Le récit du naufrage de Beyrouth, avec Charif Majdalani, prix Femina 2020

Entamé au mois de juillet 2020, le livre de Charif Majdalani est un précieux témoignage sur la vie quotidienne au Liban durant l’été 2020, alors que le pays est en plein naufrage
Entamé au mois de juillet 2020, le livre de Charif Majdalani est un précieux témoignage sur la vie quotidienne au Liban durant l’été 2020, alors que le pays est en plein naufrage
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Publié le Samedi 12 décembre 2020

Le récit du naufrage de Beyrouth, avec Charif Majdalani, prix Femina 2020

  • Je souhaitais raconter la vie quotidienne dans un pays en pleine déliquescence, mais dans lequel on continuait à vivre comme si de rien n’était
  • Cette émigration massive est sans doute l’un des résultats les plus terribles de cette crise et de l’explosion qui en a été comme la sinistre et inévitable consécration

Après sept romans, le professeur et écrivain libanais Charif Majdalani a reçu le 2 novembre 2020, le prix Femina – Prix spécial du jury, pour son ouvrage Beyrouth 2020: Journal d’un effondrement (Actes Sud/L’Orient des livres). Entamé au mois de juillet 2020, il livre un précieux témoignage sur la vie quotidienne au Liban durant l’été 2020, alors que le pays est en plein naufrage. Après l’explosion au port de Beyrouth, le texte se transforme en reflet brut du désastre.

Vous avez voulu changer de style littéraire dans ce dernier ouvrage. Quel en a été le catalyseur?

Je souhaitais raconter la vie quotidienne dans un pays en pleine déliquescence, mais dans lequel on continuait à vivre comme si de rien n’était, ou alors en alternant révolte, liesse populaire et existence au jour le jour. J’avais commencé par un journal fictif, puis je me suis aperçu que tout ce que je racontais provenait de mon quotidien, qu’il n’y avait finalement rien de fictif. J’ai alors décidé de transformer cela en un journal véritable. '

Comment décrivez-vous cette expérience «littéraire» – certainement plus intime que les précédentes?

À la vérité, le livre ne correspond pas à la définition que l’on donne traditionnellement au journal. L’intimité y est moins évidente. J’y fais plutôt état de choses vues et entendues, les portraits d’artisans, de travailleurs, le réparateur de la climatisation, le plombier, ainsi que le récit de nos vies face au désastre économique et à l’effondrement de tout autour de nous. Les seuls moments de véritable intimité, ce sont ceux où j’emprunte quelques pages au journal d’autothérapie de ma femme.  

Le journal est rattrapé par l’horreur de l’explosion du 4 août, cette rupture se ressent dans l’écriture. Comment l’écrivain a-t-il vécu cette expérience douloureuse?

Je l’ai vécue comme tout le monde. D’abord par la sidération, ce qui m’a évidemment éloigné du texte que j’étais en train d’écrire. D’ailleurs lorsque l’explosion a eu lieu, j’étais précisément sur le point de commencer un chapitre – dont j’ai conservé dans le texte définitif les premiers mots demeurés en suspens. Il m’a fallu ensuite plusieurs jours pour revenir à l’écriture, en me demandant si j’allais pouvoir. Or, je me suis rendu compte que je devais le faire, que c’était même nécessaire, pour témoigner sur le vif et aussi pour me permettre de tenir le coup. 

Comment peut-on continuer à vivre dans un pays qui s’effondre?

Je crois qu’on ne le fait pas par choix. Nombre d’entre nous sont obligés de continuer, parce qu’ils n’ont pas d’autre alternative. D’autres s’en vont, et cette émigration massive est sans doute l’un des résultats les plus terribles de cette crise et de l’explosion qui en a été comme la sinistre et inévitable consécration. Et puis il y a ceux qui restent parce qu’ils ne veulent pas reconstruire toute une vie ailleurs, ou qui ont décidé qu’il ne fallait pas abandonner et laisser la place à l’oligarchie de voyous qui nous gouvernent. Ce serait une défaite de plus pour le pays et pour son peuple. 

Lorsque l’explosion au port de Beyrouth a eu lieu, il m’a fallu plusieurs jours pour revenir à l’écriture, en me demandant si j’allais pouvoir. Or, je me suis rendu compte que je devais le faire, pour témoigner sur le vif et aussi pour me permettre de tenir le coup

Charif Majdalani

Il semble que le Liban n’est pas prêt de sortir des nombreuses crises qu’il traverse depuis plus d’un an. Vous avez été très actif tout au long de l’année pour les décrire et les dénoncer… Y aura-t-il une suite au journal?

Je me suis un temps posé la question. Mais j’ai fini par me dire que cela n’aurait pas de sens. Parce que le texte du journal a hélas trouvé dans le drame de l’explosion une sorte de paroxysme dramatique. Reprendre n’aurait plus grand intérêt, parce que cela ne pourrait plus être qu’une façon de ressasser sans fin les mêmes problèmes. Ce serait inintéressant et démoralisant. Il faudra trouver une autre forme que le journal pour les dire.


Kehlani réagit à l'annulation de son concert en raison de sentiments «anti-Israël»

Kehlani, connue pour ses positions pro-palestiniennes, a réagi sur les réseaux sociaux cette semaine à l'annulation de son concert à l'université de Cornell. (Getty Images)
Kehlani, connue pour ses positions pro-palestiniennes, a réagi sur les réseaux sociaux cette semaine à l'annulation de son concert à l'université de Cornell. (Getty Images)
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  • La semaine dernière, le président de Cornell, Michael Kotlikoff, a annoncé qu'il retirait l'invitation de la chanteuse R&B à se produire lors de l'événement en raison de ce qu'il a qualifié de "sentiments antisémites et anti-Israël"
  • "Malheureusement, même si ce n'était pas l'intention, le choix de Kehlani comme tête d'affiche de cette année a semé la division et la discorde au Slope Day", a écrit M. Kotlikoff la semaine dernière, en faisant référence au concert

DUBAI : La chanteuse américaine Kehlani s'est exprimée sur les médias sociaux après l'annulation de sa participation au concert annuel de l'université de Cornell en raison de sa position pro-palestinienne.

La semaine dernière, le président de Cornell, Michael Kotlikoff, a annoncé qu'il retirait l'invitation de la chanteuse R&B à se produire lors de l'événement en raison de ce qu'il a qualifié de "sentiments antisémites et anti-Israël".

"Malheureusement, même si ce n'était pas l'intention, le choix de Kehlani comme tête d'affiche de cette année a semé la division et la discorde au Slope Day", a écrit M. Kotlikoff la semaine dernière, en faisant référence au concert.

"Pour cette raison, j'annule l'invitation de Kehlani et je m'attends à ce qu'une nouvelle programmation pour un grand Slope Day 2025 soit annoncée sous peu".

Il poursuit : "Dans les jours qui ont suivi l'annonce de Kehlani, j'ai entendu de graves préoccupations de la part de notre communauté : beaucoup sont en colère, blessés et confus que le Slope Day présente un artiste qui a épousé des sentiments antisémites et anti-israéliens dans ses spectacles, ses vidéos et sur les médias sociaux. Dans notre pays, tout artiste a le droit d'exprimer des opinions haineuses, mais le Slope Day a pour but d'unir notre communauté, et non de la diviser.

Dans une nouvelle vidéo Instagram réagissant à l'annulation, Kehlani a déclaré : "On me demande et on m'appelle à clarifier et à faire une déclaration encore une fois pour la millionième fois, que je ne suis pas antisémite ni antijuive. Je suis contre le génocide, je suis contre les actions du gouvernement israélien, je suis contre l'extermination d'un peuple entier, je suis contre le bombardement d'enfants innocents, d'hommes, de femmes... c'est ce que je suis contre".

Le jeune homme de 30 ans, qui collabore fréquemment avec le groupe Jewish Voice for Peace, a ajouté une légende : "Je sais que vous avez vu que l'université Cornell a annulé mon spectacle, et maintenant il y a des tentatives d'autres annulations qui s'ajoutent à celles que j'ai déjà subies au cours de l'année écoulée. Si vous voulez me priver d'une opportunité, dites-vous que c'est à cause de votre sionisme. n'en faites pas une question antijuive. c'est un jeu joué. tout cela parce que nous voulons que les gens arrêtent de mourir. J'espère que cela vous aidera.


Comment Netflix fait voyager l'humour français d'Astérix et d'Alain Chabat

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
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  • Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme
  • Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga

PARIS: "C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René.

Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme.

Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga, a assuré à l'AFP Céleste Surugue, le directeur général des Editions Albert René, qui détiennent les droits des albums.

Le géant du streaming, qui n'a pas répondu à l'AFP à ce sujet, s'est notamment appuyé sur les traductions existantes de l’œuvre originale, qui ne manquent pas: avec 120 langues et dialectes au compteur, "Astérix" est la bande dessinée la plus traduite au monde.

"On a travaillé main dans la main, que ce soit sur les noms des personnages (...) certaines phrases célèbres", l'éditeur ayant fait "relire et valider" les scripts avec une société spécialisée partenaire et donné accès à ses traducteurs "quand il y avait des interrogations, des difficultés", selon Céleste Surugue.

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver.

Fastanfurious 

De même, en anglais, Idéfix s'appelle toujours Dogmatix, comme l'a baptisé la traductrice britannique historique d'Astérix Anthea Bell, tout comme Abraracourcix conserve le nom Vitalstatistix.

Quid des ajouts d'Alain Chabat, connu pour son humour ultra-référencé? Sur "un certain nombre d'endroits", le réalisateur et scénariste "est très fidèle, voire très proche dans les dialogues à ce qu'on a dans l'album" sorti en 1966, souligne Céleste Surugue.

Pour les nouveaux personnages, "des noms fonctionnant dans plein de pays" ont souvent été choisis, comme Metadata, Potus (abréviation de "President of the United States") ou encore Fastanfurious (en référence à la franchise centrée sur les voitures).

Quant aux "références culturelles locales", les traducteurs "ont pris soin d'essayer de trouver des équivalents à chaque fois".

Pour autant, certaines blagues semblent impossibles à transposer, comme une allusion au duo français Omar et Fred (Omar Sy et Fred Testot) impliquant... homard et fraises.

Une "problématique" commune aux albums, relève Céleste Surugue, citant l'exemple des Romains "déplaçant des bornes" dans "Astérix et la Transitalique".

Connu dans le monde entier, avec plus de 400 millions d'exemplaires vendus, Astérix "est particulièrement fort en Europe continentale", et est, en langue anglaise, surtout prisé dans "les pays du Commonwealth" comme l'Afrique du Sud, la Nouvelle-Zélande, l'Australie ou l'Inde, selon M. Surugue.

Son adaptation sur Netflix devrait permettre de le faire découvrir à un public plus large que les films dédiés au cinéma, notamment aux Etats-Unis et en Angleterre, où ses aventures sont généralement cantonnées aux salles d'art et essai, en version originale, d'après M. Surugue.

Succès public en France en 2023 avec 4,6 millions d'entrées, le long-métrage de l'acteur et metteur en scène français Guillaume Canet, "L'empire du milieu", doublé dans "une petite trentaine de langues", avait bénéficié d'une sortie dans plus de 50 pays.


Le prince héritier jordanien célèbre le 31e anniversaire de la princesse Rajwa

Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
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  • La famille royale partage un nouveau portrait officiel de la princesse.
  • La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière

DUBAI : Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi sur les réseaux sociaux ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire.

"Joyeux anniversaire Rajwa ! Reconnaissant pour l'amour, la gentillesse et la chaleur que tu apportes dans la vie d'Iman et la mienne", a-t-il écrit, faisant référence à leur petite fille, la Princesse Iman.

La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière.

rajwa
La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire (Instagram).

La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire. On la voit porter un ensemble composé d'un haut à col bénitier et d'un pantalon à jambe large de la marque Simkhai, basée à Los Angeles. Elle a accessoirisé son look avec le collier lariat two letters de Joy Jewels, qui reprend les premières lettres arabes des noms du prince héritier et de la princesse Rajwa.