Le fantôme des migrants sur l'Ocean Viking maintenu à quai en Italie

Il règne un vide inquiétant sur ce bateau de sauvetage amarré et dépourvu de passagers (Photo, AFP).
Il règne un vide inquiétant sur ce bateau de sauvetage amarré et dépourvu de passagers (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 15 juillet 2023

Le fantôme des migrants sur l'Ocean Viking maintenu à quai en Italie

  • L'Ocean Viking est depuis mardi au port de Civitavecchia, près de Rome
  • Les gardes-côtes italiens n'ont pas répondu aux sollicitations de l'AFP

CIVITAVECCHIA: L'Ocean Viking aurait dû être en mer pour rechercher les migrants en perdition en Méditerranée. Au lieu de cela, le navire exploité par SOS Méditerranée, basé à Marseille, a été empêché de retourner en mer par l'Italie.

L'Ocean Viking est depuis mardi au port de Civitavecchia, près de Rome, en attendant la résolution d'un imbroglio bureaucratique avec les autorités italiennes.

"A l'heure qu'il est, on aurait été en mer", s'impatiente Claire Juchat, la porte-parole de SOS Méditerranée pendant une visite du bateau par des journalistes de l'AFP. "Pour être honnête, c'est un peu difficile".

Il règne un vide inquiétant sur ce bateau de sauvetage amarré et dépourvu de passagers. Ici, un membre de l'équipage répare un moteur. Un autre fume et regarde son téléphone. Les couchettes sont remplies de cordes et de gilets de sauvetage, et les jouets colorés des enfants sont empilés dans des bacs en plastique, en attendant d'être nettoyés.

Les signes de l'absence des migrants sont partout, de la carte dessinée à la main du dernier itinéraire du navire, du panneau "Vous êtes en sécurité" à l'extérieur du dortoir des femmes à l'énorme cuiseur de riz, pour l'heure inutiles.

Au milieu du pont se trouve l'abri des hommes, un large conteneur reconverti dont les murs sont décorés d'images de girafes, zèbres et palmiers.

"Quand on a 400 personnes, il y a malheureusement des gens qui dorment ici aussi", regrette la porte-parole, en indiquant le pont en bois du navire de 69 mètres de long. "Nous ajoutons des matelas".

Lors de son dernier voyage, l'Ocean Viking a sauvé 57 personnes. Après avoir reçu l'ordre de les débarquer au port de Civitavecchia, les autorités portuaires ont procédé mardi à une inspection de sept heures.

Le navire a été alors retenu en raison de ce que SOS Méditerranée appelle une "interprétation restrictive" des normes de sécurité des navires. Rome estime qu'il n'y a pas assez de membres d'équipage certifiés pour faire fonctionner les radeaux de sauvetage, bien que l'Ocean Viking en possède plus que le nombre requis.

Cette problématique n'avait jamais été soulevée lors des sept inspections précédentes sur les quatre dernières années et constitue le dernier obstacle dressé par les autorités italiennes sur le chemin de l'organisation caritative, estime Claire Juchat.

Les gardes-côtes italiens n'ont pas répondu aux sollicitations de l'AFP.

Les sauveteurs abattus 

Une nouvelle loi du nouveau gouvernement italien de droite/extrême droite en vigueur depuis janvier oblige les navires de sauvetage à accoster dans des ports assignés, souvent très éloignés et nécessitant des jours de navigation supplémentaires.

Cela a fait grimper les coûts de l'Ocean Viking à environ 24.000 euros par jour, contre 14.000 euros auparavant, explique Claire Juchat.

La détention de l'Ocean Viking fait suite à un incident survenu vendredi lors du sauvetage de 11 migrants au large de la Libye, au cours duquel SOS Méditerranée affirme que les garde-côtes libyens ont tiré des coups de feu sur leur canot de sauvetage gonflable.

Selon Claire Juchat, qui était à bord et a filmé l'incident, le navire de patrouille libyen - un navire offert par l'Italie - a tiré à bout portant alors que l'équipage et les migrants se dirigeaient vers l'Ocean Viking.

"Nos vies sont mises en danger... nous ne devrions pas être une cible", a-t-elle affirmé, appelant à plus de transparence et de responsabilité de la part des garde-côtes libyens, à qui l'UE donne "des millions, des formations et des bateaux".

"Et trois semaines plus tard, nous voyons ces mêmes bateaux entre les mains de ces milices", a-t-elle ajouté.

En Sicile, où il a achevé une visite de deux jours en Italie consacrée à la lutte contre l'explosion du nombre de migrants, Hans Leijtens, le directeur exécutif de Frontex (l'Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes), a souligné la nécessité de "rechercher des partenariats qui empêchent les départs parce que les migrants ne sont pas conscients des dangers de la traversée. Ils embarquent, parfois sous la menace d'une arme".

Regard vers l'horizon 

Sur le pont principal de l'Ocean Viking, les couchettes du service médical sont vides, tout comme la petite pièce où une sage-femme spécialisée dans les violences sexuelles rencontre les migrantes.

À l'arrière du navire, un conteneur blanc : la morgue.

En regardant la proue du navire, on aperçoit deux énormes paquebots de croisière amarrés à un quai voisin, avec des touristes qui prennent le soleil sur les ponts supérieurs. Là,  l'équipage se relaie jour et nuit pour scruter l'horizon à la recherche de bateaux de migrants.

"Lorsque vous les trouvez, c'est un moment de stress, raconte Claire Juchat, vous ne voulez pas les perdre".


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.