Le monde écrasé par des vagues de chaleur

Un livreur boit de l'eau à Thessalonique le 14 juillet 2023, alors que la Grèce est frappée par une vague de chaleur. (AFP)
Un livreur boit de l'eau à Thessalonique le 14 juillet 2023, alors que la Grèce est frappée par une vague de chaleur. (AFP)
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Publié le Samedi 15 juillet 2023

Le monde écrasé par des vagues de chaleur

  • L'Italie, du nord au sud, connaît une vague de chaleur, avec des records historiques de températures attendus dans les prochains jours
  • L'Afrique du Nord est également touchée. Au Maroc, une nouvelle vague de chaleur est annoncée jusqu’à mardi, avec des températures variant entre 37 et 47°C dans plusieurs provinces, selon la Direction générale de la météorologie (DGM)

ROME: La canicule s'étend samedi dans le monde, de l'Europe à la Chine en passant par les Etats-Unis, contraignant les autorités à prendre des mesures drastiques pour faire face à ces vagues de chaleur et de nouveaux incendies, nouvelles illustrations du réchauffement climatique.

L'Italie, du nord au sud, connaît une vague de chaleur, avec des records historiques de températures attendus dans les prochains jours. Dimanche, 16 villes seront en alerte rouge sur l'ensemble du territoire, avec des températures attendues de 36/37°C de Rome à Bologne, avant un pic redouté en début de semaine prochaine.

"C'est la fournaise. On ne peut pas rester trop longtemps au même endroit, il fait trop chaud", a témoigné auprès de l'AFP samedi matin Veronika Niederlovi, 16 ans, une touriste tchèque venue visiter Rome.

Selon le quotidien Il Messaggero, deux footballeurs amateurs de 48 et 51 ans sont morts vendredi soir, après des malaises probablement dus à la chaleur, au cours de matchs dans la région de Naples (sud).

Le Centre météo italien dit craindre "la vague de chaleur la plus intense de l'été mais aussi une des plus intenses de tous les temps".

Le nord de la péninsule ne devrait pas être épargné avec 38°C attendus mardi à Milan.

A l'instar de l'Italie, de nombreux pays en Europe font également face à une vaste vague de chaleur.

En Allemagne, sur une large partie du pays, les températures pourraient grimper jusqu'à 38 degrés, selon un communiqué du service météorologique publié samedi. De violents orages sont également à prévoir dans l'Ouest et le Sud-ouest avec un risque de rafales pouvant atteindre 110 km/h.

Acropole fermée

La Grèce souffre elle aussi d'une canicule qui contraint les autorités, pour la deuxième journée consécutive, à fermer l'Acropole d'Athènes aux heures les plus chaudes entre 11h30 et 17h30 locales (08h30 GMT et 14h30 GMT).

Si des températures de 40°C à 41°C sont attendues à Athènes, "la véritable température ressentie (...) par le corps est considérablement plus élevée" au sommet de l'Acropole, a justifié vendredi la ministre grecque de la Culture, Lina Mendoni.

Depuis jeudi, la Croix-Rouge, déployée au pied de l'Acropole pour venir en aide aux touristes qui pourraient être victimes d'insolation ou d'évanouissement, a distribué plus de 50 000 bouteilles d'eau de 50 cl.

Les équipes de l'ONG sont également intervenues "des dizaines de fois" pour secourir des visiteurs victimes notamment de malaise ou d’essoufflements ces derniers jours.

L'Afrique du Nord est également touchée. Au Maroc, une nouvelle vague de chaleur est annoncée jusqu’à mardi, avec des températures variant entre 37 et 47°C dans plusieurs provinces, selon la Direction générale de la météorologie (DGM).

Les épisodes caniculaires se succèdent depuis le début de l’été et des températures "plus élevées que la moyenne" sont annoncées jusqu’au mois d’août, a précisé la DGM.

En Asie, plusieurs provinces du sud et sud-est de la Chine vont connaître des températures élevées au cours du week-end, atteignant 35 à 40°C, selon l'Observatoire météorologique central. Dans certaines parties du nord-ouest, certaines villes pourraient même dépasser les 40°C.

Au Japon, les autorités ont appelé la population à la prudence alors que les températures devraient atteindre dimanche et lundi les 39°C dans l'est du pays, selon le prévisionniste local.

De l'autre côté du globe, le sud des Etats-Unis rôtit sous la chaleur: plusieurs dizaines de millions d'Américains, de la Californie au Texas, ont subi des températures dangereusement élevées vendredi, qui devraient atteindre un pic au cours du week-end.

Phoenix, la capitale de l'Arizona, a enregistré vendredi son 15e jour d'affilée au-dessus de 43 degrés, selon les services météorologiques américains.

Incendies en Californie

Dans le sud de la Californie, les pompiers américains luttent depuis vendredi contre plusieurs incendies très violents qui ont ravagé plus de 1 214 hectares et entraîné l'évacuation de la population.

Pour le climatologue Daniel Swain, de l'université de Californie à Los Angeles, le mercure dans la Vallée de la Mort pourrait égaler voire dépasser la température de l'air la plus haute jamais mesurée de façon fiable sur Terre, soit 54,4°C enregistrés au même endroit en 2020 et 2021, selon plusieurs experts.

La fumée des incendies au Canada, où plus de 500 feux sont hors de contrôle, avait déjà entraîné plusieurs épisodes de forte pollution atmosphérique sur le nord-est des Etats-Unis en juin.

En Jordanie, en proie à une vague de chaleur qui a dépassé les 40°C dans certaines régions, les secours luttent contre des incendies dans les forêts d'Ajloun (nord).

En Italie, la Protection civile a émis des bulletins d'alerte incendie sur une grande partie de la Sardaigne à partir de dimanche, ainsi que pour l'est de la Sicile, entre Messina et Catane.

Au niveau mondial, le mois de juin a été le plus chaud jamais mesuré, selon les agences européenne Copernicus et américaines Nasa et NOAA. Puis, la première semaine complète de juillet a été à son tour la plus chaude jamais enregistrée, selon des données préliminaires de l'Organisation météorologique mondiale (OMM).

Les émissions de gaz à effet de serre accroissent la puissance, la durée et le rythme de répétition des vagues de chaleur, selon des experts.

La chaleur est l'un des événements météorologiques les plus meurtriers, a rappelé l'OMM. L'été dernier, en Europe seule, les fortes températures ont causé plus de 60 000 décès, selon une récente étude.


Islamabad assure que le cessez-le-feu avec l'Afghanistan «tient»

Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
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  • "Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu"
  • Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite

ISLAMABAD: Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

"Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu", a assuré Tahir Andrabi, porte-parole de ce ministère. Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite.

 


Soudan: le Conseil de sécurité de l'ONU condamne «l'assaut» des paramilitaires sur El-Facher

Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
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  • Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher"
  • El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir"

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils".

Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher", dont les paramilitaires des Forces de soutien rapide viennent de prendre le contrôle, et condamne les "atrocités qu'auraient commises les FSR contre la population civile, y compris exécutions sommaires et détentions arbitraires".

El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir, avec des informations crédibles d'exécutions de masse" après l'entrée des paramilitaires, a dénoncé devant le Conseil de sécurité le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher.

"Nous ne pouvons pas entendre les cris, mais pendant que nous sommes assis ici, l'horreur se poursuit. Des femmes et des filles sont violées, des gens mutilés et tués, en toute impunité", a-t-il ajouté.

Mais "la tuerie n'est pas limitée au Darfour", a-t-il alerté, s'inquiétant notamment de la situation dans le Kordofan voisin.

"Des combats féroces au Kordofan-Nord provoquent de nouvelles vagues de déplacement et menacent la réponse humanitaire, y compris autour de la capitale El-Obeid".

Des informations font état "d'atrocités à large échelle commises par les Forces de soutien rapide à Bara, dans le Kordofan-Nord, après la récente prise de la ville", a également dénoncé Martha Ama Akyaa Pobee, sous-secrétaire générale de l'ONU chargée de l'Afrique.

"Cela inclut des représailles contre des soi-disant collaborateurs, souvent ethniquement motivées", a-t-elle déploré.

"Au moins 50 civils ont été tués ces derniers jours à Bara, à cause des combats et par des exécutions sommaires. Cela inclut l'exécution sommaire de cinq bénévoles du Croissant rouge", a-t-elle indiqué.

Le Kordofan "est probablement le prochain théâtre d'opérations militaires pour les belligérants", a-t-elle mis en garde.

"Des attaques de drones de la part des deux parties touchent de nouveaux territoires et de nouvelles cibles. Cela inclut le Nil Bleu, Khartoum, Sennar, le Kordofan-Sud et le Darfour-Ouest, ce qui laisse penser que la portée territoriale du conflit s'élargit", a ajouté la responsable onusienne.

Décrivant la situation "chaotique" à El-Facher où "personne n'est à l'abri", elle a d'autre part noté qu'il était difficile d'y estimer le nombre de victimes.

La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué la pire crise humanitaire actuelle, selon l'ONU.

Elle a été déclenchée en avril 2023 par une lutte de pouvoir entre deux anciens alliés: le général Abdel Fattah al-Burhane, commandant de l'armée et dirigeant de facto du Soudan depuis le coup d'Etat de 2021, et le général Mohamed Daglo, à la tête des FSR.


Ouragan Melissa: près de 50 morts dans les Caraïbes, l'aide afflue

Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
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  • L’ouragan Melissa, le plus puissant à frapper la Jamaïque en près de 90 ans, a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque, laissant derrière lui des destructions massives et des centaines de milliers de sinistrés
  • L’aide internationale afflue vers les Caraïbes, avec des secours venus des États-Unis, du Venezuela, de la France et du Royaume-Uni, alors que les experts rappellent le rôle du réchauffement climatique dans l’intensification de ces catastrophes

CUBA: L'aide internationale afflue vendredi vers les Caraïbes dévastées par le passage de l'ouragan Melissa qui a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque.

Habitations en ruines, quartiers inondés et communications coupées... L'heure est à l'évaluation des dégâts causés par Melissa qui devrait désormais faiblir au dessus dans l'Atlantique nord après avoir passé les Bermudes.

Selon le Centre national américain des ouragans (NHC), les inondations devraient s'atténuer aux Bahamas, mais les crues pourraient demeurer à un niveau élevé à Cuba, en Jamaïque, en Haïti et en République dominicaine voisine.

Rendu plus destructeur par le réchauffement climatique, l'ouragan a été le plus puissant à toucher terre en 90 ans lorsqu'il a frappé la Jamaïque mardi en catégorie 5, la plus élevée sur l'échelle Saffir-Simpson, avec des vents d'environ 300 km/h.

"Le bilan confirmé est désormais de 19 morts" dont neuf à l'extrémité ouest de l'île, a déclaré jeudi soir la ministre jamaïcaine de l'Information Dana Morris Dixon, citée par les médias locaux.

De nombreux habitants n'ont toujours pas pu contacter leurs proches, ont expliqué les autorités. L'armée jamaïcaine s'emploie à dégager les routes bloquées, selon le gouvernement.

"Il y a eu une destruction immense, sans précédent, des infrastructures, des propriétés, des routes, des réseaux de communication et d'énergie", a déclaré depuis Kingston Dennis Zulu, coordinateur pour l'ONU dans plusieurs pays des Caraïbes. "Nos évaluations préliminaires montrent que le pays a été dévasté à des niveaux jamais vus auparavant".

- Melissa "nous a tués" -

A Haïti, pas directement touché par l'ouragan mais victime de fortes pluies, au moins 30 personnes, dont dix enfants, sont mortes, et 20 portées disparues, selon le dernier bilan des autorités communiqué jeudi. Vingt-trois de ces décès sont dus à la crue d'une rivière dans le sud-ouest du pays.

A Cuba, les communications téléphoniques et routières restent largement erratiques.

A El Cobre, dans le sud-ouest de l'île communiste, le son des marteaux résonne sous le soleil revenu: ceux dont le toit s'est envolé s'efforcent de réparer avec l'aide d'amis et de voisins, a constaté l'AFP.

Melissa "nous a tués, en nous laissant ainsi dévastés", a déclaré à l'AFP Felicia Correa, qui vit dans le sud de Cuba, près d'El Cobre. "Nous traversions déjà d'énormes difficultés. Maintenant, évidement, notre situation est bien pire."

Quelques 735.000 personnes avaient été évacuées, selon les autorités cubaines.

- Secouristes -

L'aide promise à l'internationale s'achemine dans la zone dévastée.

Les États-Unis ont mobilisé des équipes de secours en République dominicaine, en Jamaïque et aux Bahamas, selon un responsable du département d'État. Des équipes étaient également en route vers Haïti.

Le secrétaire d'État Marco Rubio a également indiqué que Cuba, ennemi idéologique, est inclus dans le dispositif américain.

Le Venezuela a envoyé 26.000 tonnes d'aide humanitaire à son allié cubain.

Le président du Salvador Nayib Bukele a annoncé sur X envoyer vendredi "trois avions d'aide humanitaire en Jamaïque" avec "plus de 300 secouristes" et "50 tonnes" de produits vitaux.

Kits de première nécessité, unités de traitement de l'eau: la France prévoit de livrer "dans les prochains jours" par voie maritime une cargaison d'aide humanitaire d'urgence en Jamaïque, selon le ministère des Affaires étrangères.

Le Royaume-Uni a débloqué une aide financière d'urgence de 2,5 millions de livres (2,8 millions d'euros) pour les pays touchés.

Le changement climatique causé par les activités humaines a rendu l'ouragan plus puissant et destructeur, selon une étude publiée mardi par des climatologues de l'Imperial College de Londres.

"Chaque désastre climatique est un rappel tragique de l'urgence de limiter chaque fraction de degré de réchauffement, principalement causé par la combustion de quantités excessives de charbon, de pétrole et de gaz", a déclaré Simon Stiell, secrétaire exécutif de l'ONU chargé du changement climatique, alors que la grande conférence climatique des Nations unies COP30 s'ouvre dans quelques jours au Brésil.

Avec le réchauffement de la surface des océans, la fréquence des cyclones (ou ouragans ou typhons), les plus intenses augmente, mais pas leur nombre total, selon le groupe d'experts du climat mandatés par l'ONU, le Giec.