L’inquiétude plane sur le Yémen, les Houthis tirent des missiles sur Marib

Des combattants fidèles au gouvernement yéménite manient un fusil sans recul installé sur une voiture face à des militants houthis au niveau de la ligne de front d’Al-Jawba, dans le gouvernorat de Marib, au Yémen, le 14 janvier 2022. (AFP)
Des combattants fidèles au gouvernement yéménite manient un fusil sans recul installé sur une voiture face à des militants houthis au niveau de la ligne de front d’Al-Jawba, dans le gouvernorat de Marib, au Yémen, le 14 janvier 2022. (AFP)
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Publié le Mercredi 12 juillet 2023

L’inquiétude plane sur le Yémen, les Houthis tirent des missiles sur Marib

  • Des sources gouvernementales ont confié à Arab News que des rassemblements militaires houthis avaient lieu à l’extérieur de Marib
  • Début 2021, les Houthis ont lancé une offensive militaire majeure contre Marib qui a coûté la vie à des milliers de combattants et de civils, suscitant une condamnation généralisée à l’échelle locale et internationale

AL-MOUKALLA: Les Houthis, soutenus par l’Iran, ont tiré mardi deux missiles balistiques sur la ville de Marib, au centre du Yémen, alors qu’ils mobilisaient un grand nombre de combattants ainsi que du matériel militaire à l’extérieur de la ville, ont fait savoir des responsables du gouvernement local.

Dans un entretien téléphonique accordé à Arab News, Rachad al-Mekhlafi, un responsable militaire du Département d’orientation des forces armées du Yémen, a déclaré que deux missiles avaient atterri entre Tadawin et Al-Shabwani, au nord de Marib, à proximité d’une base militaire et d’un camp pour personnes déplacées. «Les missiles ont explosé dans une zone dégagée à Marib sans faire de blessés», a expliqué M. Al-Mekhlafi.

Cette attaque au missile est intervenue alors que trois responsables gouvernementaux ont indiqué à Arab News que les Houthis avaient rassemblé des réserves considérables d’équipement militaire et de combattants à l’extérieur de Marib en vue de mener une offensive contre la ville, particulièrement riche en énergie. L’attaque a été stoppée par une trêve négociée par l’ONU qui est entrée en vigueur en avril de l’année dernière.

«Ils ont rassemblé des combattants et une quantité considérable d’équipements militaires, notamment des véhicules blindés, des canons et des lanceurs de drones, dans la périphérie sud, ouest, nord et nord-est de Marib», a précisé M. Al-Mekhlafi. Deux autres sources gouvernementales ont confié à Arab News que des rassemblements militaires houthis avaient lieu à l’extérieur de Marib.

Pour contrer l’attaque imminente, l’armée yéménite a déployé des bataillons et des armes lourdes à la périphérie de la ville. «Nous sommes prêts à repousser toute attaque. Nous avons renforcé les lignes de front au moyen de bataillons militaires récemment diplômés, qui comprennent des tireurs d’élite et des forces d’infanterie. Ce que les Houthis n’ont pas pu réaliser les années précédentes serait possible aujourd’hui», a affirmé M. Al-Mekhlafi.

Au début de l’année 2021, les Houthis ont lancé une offensive militaire majeure contre Marib qui a coûté la vie à des milliers de combattants et de civils, suscitant une condamnation généralisée à l’échelle locale et internationale.

Bien qu’ils se soient rapprochés de la ville comme jamais auparavant, les Houthis n’ont pas pu prendre le contrôle de Marib ni de ses champs de pétrole et de gaz. Ils ont alors été contraints de cesser leurs opérations militaires.

Le gouvernement yéménite a maintenu qu’il honorerait les engagements qu’il a pris envers les médiateurs internationaux d’apaiser les tensions à Marib et dans les autres régions sensibles du pays, mais qu’il répondrait à toute opération militaire.

«Nous sommes conscients que les Houthis ont mobilisé des forces le long des frontières administratives de Lahj et Dhale, ainsi qu’à Marib. Le gouvernement légitime est prêt à repousser toute attaque, même si les médiateurs saoudiens, onusiens, américains et européens conseillent la retenue», a indiqué à Arab News un responsable gouvernemental qui a préféré garder l’anonymat.

De plus, les experts yéménites ont estimé que les Houthis avaient tiré profit de la suspension des bombardements par la coalition arabe dans le cadre de la trêve pour transporter d’importants équipements et armements militaires hors de Marib.

Mohammed al-Salehi, rédacteur en chef du site d’information Marib Press, a affirmé à Arab News que les Houthis étaient déterminés à prendre le contrôle de Marib depuis le début de la guerre, non seulement en raison de son emplacement stratégique, de ses champs de pétrole et de gaz et de sa grande centrale électrique, mais aussi parce que le gouvernorat avait fermement rejeté la prise de pouvoir militaire par les Houthis au Yémen. «Marib est le gouvernorat qui s’est fermement opposé à la milice houthie depuis le premier jour et qui abrite tous les opposants aux Houthis», a souligné M. Al-Salehi.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Un système d’armement américain utilisé dans une frappe israélienne au Liban violerait le droit international

Des débris entourent les bâtiments détruits par une frappe israélienne dans le village frontalier de Mays al-Jabal, dans le sud du Liban, le 5 mai 2024 (AFP).
Des débris entourent les bâtiments détruits par une frappe israélienne dans le village frontalier de Mays al-Jabal, dans le sud du Liban, le 5 mai 2024 (AFP).
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  • The Guardian et Human Rights Watch (HRW) ont identifié les fragments d’une bombe JDAM fabriquée par Boeing sur le site où les secouristes ont été tués
  • Les États-Unis interdisent la vente de ces systèmes à des armées étrangères lorsqu’il existe des «informations crédibles» sur des violations des droits de l’homme

LONDRES: Une frappe aérienne israélienne au Liban, qui a fait sept morts parmi les travailleurs humanitaires en mars, pourrait avoir été lancée à l’aide d’un système d’armement fourni par les États-Unis, selon une enquête menée par le quotidien The Guardian.

Cet incident a coûté la vie à sept secouristes âgés de 18 à 25 ans, tous bénévoles, qui se trouvaient dans un centre ambulancier à Al-Habariyé, dans le sud du Liban, le 27 mars.

Il a eu lieu cinq jours avant qu’une frappe israélienne à Gaza ne tue sept travailleurs humanitaires travaillant pour l’ONG World Central Kitchen.

Les débris trouvés sur les lieux à Al-Habariyé ont été identifiés par The Guardian, un expert indépendant et Human Rights Watch (HRW) comme appartenant à une bombe israélienne MPR de 230 kg et à une bombe JDAM (Joint Direction Attack Munition) fabriquée par Boeing, un système attaché aux explosifs pour les transformer de bombes non guidées en bombes guidées par GPS.

Ramzi Kaiss, chercheur de HRW sur le Liban, a indiqué à The Guardian que «les assurances d’Israël sur son utilisation légale des armes américaines ne sont pas crédibles. Étant donné que le comportement d’Israël à Gaza et au Liban continue de violer le droit international, l’administration Biden devrait immédiatement suspendre les ventes d’armes à Israël».

En vertu de la loi Leahy de 1997, le gouvernement américain ne peut légalement ni aider ni armer des armées étrangères lorsqu’il existe des «informations crédibles» sur des violations des droits de l’homme.

Un porte-parole du Conseil national de sécurité des États-Unis a assuré à The Guardian: «Les États-Unis veillent constamment à ce que le matériel de défense fourni par les États-Unis soit utilisé conformément au droit national et international applicable. Si des violations sont constatées, nous prenons les mesures nécessaires.»

Quant à Josh Paul, chercheur non résident à Democracy for the Arab World Now et ancien employé du département d’État, il a précisé: «Le département d’État a approuvé plusieurs de ces transferts (d’armes) en quarante-huit heures. Il n’y a aucune préoccupation politique concernant les munitions destinées à Israël, à l’exception du phosphore blanc et des bombes à sous-munitions».

Il a ajouté que les JDAM constituent des «armes clés» régulièrement demandées par Israël depuis le début de la guerre à Gaza.

Mercredi, le secrétaire d’État Antony Blinken remettra au Congrès un rapport sur l’utilisation par Israël d’armes américaines et sur la possibilité qu’elles aient été impliquées dans des violations de cette loi ou d’autres.

Le sénateur du Maryland, Chris Van Hollen, a déclaré à The Guardian que les conclusions de l’enquête à Al-Habariyé sont «profondément préoccupantes et doivent faire l’objet d'une enquête approfondie de la part de l’administration Biden. Les conclusions de cette enquête approfondie devraient certainement être incluses dans le rapport NSM-20 qui doit être soumis au Congrès le 8 mai».

La frappe aérienne sur le centre ambulancier d’Al-Habariyé a été lancée sans avertissement le 27 mars avant 1h du matin. Aucun combat n’avait été signalé dans la région.

Les victimes, qui travaillaient au centre la nuit, sont les frères jumeaux Hussein et Ahmad al-Chaar, âgés de 18 ans; Abderrahmane al-Chaar, 19 ans; Mohammed Hamoud, 21 ans; Mohammed al-Farouk Aatwi, 23 ans; Abdallah Aatwi, 24 ans; et Baraa Abou Kaiss, 24 ans.

Selon l’armée israélienne, la frappe, qui a détruit le bâtiment de deux étages, a tué un «terroriste de premier plan appartenant à la Jamaa Islamiya», un groupe politique libanais armé lié au Hezbollah. L’armée n’a pas désigné cette personne par son nom.

Un porte-parole de la Jamaa Islamiya a confirmé que certains des secouristes bénévoles étaient membres du groupe, mais a nié qu’ils faisaient partie de sa branche armée.

Samer Hardane, responsable du centre local de Défense civile, qui faisait partie des premiers intervenants, a affirmé à The Guardian : «Nous avons inspecté chaque centimètre à la recherche des membres et des possessions des victimes. Nous n’avons rien vu qui soit lié à l’armée. Nous connaissions personnellement les victimes. Nous avons donc pu identifier leurs corps».

Depuis le 7 octobre, 16 travailleurs médicaux ont été tués par des frappes aériennes israéliennes au Liban, et 380 autres personnes ont péri, dont 72 civils. Onze soldats israéliens et huit civils ont également été tués.

Kassem al-Chaar, père des jumeaux Ahmed et Hussein, a confié qu’il avait déconseillé à ses fils de se porter volontaires.

«Je leur ai dit qu’il était dangereux de faire ce type de travail, mais ils m’ont répondu qu’ils acceptaient le risque. Je ne sais pas ce qui a poussé Israël à agir de la sorte: il s’agissait de jeunes gens enthousiastes à l’idée d’aider les autres», a-t-il déploré.

«Mes fils voulaient faire du travail humanitaire, et voyez ce qui leur est arrivé. Israël n’oserait pas agir de la sorte si les États-Unis ne le soutenaient pas.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gaza: le Hamas dit avoir accepté une proposition de cessez-le-feu présentée par l'Egypte et le Qatar

Des Palestiniens déplacés se tiennent à côté de leurs biens, dans le quartier d'Al-Mawasi, à Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza, le 6 mai 2024. (Reuters)
Des Palestiniens déplacés se tiennent à côté de leurs biens, dans le quartier d'Al-Mawasi, à Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza, le 6 mai 2024. (Reuters)
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  • Des scènes de joie et des tirs en l'air ont accueilli lundi cette annonce à Rafah
  • Un responsable du Hamas a indiqué que «la balle est désormais dans le camp» d'Israël, après l'annonce

GAZA: Le Hamas a indiqué lundi avoir informé l'Egypte et le Qatar qu'il acceptait leur proposition pour un cessez-le-feu avec Israël dans la bande de Gaza dévastée par sept mois de guerre.

"Ismaïl Haniyeh, chef du bureau politique du Hamas, s'est entretenu par téléphone avec le Premier ministre qatari Cheikh Mohammed bin Abdelrahmane Al Thani et le ministre égyptien des Renseignements, Abbas Kamel, et les a informés que le Hamas avait approuvé leur proposition d'accord de cessez-le-feu", selon un communiqué publié sur le site du mouvement palestinien.

Un responsable du Hamas a indiqué à l'AFP que "la balle est désormais dans le camp" d'Israël, après l'annonce. 

Des scènes de joie et des tirs en l'air ont accueilli lundi à Rafah, ville à la lisière sud de la bande de Gaza assiégée sur laquelle Israël projette une offensive militaire d'ampleur

 


L’Arabie saoudite met Israël en garde contre le ciblage de Rafah à Gaza

De la fumée s’élève après des frappes israéliennes à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 6 mai 2024. (Reuters)
De la fumée s’élève après des frappes israéliennes à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 6 mai 2024. (Reuters)
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  • Cet avertissement intervient après que l’armée israélienne a ordonné à des dizaines de milliers de personnes dans la ville de Rafah, dans le sud de Gaza, de commencer à évacuer les lieux plus tôt dans la journée de lundi
  • Le ministère des Affaires étrangères a réaffirmé le rejet catégorique par le Royaume des violations continues du droit international par l’armée israélienne

RIYAD: Lundi, l’Arabie saoudite a mis en garde contre les dangers d’un ciblage de la ville de Rafah par Israël dans le cadre de sa campagne «sanglante et systématique visant à envahir toutes les zones de la bande de Gaza et à déplacer ses habitants».

Cet avertissement intervient après que l’armée israélienne a ordonné à des dizaines de milliers de personnes dans la ville de Rafah, dans le sud de Gaza, de commencer à évacuer les lieux plus tôt dans la journée de lundi, signalant qu’une invasion terrestre, promise depuis longtemps, pourrait être imminente.

Le ministère des Affaires étrangères a réaffirmé le rejet catégorique par le Royaume des violations continues du droit international par l’armée israélienne, qui exacerbent la crise humanitaire dans le territoire et entravent les efforts de paix internationaux.

Le ministère a réitéré l’appel du Royaume à la communauté internationale pour qu’elle intervienne immédiatement afin d’arrêter le génocide israélien en cours dans les territoires palestiniens occupés.

Lundi, Volker Turk, le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, a déclaré que les ordres israéliens de déplacer les Palestiniens de Rafah étaient inhumains et risquaient de les exposer à davantage de dangers et de souffrances. Il a averti que de telles actions peuvent parfois constituer des crimes de guerre.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com