Disparition du petit Emile: ce que l'on sait, quatre jours après

Cette photo obtenue le 9 juillet 2023 sur le compte twitter de la Gendarmerie Nationale montre un appel à témoins pour Emile, un garçon disparu le 8 juillet 2023 au Vernet, dans le sud-est de la France. (Photo par Handout / @GendarmerieNationale_Twitter / AFP)
Cette photo obtenue le 9 juillet 2023 sur le compte twitter de la Gendarmerie Nationale montre un appel à témoins pour Emile, un garçon disparu le 8 juillet 2023 au Vernet, dans le sud-est de la France. (Photo par Handout / @GendarmerieNationale_Twitter / AFP)
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Publié le Mercredi 12 juillet 2023

Disparition du petit Emile: ce que l'on sait, quatre jours après

  • Emile est aperçu pour la dernière fois, seul, par deux voisins, qui le voient sortir de la maison de ses grands-parents maternels, au Haut-Vernet, un hameau de 25 habitants accroché au massif des Trois Evêchés
  • Une ligne téléphonique dédiée est ouverte, au 04 92 36 73 00. Mardi soir, elle avait reçu plus de 1 200 signalements

LE VERNET : Quatre jours après la disparition d'Emile, deux ans et demi, dans un minuscule hameau des Alpes-de-Haute-Provence, l'enquête de terrain est désormais terminée. Accident, homicide, enlèvement? "Toutes les hypothèses" restent étudiées par le parquet qui "ne s'interdit rien".

La disparition

Samedi, 17H15: Emile est aperçu pour la dernière fois, seul, par deux voisins qui le voient sortir de la maison de ses grands-parents maternels, au Haut-Vernet, un hameau de 25 habitants accroché au massif des Trois Evêchés, dans les Alpes-de-Haute-Provence. C'est le premier jour des vacances d'été. Dans la maison, "plusieurs autres membres de la famille sont également présents" mais aucun des deux parents, précise le parquet.

"Le temps que la famille, les proches, les voisins procèdent aux premières vérifications, le premier appel à la gendarmerie intervient vers 18H00", explique Rémy Avon, procureur de la République à Digne-les-Bains.

La famille

Originaire de La Bouilladisse, une commune des Bouches-du-Rhône au pied du Garlaban, la famille d'Emile passe ses vacances au Haut-Vernet depuis une vingtaine d'années, précise à l'AFP le maire du village François Balique. Les grands-parents maternels du garçonnet y possèdent une résidence secondaire.

Le grand-père, ostéopathe à La Bouilladisse, le berceau familial, a eu dix enfants, dont Marie, l'aînée, la mère d'Emile. Dix enfants tous scolarisés à la maison, comme l'a confirmé à l'AFP mercredi le maire de la commune José Morales.

Ce dernier évoque une famille catholique "très croyante, très discrète, qui vivait un peu en autarcie". Selon le quotidien régional La Provence, ils ne fréquentaient pas la paroisse locale, préférant la messe en latin célébrée dans une église marseillaise.

Les parents d'Emile sont installés en couple à la Bouilladisse depuis environ un an, après leurs études à Marseille. Le père d'Emile avait été candidat aux élections régionales de 2021, en quatrième position pour les Bouches-du-Rhône sur la liste "Zou!", "la liste qui va vous débarrasser du système", conduite par Valérie Laupiès, ex-Rassemblement national.

L'enquête

Dimanche, un appel à témoins est lancé pour retrouver Emile, "deux ans et demi. Yeux: marrons. Cheveux: blond. Taille: 90 cm. Tenue: haut jaune/short blanc (avec un motif vert)/chaussures de randonnée". La photo d'un garçonnet souriant, un pissenlit à l'oreille, l'accompagne. Une ligne téléphonique dédiée est ouverte, au 04.92.36.73.00. Mardi soir, elle avait reçu plus de 1.200 signalements.

Sur le terrain, dans l'enquête ouverte pour "recherche des causes de disparition inquiétante", le parquet adopte une stratégie "de l'escargot" qui se concentre d'abord sur le hameau avant de s'élargir. Pendant deux jours, des centaines de bénévoles, randonneurs, chasseurs, viennent aider les enquêteurs. En vain. Lundi soir, le préfet des Alpes-de-Haute-Provence annonce la fin des "battues citoyennes" et seules les opérations de "ratissage judiciaire" se sont poursuivies mardi pour s'achever finalement mercredi soir, comme l'a annoncé le procureur par communiqué.

Un hélicoptère, des équipes cynophiles, des drones équipés de caméras thermiques: les gendarmes de la section de recherches de Marseille et de la brigade de recherches de Digne-les-Bains sont aussi épaulés par des sapeurs de la Légion étrangère spécialisés dans la recherche de caches. Equipés de détecteurs de métaux hypersensibles, ceux-ci vont jusqu'à sonder les bottes de foin les plus récentes, à la recherche de "matières ferreuses" comme par exemple une fermeture éclair ou un bouton des vêtements de l'enfant.

«Une masse considérable» de données à analyser

Si l'enquête n'a apporté "aucun indice, aucune information, aucun élément permettant de comprendre la disparition d'Emile", a concédé mardi soir le procureur de Digne, "une masse considérable" de données ont cependant été recueillies lors des auditions, ratissages de terrain et du travail technique et scientifique, notamment au niveau des données téléphoniques.

"Peut-être, sans le savoir, avons-nous récolté un indice déterminant", encore à analyser, a dit le magistrat, annonçant désormais "un second temps" de l'enquête: "un temps plus long, d'analyse, d'examen, moins de terrain".

De fait, les 30 bâtiments composant le minuscule hameau ont tous été fouillés, 12 véhicules visités, les 25 habitants du bourg entendus et 12 hectares de terrain "méticuleusement ratissés".

Emile s'est-il perdu seul? S'agit-il d'un accident, d'un homicide, d'un enlèvement? "Toutes les hypothèses restent d'actualité, aucune n'est privilégiée et aucune n'est exclue", insistait encore mercredi Rémy Avon.


Echanges de frappes entre Israël et l'Iran : la France renforce la vigilance sur son territoire

 Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau  (Photo AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (Photo AFP)
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  • « Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme
  • Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

PARIS : Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau a appelé les préfets à renforcer la vigilance sur le territoire national. Il a notamment demandé de cibler les lieux de culte, les rassemblements festifs et les intérêts israéliens et américains. Cette demande a été transmise par télégramme. Elle a été envoyée vendredi. Cela fait suite à l'attaque israélienne en Iran.

« Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme consulté par l'AFP, alors qu'Israël et l'Iran poursuivaient leurs échanges de frappes meurtrières.

Les hostilités ont été déclenchées par une attaque israélienne massive contre des sites militaires et nucléaires iraniens, à laquelle Téhéran riposte avec des missiles balistiques. 

Dans ce contexte, M. Retailleau demande aux préfets de porter « une attention particulière » à la sécurité des lieux de culte, des établissements scolaires, des établissements publics et institutionnels, ainsi que des sites à forte affluence, notamment au moment des entrées et des sorties, et ce, incluant les « rassemblements festifs, culturels ou cultuels ».

Ces mesures de protection renforcée s'appliquent également aux « intérêts israéliens et américains ainsi qu'aux établissements de la communauté juive ».

Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

Vendredi soir, le président Emmanuel Macron a annoncé un « renforcement » du dispositif Sentinelle, qui déploie des militaires en France, « pour faire face à toutes les potentielles menaces sur le territoire national ».


Selon ManPowerGroup, l'IA pourrait réduire l'importance des « compétences » dans le recrutement

Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
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  • L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences ».
  • « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

PARIS : L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences », selon un dirigeant de ManPowerGroup.

En effet, « les compétences pourraient s'avérer obsolètes dans six mois », explique Tomas Chamorro-Premuzic, directeur de l'innovation du géant américain du travail temporaire, rencontré par l'AFP au salon Vivatech, à Paris, qui ferme ses portes samedi.  Selon lui, « il vaut mieux savoir que vous travaillez dur, que vous êtes curieux, que vous avez de bonnes aptitudes relationnelles et ça, l'IA peut vous aider à l'évaluer ».

Selon l'Organisation internationale du travail (OIT), « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

Cependant, les tâches informatiques (utilisation d'Internet, messagerie, etc.) pouvant être accomplies de manière autonome par des agents d'IA connaissent une « rapide expansion ». 

Dans ce contexte, les employeurs pourraient rechercher de plus en plus de salariés dotés de compétences hors de portée de l'IA, telles que le jugement éthique, le service client, le management ou la stratégie, comme l'indique une enquête de ManpowerGroup menée auprès de plus de 40 000 employeurs dans 42 pays et publiée cette semaine.

M. Chamorro-Premuzic déplore toutefois que ces compétences ne soient pas encore davantage mises en avant dans la formation. « Pour chaque dollar que vous investissez dans la technologie, vous devez investir huit ou neuf dollars dans les ressources humaines, la transformation culturelle, la gestion du changement », dit-il.

Les craintes d'un chômage de masse provoqué par l'IA restent par ailleurs exagérées à ce stade, estime le dirigeant, malgré certaines prédictions alarmistes.

D'après Dario Amodei, patron de la société d'intelligence artificielle Anthropic, cette technologie pourrait faire disparaître la moitié des emplois de bureau les moins qualifiés d'ici cinq ans. 

« Si l'histoire nous enseigne une chose, c'est que la plupart des prévisions sont fausses », répond M. Chamorro-Premuzic.

Concernant le recrutement, activité principale de ManPowerGroup, le dirigeant ajoute que « les agents d'intelligence artificielle ne deviendront certainement pas le cœur de notre métier dans un futur proche ». Il constate également que l'IA est utilisée par les demandeurs d'emploi.

« Des candidats sont capables d'envoyer 500 candidatures parfaites en une journée, de passer des entretiens avec leurs bots et de déjouer certains éléments des évaluations », énumère-t-il.

 


Salon du Bourget : les députés et le président de la Seine-Saint-Denis boycotteront l'inauguration

L'équipe de démonstration de l'armée de l'air et de l'espace française « Patrouille de France » effectue des figures acrobatiques lors du Salon international de l'aéronautique et de l'espace (SIAE) à l'aéroport du Bourget, au nord de Paris, le 23 juin 2023. (Photo de Christophe ARCHAMBAULT / AFP)
L'équipe de démonstration de l'armée de l'air et de l'espace française « Patrouille de France » effectue des figures acrobatiques lors du Salon international de l'aéronautique et de l'espace (SIAE) à l'aéroport du Bourget, au nord de Paris, le 23 juin 2023. (Photo de Christophe ARCHAMBAULT / AFP)
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  • le président socialiste du conseil départemental de la Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel, et les députés du département ont fait part de leur refus de participer à l'inauguration du Salon du Bourget lundi.
  • « Il est inadmissible que ces entreprises et des représentants de l'État israélien soient reçus sous le haut patronage de l'État français a déclaré Stéphane Peu

BOBIGNY, FRANCE : Jeudi et vendredi, le président socialiste du conseil départemental de la Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel, et les députés du département ont fait part de leur refus de participer à l'inauguration du Salon du Bourget lundi, en raison de la présence d'entreprises israéliennes.

Organisé par le Gifas (Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales), le plus ancien et le plus grand rendez-vous aérospatial au monde se tient du 16 au 22 juin au Bourget, en Seine-Saint-Denis.

La présence d'Israël, qui compte neuf exposants, a été vivement critiquée, et a même fait l'objet de recours en justice.

Mardi, le tribunal judiciaire de Bobigny a rejeté la requête d'associations qui lui demandaient d'exclure les entreprises israéliennes du Bourget au nom du risque de perpétuation de crimes internationaux. La cour d'appel de Paris a par la suite confirmé cette décision. 

« Des entreprises israéliennes d'armement y seront présentes. « Comment peut-on, d'un côté, se dire attaché aux droits humains et, de l'autre, dérouler le tapis rouge à un État mis en cause par la Cour pénale internationale pour actes génocidaires ? », a écrit jeudi sur X le président socialiste de la Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel.

« Je ne participerai pas à l'accueil protocolaire traditionnel du président de la République et du Premier ministre », a-t-il poursuivi.

La position est identique chez l'ensemble des députés de Seine-Saint-Denis, tous de gauche.

« Il est inadmissible que ces entreprises et des représentants de l'État israélien soient reçus sous le haut patronage de l'État français, alors que le gouvernement israélien poursuit ses violations du droit international en commettant un véritable génocide à Gaza », a déclaré Stéphane Peu (PCF) dans un communiqué de presse. 

Joint par l'AFP, Éric Coquerel, président de la commission des Finances de l'Assemblée nationale et député LFI, a indiqué que c'était également la position des députés insoumis. « Nous allons même manifester contre », a-t-il ajouté.

Samedi, une manifestation est prévue au départ de la Bourse du travail de Bobigny à 13 heures, à l'appel d'une intersyndicale et d'une coalition d'associations.

Cette manifestation s'inscrit dans le cadre d'un week-end de mobilisation et d'un « village anti-guerre » organisé du 20 au 22 juin à Bobigny.

Israël est en guerre depuis près de 20 mois contre le Hamas, à la suite de l'attaque du 7 octobre 2023 menée par le mouvement islamiste palestinien.

Les accusations de génocide et de crimes de guerre contre Israël se multiplient, provenant d'experts de l'ONU, de groupes de défense des droits humains et de pays de plus en plus nombreux. Israël les rejette.