Ukraine: Combats intenses sur le front de l'Est, Poutine voit la contre-offensive en échec

Des artilleurs ukrainiens chargent des missiles sur un lance-roquettes multiple automoteur de 122 mm BM-21 "Grad" près de Bakhmut, dans la région de Donetsk, le 13 juillet 2023. (Photo, AFP)
Des artilleurs ukrainiens chargent des missiles sur un lance-roquettes multiple automoteur de 122 mm BM-21 "Grad" près de Bakhmut, dans la région de Donetsk, le 13 juillet 2023. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 17 juillet 2023

Ukraine: Combats intenses sur le front de l'Est, Poutine voit la contre-offensive en échec

  • L'état-major ukrainien a indiqué dimanche que l'armée «continuait de mener une action offensive dans les zones de Melitopol et Berdiansk»
  • Vladimir Poutine n'a par ailleurs toujours pas annoncé si Moscou accepte de reconduire l'accord sur les exportations via la mer Noire

KIEV: L'Ukraine a admis dimanche être en position défensive sur le front de l'Est face aux forces russes, Vladimir Poutine assurant pour sa part que la contre-offensive de l'armée ukrainienne, lancée en juin, était mise en échec.

Le président russe n'a par ailleurs toujours pas annoncé si Moscou accepte de reconduire l'accord sur les exportations via la mer Noire des céréales ukrainiennes, d'une importance cruciale pour les marchés mondiaux et notamment les pays d'Afrique et du Moyen-Orient.

L'état-major ukrainien a indiqué dimanche que l'armée "continuait de mener une action offensive dans les zones de Melitopol et Berdiansk" dans le sud-est, où elle cherche à avancer vers la mer d'Azov pour couper les lignes russes et isoler la Crimée.

Dans l'est, plus au nord, "la situation s'est quelque peu intensifiée", en raison des efforts des forces russes pour contre-attaquer dans plusieurs zones, où l'armée ukrainienne se retrouve en position "défensive", a de son côté indiqué la vice-ministre ukrainienne de la Défense Ganna Malyar.

"Pendant deux jours d'affilée, l'ennemi a été attaqué dans le secteur de Koupiansk, dans la région de Kharkiv", at-elle déclaré dimanche. "De féroces combats ont lieu, et des positions (...) changent plusieurs fois par jour".

Kiev a admis livrer des batailles difficiles et a appelé ses alliés à fournir plus d'armes et d'artillerie à longue portée.

Mais le vice-ministre a fait valoir que les forces ukrainiennes "avançaient progressivement" près de Bakhmout, une petite ville tombée sous contrôle russe en mai après des mois d'affrontements meurtriers.

Les soldats ukrainiens avancent au sud de Bakhmout, et s'efforcent de tenir les positions gagnées au nord de la ville, at-elle ajouté.

Encercler Bakhmout
Sur le front dans cette zone, un commandant du bataillon d'artillerie de la 22e brigade mécanisée ukrainienne a dit à l'AFP être satisfait de la contre-offensive, mais a attribué que chaque mètre de terrain était gagné au prix de combats lourds.

"Chaque jour où nous gagnons 10, 20, 100 mètres, c'est déjà une grande victoire", a dit ce commandant s'identifiant sous le nom de guerre "Boulat".

"Nous encerclons Bakhmout, en chassant (les Russes) de Klychtchivka", un village situé au sud de la ville, a dit de son côté "Volyna", le commandant d'une batterie d'artillerie.

Bakhmout, qui comptait 70.000 habitants avant la guerre et était connue pour ses mines de sel et ses vins pétillants, a été éventuellement détruite par des mois de bombardements russes.

"Dans Bakhmout même, nous bombardons l'ennemi, et l'ennemi nous bombarde", a dit le vice-ministre Ganna Malyar.

Dans le sud-est, l'armée ukrainienne avait annoncé vendredi avoir encore avancé de près de deux kilomètres en une semaine en direction de Melitopol, une ville occupée par les Russes peu après le début de leur offensive en février 2022.

"Les gens devaient comprendre le prix que nous payons. Les ennemis sont nombreux. Nous avons besoin de temps pour les broyer", a dit "Boulat" à l'AFP.

Poutine optimiste
Dans une interview à la chaîne de télévision Rossia-1 diffusée dimanche, Vladimir Poutine a de son côté affirmé que la contre-offensive ukrainienne n'enregistrait aucun progrès.

"Toutes les tentatives de l'ennemi de percer notre défense (...), ont échoué depuis le début de l'offensive. L'ennemi n'a pas obtenu de succès", a assuré le président russe.

"Nos troupes se conduisent de façon héroïque. De manière inattendue pour l'adversaire, elles passent même à l'offensive dans certains secteurs et capturent des positions plus avantageuses", at-il assuré.

Menée depuis juin avec le soutien d'armes lourdes livrées par l'Occident, la contre-offensive ukrainienne progresse lentement face aux troupes russes qui ont le temps d'établir de solides défenses, notamment de redoutables champs de mines, et disposent toujours d' une importante puissance de feu pour pilonner les forces ukrainiennes.

Mardi, l'armée russe avait confirmé avoir avancé de 1,5 kilomètre dans une des zones du front Est, près de Lyman.

Elle a par ailleurs annoncé dimanche avoir neutralisé au moins dix drones ukrainiens, près de Sébastopol en Crimée, le quartier général de la flotte russe en mer Noire régulièrement ciblé par ce type d'attaques.

L'accord céréalier expire lundi

Alors que l'accord sur les céréales ukrainiennes expire lundi, Vladimir Poutine n'a pas encore dit si la Russie le renouvellerait.

Le président russe avait affirmé samedi que le principal objectif de l'accord n'avait pas été atteint, lors d'un entretien téléphonique avec son homologue sud-africain Cyril Ramaphosa.

"Vladimir Poutine a souligné que les obligations fixées dans le mémorandum Russie-ONU sur la levée des obstacles pour l'exportation des produits alimentaires et engrais russes ne sont toujours pas remplies", a indiqué le Kremlin.

"Le principal objectif de l'accord, la livraison de céréales aux pays dans le besoin, notamment sur le continent africain, n'est pas réalisé", a indiqué la présidence russe dans un communiqué rapportant cette conversation entre MM. Poutine et Ramaphosa.

Vendredi, le président turc Recep Tayyip Erdogan, médiateur entre Kiev et Moscou, a assuré que M. Poutine était "d'accord" pour prolonger cet accord vital sur les céréales ukrainiennes. Mais le Kremlin a nié avoir fait toute déclaration à ce sujet.

Signé en juillet 2022 à Istanbul et déjà reconduit à deux reprises, l'accord expire lundi soir à minuit à Istanbul (21H00 GMT). Il a permis sur l'année écoulée de sortir près de 33 millions de tonnes de céréales des ports ukrainiens en dépit du conflit.


Trump reçoit Netanyahu lundi en vue d'un cessez-le-feu à Gaza

Benjamin Netanyahu sera reçu par Donald Trump à la Maison Blanche, lundi. (Photo AFP)
Benjamin Netanyahu sera reçu par Donald Trump à la Maison Blanche, lundi. (Photo AFP)
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  • Il s'agira de la troisième rencontre en six mois entre le Premier ministre israélien et le président américain, qui entretiennent une relation étroite, une situation tout à fait inhabituelle.
  • Elle survient deux semaines après que les États-Unis ont rejoint l'offensive militaire israélienne contre l'Iran, Washington bombardant trois sites nucléaires et obtenant peu après un arrêt des combats entre les deux pays ennemis.

WASHINGTON : L'un veut « déraciner » le Hamas, l'autre un cessez-le-feu dans la bande de Gaza : Benjamin Netanyahu sera reçu par Donald Trump à la Maison Blanche, lundi. Cette rencontre sera déterminante pour l'avenir du territoire palestinien, et il sera également question de l'Iran.

Il s'agira de la troisième rencontre en six mois entre le Premier ministre israélien et le président américain, qui entretiennent une relation étroite, une situation tout à fait inhabituelle.

Elle survient deux semaines après que les États-Unis ont rejoint l'offensive militaire israélienne contre l'Iran, Washington bombardant trois sites nucléaires et obtenant peu après un arrêt des combats entre les deux pays ennemis.

La fin de cette guerre de 12 jours a ravivé les espoirs d'un arrêt des combats dans la bande de Gaza, où les conditions humanitaires sont catastrophiques pour une population de plus de deux millions d'habitants.

Donald Trump, qui a déclaré cette semaine qu'il se montrerait « très ferme » avec M. Netanyahu, appelle à un cessez-le-feu de 60 jours dans la bande de Gaza, las d'une guerre sans fin.

« Je veux surtout que les habitants de Gaza soient en sécurité. Ils ont vécu l'enfer », a-t-il affirmé jeudi, alors qu'on lui demandait s'il voulait toujours que les États-Unis prennent le contrôle du territoire palestinien, comme il l'avait annoncé en février. 

« Grand marchandage » 

Une nouvelle proposition de trêve, négociée après la venue à Washington du ministre israélien Ron Dermer, a été soumise au mouvement islamiste palestinien par les médiateurs qatari et égyptien.

Donald Trump a sommé le Hamas d'accepter cette « ultime » proposition de cessez-le-feu, après 21 mois d'une guerre dévastatrice dans la bande de Gaza déclenchée en représailles à l'attaque du Hamas sur le sol israélien, le 7 octobre 2023.

Vendredi soir, celui-ci a déclaré être prêt à « engager immédiatement » des négociations, soutenu par son allié, le Jihad islamique.

Selon une source palestinienne, la trêve serait assortie de la libération de la moitié des otages encore en vie détenus par le Hamas, en échange de prisonniers palestiniens.

« Je crois qu'on va assister à une réunion stratégique façon « grand marchandage » comme les aime Trump », a déclaré à l'AFP Michael Horowitz, analyste géopolitique indépendant.

Selon lui, « même M. Netanyahu a conscience qu'on arrive au bout de ce qui peut être fait à Gaza, et qu'il est temps de planifier une sortie ». Netanyahu la veut sûrement graduelle. »

Le dirigeant israélien est sous pression au sein de son gouvernement de coalition et cherchera à temporiser, tout en plaidant pour qu'une « sortie graduelle de la guerre se fasse en parallèle avec un effort de normalisation avec des partenaires régionaux comme l'Arabie saoudite », explique l'expert. 

 « Rien à offrir » à l'Iran

En 2020, les accords d'Abraham, parrainés par Donald Trump lors de son premier mandat, ont mené à la normalisation des relations entre plusieurs pays arabes, dont le Maroc et les Émirats arabes unis.

Cependant, de nombreux pays arabes, en particulier l'Arabie saoudite, ont jusqu'à présent refusé de se joindre à ce processus, tant que la guerre à Gaza se poursuit et qu'il n'y a pas de trajectoire définie vers la création d'un État palestinien, ce que le gouvernement israélien rejette catégoriquement.

Concernant le dossier du nucléaire iranien, Donald Trump a affirmé lundi dernier qu'il n'avait « rien à offrir » à l'Iran, avec qui il « ne parle pas ».

Fort des frappes de la nuit du 21 au 22 juin, qui, selon lui, ont « anéanti » le programme nucléaire iranien, le président américain a prévenu qu'il n'hésiterait pas à bombarder à nouveau le pays s'il cherchait à se doter de l'arme atomique.

Les relations entre MM. Netanyahu et Trump n'ont pas toujours été de tout repos.

Lors de leur précédent entretien, en avril, Donald Trump avait stupéfait M. Netanyahu en annonçant des négociations directes avec l'Iran.

Mais « Bibi », le surnom donné à M. Netanyahu, a été le premier dirigeant étranger invité du second mandat de Donald Trump.

Et leur alliance contre l'Iran semble avoir scellé leur réconciliation.

Le président américain a dit voir en lui « un grand héros », allant même jusqu'à appeler à l'abandon des poursuites judiciaires pour corruption le visant dans son pays. 


Trump estime qu'il "pourrait y avoir un accord sur Gaza la semaine prochaine"

Des volutes de fumée se dégagent après une frappe israélienne dans la ville de Gaza, au centre de la bande de Gaza, le 2 juillet 2025, dans le cadre du conflit entre Israël et le groupe armé palestinien Hamas. (AFP)
Des volutes de fumée se dégagent après une frappe israélienne dans la ville de Gaza, au centre de la bande de Gaza, le 2 juillet 2025, dans le cadre du conflit entre Israël et le groupe armé palestinien Hamas. (AFP)
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  • Donald Trump a déclaré vendredi qu'il "pourrait y avoir un accord sur Gaza la semaine prochaine"
  • A la question d'un journaliste à bord d'Air Force One lui demandant s'il était optimiste quant à un accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza, le président américain a répondu "très", mais a ajouté "cela change de jour en jour"

Morristown, États-Unis: Donald Trump a déclaré vendredi qu'il "pourrait y avoir un accord sur Gaza la semaine prochaine", avant une visite à la Maison Blanche prévue lundi du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

A la question d'un journaliste à bord d'Air Force One lui demandant s'il était optimiste quant à un accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza, le président américain a répondu "très", mais a ajouté "cela change de jour en jour".

En réponse aux informations selon lesquelles le Hamas avait répondu positivement aux propositions de négociations pour un cessez-le-feu, il a déclaré : "C'est bien. Ils ne m'en ont pas informé. Nous devons en finir avec cela. Nous devons faire quelque chose pour Gaza".


Turquie: l'un des feux près d'Izmir maîtrisé, mais la forêt brûle encore

Les températures vont progressivement augmenter à partir du weekend pour atteindre les 40 degrés en début de semaine prochaine. (AFP)
Les températures vont progressivement augmenter à partir du weekend pour atteindre les 40 degrés en début de semaine prochaine. (AFP)
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  • "Grâce à la lutte acharnée de nos héros forestiers toute la nuit durant et aux interventions aériennes dès les premières lueurs du jour, l'incendie de Çesme a été maîtrisé. Notre intense lutte aérienne et terrestre continue à Ödemis et Buca",
  • En revanche la lutte contre les flammes attisées par le vent, sur un terrain boisé et sec, continue en deux autres endroits, a précisé Ibrahim Yumakli

ISTANBUL: L'un des incendies qui ravagent la région touristique d'Izmir, près de la station balnéaire de Cesme sur la côte égéenne de la Turquie (ouest), a été maîtrisé, a annoncé vendredi le ministre de l'Agriculture et des Forêts.

En revanche la lutte contre les flammes attisées par le vent, sur un terrain boisé et sec, continue en deux autres endroits, a précisé Ibrahim Yumakli.

"Grâce à la lutte acharnée de nos héros forestiers toute la nuit durant et aux interventions aériennes dès les premières lueurs du jour, l'incendie de Çesme a été maîtrisé. Notre intense lutte aérienne et terrestre continue à Ödemis et Buca", aux abords d'Izmir, la troisième ville du pays, a déclaré le ministre sur X.

Ces incendies poussés par des vents à plus de 85 km/heure ont fait deux morts, un employé des forêts qui participait à la lutte contre le feu et un octogénaire coincé chez lui.

Au moins cinq districts ont dû être évacués jeudi dans la région d'Ödemis.

Six avions et une vingtaine d'hélicoptères restent mobilisés sur ce site, selon l'agence étatique Anadolu.

"Le vent souffle de manière irrégulière et change constamment de direction rendant l'intervention depuis les airs et au sol très difficile car le feu se propage rapidement et change lui aussi rapidement de direction" a déploré jeudi le gouverneur provincial d'Izmir, Süleyman Elban.

En outre les températures vont progressivement augmenter à partir du weekend pour atteindre les 40 degrés en début de semaine prochaine.

La Turquie a enregistré "624 incendies juste au cours de la semaine écoulée dont 621 ont été éteints" a précisé le ministre.

Depuis le début de l'année, le pays confronté à une sécheresse récurrente a constaté le départ de plus de trois mille feux dont 1.300 dans les zones forestières.