Rencontre à Jakarta entre les chefs de la diplomatie américaine et chinoise

Wang Yi, directeur du Bureau de la Commission des affaires étrangères du Comité central du Parti communiste chinois, s'exprime lors de la conférence post-ministérielle de l'ANASE avec la Chine à l'occasion de la réunion des ministres des affaires étrangères de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (Asean) à Jakarta, le 13 juillet 2023. (AFP).
Wang Yi, directeur du Bureau de la Commission des affaires étrangères du Comité central du Parti communiste chinois, s'exprime lors de la conférence post-ministérielle de l'ANASE avec la Chine à l'occasion de la réunion des ministres des affaires étrangères de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (Asean) à Jakarta, le 13 juillet 2023. (AFP).
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Publié le Jeudi 13 juillet 2023

Rencontre à Jakarta entre les chefs de la diplomatie américaine et chinoise

  • Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken doit rencontrer le plus haut responsable du Parti communiste chinois (PCC) pour la diplomatie, Wang Yi, en marge des discussions de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (Asean)
  • La réunion de jeudi est la deuxième rencontre entre les deux diplomates en l'espace de quelques mois, après une visite de M. Blinken à Pékin en juin dans le but de désamorcer les tensions entre les deux puissances

JAKARTA : Les chefs de la diplomatie américaine et chinoise tiendront leur deuxième réunion en quelques mois jeudi à Jakarta pour tenter d'apaiser les tensions qui risquent à nouveau de s'enflammer entre les deux puissances après des allégations de piratage informatique chinois.

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken doit rencontrer le plus haut responsable du Parti communiste chinois (PCC) pour la diplomatie, Wang Yi, en marge des discussions de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (Asean), selon le programme publié par le département d'Etat américain.

Mais une cyberattaque d'origine chinoise qui a ciblé mercredi le gouvernement américain mercredi risque de perturber la rencontre. Celle-ci visait en particulier des comptes de messagerie électronique d'un certain nombre d'agences fédérales et du département d'Etat, a indiqué le géant de l'informatique Microsoft.

La réunion de jeudi est la deuxième rencontre entre les deux diplomates en l'espace de quelques mois, après une visite de M. Blinken à Pékin en juin dans le but de désamorcer les tensions entre les deux puissances.

Lors de sa visite à Pékin le mois dernier, M. Blinken a rencontré le président chinois Xi Jinping ainsi que M. Wang, qui a la haute main sur la politique extérieure chinoise et a un rang hiérarchique supérieur au ministre des Affaires étrangères, Qin Gang.

Cette visite avait été saluée par les deux pays comme une réussite.

Wang Yi représente la Chine à Jakarta à la place de M. Gang, ce dernier s'étant retiré pour des "raisons de santé" selon son ministère.

Ces dernières semaines, les Etats-Unis et la Chine ont repris des contacts au plus haut niveau malgré de profonds désaccords et après des mois de tensions.

La secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, s'est également rendue en Chine début juillet, où elle a été reçue par plusieurs hauts responsables du gouvernement dont le Premier ministre Li Qiang, et n'a cessé de plaider pour davantage d'échanges et de collaborations entre les deux pays.

L'émissaire américain pour le climat, John Kerry, doit se rendre à son tour à Pékin de dimanche à mercredi.

Coexistence pacifique? 

Malgré ces déplacements marquant une volonté de l'administration Biden de stabiliser des relations bilatérales tendues, Washington n'a toujours pas atteint l'un de ses principaux objectifs, à savoir la reprise du dialogue avec l'armée chinoise, considérée comme essentielle pour éviter les scénarios les plus pessimistes.

Les deux pays continuent de croiser le fer, notamment concernant l'île démocratique autonome de Taïwan, que Pékin considère comme une partie de son territoire, ou des revendications territoriales chinoises en mer de Chine.

Ni Pékin ni Washington n'ont prédit de percées majeures dans la restauration de la diplomatie entre les deux pays, mais tous deux tentent d'établir des garde-fous pour leur rivalité croissante.

S'exprimant lors d'une récente intervention au think tank new-yorkais Council on Foreign Relations, M. Blinken a estimé qu'il n'y aurait pas de dénouement sur le court terme à la rivalité entre les deux pays.

"Il s'agit davantage de parvenir à une coexistence pacifique et peut-être un peu plus productive entre nous, car le fond du problème est le suivant : la Chine ne disparaît pas, nous ne disparaissons pas non plus, et nous devons donc, dans un premier temps, trouver un moyen de coexister et de coexister pacifiquement", a-t-il affirmé.

Mais des incidents continuent d'émailler les relations entre les deux géants.

Cette semaine, Microsoft a déclaré qu'un groupe de hackeurs chinois a accédé à près de 25 organisations américaines dans un but d'espionnage.

Le département d'État a déclaré avoir détecté une "activité anormale", mais s'est abstenu de blâmer publiquement la Chine, précisant qu'une enquête était en cours.

Mer de Chine, Birmanie

Washington et Pékin participeront tous deux à la réunion des ministres des Affaires étrangères du sommet de l'Asie de l'Est, qui réunira 18 pays à Jakarta jeudi.

Parmi les principaux sujets de discussion attendus lors des réunions de l'Asean figurent la mer de Chine méridionale, une route maritime majeure pour les chaînes d'approvisionnement de Tokyo et Séoul qui abrite en outre de précieux gisements de pétrole et de gaz.

Les puissances occidentales et asiatiques s'inquiètent de l'affirmation croissante de Pékin dans la région, où elle fait pression sur l'île démocratique autonome de Taïwan et où ses navires ont été impliqués dans plusieurs incidents avec des appareils d'autres pays.

L'Asean se réunira également avec les ministres des Affaires étrangères de la Chine, du Japon et de la Corée du Sud.

Teuku Rezasyah, expert en relations internationales à l'université de Padjadjaran en Indonésie, a indiqué que les représentants aborderont également la crise en Birmanie, ravagée par des violences meurtrières depuis le coup d'Etat militaire qui a renversé le gouvernement d'Aung San Suu Kyi il y a plus de deux ans.

Le chef de la diplomatie thaïlandaise a déclaré mercredi avoir rencontré la cheffe de l'opposition birmane déchue la semaine dernière, sa première entrevue avec un diplomate étranger depuis sa détention après le coup d'Etat de 2021.


L'Inde cherche à porter la voix du « Sud global » entre le G7 et le Brics

Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
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  • L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.
  • « Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

PARIS : Invitée du G7 qui débute dimanche, mais aussi membre fondateur des Brics, l'Inde souhaite porter la voix du « Sud global », se posant en « passerelle » entre les différents acteurs de la scène internationale, affirme son ministre des Affaires étrangères dans un entretien à l'AFP.

L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.

« Nous avons été un pays invité depuis plusieurs années et je pense que ça a été bénéfique pour le G7 », déclare à l'AFP Subrahmanyam Jaishankar depuis Paris, où il a clos samedi une visite en France, se félicitant d'avoir « la capacité de travailler avec différents pays sans qu'aucune relation ne soit exclusive ». 

Avec une population en passe de devenir la quatrième économie mondiale, l'Inde est l'un des pays les plus peuplés du globe. Elle siège à la table de nombreuses organisations, avec les Occidentaux au G7 ou au sein du « Quad » (Dialogue quadrilatéral pour la sécurité, avec les États-Unis, le Japon, l'Australie), mais aussi avec la Chine, la Russie et l'Iran au sein des Brics et du Groupe de Coopération de Shangaï.

« Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

Ancienne colonie britannique, indépendante depuis 1947, l'Inde se pose, avec le Brésil, en héraut du « Sud global », qui réunit « des pays qui ont été victimes de l'ordre mondial ces dernières années, ces derniers siècles ». 

« Dans les pays du Sud, il existe un fort ressentiment face aux inégalités de l'ordre international, une volonté de le changer, et nous en faisons pleinement partie », explique le ministre en poste depuis 2019.

« Aujourd'hui, pour des pays comme les nôtres, il est important de nous exprimer, de mener, de faire sentir notre présence. »

Cette voix passe aussi par les BRICS, devenue « l'une des principales plateformes de rassemblement pour les pays non occidentaux », dont les chefs d'État se réuniront en juillet.

Partisan de « négociations directes » pour résoudre la guerre entre l'Ukraine et la Russie, qui a frappé durement les pays du Sud, M. Jaishankar affiche son scepticisme face aux politiques de sanctions occidentales : « Ça n'a pas vraiment marché jusqu'à présent, non ? » 

Partenaire commercial et allié politique de la Russie, l'Inde pourrait se retrouver exposée en cas de sanctions contre Moscou.

« L'économie mondiale est sous tension. Plus on ajoute des facteurs de tensions, plus les difficultés seront grandes. »

Dans l'ordre mondial actuel, l'Inde doit composer avec la « discontinuité » posée par Donald Trump.

Des négociations en cours sur le sujet ont « bien avancé ».L'Inde doit également chercher « un équilibre » avec la Chine. 

Pékin soutient Islamabad, que New Delhi accuse de soutenir les activités de « terroristes » islamistes sur son sol.

Le 22 avril, une attaque au Cachemire indien a déclenché une confrontation militaire de quatre jours entre les deux pays, la plus grave depuis 1999. Narendra Modi a promis une « riposte ferme » à toute nouvelle attaque « terroriste », renforçant le spectre d'une escalade entre les deux puissances nucléaires.

« En 2008, la ville de Mumbai a été attaquée (plusieurs attentats jihadistes ont fait 166 morts) et nous avons commis l'erreur de ne pas réagir avec fermeté. Nous sommes déterminés à ne pas répéter ces erreurs. Si des terroristes pénètrent en Inde depuis et grâce au soutien d'un pays voisin, nous les poursuivrons et nous les châtierons ».

Mais l'Inde n'a jamais envisagé de recourir à l'arme nucléaire, assure-t-il : « Ces inquiétudes émanaient de personnes mal informées ».

 


Israël appelle les Iraniens à évacuer les zones proches de sites militaires

Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
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  • L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».
  • Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones.

JERUSALEM : Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré dimanche dans un communiqué de son bureau avoir ordonné à l'armée israélienne d'émettre des avis d'évacuation à l'intention des habitants de Téhéran vivant à proximité de sites militaires.

Après cet ordre, l'armée israélienne a appelé les Iraniens à évacuer les zones « à proximité d'installations militaires » dans un communiqué publié sur le réseau social X en persan et en arabe.

L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».

Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones, contrairement aux communiqués de l'armée israélienne adressés aux Palestiniens de la bande de Gaza, où elle est en guerre contre le mouvement islamiste Hamas.

Cette décision fait partie d'un plan « visant à faire pression sur le régime » en créant des déplacements de population, a déclaré à l'AFP une source sécuritaire israélienne.


La Russie s'apprête à construire la première centrale nucléaire du Kazakhstan

Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
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  • « Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.
  • Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne.

ALMATY, KAZAKHSTAN : Le géant russe du nucléaire Rosatom sera le principal constructeur de la première centrale nucléaire du Kazakhstan, ont annoncé samedi les autorités de ce pays d'Asie centrale, premier producteur mondial d'uranium, un chantier que convoitaient la France, la Chine et la Corée du Sud.

« Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.

Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne, mais souffre d'un manque cruel d'électricité pour sa consommation intérieure.

L'agence kazakhe dit désormais « étudier la question de l'obtention de financements publics à l'exportation aux dépens de la Fédération de Russie, conformément aux propositions de Rosatom ». 

Rosatom a salué la décision kazakhe dans un communiqué et promis « la construction d'une centrale nucléaire selon le projet le plus avancé et le plus efficace au monde, basé sur des technologies russes ».

« Les réacteurs VVER-1200 de troisième génération combinent des solutions techniques éprouvées avec les systèmes de protection active et passive les plus récents. Ces derniers ont été développés en stricte conformité avec les normes internationales de sécurité », a ajouté la société.

Rosatom (Russie), China National Nuclear Corporation (Chine), EDF (France) et Korea Hydro & Nuclear Power (Corée du Sud) faisaient partie des quatre entreprises pressenties.

L'agence ajoute qu'elle « continuera à travailler avec des partenaires étrangers pour former un consortium international efficace », sans donner plus de précisions. 

Ce projet de consortium international, qui n'a jamais été spécifié, s'inscrit dans la volonté du dirigeant kazakh Kassym-Jomart Tokaïev de maintenir de bonnes relations avec les grandes puissances.

Moscou, puissance historique en Asie centrale, a ainsi remporté cet appel d'offres aux dépens de la Chine, désormais incontournable dans la région. Cette annonce intervient quelques jours avant la venue du président chinois Xi Jinping au Kazakhstan pour un sommet « Asie centrale-Chine ».

La centrale, dont la construction a été validée lors d'un référendum sans surprise à l'automne, doit être bâtie près du village abandonné d'Ulken, dans le sud du pays, sur les bords du lac Balkhach, le deuxième plus grand d'Asie centrale.

En Ouzbékistan voisin, le géant russe Rosatom va construire une petite centrale nucléaire et a proposé au Kirghizistan un projet similaire.