que symboliquement, mettre des couvertures de survie à ses fenêtres, c'est pas rien", lâche-t-elle.

Car les "bouilloires énergétiques", comme les a baptisées la Fondation Abbé Pierre dans une étude publiée fin juin, sont un enjeu de santé publique.

"Les températures élevées dans le logement impactent aussi le sommeil des habitants, favorisant le développement ou l'aggravation de pathologies (cardiaques et rénales notamment), des problèmes de circulation sanguine, la perte d'autonomie chez les personnes âgées, la déshydratation...", souligne l'ONG.

Isoler, repeindre, rénover 

Elle appelle les pouvoirs publics à prendre une série de mesures pour limiter la précarité énergétique d'été, dont les conséquences vont s'aggraver avec le réchauffement climatique, qui augmente l'intensité et la fréquence des canicules.

"Il faut aller vite et mettre en place des simples gestes qui ont vraiment un effet et qui ne sont pas très chers", détaille le directeur des études de la Fondation, Manuel Domergue. "Installer des volets partout, installer des stores-bannes, repeindre les toits en blanc..."

Une manière de limiter l'installation de climatiseurs, dont la multiplication aggrave le problème à l'échelle des villes.

A plus long terme, la Fondation préconise entre autres d'intégrer le confort d'été dans les critères de performance énergétique des logements, ce qui n'est pas le cas pour les bâtiments construits avant 2021.

L'avantage, remarque Manuel Domergue, c'est qu'on ne part pas de zéro: la politique de rénovation de l'habitat, jusqu'ici axée exclusivement sur l'isolation face au froid, apporte souvent des solutions contre la chaleur également.

"Grosso modo, les passoires et bouilloires énergétiques sont les mêmes: des logements qui sont mal isolés. Du coup, les solutions sont les mêmes: faire une rénovation performante, ça marche pour l'hiver et pour l'été."

Il faut aussi, réclame la Fondation, aider davantage les ménages modestes à rénover leurs logements, ceux-ci habitant plus souvent des appartements vulnérables à la chaleur... et n'ayant pas les moyens d'y remédier.


Tempête Benjamin: gros coup de vent jeudi sur le littoral et l'intérieur du pays

Des rafales de 100 à 130 km/h sont néanmoins attendues sur la côte atlantique et les côtes de Manche, et de 90 à 110 km/h à l'intérieur des terres, le vent pouvant localement souffler plus fort encore sur les reliefs. (AFP)
Des rafales de 100 à 130 km/h sont néanmoins attendues sur la côte atlantique et les côtes de Manche, et de 90 à 110 km/h à l'intérieur des terres, le vent pouvant localement souffler plus fort encore sur les reliefs. (AFP)
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  • La trajectoire et l'intensité de cette dépression automnale, qui survient "après une longue période de temps calme", sont encore incertaines, indique l'institut national dans son dernier bulletin
  • Les rafales atteindront 160 à 170 km/h sur le cap Corse, ce vent violent se maintenant dans la nuit de jeudi à vendredi

BORDEAUX: La tempête Benjamin occasionne de "fortes rafales" de vent sur une "bonne partie du territoire" jeudi, avec de grosses vagues sur le littoral atlantique et les côtes de la Manche, selon Météo France qui a placé 19 départements au total en vigilance orange.

Les départements concernés jeudi par la vigilance orange pour épisode venteux, à des heures diverses, sont le Nord, le Pas-de-Calais, la Somme, la Manche, la Vendée, les Deux-Sèvres, la Charente-Maritime, la Charente, la Gironde, les Landes, les Pyrénées-Atlantiques, l'Aude et les deux départements de Corse, auxquels Météo-France a ajouté la Seine-Maritime et les Alpes-Maritimes dans son dernier bulletin jeudi matin.

Cette même vigilance a en revanche été levée dans le Puy-de-Dôme.

La trajectoire et l'intensité de cette dépression automnale, qui survient "après une longue période de temps calme", sont encore incertaines, indique l'institut national dans son dernier bulletin.

Des rafales de 100 à 130 km/h sont néanmoins attendues sur la côte atlantique et les côtes de Manche, et de 90 à 110 km/h à l'intérieur des terres, le vent pouvant localement souffler plus fort encore sur les reliefs du Puy-de-Dôme, les Corbières ou les plaines des Pyrénées-Orientales, avertit le prévisionniste.

Les rafales atteindront 160 à 170 km/h sur le cap Corse, ce vent violent se maintenant dans la nuit de jeudi à vendredi.

Sur les côtes de la Gironde, des Landes et des Pyrénées-Atlantiques, ainsi qu'en Seine-Maritime, les vents forts soufflant d'ouest à nord-ouest, qui se sont renforcés en cours de nuit dans le golfe de Gascogne puis en Manche jeudi matin, engendreront "de très fortes vagues et une surélévation temporaire du niveau de la mer", ajoute Météo-France.

Ce phénomène, combiné à des coefficients de marée "de vive-eau" (autour de 80), pourrait provoquer des "submersions marines" sur le littoral de ces quatre départements placés en vigilance orange à ce titre, le risque étant le plus marqué au moment des pleines mers.

Enfin, après plusieurs jours de précipitations abondantes avec des cumuls compris entre 40 et 90 mm (soit 40 à 90 litres d'eau par mètre carré), les départements de la Corrèze et du Cantal sont placés quant à eux en vigilance orange pour le risque d'inondation.


En prison, Sarkozy protégé par deux policiers armés, «folie sécuritaire» dénonce un syndicat

Deux policiers autour de Nicolas Sarkozy: l'ancien président, incarcéré depuis mardi à la prison de la Santé, est accompagné par deux officiers de sécurité "eu égard à son statut et aux menaces qui pèsent sur lui", un "dispositif insensé, une folie sécuritaire", dénonce un syndicat de surveillants. (AFP)
Deux policiers autour de Nicolas Sarkozy: l'ancien président, incarcéré depuis mardi à la prison de la Santé, est accompagné par deux officiers de sécurité "eu égard à son statut et aux menaces qui pèsent sur lui", un "dispositif insensé, une folie sécuritaire", dénonce un syndicat de surveillants. (AFP)
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  • L'ancien chef de l'Etat bénéficie en temps normal "d'un dispositif de protection eu égard à son statut et aux menaces qui pèsent sur lui" et ces mesures ont "été maintenues en détention"
  • Deux officiers de sécurité ont été installés dans une cellule voisine de celle de Nicolas Sarkozy au quartier d'isolement de la prison parisienne. Ils sont armés mais ne sont pas équipés de téléphones portables, selon une source proche du dossier

PARIS: Deux policiers autour de Nicolas Sarkozy: l'ancien président, incarcéré depuis mardi à la prison de la Santé, est accompagné par deux officiers de sécurité "eu égard à son statut et aux menaces qui pèsent sur lui", un "dispositif insensé, une folie sécuritaire", dénonce un syndicat de surveillants.

L'ancien chef de l'Etat bénéficie en temps normal "d'un dispositif de protection eu égard à son statut et aux menaces qui pèsent sur lui" et ces mesures ont "été maintenues en détention", a indiqué mercredi le ministre de l'Intérieur Laurent Nuñez sur CNews/Europe 1.

Deux officiers de sécurité ont été installés dans une cellule voisine de celle de Nicolas Sarkozy au quartier d'isolement de la prison parisienne. Ils sont armés mais ne sont pas équipés de téléphones portables, selon une source proche du dossier.

Ce dispositif, qui relève du ministère de l'Intérieur, a été établi "en lien avec le garde des Sceaux" et "sera maintenu tant que le besoin sera jugé utile", selon Beauvau qui précise que "cette situation inédite impose de prendre les mesures de sécurité adéquates, adaptées à la spécificité de la personnalité et du contexte".

S'il est "un citoyen comme les autres", "des menaces un peu plus importantes" pèsent sur "l'ancien président de la République qu'est Nicolas Sarkozy. "La décision a été prise et donc elle a été appliquée immédiatement", a précisé Laurent Nuñez.

Cette annonce a provoqué l'ire du syndicat de surveillants pénitentiaires Ufap-Unsa Justice, qui a dénoncé, dans un communiqué, "un dispositif insensé, une folie sécuritaire".

"Introduire des armes dans une détention, même sous prétexte de protection, c'est franchir une ligne rouge", écrit Alexandre Caby, le secrétaire général du syndicat, dans un communiqué particulièrement courroucé.

"En installant des policiers au cœur de la détention, l'État dit clairement: les personnels pénitentiaires ne seraient pas capables d'assurer la sécurité d'un seul détenu, fût-il un ancien Président", s'estomaque-t-il, parlant de "trahison du service public pénitentiaire", de "gifle monumentale".

Pour le ministre de l'Intérieur, "c'est une décision visant à assurer sa sécurité", "en plus, évidemment, de tout ce qui est mis en œuvre par l'administration pénitentiaire".

L'Ufap-Unsa Justice exige notamment "la fin de la présence armée en détention" et "des excuses publiques".

"Justiciable comme un autre" 

Nicolas Sarkozy, 70 ans, a été condamné le 25 septembre pour association de malfaiteurs dans le procès libyen à cinq ans de prison, une détention inédite dans l'histoire de la République. Il a fait appel de cette décision.

Salué par les vivats de ses supporters quand il a quitté son domicile de l'ouest parisien vers 09H15 mardi matin, l'ancien président est arrivé une vingtaine de minutes plus tard à la Santé.

Trois Français sur quatre estiment qu'il est "un justiciable comme un autre, qui ne doit pas être traité différemment des autres personnes condamnées", selon un sondage RTL-Toluna Harris Interactive publié mercredi.

Un chiffre qui tombe à 52% chez les sympathisants des Républicains, ajoute le sondage.

Nicolas Sarkozy devrait rester "un minimum de trois semaines ou d'un mois" en prison, avait indiqué mardi son avocat Christophe Ingrain. La cour d'appel de Paris a deux mois pour statuer sur la demande de mise en liberté déposée dans la foulée du placement sous écrou.

Reçu par le président Emmanuel Macron vendredi dernier à l'Elysée, l'ex-chef de l'Etat pourrait aussi recevoir la visite en prison du ministre de la Justice, Gérald Darmanin.

Des visites désapprouvées par "une majorité de Français", tout comme le rassemblement de soutien qui s'est tenu mardi matin devant son domicile, d'après le sondage RTL-Toluna Harris Interactive.

Ils sont ainsi 53% à désapprouver ce rassemblement, et 57% la visite annoncée de Gérald Darmanin, selon cette enquête réalisée en ligne mardi auprès d'un échantillon de 1.025 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.

Le garde des Sceaux avait déclaré lundi qu'il irait "voir en prison" Nicolas Sarkozy, assurant qu'en tant que ministre de la Justice il pouvait "aller voir n'importe quelle prison et n'importe quel détenu".

Ce projet a été critiqué par le plus haut parquetier de France, le procureur général près la Cour de cassation Rémi Heitz, qui y a vu un risque "d'atteinte à l'indépendance des magistrats".


Les parents de Sébastien Lecornu placés sous protection policière

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  • Cette mise sous protection a une "raison évidente", "ils en ont besoin", a ajouté le ministère, qui s'est refusé à donner des éléments plus précis sur la nature des risques pesant sur les parents de M. Lecornu
  • Une source proche du dossier a assuré à l'AFP que ce couple de personnes âgées n'était pas demandeur et que ce n'était "pas pour leur confort personnel" que cette décision avait été prise

PARIS: Les parents du Premier ministre Sébastien Lecornu ont été placés sous protection policière pour des raisons de sécurité dans leur lieu de résidence, a appris mercredi l'AFP auprès du ministère de l'Intérieur, confirmant une information du Parisien.

Cette mise sous protection a une "raison évidente", "ils en ont besoin", a ajouté le ministère, qui s'est refusé à donner des éléments plus précis sur la nature des risques pesant sur les parents de M. Lecornu.

Une source proche du dossier a assuré à l'AFP que ce couple de personnes âgées n'était pas demandeur et que ce n'était "pas pour leur confort personnel" que cette décision avait été prise.

Selon Le Parisien, ils sont accompagnés de trois policiers 24 heures sur 24, "un chauffeur et deux officiers de sécurité".

Le quotidien ajoute que ce couple a "fait l'objet d'une évaluation" par l'Unité de coordination de la lutte antiterroriste (Uclat) au sein de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) et qu'à l'issue, ils ont été classés en T4, "soit le plus bas niveau de menace sur une échelle qui en compte quatre".

L'attribution de cette protection policière à des personnalités fait régulièrement polémique, toujours selon le quotidien.

En septembre, Sébastien Lecornu a publié un décret supprimant les derniers avantages "à vie" des anciens Premiers ministres, qui concernaient l'usage d'un véhicule et d'un chauffeur, et la protection policière, limitant à 10 ans cette attribution.

Ce décret entrera en vigueur le 1er janvier 2026.