Macron confirme Borne à Matignon, «ajustements» ministériels en vue

La Première ministre française Elisabeth Borne s'exprime lors d'une conférence de presse à l'issue d'un comité interministériel sur la sécurité routière à l'Hôtel de Matignon à Paris le 17 juillet 2023. (AFP).
La Première ministre française Elisabeth Borne s'exprime lors d'une conférence de presse à l'issue d'un comité interministériel sur la sécurité routière à l'Hôtel de Matignon à Paris le 17 juillet 2023. (AFP).
Short Url
Publié le Mardi 18 juillet 2023

Macron confirme Borne à Matignon, «ajustements» ministériels en vue

  • «Donc la Première ministre reste» en poste, en a conclu un ancien ministre d'Emmanuel Macron
  • L'intéressée n'a pas souhaité commenter cette nomination, sur laquelle l'incertitude était grande depuis que son directeur de cabinet sortant, Aurélien Rousseau, avait émis le vœu de partir le 1er juillet

PARIS: Au nom de la "stabilité" et avant de prendre la parole d'ici la fin de la semaine, Emmanuel Macron a confirmé lundi soir le maintien à Matignon d'Elisabeth Borne, qui entend désormais procéder à des "ajustements" dans son gouvernement.

"Pour assurer stabilité et travail de fond, le président de la République a décidé de maintenir la Première ministre", a annoncé l'entourage du chef de l'Etat, qui va s'expliquer "d'ici la fin de semaine".

Aussitôt après cette confirmation, Elisabeth Borne a indiqué qu'elle "souhait(ait) des ajustements" pour son gouvernement, et qu'elle "les proposera au président de la République cette semaine", selon Matignon.

"Pour que rien ne change, il ne faut rien changer. Le maintien d'Élisabeth Borne à Matignon traduit la dramatique déconnexion du président de la République qui a perdu tout contact avec le peuple et condamne le pays à l'impuissance et à l'immobilisme", a réagi sur Twitter la cheffe de file des députés RN, Marine Le Pen.

M. Macron, en déplacement jusqu'à mardi à Bruxelles, offre ainsi une première issue à ses "100 jours", décrétés le 17 avril afin de trouver un débouché à la crise des retraites.

"L'objectif des cent jours a été tenu et le calme est revenu" après les émeutes qui ont embrasé la France fin juin, relève l'entourage du chef de l'Etat.

"Le 14-Juillet a été un succès", poursuit-on de même source, alors que les craintes d'une nouvelle flambée des violences à l'occasion de la Fête nationale ne se sont pas confirmées.

«Pas le choix»

"Le pays avance. L'exécutif doit travailler et préparer la rentrée", se félicite-t-on encore à l'Elysée.

Emmanuel Macron, qui a invité pour dîner mardi les ministres et leurs conjoints, "compte préparer la rentrée en rappelant le cap clair qui est le sien et en rassemblant fortement après cette période", ajoute-t-on de même source, alors que pour l'heure, l'exécutif a été incapable de former une majorité claire à l'Assemblée.

Les émeutes fin juin avaient d'abord éloigné la perspective d'un remaniement, mais une fois les braises éteintes, les rumeurs avaient repris de plus belle, allant d'un simple ajustement technique à un changement de Premier ministre.

Le chef de l'Etat a finalement décidé de "maintenir" Mme Borne à Matignon... ce qui laisse aussi entendre qu'il a songé à s'en séparer. "Ce n'est pas impossible" qu'il ait pensé à quelqu'un d'autre, affirme un responsable de la majorité.

Mais le président "n'avait pas le choix" que de la garder, selon ce responsable. Car "après les émeutes, la changer aurait signifié qu’elle était en partie responsable, et nommer Gérald Darmanin (ministre de l'Intérieur souvent cité, ndlr) c’était changer de ligne".

Au-delà de la reconduction de la Première ministre, les difficultés pointent déjà à l'horizon. Privée de majorité absolue, Elisabeth Borne risque en effet de recourir à nouveau au 49.3 -avec motion de censure à la clé- pour faire adopter les textes budgétaires, et peut-être également le projet de loi sur l'immigration sur lequel la droite ne veut pas céder.

Pour Arnaud Benedetti, rédacteur en chef de la Revue politique et parlementaire, la reconduction de Mme Borne "c'est une façon de prolonger les 100 jours et de gagner du temps" compte tenu de rapports de force "contraints" à l'Assemblée. "C'est une solution de continuité en attendant des jours meilleurs".

«Jusqu'à la corde»

Un autre responsable de la majorité ne voit pas de "motif réel de débarquer" Mme Borne, qui a "montré qu’elle pouvait faire fonctionner le Parlement". "Elle est impliquée, tenace", à la fois "technique et politique".

Les remaniements, "il ne faut pas en user tous les ans", ajoute ce cadre qui voit la Première ministre "tenir le coup jusqu’aux Européennes". Peut-être qu'au final, M. Macron "veut l'user jusqu’à la corde", renchérit un ancien ministre.

Pourraient être visés par les "ajustements" la secrétaire d'Etat à l'Economie sociale et solidaire Marlène Schiappa, étrillée dans plusieurs rapports pour sa gestion du Fonds Marianne contre le séparatisme, ou encore le ministre de l'Education Pap Ndiaye, que certains ne jugent pas assez politique, comme d'autres ministres issus de la société civile qui peinent à trouver leur place.

Élisabeth Borne a déjà survécu à des législatives ratées il y a plus d'un an, puis au 49.3 utilisé pour faire passer la très contestée réforme des retraites au printemps, et à de multiples dissonances avec le président de la République.

Résiliente, elle va  poursuivre son bail entamé il y a quatorze mois avec un nouveau directeur de cabinet, Jean-Denis Combrexelle, spécialiste du Code du travail, nommé lundi dans la matinée.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Short Url
  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Short Url
  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Short Url
  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.