Assassinat d'un opposant en RDC: «expertises» extérieures dans l'enquête

Chérubin Okende, opposant, député, ancien ministre de la République démocratique du Congo (Photo, AFP).
Chérubin Okende, opposant, député, ancien ministre de la République démocratique du Congo (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 16 juillet 2023

Assassinat d'un opposant en RDC: «expertises» extérieures dans l'enquête

  • Durant le Conseil des ministres de vendredi, le président Félix Tshisekedi a fait observer une minute de silence
  • Chérubin Okende, 61 ans, avait démissionné de son poste de ministre des Transports en décembre dernier

KINSHASA: Le gouvernement de la République démocratique du Congo se dit ouvert à toute "expertise" extérieure, notamment belge et sud-africaine, dans l'enquête sur l'assassinat d'un opposant, qui a ajouté à la tension politique à quelques mois des élections, a-t-on appris samedi de source officielle.

Durant le Conseil des ministres de vendredi, le président Félix Tshisekedi a fait observer une minute de silence et condamné "le crime odieux qui a ôté la vie" à Chérubin Okende, dont le corps criblé de balles a été découvert dans sa voiture jeudi à Kinshasa.

"J'appelle (...) la justice, dans son impartialité et son indépendance, à faire toute la lumière sur cette ignoble affaire", a déclaré le chef de l'Etat, selon le compte rendu du Conseil lu par le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement Patrick Muyaya.

Dans cet ordre d'idées, "la ministre de la Justice a été chargée de prendre contact avec les autorités belges, dont le Premier ministre a dit au président de la République la disponibilité de son pays à s'associer à l'enquête diligentée". Des "experts sud-africains pourront aussi être associés", ajoute le texte.

"Le gouvernement demeure ouvert à toute expertise, aussi bien nationale qu'internationale, qui permettra de faire toute la lumière" sur la mort de M. Okende, souligne le compte rendu.

Chérubin Okende, 61 ans, avait démissionné de son poste de ministre des Transports en décembre dernier, en même temps que deux autres ministres proches de l'opposant Moïse Katumbi. Celui-ci venait alors d'annoncer sa candidature à la présidentielle de décembre prochain et le retrait de son parti, "Ensemble pour la République", de la coalition au pouvoir.

"Nous voulons que toute la vérité soit faite", a de son côté déclaré un porte-parole d'Ensemble, Olivier Kamitatu. "Nous en appelons à la Monusco" (la mission de l'ONU en RDC), aux Etats-Unis, à l'Union européenne, à "tous les partenaires qui disposent d'une expertise technologique, humaine, matérielle, pour identifier comment se sont déroulées les dernières heures de la vie de Chérubin", a-t-il ajouté, dans une vidéo diffusée notamment par son parti.

Un haut responsable de la justice congolaise avait annoncé jeudi qu'un "premier suspect" avait été interpellé. Une deuxième personne serait également entendue par les enquêteurs.

La présidentielle est prévue le 20 décembre, couplée à l'élection des députés nationaux et provinciaux ainsi que des conseillers communaux. Félix Tshisekedi, président depuis janvier 2019, est candidat à sa réélection.

A ce jour, plus d'une dizaine d'opposants ont annoncé leur intention de se présenter face à lui. Les principaux, dont Moïse Katumbi, considèrent que les instances électorales sont à la solde du pouvoir et préparent des élections frauduleuses.


Le chef du Pentagone à Bruxelles, les Européens sous pression

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  • Les pays européens de l'Alliance espèrent de leur côté des indications sur l'engagement américain en Europe, et aux côtés de l'Ukraine, après une série de déclarations tonitruantes du président Donald Trump
  • Les Européens redoutent aussi qu'un éventuel accord de paix entre l'Ukraine et la Russie, que Donald Trump a promis d'obtenir au plus vite, se fasse sans eux et au détriment de Kiev

BRUXELLES: Le secrétaire américain à la Défense Pete Hegseth est attendu mercredi et jeudi à Bruxelles, où il compte accentuer la pression des Etats-Unis sur les Alliés européens, à l'occasion de sa première visite au siège de l'Otan.

Les pays européens de l'Alliance espèrent de leur côté des indications sur l'engagement américain en Europe, et aux côtés de l'Ukraine, après une série de déclarations tonitruantes du président Donald Trump.

Les Européens redoutent aussi qu'un éventuel accord de paix entre l'Ukraine et la Russie, que Donald Trump a promis d'obtenir au plus vite, se fasse sans eux et au détriment de Kiev.

Mercredi, Pete Hegseth participera à une réunion du groupe de contact qui coordonne le soutien militaire à l'Ukraine, depuis l'invasion russe de ce pays il y a presque trois ans.

Comme à l'Otan jeudi, il y doit appeler les Européens à accroître leur "leadership", selon le Pentagone.

Certains y sont prêts, comme la France ou le Royaume-Uni, y compris avec l'envoi de troupes en Ukraine pour garantir un éventuel accord de paix, selon un diplomate de l'Otan. Ces pays espèrent que les Etats-Unis resteront à leurs côtés et feront pression sur la Russie pour qu'elle vienne à la table de négociations, a expliqué cette source diplomatique.

Européens et Américains vont se jauger au cours de ce premier contact à l'Otan, qui sera suivi par le déplacement du vice-président américain J.D Vance à Munich, en Allemagne, où il rencontrera vendredi le président ukrainien Volodymyr Zelensky en marge de la conférence sur la sécurité.

Les pays européens de l'Otan ne s'attendent pas à se voir détailler un éventuel plan américain sur l'Ukraine. "Je ne pense pas que Hegseth se montre très spécifique" sur le sujet, a ainsi indiqué un diplomate de l'Alliance.

Redevenir "russes" 

Donald Trump a renforcé le trouble en Europe en évoquant lundi la possibilité de voir les Ukrainiens redevenir "russes".

"Ils pourraient arriver à un accord, ils pourraient ne pas arriver à un accord. Ils pourraient être russes un jour, comme ils pourraient ne pas être russes un jour", a-t-il ainsi déclaré.

Seule certitude, selon un autre diplomate à Bruxelles, les Etats-Unis vont mettre une "pression maximum" sur les Européens pour qu'ils partagent davantage le "fardeau" des dépenses militaires au sein de l'Alliance atlantique.

Le milliardaire américain a fixé la barre très haut en réclamant des Alliés européens qu'ils doublent, au minimum, leurs dépenses militaires.

"Le continent européen mérite d'être à l'abri de toute agression, mais ce sont les pays voisins (de la Russie, ndlr) qui devraient investir le plus dans cette défense individuelle et collective", a averti mardi le nouveau ministre américain de la Défense, après une visite aux troupes américaines à Stuttgart, en Allemagne.

Pour le nouveau président américain, les pays de l'Otan doivent consacrer 5% de leur Produit intérieur brut (PIB) à ces dépenses, quand ils ne sont encore que 23 à dépenser 2% de leur PIB en armements.

Mais pour la plupart des Alliés européens, à l'exception de la Pologne, la "marche" est trop haute, selon un diplomate de l'Otan, même si la plupart d'entre eux ne contestent pas la nécessité de dépenser plus.

Le secrétaire général de l'Alliance Mark Rutte l'a maintes fois rappelé. "Nous déciderons du nombre exact dans le courant de l'année, mais ce sera considérablement plus de 2%", a-t-il réaffirmé le 23 janvier au Forum de Davos.

Le chiffre de 3,5% est régulièrement évoqué, mais aucune décision n'a été prise, et ne devrait pas l'être avant, au mieux, le prochain sommet de l'Otan en juin à La Haye.

En attendant, Mark Rutte devrait, selon des diplomates, souligner les efforts déjà accomplis par les Alliés européens. Il devrait annoncer une nouvelle liste de pays ayant déjà atteint les 2%, objectif fixé en 2014, et souligner la hausse de 20% l'an dernier des dépenses militaires des Alliés hors Etats-Unis et Canada, ont expliqué ces diplomates.

Et sur l'Ukraine, certains pays, dont la Grande-Bretagne, devraient annoncer l'envoi de nouveaux armements, selon ces sources.

 


Début du Sommet mondial des gouvernements mondiaux: la plus grande affluence en 12 ans

Le sommet de cette année devrait attirer la plus grande audience. (INTERNET/WGS)
Le sommet de cette année devrait attirer la plus grande audience. (INTERNET/WGS)
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  • Le sommet de cette année explorera les transformations mondiales, en se concentrant sur les opportunités et les défis dans divers secteurs et questions clés
  • Le sommet vise à encourager le développement de stratégies et de visions communes pour améliorer les performances des gouvernements mondiaux

DUBAÏ: Le Sommet mondial des gouvernements a dévoilé le thème «Façonner les gouvernements du futur» pour son 12e événement annuel qui se tiendra à Dubaï du 11 au 13 février, a rapporté l'agence de presse gouvernementale WAM.

Le sommet de cette année explorera les transformations mondiales, en se concentrant sur les opportunités et les défis dans divers secteurs et questions clés.

Le sommet vise à encourager le développement de stratégies et de visions communes pour améliorer les performances des gouvernements mondiaux et renforcer la coopération internationale.

Avec plus de 30 chefs d'État et de gouvernement, des délégations de 140 gouvernements et des représentants de plus de 80 institutions mondiales, le sommet de cette année prévoit une participation record.

La participation devrait augmenter de plus de 50% par rapport à l'année dernière, ce qui représente le plus grand rassemblement de l'histoire du sommet, avec des délégués de tous les continents et d'un large éventail de secteurs.

Des chefs d'État, dont le président indonésien Prabowo Subianto, le président polonais Andrzej Duda et le président sri-lankais Kumara Dissanayake, prononceront des discours liminaires.

Elon Musk, Kristalina Georgieva, directrice générale du Fonds monétaire international, et Sir Tony Blair, ancien Premier ministre du Royaume-Uni, figurent parmi les autres orateurs prévus pour le sommet.

Mohammad al-Gergawi, ministre des Affaires ministérielles des Émirats arabes unis et président du Sommet mondial des gouvernements, a déclaré que l'événement continuait d'apporter un soutien exceptionnel en donnant aux gouvernements du monde entier les moyens de faire face aux transformations rapides et à l'évolution des défis dans divers secteurs.

«Le sommet s'est engagé à être la première plateforme mondiale pour anticiper et explorer l'avenir, développer des solutions innovantes et forger des partenariats internationaux au bénéfice de toutes les communautés, sur la base d'analyses scientifiques et réalistes», a-t-il ajouté.

Le dernier jour du sommet accueillera le Forum sur le changement climatique, le Forum mondial de la santé et le Forum mondial sur l'élaboration de la législation gouvernementale.


Russie-Ukraine: nouvelles frappes sur des infrastructures énergétiques

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (2e à gauche) participe à une réunion avec le président de la Banque européenne d'investissement (BEI) à Kiev, le 10 février 2025, dans le contexte de l'invasion russe de l'Ukraine. (AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (2e à gauche) participe à une réunion avec le président de la Banque européenne d'investissement (BEI) à Kiev, le 10 février 2025, dans le contexte de l'invasion russe de l'Ukraine. (AFP)
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  • Dans la région orientale ukrainienne de Poltava, un site gazier a été endommagé par une attaque nocturne russe "massive", a affirmé la compagnie nationale ukrainienne Naftogaz
  • Les autorités locales ont précisé que neuf villes et plusieurs villages avaient été déconnectés du réseau gazier du fait de ces frappes, en plein hiver

KIEV: Kiev et Moscou ont frappé de nouveau les infrastructures énergétiques adverses dans la nuit de lundi à mardi, causant notamment l'incendie d'un site industriel en Russie et des coupures d'électricité et de gaz en Ukraine.

Dans la région orientale ukrainienne de Poltava, un site gazier a été endommagé par une attaque nocturne russe "massive", a affirmé la compagnie nationale ukrainienne Naftogaz.

Les autorités locales ont précisé que neuf villes et plusieurs villages avaient été déconnectés du réseau gazier du fait de ces frappes, en plein hiver.

Les coupures énergétiques causées par des bombardements russes sur des infrastructures ukrainiennes - que ce soit de gaz, de chauffage ou d'électricité - sont fréquentes à travers tout le pays.

En plus des coupures de gaz, des restrictions d'urgence sur les fournitures d'électricité ont été imposées mardi dans la région de Poltava, a souligné le ministre ukrainien de l'Energie, Guerman Galouchtchenko, afin de "minimiser les conséquences potentielles sur le secteur énergétique".

DTEK, le principal opérateur énergétique en Ukraine, a précisé en milieu de matinée mardi qu'une partie de ces restrictions avaient pu être levées.

Parallèlement, les autorités russes ont affirmé que des dizaines de drones ukrainiens avaient attaqué l'ouest et le sud-ouest de la Russie pendant la nuit.

Le gouverneur de la région de Saratov, Roman Boussarguine, a précisé pour sa part qu'une "entreprise industrielle" locale avait subi un incendie après cette attaque, mais que les flammes avaient été "maîtrisées" tôt dans la matinée.

Andriï Kovalenko, un responsable ukrainien dirigeant le centre de lutte contre la désinformation, un organe de communication gouvernemental, a déclaré qu'une raffinerie russe avait été touchée dans la région de Saratov, qui est située à plus de 450 km à vol d'oiseau de la frontière ukrainienne.

Il a publié une vidéo supposée de l'attaque dans laquelle on voit une explosion qui illumine le ciel pendant la nuit. Selon lui, l'armée ukrainienne a également attaqué la base aérienne russe d'Engels, régulièrement visée dans cette région.

Le ministère russe de la Défense a, pour sa part, déclaré avoir neutralisé 40 drones ennemis pendant la nuit, dont 18 au-dessus de la région de Saratov.

La Russie mène régulièrement des attaques sur les villes et le réseau énergétique d'Ukraine, en assurant que ces frappes, pourtant souvent meurtrières parmi les civils, visent uniquement des cibles militaires.

En contrepartie, Kiev lance fréquemment des attaques sur des sites énergétiques et militaires russes, parfois très loin de sa frontière.